ᴄʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 12

Aujourd'hui, c'était notre dernier jour d'entraînement avec Reize. J'étais mélangé entre l'excitation de finir cette journée pour ne plus avoir à le supporter, et l'appréhension, que cette journée soit pire que les autres, ce qui était déjà compliqué à faire.

— Takeshi ! Je peux entrer ?

— Mmh.

Kazemaru entra dans ma chambre, un grand sourire aux lèvres, comme à son habitude, ce qui eut presque l'effet de me faire sourire à mon tour.

— Comment tu te sens ?

— Bizarre, et fatigué.

En même temps, ça faisait deux soirs que je m'endormais trop tard pour me réveiller trop tôt, et j'avais finis ma boîte de somnifère. Super.

Dans tout les cas, que je dorme ou pas, mes nuits étaient hantés, par Reize ou par d'autres choses, je n'avais pas un moment de répit, donc que je dorme ou pas, le résultat était le même, j'étais fatigué.

— Et j'aimerais que cette journée se termine déjà, comme ça j'en aurai fini avec Reize, marmonai-je en enfilant ma veste.

— Takeshi... soupira Kazemaru.

— Quoi ?

— Si tu ne peux vraiment pas supporter un entraînement avec Midorikawa, ça va devenir compliqué d'être joueurs dans la même équipe, ça ne fait que deux semaines et demi qu'on est ensemble, et j'ai déjà l'impression que chaque fois qu'il entre dans une pièce tu vas lui sauter dessus pour le tuer.

— C'est pas ma faute.

Kazemaru ne répondit rien, mais renifla d'une manière qui suggérait « si, un peu. »

— Bon, quoi qu'il en soit, demain, journée de repos, j'ai hâte d'aller voir mes parents pour leur raconter mon entrainement avec Toramaru.

Je hochai de la tête. Je n'aurai rien à raconter pour ma part, je n'allais pas inquiéter Fumiko avec mes histoires, et je n'allais sans doute même pas avoir le courage d'aller voir maman.

— Notre prochain match après demain ! J'ai hâte, j'espère être encore titulaire, et j'espère pouvoir jouer avec toi, cette fois.

— Je l'espère aussi.

On toqua à la porte.

— Quoi ?

— L'entraînement va commencer, vous devriez y aller, nous dit Kidou à travers la porte, avant de partir.

Kazemaru me lança un regard.

— Je dois parler avec Endou, on se voit à midi ?

— Bien sûr.

Kazemaru sortit de ma chambre avec un signe de main, je finis rapidement de me préparer avant de sortir, le couloir était déjà vide, en sortant, je vis Toramaru qui venait d'arriver, il me fit un signe et s'approcha de moi.

— Salut Takeshi ! Tout va bien ?

j'acquiesçai, nous commençâmes à marcher côte à côte jusqu'au terrain.

— Dis moi Takeshi, tu me montreras ta super technique un jour ?

Je mordis ma lèvre, il avait encore cette histoire de super technique en tête, et il était déterminé à me voir l'utiliser. Super, j'en étais ravis.

— Bien sûr, mentis-je.

— Super ! J'ai tellement hâte de la voir !

Tu ne devrais pas.

Il m'abandonna avec un signe de main et un grand sourire pile au moment où nous arrivions sur le terrain pour rejoindre Kazemaru, un léger soupir m'échappa, plus qu'un jour, plus qu'un jour, essayais-je de me motiver, plus qu'un jour.

Le reste de la semaine, nous pouvions commencer les entraînements directement, avec les instructions indiquées sur les feuilles que nous avait distribué la fille du coach, mais pour aujourd'hui, nous n'en avions pas, nous devions donc attendre sa venue pour pouvoir commencer.

Comme d'habitude, je restais à l'écart du reste de l'équipe, comme le faisaient également Fudou et Tobitaka, tout les groupes n'étaient pas encore ensemble, profitant de pouvoir discuter des entraînements à venir avant de devoir commencer.

