ᴄʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 13

Les journées de repos causeront ma mort un jour où l'autre. Une journée interminable, à n'avoir rien à faire, avec une seule envie : être le lendemain pour jouer en match, si tant est que je joue demain.

Dès la première heure, ce matin, je suis parti du camp d'entraînement pour aller chez Fumiko. Évidemment, elle travaillait, donc je suis resté un moment seul, en prenant simplement le temps de refaire mon sac, de prendre un bain bouillant, et juste de me reposer, les dernières nuits ont été très courtes, et étonnement, j'ai moins de mal à dormir le jour que la nuit, mon sommeil est plus réparateur – bien qu'il ne l'est pas vraiment beaucoup, dans tout les cas. –

Quand elle est rentrée, nous avons mangé ensemble, elle semblait avoir remarqué que je n'avais pas envie de parler des entraînements depuis le dernier match, en même temps, même s'il elle m'avait posé des questions, je me serais contenté de lui murmurer une réponse vague, et elle aurait abandonné.

Je n'aime pas être chez Fumiko, pas que je ne l'aime pas, évidemment, je la connais depuis que je suis tout petit, mais disons que j'ai plutôt du mal avec elle, je ne veux pas empiéter dans son espace personnel, elle a déjà eu la gentillesse de m'accueillir chez elle après l'accident, mais justement, elle s'est inquiété pour moi, elle a du prendre soin de moi alors que j'étais au fond du trou, et elle continue de le faire. J'ai toujours un sentiment de malaise quand elle est près de moi.

J'étais, dans ma chambre depuis plus de trois heures, à ne rien faire, simplement mon casque sur les oreilles, c'était d'un ennui mortel, j'attendais le retour de Fumiko pour repartir.

Je me retourne sur le ventre en attrapant mon téléphone, il est bientôt dix-neuf heures, Fumiko est censé rentrer dans une dizaine de minutes. Je n'ai pas spécialement envie de retourner au camp d'entraînement ce soir, surtout que, comme d'habitude, nous ne serons pas nombreux avant vingt et une heures. En général, tout le monde arrive après le dîner. Ce qui m'arrange honnêtement, c'est toujours mieux quand c'est calme.

Demain, nous avons le deuxième match des éliminatoires asiatiques. Contre l'équipe d'Ouzbékistan. J'espère vraiment pouvoir jouer dans ce match, cette fois. J'aimerais bien que les entraînements de cette semaine n'aient pas servi à rien.

Je me lève quand j'entends la porte du salon s'ouvrir puis se fermer. Fumiko m'appelle. J'attrape mes affaires et la rejoint en bas.

— Comment tu te sens ? me demande Fumiko de sa voix toujours aussi douce.

— Bien, ça va, je soupire.

Elle reste silencieuse un moment, et sort de son sac deux petite boîte et me les tend.

— Takeshi, ces médicaments, tu es censé les prendre avec une ordonnance, normalement. Je ne peux pas te les refuser si tu me dis qu'ils te soulagent, mais ce n'est pas quelque chose que tu dois prendre tout le temps tout les jours comme si c'était normal. Tu pourras faire un effort et ne pas en prendre trop, s'il te plaît ?

J'attrape la boîte et hoche de la tête en silence, en la mettant dans mon sac. Elle fait des efforts, je le sais très bien, elle ne veut pas que je prenne ces médocs, et elle a quand même accepté de me les acheter.

— Bon, c'est l'heure d'y aller, tu viens ?

Elle m'emmène jusqu'au camp d'entraînement et m'offre un sourire.

— Tu as ton deuxième match demain, j'ai hâte de voir ça.

— Tu n'es pas obligé.

— Je le regarderai parce que ça me fait plaisir de te voir jouer, Takeshi.

Ce qu'elle vient de me dire à comme l'effet de me réchauffer le cœur, je lui sourit légèrement puis la laisse pour retourner dans le centre.

