ᴄʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 11

— À partir d'aujourd'hui et pour une semaine, vous allez vous entraîner en groupe de deux personnes avec des exercices qui auront été spécialement conçus pour vous et votre binôme.

Je fronçai des sourcils, par binôme ? J'avais bien entendu ? Une boule se forma dans mon ventre, je tournai immédiatement la tête vers Kazemaru. C'était peu être égoïste, mais il était la seule personne avec qui je m'entendais bien dans l'équipe, s'il se mettait avec quelqu'un d'autre alors je serais légèrement embêté.

Son regard accrocha le mien, il hocha de la tête, un sourire au lèvres, et je vis que d'autres groupes commencèrent à faire de même, le coach, remarquant l'agitation, se racla la gorge et repris.

— Cependant, vous ne choisirez pas vous même votre partenaire. Les groupes ont déjà été formés, évidemment.

La boule qui s'était atténué quand Kazemaru avait accepté ma demande silencieuse se reforma d'un coup, beaucoup plus grande. Les seules personnes avec qui j'avais "envie" d'être se comptaient sur les doigts d'une main. Kazemaru, Fubuki, Toramaru, et Endou. Les autres ne m'étaient pas hostiles, sauf Reize, Gran et Fudou évidemment, mais je n'avais tout de même pas envie de finir avec eux.

— Très bien, je vais donc dire votre nom et celui de votre partenaire, vous viendrez récupérer les feuilles que Fuyuppe vous donnera et pourrez commencer l'entraînement dès cet instant.

Je mordis l'intérieur de ma lèvre. Il ne me restait plus qu'à espérer.

— Endou avec Gouenji. Kabeyama avec Tobitaka. Tsunami avec Tachimukai. Fubuki avec Kidou. Kazemaru avec Utsunomiya.

Mon regard se tourna automatiquement vers Kazemaru, il me lança un sourire triste avant de partir avec Toramaru.

— Kurimatsu, Hijikata et Kogure. Kiyama avec Fudou.

C'était désormais définitif, il y avait une force mystérieuse au dessus de moi qui s'acharnait sur mon sort, et qui faisait en sorte de me faire souffrir le plus possible. Je refusai d'y croire, pas avec lui. Pas encore.

— Et enfin, Midorikawa et Sato.

Je le savais, je savais qu'il allait m'arriver quelque chose, j'en étais convaincu. J'aurai tellement aimé avoir tort.

C'était hors de question que je sois avec lui.

— Coach je-

— Non, pas de changement de groupe, tout à été organisé ainsi, et cela restera ainsi, me coupa le coach Kudou.

— Mais-

— Pas de mais, si ça ne te va pas, alors quitte l'équipe.

Je baissai la tête, avalant difficilement ma salive. Ça allait être une semaine compliquée.

Fuyuppe s'approcha de nous et nous tendit à chacun une feuille, je tâchais de garder une distance conséquente avec Reize, le temps que nous lisons les premières consignes, tout le monde était déjà parti.

— Cinq tours de la rivière ? Ça va prendre une éternité bon sang, j'en suis déjà épuisé, entendis-je Reize maugréer dans son coin.

C'était sans doute la seule chose avec laquelle j'étais d'accord, après avoir survolé rapidement la liste, je m'étais rendu compte que la plupart des exercices étaient des choses que je détestais faire, et qui allaient me vider de mon énergie.

Oh oui, ça allait être une semaine très compliquée.

Le premier exercice était, comme l'avait dit Reize, cinq tours de la rivière, et c'était très long, mais heureusement, ce n'était pas quelque chose qui allait me faire interagir particulièrement avec lui, donc ça m'arrangerait. Alors, sans l'attendre, je commençais à courir.

Je détestais courir, vraiment, ironique sachant qu'au football, on ne faisait que courir tout le long d'un match, mais passons, chaque fois après une course qui durait un peu trop longtemps, je finissais avec les jambes en compotes et en plus de cela, ça me faisait très mal, et ce n'étais absolument pas agréable, sans parler de mon endurance. J'avais de l'endurance, mais j'avais bien l'impression que je n'en avait pas autant que les autres joueurs de mon équipe, et c'était assez frustrant. Mais après tout, c'était compréhensible, déjà plus jeune je n'en avait pas tant que ça, et après avoir du m'arrêter pendant plusieurs mois après l'accident, ça n'arrangeait pas les choses du tout.

Ma technique pour que le temps passe plus vite pendant que je courrais, c'était de penser à autre chose, laisser mon esprit divaguer et ne plus être concentré sur tout mon corps, sauf que ces derniers temps, c'était de plus en plus compliqué de rester concentré sur quelque chose, sachant que je ne faisait que penser à Reize, sans cesse. C'était tellement agaçant. Habituellement, étant donné que j'écris, je réfléchis à la suite de mon histoire, mais comme dernièrement, je n'arrivais plus à écrire, c'était compliqué.

Tout était devenu si compliqué, en fait.