Distraitement, je dessinait avec mon pied sur la terre du terrain, essayant de faire abstraction des éclats de voix autour de moi, je n'avais actuellement qu'une seule envie – qu'un seul besoin, plutôt – : dormir, je peinais à garder les yeux ouvert et je sentais déjà que cette journée allait être bien trop longue.

Après une bonne dizaine de minutes, le coach arriva enfin, accompagné de Fuyuka, avec une petite pile de feuille à la main. Le coach demanda aux groupes de se former, et sans plus attendre, Fuyuka commença à donner les instructions.

Nous restions, évidemment, à quelque mètre de distance avec Reize, c'est donc lui qui reçu la feuille ou était indiqué notre entraînement de la journée, une boule se forma dans ma gorge quand ses yeux s'écarquillèrent en la lisant. Il tourna sa tête vers moi, la mine déconfite. À contre cœur, je m'approchai et pris le papier des mains.

...

Par pitié dites moi que c'est une blague, une blague de très mauvais goût.

J'ai supporté toute une semaine, une semaine complète, tout les matins la boule au ventre du fait de m'entraîner en duo avec ce gars, une semaine à l'éviter le plus possible, à supporter sa présence. Une semaine atroce, en soit.

Une semaine, pour au final me dire que c'était le dernier jour, que ça se passerait bien, un seul jour à supporter, pour devoir au final faire ça ?

— Oooh, commencer à réfléchir et à s'entraîner sur une super technique en duo, intéressant, Takeshi.

L'information sur ce putain de bout de papier, en plus de la voix de Fudou qui me narguait comme ça, ça avait l'effet de me tendre encore plus.

— Dégage, Fudou.

— Fudou, reviens ! s'exclama Gran, son partenaire, en venant presque le tirer par les oreilles.

C'est complètement hors de question, je pourrais faire n'importe quoi, peu importe ce que le coach me demanderait mais pas ça, je ne ferait pas ça.

Je relève les yeux, alternant entre le coach, Reize, puis Kazemaru, dans l'espoir d'accrocher son regard rassurant, ce qui n'arriva pas.

Je pourrais protester, aller m'énerver contre le coach, crier, supplier de faire n'importe quoi sauf ça, mais je savais bien que ça ne changera rien : les ordres du coach étaient incontestables, c'était soit ça, soit quitter l'équipe, ce qui, actuellement, me semblait presque envisageable.

Autour de moi, tout les groupes étaient presque partis, je froissai la feuille entre mes mains, non, il était complètement hors de question que je fasse ça.

M'entraîner avec lui, c'était quelque chose, c'était souvent des duels en un contre un ou s'entraîner à faire des passes, une super technique en duo, c'était complètement différent, c'était se coordonner, s'entendre, s'entraider l'un l'autre et persister jusqu'à avoir des résultats, et encore après, c'était l'utiliser en match, encore et encore, et célébrer les but marqués.

C'étaient donc des choses que j'étais totalement incapable de faire, je n'étais déjà pas capable d'utiliser ma propre super technique, alors en faire une avec une personne que je détestais, voir plus.

Je ne comprenais même pas l'objectif, le coach savait bien que je ne m'entendais pas du tout avec lui, et à partir de demain, nous n'aurons plus à nous entraîner ensemble, et une super technique ne s'élabore pas en un seul jour, nous ne la continuerons pas après, alors à quoi bon ?

— Sato, un problème ?

Je levais la tête vers le coach, me rendant compte que ça devait bien faire une minute que je fixait le sol.

— Takeshi, coach.

Bien sûr qu'il y avait un problème, je devais faire une super technique en duo avec Reize, avec le garçon qui a détruit ma vie.

— Un problème ? répéta-t-il.

Je serrai les dents, si je pouvais faire changer les choses, je n'aurait plus de problème à m'entraîner avec lui si c'était comme durant la semaine, au final, ce n'était pas si mal, comparé à aujourd'hui, en tout cas.