Je monte rapidement dans ma chambre pour poser mes affaires puis descend à la cantine. À l'intérieur, il n'y a quasiment personne. Fudou, Tobitaka, Hijikata et évidemment, Fubuki est là. Je m'assois avec lui, et Hijikata, ils me saluent avec un sourire.

Je remarque que cette fois, Reize n'est pas là, ce qui m'arrange, évidemment.

— Alors, qu'est-ce que t'as fait aujourd'hui ? me demande Fubuki avec un sourire.

— Rien, dis-je en haussant des épaules, ce qui est totalement vrai, je n'ai absolument rien fait. T'es resté au centre toute la journée ?

— Oui, enfin, on est sortis en ville avec Hijikata cette après-midi pendant deux heures, mais à part ça, on n'a pas fait grand chose.

Hijikata, juste à côté, hoche de la tête.

Nous passons le reste du repas à parler, enfin, Fubuki et Hijikata parlent, et moi je me contente de réagir de temps en temps, mais j'ai envie de dire que c'est toujours comme ça, dans les conversations.

Après avoir mangé, Hijikata retourne dans sa chambre tandis que Fubuki et moi entrons dans la mienne. Il s'assoit sur mon lit, moi, sur ma chaise de bureau.

— J'ai tellement hâte d'être à demain.

Notre conversation continue évidemment sur celle que nous avions à table, et elle tourne toujours en rond. Évidemment, avec le match de demain, comment ne pas avoir hâte.

— Moi aussi, en espérant que je puisse jouer, cette fois.

— Je suis sûr que oui, le coach fera jouer tout le monde au fur et à mesure, je suis sûr que ce sera bientôt ton tour ! me rassure Fubuki.

Je hoche la tête, tandis que Fubuki commence à me raconter quelque chose par rapport à son entraînement avec Kidou.

— Oh d'ailleurs, tu te souviens quand nous sommes allés en ville ? me demande soudain le bleu.

J'acquiesce, bien sûr que je m'en souviens. C'était la première fois que je passais du temps avec quelqu'un juste pour "s'amuser" et que j'avais vraiment passé du bon temps.

— Et le cahier que je t'ai acheté ?

À tout les coups il va me demander de le rembourser.

— Tu l'as utilisé pour écrire ?

Ah, oui, j'oubliais presque que Fubuki est un ange tombé du ciel beaucoup trop gentil, et qu'il se fiche sans doute que j'étais censé le rembourser.

Je me tourne vers mon bureau et ouvre un tiroir, en sortant le cahier qu'il m'a offert.

— J'ai écrit... une histoire. Tu veux la lire ?

Ok, qu'est ce qui m'arrive ? Je n'ai jamais préposé à qui que ce soit de lire mes écrits, alors pourquoi à lui ? Surtout que ce n'est même pas lui qui m'a demandé, c'est moi qui vient de le proposer. Quelque chose s'éclaire dans ses yeux, un grand sourire étire ses lèvres.

— Oui j'adorerai ! Je pensais que tu l'utiliserais comme journal, ce n'est pas ce que tu disais ?

— Si, mais au final je me suis servi d'autre chose pour ça.

Je lui tend le carnet noir que je tenais entre les mains, il l'attrape et l'ouvre. J'observe ses yeux bougeant au fil de sa lecture, ses réactions, chaque froncement de sourcils, quand ses yeux s'agrandissent, quand il les plisse et quand il relève son regard vers moi avant de reprendre sa lecture.

C'est une histoire que j'avais déjà commencé dans ma tête depuis quelque mois, que j'ai enfin commencé à mettre sur papier quand Fubuki m'a acheté ce cahier.

— Elle est à peine commencé, je souffle quand Fubuki relève enfin son regard vers moi, j'écris quand j'ai de l'inspiration.

Il reste silencieux, le cahier fermé entre ses mains. Je fonce des sourcils, il a l'air un peu troublé.

