ᴄʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 10
— ... et Hiroto.
Un soupir m'échappa, je n'étais pas titulaire pour le match. Ça ne m'étonnais pas vraiment, mais j'étais tout de même déçu. À côté de moi, Fudou fronça des sourcils et je ne pu m'empêcher d'être en quelque sorte satisfait de ça. Si je ne jouais pas, j'étais bien content que lui non plus, ne joue pas.
La boule qui était dans mon ventre depuis la veille avait maintenant diminué, même si a tout moment, je pouvais rentrer sur le terrain, je n'avais pas à commencer le match, notre premier match.
Les onze joueurs titulaires partirent sur le terrain pour s'échauffer, j'allai m'installer sur le banc, le plus loin possible de Fudou, évidemment. Je n'arrivais franchement pas à cerner ce garçon. C'était le genre de personnes à aimer les problèmes, et surtout à aimer en causer, ce qui m'agaçais, il n'était pas capable de juste vivre sa vie sans déranger personne, apparemment. Et pourtant, malgré son apparence et ses actions, il jouait au foot comme n'importe qui dans l'équipe. J'avais bien remarqué qu'il était bon stratège, lors du match de sélection, avec sa mise en hors jeu. Il était intelligent, mais hors du terrain, il n'était pas capable de se servir de son intelligence pour de bonne raisons.
— N'oubliez pas, ce n'est pas parce que vous êtes sur le banc que vous ne devez pas participer à ce match. Vous restez des joueurs de l'équipe. Vous devez être prêt à rentrer sur le terrain, à n'importe quel moment.
Le match commença, et rapidement, l'Australie pris l'avantage, grâce à leur technique de défense, tous les joueurs de notre équipes se retrouvèrent incapable de garder le ballon plus d'une minute, et ils réussissent rapidement à marquer un but contre Endou. Trop rapidement.
Malgré toute les tentatives de l'équipe pour échapper au bloc, rien n'y faisait, ils récupéraient toujours le ballon sans grande difficulté. Après vingt minutes acharné, durant laquelle Endou arrivait tant bien que mal à récupérer les ballons, le coach dis quelque chose de... perturbant. Je trouvai ça perturbant en tout cas.
— La clé de cette cage est dans votre cœur !
Dans votre cœur ? Ça n'avait définitivement aucun sens, c'était ce que je croyais, au début, en tout cas, mais quand Kidou réussi à échapper au bloc, après trente minutes de match, je compris enfin. C'est donc pour ça qu'il nous à forcer à rester enfermés dans nos chambres durant deux jours.
Je tournai la tête vers le coach, c'était tellement improbable que je n'y croyais pas, il n'avait pas pu prévoir ça, il n'aurai pas pu prévoir que l'Autralie utiliserait cette technique, surtout vu le manque d'information à leurs égard, mais en plus, prévoir que nous allions nous entraîner dans nos chambres, seuls avec simplement notre imagination ?
— Commencez à vous échauffer.
Je fronçai des sourcils, sur le terrain, il avaient à peine réussi à contrer le Box Lock Defense, et le coach voulait déjà remplacer des joueurs ?
Je me levai tout de même et retirai ma veste pour m'échauffer, gardant un œil sur le terrain. Malgré leurs tentatives, ni Gouenji, ni Fubuki ne réussirent à marquer un but, puis, le coach Australien demanda un changement de joueur.
La façon de jouer de l'équipe changea à partir de ce moment, ils passèrent d'un jeu et de technique collectif à quelque chose de beaucoup plus individuel, et agressif. S'ils continuaient comme ça, il faudra remplacer plus d'un joueur sur le terrain.
La mi-temps se termina après un tacle violent sur Kidou, il ne pourrait sans doute pas continuer le match. Et en effet, le coach le remplaça par Toramaru.
— Moi ? Vraiment ?
Dans ses yeux, un mélange d'excitation et d'appréhension passa. Il hocha la tête.