Après trois tours, la fatigue m'avait déjà rattrapé, Reize fini par me dépasser et courir quelque mettre devant moi, même s'il avait eu l'air tout autant épuisé quand j'ai pu entre voir son visage quand il était passé à côté de moi. Dans un sens, je préférai le voir devant moi, c'était plus rassurant de savoir ce qu'il faisait, de voir comment il était, mais c'était tout de même très agaçant.

Je pouvais entendre sa respiration rapide, au rythme de ses foulées, je pouvais voir ses bras qui se balançaient inversement à ses jambes, les muscles de son dos qui bougeaient sous son t-shirt blanc. Il avait l'air d'avoir tellement moins de mal à continuer de courir que moi, c'était tellement énervant. Puis, comme si je l'avais oublié, une pensée traversa mon esprit. C'est à cause de lui que je suis comme ça.

D'un coup, j'eus l'impression que mes jambes avaient arrêté de porter mon poids, mon genoux fléchit d'une manière bizarre et je trébuchai, mes genoux heurtant le sol.

Je gardais le regard rivé vers le sol un instant avant de vérifier si je ne m'étais pas blessé, je n'étais qu'égratigné.

— Sato ? Tout va bien ?

Je me tendit.

— Oui ça va, je suis juste tombé, soupirai-je sèchement, tu peux partir, ça m'arrangerait.

— C'est bon, je voulais juste aider, marmonna-t-il en réponse en se tournant avant de recommencer à courir.

Un instant plus tard, je me relevai et repris également ma course. C'était ridicule, je n'avais trébuché sur rien du tout, mes jambes avaient juste lâchés, sans aucune raison, comme si une simple pensée avait eu un impact sur tout mon corps.

Après beaucoup trop de temps, je finis enfin tout mes tours, complètement épuisé, je pus m'effondrer sous l'ombre d'un arbre, dans l'herbe. La journée venait à peine de commencer, et j'en avais déjà marre. Sur le bout de papier que m'avait donné Fuyuppe un peu plus tôt, je pus y voir mes prochaines instructions, en les survolant, je vis des exercices plus banales les uns que les autres, mais également, certains bien moins communs. Et à mon plus grand malheur, la plupart étaient avec Reize.

Un instant, je me demandais, qu'est ce que ça ferait si je les faisait dans mon coin, le coach ne remarquerai sûrement pas, mais si c'était le cas ? Il n'avait pas l'air d'être une personne à hésiter à nous renvoyer. Je n'avais pas le choix, et c'en était agaçant. Pourquoi est-ce que je dois toujours être malchanceux ?

Et quelle idée du coach de s'entraîner uniquement à deux ? Je ne voyais absolument pas l'intérêt, ça ne fait que quelque temps que nous sommes dans la même équipe, et la plupart d'entre nous ne nous connaissions même pas, ne serait-ce pas plus logique de nous entraîner en équipe avant de faire ces duo ? Au moins le temps de bien nous connaitre.

Et pourquoi, bon sang, me mettre avec ce... lui
Et en pensant à lui, le voilà qui arrivait un peu plus loin. Je n'avais qu'une seule envie : fuir. Ne plus jamais le voir, ne plus jamais l'entendre, ne plus jamais avoir à lui parler.

Il me lança un regard avant de me faire un signe de tête pour le suivre, et ça m'énerve, ça m'énerve qu'il fasse ça, tout ce qu'il fait m'énerve. Et pourtant, je le suivi tout de même.

✩ˎˊ˗


Je détestais tout et tout le monde. Bon, peut être pas tout et pas tout le monde, en tout cas, ce qui était sur, c'était sur je détestais Reize, de tout mon coeur. J'avais passé une très, très mauvaise journée d'entraînement.

En soit, il ne s'était rien passé de mal, mis à part le fait que j'avais dû passer beaucoup trop de temps proche de Reize. En fait, il me semblait bien que je n'avais jamais passé autant de temps près de lui. Je le détestais. Et tout cela, ça ne faisait qu'une journée, je devais encore survivre une semaine complète avec lui. À m'entraîner avec lui, et donc par extension, ne pas pouvoir l'éviter comme je savais tellement je faire.

Je vais mourir cette semaine.

Au point où j'en étais, je n'avais qu'à prétendre à être malade, ne pas m'entrainer de la semaine et finir sur le banc au prochain match, tout serait mieux que devoir jouer avec lui.

Au départ, cette idée me semblait complètement stupide, mais au final, elle n'avait plus l'air si mauvaise que ça. Plus du tout.

 

— Quatre jours Takeshi, quatre jours et c'est fini, tu vas survivre d'ici là, hein ?

J'essayais tant bien que mal de me motiver, plus mal, d'ailleurs, ça ne faisait que trois jours, et j'avais déjà eu envie de tout détruire une bonne douzaine de fois. Plus que quatre jours.

— Sato, vient ! On doit commencer notre prochain exercice.

Ne me parle pas, avais-je envie de hurler. Ne me donne pas d'ordre, je suis assez grand pour me débrouiller tout seul. Je ravalai toute mes paroles pour le rejoindre. Plus vite nous avions fini, plus vite je pourrai arrêter de passer du temps avec lui. Quatre jours Takeshi.

Alors, c'est un truc plutôt basique cette fois. J'ai le ballon et je dois le garder jusqu'au but, si tu le récupères c'est à ton tour de devoir marquer. Je commence à défendre, ça te va ?