— Takeshi, c'est super triste ce que t'écris, dit-il d'un air grave, un peu trop grave.

Je hausse des épaules en récupérant mon histoire, la mettant sous d'autres cahier dans un tiroir.

— Ce n'est qu'une histoire.

Fubuki a l'air dubitatif.

— Ce n'est pas parce que ce n'est qu'une histoire que ce n'est pas triste, tu sais ?

J'hausse de nouveau des épaules. Le regard que le lance Fubuki me met presque mal à l'aise, il a l'air un peu trop inquiet, comme si ce que j'avais écrit était un signe d'une santé mentale déplorable.

— Dans tout les cas, je crois que je devrais y aller, je commence à fatiguer. Bonne nuit, Takeshi. Repose toi bien pour demain !

— Bonne nuit.

Il quitte ma chambre avec un signe de main et son éternel sourire. Après quelques minutes assis sur ma chaise, à fixer un point dans le vide, je me relève pour m'effondrer dans mon lit. Me reposer, j'aimerais bien, mais j'ai sans cesse l'impression que peu importe le nombre d'heure que je dors, je serais toujours aussi fatigué au final.

✩ˎˊ˗

Dans moins de quinze minutes, notre second pour les éliminatoires asiatiques commencera, et dans cinq minutes, le coach annoncera qui seront les titulaires. Je mordille ma lèvre en attendant pendant que Kazemaru et Fubuki parlent autour de moi, je  ne les écoute pas, je n'y arrive pas. J'ai mal dormi la nuit dernière, j'ai fait pour la énième fois le même cauchemar que depuis des mois, et les images tournent encore dans mon esprit depuis que je me suis réveillé, au beau milieu de la nuit. Ça faisait quelques jours que ça allait mieux, et il fallait évidemment que ça revienne avant un match.

Je me frotte les yeux, pour me réveiller, ma meilleure solution fut de prendre une douche glacée dès le moment où je me suis levé, je peux dire que ça marche. Ça donne juste un peu mal à la tête.

— Réunissez vous, je vais annoncer les joueurs pour ce match.

Nous nous retournons tous d'un même mouvement vers le coach, puis nous regroupons en arc de cercle vers lui.

— Le gardien, Endou. En défense, Kazemaru, Kabeyama, Hijikata et Tsunami. En milieu de terrain, Hiroto, Toramaru, Midorikawa et Kidou, et enfin, en attaque, Gouenji et Fubuki.

Génial. Je ne joue toujours pas. Je ne suis absolument pas affecté par cette décision, non du tout, je m'en fiche. J'ai adoré souffrir pendant une semaine complète pour ne pas jouer au final.

— Tss, c'est pas possible, encore ?

Et je suis encore d'accord avec Fudou, pour une fois, je le comprends, c'est frustrant de ne pas pouvoir jouer.

— Vous pouvez vous échauffer sur le terrain.

Kazemaru me lance un regard désolé puis part sur le terrain, accompagné d'Endou.

— Je suis sûr que tu joueras la prochaine fois, et puis, tu peux rentrer à tout moment, me rassure Fubuki en posant une main sur mon épaule avant de trottiner vers Gouenji pour l'échauffement.

Les joueurs titulaires commencent à s'échauffer, le match commence dans dix minutes. Je pars m'asseoir sur le banc, le plus loin possible des autres.

— Alors, comme ça on est encore tout les deux sur le banc, Takeshi ?

— Dégage Fudou.

— Rude.

Je ne prends même pas la peine de répondre. Je glisse les doigts tout le long de ma cicatrice qui s'étend sur tout mon bras gauche. Les autres remplaçants entament une conversation portant sur les joueurs Ouzbek qui s'échauffent de l'autre côté du terrain.

Bientôt, les joueurs doivent se positionner sur le terrain, puis un coup de sifflet retentit, et le match commence.