Quinze minutes plus tard, le match repris, et avec Toramaru sur le terrain, le Japon pu se reprendre face à l'Australie, mais le match continua à stagner durant un long moment, aucune des deux équipes ne réussirent à marquer avant que Tsunami ne réussisse à créé une nouvelle super technique, qui ne marqua pas la première fois, mais réussi bel et bien la seconde. Fin du match.
Nous avions gagné le premier match du tournois.
D'un coup, la réalité s'offrit à moi. Je faisait parti de l'équipe nationale du Japon. Moi, et nous venions de gagner un match, donc nous avançions vers le monde. C'était réel, ce n'était pas qu'une idée que je m'étais faite, ce n'était pas un rêve que je m'étais imaginé un peu trop fort.
Je me relevai du banc quand Kazemaru se rapprocha de moi.
— T'en fait une tête bizarre, Takeshi, on vient de gagner !
Un léger sourire étira mes lèvres malgré moi. C'était bien réel. Le visage de Kazemaru se déforma légèrement avant que son sourire ne devienne encore plus grand. Il passa son bras autour de mes épaules, et je n'essayai même pas de me dégager. Il m'emmena devant le coach, ou tout les autres joueurs formaient déjà un arc de cercle devant, sans me lâcher.
— Vous avez bien gagné le match d'aujourd'hui. C'est bien, commença le coach. Mais ce n'est pas parce que vous avez gagné le premier que vous pouvez gagner tout les autres sans vous entraîner. Les entraînements seront même plus durs, à partir de maintenant.
Un soupir m'échappa, Kazemaru me lança un regard entendu.
— Vous êtes allés plus loin que ce que je ne pensais. Je compte sur vous pour remporter les éliminatoires asiatiques désormais.
— Oui !
Le soir, dans la cantine était remplie de conversations joyeuses, plus que d'habitude, tout le monde était heureux d'avoir gagné le match, quelque heures plus tôt, et tout le monde ne parlait que de ça. Même moi, je faisais parti de ces conversations.
C'était la première fois que cela m'arrivait. Je n'avais jamais vraiment joué un match officiel, mon collège n'était pas assez connu pour jouer dans un tournois, je n'avais toujours fait que de petit match amicaux sans importance, alors passer directement au tournois international, ce n'était pas rien. Même si je n'avais pas directement joué je faisais quand même parti de l'équipe, c'était ce que j'aimais croire, en tour cas.
Après le repas, tout le monde était déjà reparti dans leur chambre respectives, alors quand je sortis des salles de bains, les couloirs étaient vide, sans personne. Mais évidemment, comme la chance était toujours de mon côté. Je croisai quelqu'un, juste avant de pouvoir rentrer dans ma chambre. Un jour, j'allais sûrement finir par m'y habituer.
— Sato.
Ce n'était ni Reize, ni Fudou, mais Gran. Quand ce n'était ni l'un, ni l'autre, il fallait toujours que ce soit le troisième. Je n'essayai même pas de retenir un soupir, j'en avais franchement marre d'avoir affaire à eux.
— Takeshi, marmonai-je.
— Si tu veux, Takeshi. Nous devons parler.
— Je n'ai rien à te dire à toi non plus.
Avec le temps que Reize passait avec le rouge, j'étais presque certain qu'il lui avait tout raconté. Et je n'avais vraiment pas envie de parler de ça avec Gran. En fait, je n'avais pas vraiment envie de parler avec n'importe qui. Autre que Fubuki et Kazemaru. Je secouai ma tête, c'était stupide.
— Tu n'as rien à me dire, alors très bien, mais moi, j'ai des choses à te dire, peu importe que tu ne répondes pas, je vais tout de même parler.
Je levai les yeux au ciel, je n'avais pas non plus envie de l'écouter parler, mais je n'avais apparemment pas le choix. D'un léger signe de tête, je l'invitai à commencer. Plus vite il commencerait, plus vite ça se finirait.
— J'aimerais simplement te demander d'être... plus sympa avec Ryuuji. Je comprend que vous ayez des différents, avec tout ce qu'il s'est passé, mais la façon dont du agis avec lui, ça lui fait de la peine.