— Non, coach, fini-je par déclarer à contre cœur.

Dans tout les cas, protester n'arrangera pas mon cas, il ne changera pas d'avis.

— Alors tu peux aller t'entraîner.

Je ravalai ma salive, avec une forte envie de frapper tout le monde autour de moi, c'est-à-dire le coach, Reize, – qui l'aurait bien mérité – Fuyuka, mais elle, ne le méritait sans doute pas.

Je lançai un regard à Reize, qui me regardait bizarrement, la tête légèrement penché sur le côté, quand nos regards se croisèrent, il détourna les yeux et me fit signe de le suivre avec la tête. Je rêve ?

Pour nous entraîner, nous étions sur un petit terrain, un peu plus loin du grand pour les entraînements en équipe, qui était déjà pris par d'autres groupes. Une fois arrivé sur le terrain, je me figeais, le regard bloqué sur les cages, j'étais incapable de faire ça.

— Sato on-

— Non. Non, on ne va pas faire ça, c'est hors de question, le coupai-je.

— C'est pas comme si on avait le choix dans tout les cas.

— Honnêtement, j'en ai rien à foutre, je ne ferait pas ça, avec personne et encore moins avec toi. Y'a personne ici pour nous surveiller, personne pour voir si on s'entraîne ou pas, je ne le ferai pas.

— Parfois je me demande ce que tu fais dans cette équipe.

Je tournai soudainement la tête vers lui.

Pardon ?

— Parfois, répéta Reize, son regard bloqué dans le mien, je me demande ce que tu fais dans cette équipe. Tu ne fais aucun effort au entraînements, tu ne fais pas non plus l'effort de sociabiliser, et même-

— Excuse moi, je ne crois pas t'avoir demandé ton avis, Reize.

— Je te l'ai déjà dit, ne m'appelle pas comme ça.

— Et je t'ai déjà dis que ce n'étais pas mon putain de problème, j'ai-

— Takeshi, Midorikawa.

Et bah génial.

— Coach, nous nous apprêtions à commencer l'entraînement, dit immédiatement Reize, en me lançant un regard.

— Peut-être que tu veux pas jouer au football dans cette équipe, mais moi je veux, et je ne veux pas me faire virer de l'équipe à cause de toi, donc on va faire cet entraînement, me murmura le vert en passant à côté de moi pour aller récupérer un ballon.

— Par pitié, dites-moi que je rêve.

Deux minutes plus tard, nous étions face à face, un ballon entre nous deux, lui, me regardait sans doute, moi, je regardais le ballon. Le coach s'était installé non loin de là, sans doute parce qu'il savait que s'il ne nous surveillait pas, nous ne ferions rien, il avait bien raison, en même temps. Il était assez proche pour nous voir, mais bien trop loin pour nous entendre.

Je relevai le regard vers lui, un regard sans doute très noir.

— Ne me regarde pas comme ça, on n'a pas le choix, de toute façon.

✩ˎˊ˗

Non je n'allais pas survivre, je n'allais absolument pas survivre. Une demi-journée, rien qu'une demi-journée, trois heures d'entraînement avec lui, à devoir m'entendre avec lui, afin de faire une technique en duo, et je croyais bienn'avoir jamais passé un entraînement aussi horrible.

Je ne supportais pas, non je ne le supportais absolument pas, je le détestais, je le détestais de tout mon cœur, je le haïssais, je le haïssais de toute mon âme.

J'étais actuellement enfermé dans ma chambre, dans le noir, le reste de l'équipe était à la cantine pour manger, mais je n'avais tout simplement pas faim, et j'avais surtout envie de détruire tout et n'importe quoi sur mon chemin, et je préfèrerais honnêtement ne pas me mettre mes coéquipiers à dos en tournant ma colère vers eux alors qu'elle n'était qu'à cause de Reize.