Rapidement, les Ouzbeks prirent le contrôle du terrain, et menèrent complètement le jeu, leurs attaques incessantes sans que personne ne puisse rien faire, la défense galère, heureusement qu'Endou était un assez bon gardien.

Avant la fin de la première mi-temps, ils réussirent à marquer trois buts grâce a leur trio d'attaquant et leur super technique très puissante.

Quand le coup de sifflet de la mi-temps retentit, le moral de l'équipe est au plus bas. Nous n'avons réussi aucune offensive contre l'équipe adverse, mais en plus, avec deux buts encaissés, il n'y a pas de positif à retrouver dans cette situation.

— Takeshi.

Je tourne immédiatement la tête vers le coach, Kazemaru, que j'avais rejoint, également, un sourire étira ses lèvres.

— Oui, coach ?

— Tu peux t'échauffer, tu rentres à la seconde mi-temps.

Mon cœur fait des montagnes russes dans la poitrine dans un mélange de stress et d'excitation, j'acquiesce en essayant de ne pas laisser un sourire étirer mes lèvres. Kazemaru me donne une tape dans le dos, qui lui, sourit pour nous deux.

— Premier match Takeshi ! Je suis content pour toi !

— Merci, je souffle.

Nous ne sommes absolument pas dans une bonne condition pour réussir ce match, mais il reste une mi-temps complète, et je pense qu'on est capable de remonter. Enfin, je l'espère en tout cas.

Quand la seconde mi-temps est sur le point de commencer, un frisson me parcourt l'échine, mon tout premier match dans ce tournoi. Ce n'est pas rien.

Je suis rentré sur le terrain à la place de Gran, qui était en milieu de terrain, je me retrouve donc à cette position.

— Eh, les gars, vous avez vu la cicatrice sur le visage du numéro 21 ?

Je me fige et tout mon corps se crispe, c'est le capitaine de l'équipe d'Ouzbékistan, le numéro 9. J'entends deux rire qui accompagnent ses paroles, de son trop d'attaquant. Les numéros 10 et 11.

— J'aurais tellement honte à sa place, je ne sortirai plus jamais de chez moi.

— J'aurai presque de la peine pour lui mais c'est trop hideux.

— Vous avez vu, il en a aussi sur le bras et dans le cou. Il est sacrément amoché.

Et encore des rires.

Je n'y crois pas, ils ont le culot de parler de moi alors que je ne suis qu'à quelques mètres, comme si je ne pouvais pas les entendre ? Je serre les poings et mord ma lèvres, j'ai tellement envie de leur mettre un coup pour les remettre en place.

— Takeshi ! s'exclama Kidou, concentre toi, nous allons commencer le match.

Je dois relativiser, les autres sont sur le terrain depuis le début du match, ils ont sûrement déjà subi ce genre de remarque, Kidou doit savoir que les adversaires font sûrement la même chose avec moi.

Je le retourne, mon regard croise celui du capitaine. Un sourire mauvais étire ses lèvres, et l'envie de lui en coller une devient encore plus forte.

— Takeshi !

— Oui c'est bon, j'ai compris.

Je me mets à ma position. C'est mon tout premier match, je ne peux pas faire d'écart et risquer de ne plus jouer. Surtout vu les résultats de ce match, on ne peut pas se permettre de perdre.

La seconde mi-temps commence, et directement, les Ouzbeks récupèrent le ballon et passent à l'offensive.  Heureusement, Kazemaru arrive à récupérer le ballon avant qu'ils n'aillent pas plus loin. 

Kazemaru fait une passe à Kidou, qui m'en fait une à moi, avec Gouenji, nous remontons rapidement le terrain, mais un milieu de terrain adverse me récupère le ballon sans même sembler avoir du mal.

Puis, durant une quinzaine de minutes, le match repart comme durant la première mi-temps, heureusement, le coach nous a bien dit de nous focaliser sur la défense si nous n'arrivions pas à attaquer, en attendant un moment de faiblesse des adversaires, nous n'avons donc pas dû encaisser un but de plus.

