ᴄʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 1
Des yeux noirs, d'un noir profond, aucun éclat, aucune lumière, il le tuait à petit feu alors qu'il sentait tout s'effondrer autour de lui, des silhouettes s'écoulaient une par une autour de lui, et il ne pouvait rien y faire, ces yeux ne le regardait pas, ils ne faisaient même pas attention à lui, il était insignifiant. Puis un bruit sourd...
Le téléphone sonna, un peu trop fort, je me relevai en sursaut et l'éteignis avant que mes oreilles ne se mettent à saigner.
Ni une, ni deux, je me levais et commençais à me préparer, c'était la première fois depuis longtemps que j'étais aussi impatient de me lever et d'être prêt.
En effet, il y a trois jours, j'ai été convoqué au collège Raimon, je ne savais pas pourquoi, mais tout ça était très excitant, car j'aurai peut être l'occasion de rencontrer les célèbres joueurs de foot de l'équipe Raimon.
J'attrapai mes affaires et sortis de la chambre rapidement. Alors que je m'apprêtais à sortir, quelqu'un m'interpella.
– Takeshi, tu as bien pris toute tes affaires ?
C'était la femme qui m'avait recueilli chez elle après un grave accident qui avait eu lieu quelques mois plus tôt, je m'étais retrouvé tout seul, sans personne, et alors que j'étais au fond du trou, elle m'a aidé en me donnant un foyer. Je lui en serais à jamais reconnaissant, Fumiko.
– Oui, j'ai tout ce qu'il me faut.
– Tu es sûr que ça va aller, je veux dire... après tout ce qu'il s'est passé, on sait jamais...
– Oui, ne t'en fait pas, tout va très bien se passer, je suis près.
Après cet accident, j'ai passé un mois complet dans le coma, et quand je m'en suis enfin remis, j'étais complètement incapable de faire quoi que ce soit, une fois que je pus marcher de nouveau comme avant, et sortit complètement du centre, Fumiko m'a accueilli chez elle, et je n'ai pas pu sortir durant des mois. Mais aujourd'hui je suis prêt, depuis plus d'un mois je me remet peu à peu. Même si c'est compliqué.
– Très bien, alors à tout à l'heure.
Elle se rapprocha de moi et m'embrassa la joue, juste au dessus de ma cicatrice.
Du côté gauche de mon visage, de ma bouche jusqu'à ma mâchoire, j'avais une épaisse cicatrice qui datait de mon accident, elle me faisait encore mal, parfois, quand j'y pensait, elle était complètement guérie, mais rien que d'y penser, ça me faisait mal.
– À tout à l'heure.
Je lui fit un sourire, gêné, et sortis de la maison. Je pense que je ne m'habituerais jamais à ces marques d'affection qu'elle me donnait, c'était tellement étrange, différent.
Une fois dehors, je m'empressai d'allumer ma musique pour faire le trajet, je n'aimais pas être sans musique, elle me permetait de ne pas trop penser, de ne pas trop me souvenir, quand je me plongeais dans les paroles.
Ma destination était donc le collège Raimon, j'avais pris le temps de bien retenir l'itinéraire depuis ces trois derniers jours afin d'être sûr de pouvoir y arriver.
Sur le chemin, alors que j'avais pris une route spécial pour éviter de croiser trop de monde, je remarquai au loin un garçon. Il avait une drôle d'allure avec sa crête et son crâne rasé. Je n'y fis pas plus attention et passai à côté de lui pour aller vers Raimon, j'étais déjà assez en retard pour faire attention à des racailles dans la rue.
J'arrivais enfin devant le collège, mais où étais-je censé aller, maintenant ? Je balayai du regard le paysage autour de moi, et remarquai deux personnes, l'un avait l'uniforme de foot de Raimon, et l'autre m'étais inconnu. Je les suivi.
En effet, mon instinct avait eu raison, c'était bien le bon endroit. Il y avait plein d'autre personnes présentes dans la pièce. J'en reconnaissait quelques unes, les joueurs de Raimon, mais également Fubuki Shirou, de Hakuren ou Mukata de Kidokawa Seishuu.