C'était un enfer, il a osé me dire que je n'essayais même pas de m'investir dans notre entraînement alors que j'y avais mis tout mon self control pour ne pas le frapper chaque fois que nos regards se croisaient, que nous étions obligés de nous parler, chaque fois que nous nous touchions – c'est à dire tout le long de l'entraînement. –

Je n'en peux plus.

J'étais assis, le dos recourbé, les bras croisés sur mes genoux, et la tête posés dessus. Ça devait faire une heure que j'étais comme ça, envisageant l'idée de ne pas retourner m'entraîner.

Je n'avais jamais eu aussi peu envie de jouer au football, c'était pourtant une de mes activités préférées, ça me permettrait de me défouler, de me vider l'esprit, mais avec lui, comment étais-je censé le faire ?

On toqua à la porte. Pourquoi fallait-il tout le temps que quelqu'un vienne pour me déranger bon sang ? Ne pouvais-je pas être seul un moment ?

— Quoi ?

Toramaru passa la tête par la porte de ma chambre avant d'entrer. Ce n'était absolument pas le moment, non, vraiment pas.

— Comment ça va Takeshi ? Je m'inquiétais, tu n'es pas venu manger.

— Ça va.

Bien sûr que non ça n'allait pas.

Toramaru croisa ses mains, se balançant nerveusement sur ses pieds. Normalement, sa présence avait quelque chose de rassurant pour moi, mais aujourd'hui ça avait juste l'effet de m'énerver encore plus.

— Comment se passe ton entraînement ? Midorikawa n'avait pas l'air ravi tout à l'heure.

— Ça se passe très bien, est-ce que tu pourrais me laisser tranquille ? Et honnêtement, je me fiche de ses états d'âme

Mes paroles sonnaient plus sèches que ce que je ne le voulais.

Toramaru fronça des sourcils, il tourna la tête, évitant mon regard.

— Peut-être que Kidou et Gouenji avaient raison, au final.

Mais qu'était-il en train de raconter ?

Quoi ?

— J'ai essayé de les convaincre que tu aimais le football, que faisait des efforts à l'entraînement, que tu t'y donnais à fond pour l'équipe, et que tu n'est simplement que fatigué. C'est peut être moi qui avait tort au final.

Une boule se forma dans ma gorge. Au final, j'avais peut-être raison de ne pas aimer Gouenji. Mais pourquoi penseraient-ils ça ? Parce qu'ils n'avaient absolument pas raison. Pas du tout.

— Ce que tu dis n'a aucun sens.

— Et bien je me rend compte que si. Midorikawa est mon ami, autant que tu l'es, et je n'aime pas le voir dans l'état dans lequel il était à midi. On t'as tous dit de faire des efforts mais toi, tu ne fais rien !

— Parce que tu crois que c'est facile pour moi ?! m'exlamai-je soudain.

Toramaru recula d'un pas, un mélange de colère et de pitié dans son regard. Je détestais ça.

— Ce n'est pas ce que j'ai dis, Takeshi mais-

— Quand vous me dites de faire des efforts, vous ne vous rendez pas compte, c'est comme... c'est comme dire à une personne malade d'arrêter et de guérir, mais c'est pas comme ça que ça marche !

— On est là pour le football, c'est censé nous rapprocher, pas nous éloigner encore plus !

— Oh je t'en pris ! Ce que tu dis n'a pas de sens, c'est pas grâce à une "magie du football" que je vais tout d'un coup devenir le meilleur ami de Reize !

— Takeshi...

— Laisses moi tranquille maintenant.

— Mais Takeshi-

Maintenant.

Toramaru tourna la tête et sortit de ma chambre sans dire un mot de plus. Je restai un moment à regarder la porte dans le silence pesant de la chambre avant d'avancer vers mon lit et de m'effondrer dessus.

Je savais bien qu'il voulait simplement être gentil avec moi, mais chaque chose qui tournaient autour de Reize avaient le don de m'énerver avec une rapidité hors du commun.