Un moment, alors que le ballon était sorti du terrain, je me retrouve de nouveau dans la même position que plus tôt, le trio d'attaquant adversaire qui parlent dans mon dos alors que je ne suis qu'à quelques mètres. Et je sais très bien qu'il le font exprès pour provoquer, mais je ne peux pas m'empêcher de les écouter.

— Et bien, si le match continue comme ça, nous le gagnerons haut la main.

— Quand ils ont fait rentrer le numéro 21, je me suis inquiété en me disant qu'il allait faire quelque chose contre nous, mais pas vraiment en fait.

— Vous pensez qu'il a une technique de tir ?

— Il faudrait déjà qu'il arrive à garder le ballon au pied durant plus de dix secondes pour qu'on voit ça.

— Sérieusement qu'est ce qu'il fait dans cette équipe ? Il a un piètre niveau.

Et puis ils recommencent à rire comme des hyènes avant de partir.

Je me retourne, à deux doigts de les attraper par le col et de les frapper une bonne dizaine de fois. Mes ongles qui s'enfonce dans ma paume me font mal je me retourne, mais au lieu de voir le trio Ouzbek, je tombe nez à nez avec Reize. Je me recule d'un pas. Il fait un mouvement, comme s'il levait le bras pour un contact, mais il ne le fait pas.

— Tu ne devrais pas les écouter, il le font exprès pour-

— Oui je sais, je le coupe. Je ne suis pas stupide.

— Je suis sérieux, je vois bien que ça t'aff-

— Non, tu ne vois rien du tout, laisse moi tranquille. Tu ne sais pas ce qui m'affecte ou non.

Il ne répond pas et me lance un regard presque blessé, puis retourne se mettre en position.

Mon ventre se serre, et j'essaie de chasser de nouveau cette sensation. Je suis en colère, je déteste les joueurs adverses, je déteste Reize, et je déteste mes sentiments qui me donnent envie de pleurer, encore.

Respire, Takeshi. Calme toi, ça va aller. Je prends une profonde inspiration, puis le match reprend.

Après cinq minutes, Kidou s'approche de moi.

— Je pense que tu devrais échanger de position avec moi et soutenir la défense.

Je fronce des sourcils, mais je comprends ce qu'il a en tête, alors je m'exécute.

Rapidement, je réussi à subtiliser le ballon des pieds du capitaine adverse, je fais une passe à Kidou, remontant le terrain à ses côtés et ceux de Toramaru. Kidou passe à ce dernier, qui, au lieu de tirer alors qu'il était en très bonne position, me fait la passe à moi. Je ne comprends toujours pas ce garçon. Heureusement pour moi, malgré le très bon niveau du reste de l'équipe, le gardien ne suit pas. Notre score augmente.

L'équipe célèbre ce nouveau point, et le nombre de contacts physiques que je dois supporter en même temps me donne presque mal à la tête.

— Dis Takeshi, pourquoi n'as-tu pas utilisé ta super technique ? me demande Toramaru avant que le coup d'envoi ne soit sifflé.

Pourquoi insiste-t-il autant pour voir cette super technique, bon sang ?

— Et toi, pourquoi ne pas avoir tiré alors que tu étais dans une position bien plus avantageuse que moi ?

— Ah, euh... et bien je pensais que tu aurais plus de chance de marquer.

— C'est ça.

Le match reprend, et cette fois, les Ouzbeks ont compris qu'ils ne fallait pas qu'ils se relâchent, alors ils reprennent l'offensive comme lors de la première mi-temps. Dommage pour eux, avec l'aide de Kabeyama, j'arrive de nouveau à récupérer le ballon, mais cette fois je n'avance pas et décide de rester en arrière, faisant une passe à Gran.

Cette fois, c'est Gouenji qui marque grâce à Fire Tornado. Nous sommes à égalité contre l'équipe adverse.