— Tu parles d'un "différent" comme si c'était une anecdote de passage, comme si nous nous étions simplement disputés, tu es au courant que ça va bien plus loin que ça, tout de même ?
— Bien sûr, mais tu pourrais simplement... ne pas lui parler ? Il ne fera rien non plus, du moment que vous pouvez vous entendre durant les entraînements je suis sur que-
— Stop, écoute, m'entendre avec lui ? J'espère que tu me fais une blague, je ne pourrais jamais m'entendre avec lui, et tu crois que c'est aussi simple ? Ne pas lui parler ?
— Le football, c'est ce pour quoi on est ici, si tu n'es pas capable de t'entendre avec lui, alors je ne vois vraiment pas ce que tu fais ici. Tu n'as même pas besoin de lui parler, évite juste de défouler ta haine sur lui.
— Reize mérite que je défoule ma haine sur lui, ce ne sera jamais comparable avec ce que lui m'a fait
— Ne l'appelle pas Reize, il t'as déjà demandé d'arrêter, plusieurs fois.
— Je n'en ai rien à faire de ça, Gran.
Il leva les yeux au ciel.
— Je me fiche que tu m'appelles comme ça, mais sérieusement, tu peux au moins faire un petit effort, s'il te plaît, c'est pas parce que tu-
— Écoute, arrête toi là, tu ne peux pas comprendre, franchement, t'es pas mieux que lui, vous essayez juste de vous relâcher la conscience pour arrêter de culpabiliser, mais après ce que vous avez fait, tous, je ne vous pardonnerai jamais. Surtout pas lui.
Je me retournai en me mordant la langue,
— Mais expliques moi au moins ce qu'il a fait ! s'exclama-t-il soudain.
Je fis volte-face vers lui, j'étais encore en colère. La joie qui emplissait mon cœur quelque minutes plus tôt avait complètement disparu. Évidement, des larmes vinrent border mes yeux.
— Il a envoyé ma mère à l'hôpital et à cause de lui elle est dans le coma depuis plus de six mois, ça te va, comme explication ? m'écriai-je.
Il ne répondit pas durant un moment, me regardant les yeux écarquillés, et, agacé de devoir attendre une réponse qui n'arrivera jamais, je rentrai dans ma chambre.
Je pris un long moment pour me calmer, restant dans le noir, ma musique dans les oreilles. J'essayais de calmer ma respiration, les battements de mon cœur, m'empêcher de pleurer ou de déverser ma colère sur les objets près de moi. Je détestais vraiment être en colère. Oui. Je détestais vraiment ça de tout mon cœur, autant que je le détestait, lui, et tout son entourage, autant que je me détestais moi.
Lentement, je relevai mon regard vers la fenêtre, le ciel était vide ce soir, on n'y voyait ni la lune, ni les étoiles. C'était juste un ciel noir, et vide, c'était presque déprimant.
En y repensant, je détestais aussi passer de bon moments, ou j'étais heureux, parce qu'après, tout basculait en un instant, et mes moments de colères devenaient encore plus fort. Je préfèrais encore être vide, vide comme le ciel à l'extérieur.
Couché dans mon lit, j'essayai de m'endormir durant un long moment, trop long, après lequel, j'abandonnai les méthodes naturelles pour prendre un somnifère.
Cette nuit, comme tant d'autres, je rêvais de l'accident.
✩ˎˊ˗
Honnêtement, je déteste décrire les matchs, surtout que Takeshi n'a même pas joué dans celui là, donc j'ai fait ça un peu court, mais franchement je trouve que c'est mieux que 2000 mots juste pour décrire un match qu'on à déjà vu, j'espère sue ça ne vous dérangera pas trop :)
Encore désolé pour ne pas avoir posté la semaine dernière, j'ai vraiment eu du mal à écrire ;^;
Merci d'avoir lu, prenez soin de vous <3 !
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top