Un long soupir m'échappa, plus que dix minutes avant l'entraînement, et les paroles de Toramaru tournaient en boucle dans ma tête. J'allais retourner à l'entraînement, je n'en avait toujours pas le choix, de toute façon.

D'un mouvement presque automatique, j'attrapais mon casque et mon téléphone, il fallait que je calme la colère qui bouillonnait en moi, me calmer, et c'était le seul moyen que j'avais là, maintenant, tout de suite. Mis à part de prendre des médicaments, ce que je devrais probablement faire aussi. Ça ne me semblait être pas une si mauvaise idée. Fumiko va me tuer.

Une dizaine de minutes plus tard, il est l'heure de l'entraînement, à contre cœur, je sortis de ma chambre en direction du petit terrain ou je m'entraînais avec Reize le matin même.

C'est peut être moi qui avait tort au final. J'essayai tant bien que mal de chasser toute pensées de mon esprit. Le football, je devais penser au football et à mes entraînements, rien d'autre.

Quand j'arrivai, Reize était déjà là. Mon cœur se serra. Il avait déjà commencé l'échauffement tout seul, mon regard resta posé un moment sur lui, avant de le rendre compte que j'étais également censé m'entraîner. Je relâchai un souffle que je n'étais même pas conscient d'avoir retenu. Mais qu'est ce qui ne va pas chez moi ?

Alors que je m'approchais, l'attention de Reize se tourna vers moi. Je lui fit un léger signe de tête. L'entraînement allait commencer, je et quelque chose d'étrange était en train de se passer dans mon cerveau.

    Je ne comprenais absolument pas comment il était possible de faire autant de progrès en trois heures, mais apparemment, c'était possible. Quelque chose en moi avait changé par rapport à ce matin, et malgré moi, je devais admettre que ma coordination avec Reize était meilleure, et que cette technique avançait. Nous étions loin du but, évidemment, en une seule journée – demi journée, à vrai dire –, et je continuais à penser que cela ne servirait à rien, puisque cette technique sera abandonnée dès demain. Mais cet entraînement était peut être bénéfique, même si je le détestait.

Assis sur le bord du terrain, je buvais à grande gorgée dans ma bouteille d'eau, Reize s'entraînait toujours sur le terrain, mon regard resta fixé sur lui. Il partait toujours du centre du terrain, et s'élançait vers les cages, les muscles de son dos se mouvaient à travers son t-shirt, et ceux de ses jambes étaient contractés, quand il tira dans le ballon, la direction dévia légèrement vers le côté gauche des cages, comme à chaque fois qu'il tirait. Il s'arrêta quand le ballon entra dans les filets, s'accroupit, le regard figé sur les cages, essoufflé. Après un petit moment, il se releva, et je fis de même. Plus qu'une heure d'entraînement.

   Cet entraînement fut épuisant. Un long soupir m'échappa, essayant de stabiliser ma respiration, c'était enfin terminé, cette semaine d'enfer à devoir passer beaucoup trop de temps aux côtés de Reize était enfin finie. C'était fini, mais une une sensation étrange résidait au fond de moi, un malaise qui persistait et qui s'agrandissait plus le temps passait. J'avais tellement hâte de m'éloigner de lui, le plus possible.

— Eh, Sato est-ce que-

Je reculais alors que lui s'approchait de moi, il fronça des sourcils, et s'arrêta.

— Pour cette technique est-ce que-

— Laisse tomber cette technique. On ne s'entraînera plus ensemble, tout ça, c'était juste parce qu'on devait le faire.

— Mais on ne va pas tout laisser tomber à l'eau après-

— Bien sûr que si, le coupai-je de nouveau, je n'ai jamais voulu le faire, et je ne continuerai pas, à quoi tu t'attendais sérieusement ? À ce que je continue ?

— Je me disais qu'après tout les efforts que t'as donné cet après midi...