— Bien joué ! Plus qu'un point et nous passons en tête !

— Takeshi, je vais encore te demander de rester en arrière, il ne reste plus que quatre minutes de match, ce point sera décisif.

Je hoche de la tête. Ça ne me plaît pas du tout, mais je sais bien que c'est la meilleure chose à faire.

Comme les deux fois précédentes, je me retrouve face à un attaquant adverse.

— Bon sang, t'es un attaquant ou un défenseur toi ?

Quoi ?

Après quelques secondes de bataille acharnés pour le ballon, je réussi de nouveau à le récupérer.

T'es un attaquant ou un défenseur toi ?

Je m'élance à l'avant du terrain.

— Takeshi, tu t'avances trop !

Bien sûr que je m'avance trop, mais au diable les instructions. Je sais très bien que s'ils arrivent à récupérer le ballon – ce qui ne devrait pas être si compliqué que ça –, la défense est affaibli, mais je ne suis pas défenseur, les autres peuvent très bien s'en sortir seuls. Je suis un attaquant.

Quand je me retrouve encerclé par deux Ouzbeks, je n'ai pas d'autre choix que de faire la passe à quelqu'un avant qu'on me récupère le ballon. Les seules personnes qui sont libres sont Gouenji et... eh bien, Reize. Évidemment.

Mais étonnement, mon corps agis de lui-même et envoie la balle à Reize qui, étonnement, réussi à réceptionner parfaitement le ballon. Il a d'ailleurs l'air aussi étonné que moi.

C'est Reize qui grâce à ma passe marque le dernier but, et quand le coup de sifflet final retenti, les Ouzbeks n'ont rien pu faire pour rattraper le score. C'est une seconde victoire dans ces éliminatoires asiatiques pour nous.

Je reste immobile sur le terrain durant un moment avant que Kazemaru et Fubuki ne s'approchent de moi. Pour moi, c'est ma première vraie victoire, et ça, j'ai l'étrange impression qu'ils le comprennent. Quand ils me prennent tout les deux pour un demi-calins, je ne proteste même pas, je les laisse faire et je me laisse être satisfait pour une fois. Je suis satisfait de cette victoire, et pendant un instant, je n'ai rien de négatif à l'intérieur de moi pour me gâcher le moment.

C'est agréable, je n'ai pas vraiment ressenti ça depuis un très long moment. Mes deux amis m'attirent pour rejoindre l'étreinte collective des autres joueurs de l'équipe, et je ne proteste – presque – pas. Nous avons de nouveaux gagnés, et j'ai l'étrange pensée optimiste que ce n'est pas fini, que nous allons gagner encore et encore, puis que nous allons gagner le FFI.

Je relève le regard, m'éloignant de l'étreinte qui commençait à m'étouffer. Mon regard se pose sur Reize, il à un bras passé autour de l'épaule de Fubuki, qui lui rend bien, un grand sourire éclaire son visage. C'est ma passe qui a réussi à le faire marquer, une passe que je n'aurais jamais pu réussir il y a une semaine. Reize lève les yeux et croise mon regard. Et il sourit. Juste un sourire.

Et mon cœur se tord. Je détourne le regard. Et pourtant, je ne peux pas le contraindre à ressentir quelque chose de négatif. Je suis content. C'est une sensation étrange. J'aimerais la ressentir plus souvent.

✩ˎˊ˗

Hallo guys

On va passer au-dessus du fait que je déteste toujours autant écrire des matchs et que c'est donc une catastrophe, mis à part ça, je suis plutôt satisfait de ce chapitre, dites moi ce que vous en penser.

Est-ce que vous ne trouvez pas que l'écriture est bien mieux comme ça, au présent ? Perso je préfère c'est beaucoup moins lourd, donc je continuerai comme ça !

Brefouille, merci beaucoup d'avoir lu, prenez soin de vous, a plus <3 !

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