Rien ne m'allait quand il était proche de moi, mais hurler la rage et lui dire de dégager n'était sans doute pas une bonne idée pour rester dans l'équipe, je devais faire profil bas.

— Mmh.

Il me passa à côté pour récupérer un ballon, moi, je décidai de ne pas bouger, fixant le sol, et comme depuis trois jours, la même question me tournai dans la tête. Pourquoi le coach nous avait-il mis ensemble alors qu'il avait vu plusieurs fois que nous ne pouvions pas rester ensemble plus de trois minutes ? C'était complètement insensé.

Tout mes muscles se tendirent quand je sentis sa présence derrière moi, je fit immédiatement volte face et repoussa d'un coup la main de Reize, qui s'apprêtait à se poser sur mon épaule.

— Je t'ai déjà dit de pas me toucher qu'est-ce que t'as pas compris ?!

— Je voulais juste-

— Nan, écoute me parle même pas, qu'on s'entraîne et que ça se finisse comme ça, bon sang.

Je me retournais de nouveau, il me suivi en silence. Ne pleure pas, ne pleure pas, arrête ça, Takeshi ne pleure pas. Calme toi, ne t'énerve pas. Plus que quatres jours et c'est fini, ça va aller.

L'entraînement se passa exactement comme je le pensais, le ballon restait très peu de temps à ses pieds, par contre, je galèrai également à le garder, les dribles étaient vraiment mon point faible.

Nos entraînements n'étaient sans doute pas ce que le coach voudrai, le soir, quand j'allais manger avec Kazemaru et Fubuki, nous parlions de leurs entraînements avec leurs duo, et, évidemment, ils s'aidaient entre eux, se poussant l'un l'autre à faire mieux, mais avec Reize, il était totalement hors de question de faire ça.

Fais un effort pour l'entraînement, c'étaient les mots de Fubuki, faire un effort, parce qu'après tout, nous étaient là pour le football. Fais un effort, ne serait-ce que pour les entraînements, c'était ce que m'avait murmura Gran en passant à côté de moi dans le couloir. Faire un effort, c'était facile à dire. Ce n'étaient pas eux qui devaient s'entraîner uniquement avec la personne qui les avait complètement défiguré, qui les avait envoyé à l'hôpital, qui leur avait retiré les seules choses auxquelles ils tenaient. C'était facile à dire, ils n'étaient pas à ma place. J'aimerai bien être comme eux, j'aimerai bien pardonner aveuglément, faire comme si de rien n'était, vivre une vie normale, mais je ne pouvais simplement pas, j'avais un minimum de sens logique.

✩ˎˊ˗

L

a tête enfoui dans mon lit, je commençais à désespérer, il était maintenant une heure du matin bien dépassé, ça devait faire deux heures que j'essayai de m'endormir, en vain, j'avais tout essayé, j'avais vraiment essayé, mais la seule solution était maintenant de prendre un somnifère. De toute façon, Fumiko n'en saura rien. J'en avait déjà pris un la nuit précédente, et celle d'encore avant, mais peut m'importait. Ce n'était pas de ma faute, c'était celle de Reize qui ne voulait pas quitter mon esprit. Si le jour, je faisais en sorte de ne pas complètement péter un câble en sa présence, la nuit, c'était bien plus compliqué quand mon esprit ressassait en boucle les bribes d'images qui me restait de l'accident.

Avec une lenteur incroyable, je roulais de mon lit pour attraper ma boîte de médicaments qui reposaient sur mon bureau de l'autre côté de la chambre. Alors que je venais d'avaler un somnifère, mes yeux tombèrent sur le tiroir dans lequel j'avais ranger des anxiolytiques. Fumiko n'allait vraiment pas être contente, mais si ça pouvait m'aider, alors j'allais en prendre un, il fallait bien ça.

Alors que je m'apprêtais à m'effondrer dans mon lit, une lumière à l'extérieur attira mon attention. Je me rapprochait de la fenêtre, qui avait une vue directement sur le terrain, et j'y vis une petite silhouette, en train de s'entraîner au foot dans l'ombre de la nuit. En plissant les yeux, je pus reconnaître les caractéristiques cheveux vert de Reize. Mes poings se refermèrent d'eux même et je fronçai des sourcils. Que faisait-il ?

Je me tournai et retournai dans mon lit, ce qu'il faisait, ce n'était pas mon problème.

✩ˎˊ˗

Devinez qui revient après quatre semaines pour poster un chapitre bancale et qui repart ensuite pour deux semaines parce qu'il va en colo ?

Et oui, c'est Gabriele, c'était pas compliqué à deviner, si vous avez pas deviner, vous êtes bêtes.

Bref, ce chapitre est moyen, mais bon, in fait avec ce qu'on a, moi je part en vacances donc je vous laisse quand même pas sans rien, j'espère que vous profitez bien de vos vacances.

Persos, j'écris ça dans mon camping ma seule envie c'est de faire une pétition pour supprimer la chaleur #jedétestel'été

Bref, merci d'avoir lu, prenez soin de vous, à plus <3 !

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