— C'est n'importe quoi, je me suis entraîné parce que c'est ce pourquoi je suis dans cette équipe, rien de plus, qu'est ce que tu croyais ? Que j'allais tout d'un coup faire ami ami avec toi ? Continuer cet entraînement qui n'a ni queue ni tête ? C'est ridicule, toi et moi, on ne réussira jamais rien ensemble, Reize, je crois que t'as oublié ça.

Il resta silencieux une seconde, deux secondes, cinq secondes, avant de tourner la tête, ravalant sa salive.

Mon Dieu, j'ai absolument besoin de prendre une douche. Une douche très chaude.

J'étais le premier à arriver dans la salle de bain commune, comme d'habitude, en fait, les autres prenaient toujours tout leur temps pour discuter.

Un soupir de soulagement m'échappa quand l'eau chaude commença à couler sur mon corps.

Quelque chose ne va pas chez moi. Je faisais partie de l'équipe junior du Japon, ça avait toujours été mon rêve, depuis tout petit, et pourtant, je n'étais pas heureux, depuis que j'étais arrivé ici, tout ce que j'avais ressenti, c'était une rage encore plus grandissante qui me consumait. D'accord, j'avais ressenti des émotions plus positives pour certaines personnes, mais ce n'était rien comparé à celles négative. Qu'est ce qui ne pas pas chez moi ?

J'augmentai légèrement la température de l'eau, pas assez chaude à mon goût. Je ne me souvenais pas de la dernière fois que j'avais mis autant d'effort dans un entraînement, c'était pourtant étrange, c'était un entraînement avec la personne que je détestais le plus, un entraînement qui était censé être horrible, et pourtant j'avais, pour la premiere fois depuis longtemps, ressenti ce que je ressentais au début, quand j'avais commencé le football. Oublier tout pour le football, penser au football, et uniquement le football.

Alors pourquoi étais-ce avec avec lui ? De toute les personnes, lui ? C'était sans doute à cause de ce que Toramaru m'avait dit, que je ne m'impliquait pas assez ? Mais ça m'étonnerait, les paroles d'une personne n'étaient normalement pas suffisantes pour me faire changer d'avis.

Bon sang, j'aimerais juste que ce sentiment de malaise qui réside au fond de moi cesse.

Après ce qui me semble être une éternité, j'arrivai enfin à me résoudre à sortir de la douche, et en même temps que moi, qui vois-je sortir, de l'autre côté de la salle ?

Reize, évidemment. J'aurai presque l'impression qu'il me suit.

Il ne sembla pas remarquer ma présence, ou alors il avait finalement décidé de se mettre à m'ignorer, ce qui me convenait également totalement.

Si lui ne me regardait pas, moi, mon regard se posa sur lui, il avait les cheveux détachés, lui arrivant juste en dessous des épaules, goûtant sur une serviette posés sur ses épaules nues et étrangement musclé, plus que ce que ne pensait.

Sans attendre plus, il sortit de la salle de bain. Mon regard resta posé un instant sur la porte par laquelle il était sorti.

Je fronçai des sourcils. Qu'est-ce que je détestais ce garçon.

Je fermai mes yeux en me massant les tempes, quelque chose n'allait pas du tout chez moi ce soir, mais qu'est ce que c'était ?

✩ˎˊ˗

Let's pretend I didn't leave y'all with nothing for a whole month.

Ce chapitre est pas autant raté que ce que je pensais, mais il est pas très bien réussi non plus, mais non, il FALLAIT que je le finisse, à un moment ça suffit de procrastiner.

Vous trouvez pas que l'écriture est un peu lourde ? C'est ma première fois à la première personne et je me tend lentement compte que c'est VRAIMENT lourd, mon style d'écriture va peut être changer pour le chapitre suivant sinon je vais me défenestrer, évidemment ça restera à la première personne parce que voilà.

Bref, c'était quand même compliqué à écrire je vais mourir.

Merci beaucoup d'avoir lu, et encore désolé d'avoir pris tant de temps pour poster, prenez soin de vous, à plus <3 !

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