Les garçons que j'avais suivi pour arriver jusqu'ici, l'un d'eux était Endou Mamoru, je ne l'avais pas reconnu de dos, mais c'était bien lui ! Et c'était également lui qui se tourna vers moi.
– Et toi, tu es qui ? demanda-t-il, un grand sourire aux lèvres.
– Takeshi, répondis-je immédiatement, Takeshi Sato.
– Enchanté, Takeshi ! s'exclama Endou avant de détourner son attention vers quelqu'un d'autre.
Je n'en revenais pas, le Endou Mamoru s'était adressé directement à moi.
Quasiment toutes les personnes dans cette pièces avaient l'air de se connaitre personnellement, moi, je ne les connaissais que de nom, je ne connaissais absolument personne ici. Mais il y en avait un autre, au fond de la pièce, un garçon avec les cheveux violet qui se recoiffait. Je froncais des sourcils, je ne le connaissais pas du tout, même pas un peu. M'enfin, personne ne me connais, moi non plus.
– Sakuma a aussi été appelé.
Je me tournais, Kidou Yuuto, ancien membre de Teikoku Gakuen et membre de Raimon, accompagné de Sakuma Jirou, membre de Teikoku Gakuen, je le connaissais, on s'était déjà parlé et j'étais allé le voir quand il était à l'hôpital.
– Il y a pas mal de monde ici, ça va être une sacré annonce.
– Ouais, confirma Endou.
– Et il y a aussi des surprises, intervint Gouenji Shuuya, Raimon, lui aussi.
Quelqu'un arriva à côté de lui, j'étais presque certain de le reconnaître, mais je ne parviens pas à retrouver son nom, ou savoir d'où il venait. Il avait les cheveux rouge.
– Salut, Endou
– Hiroto !
Hiroto. Hiroto, non je n'arrivais pas à savoir où est-ce que je l'avais vu, et pourtant...
– J'ai été surpris de recevoir cet appel, mais je savais que tu serais là, j'espérai que nous pourrions jouer au foot ensemble pour de vrai cette fois.
Pour de vrai ? Comment ça pour de vrai ? Je me creusais la mémoire, mais la seule explication que j'avais était impossible.
– Ouais.
– Une autre personne est là, déclara Hiroto en tournant la tête.
Tout le monde se tourna vers ladite personnes qui entra dans la pièce, je n'arrivais pas bien à voir, il y avait des gens devant moi, mais tout le monde était devenu silencieux, ça avait pris une tournure un peu étrange.
– Quelle est cette aura sinistre ? se questionna un garçon non loin. Il pouvait parler lui, sa tête n'était pas mieux.
– Hé, Hiroto, qui c'est ? demanda Endou.
– Quelle impolitesse.
Cette voix.
– Les terriens ont un diction qui dit « L'habit ne fait pas le moine. »
La plupart des personnes dans la pièce eurent le souffle coupé, je me déplaçai.
– Cette façon de parler...
Enfin, je pouvais le voir.
Pas possible.
C'était impossible, ce n'était pas lui, je ne pouvais pas y croire.
– Reize !
Reize.
– Le capitaine de la Gemini Storm de l'Aliea Gakuen ! s'exclama Fubuki.
C'était comme si le monde avait arrêté de tourner autour de moi.
– Oh allez ! C'était mon nom d'extraterrestres. J'ai un vrai nom, vous savez. C'est Midorikawa Ryuuji.
– Midori-machin je m'en fiche ! Tu as détruit mon école ! s'exclama Mukata, s'approchant dangereusement de Reize.
– Oh ça... Je suis vraiment, vraiment désolé pour tout ça. Entre nous, j'ai dû travailler assez dur pour développer mon caractère d'extraterrestres.
Désolé ? Il était désolé ?
– On dirait une autre personne, constata Kazemaru Ichitouta.
Mais ce n'était pas le cas.
– Sur ce, je vous dis... Tout est bien qui finit bien ! Appellez moi Midorikawa à présent !
Et tout le monde tourna son attention vers quelqu'un d'autre, oubliant complètement Reize.
Mais moi, moi je restais bloqué sur lui. Ses yeux se tournèrent vers moi, c'était les même, exactement les même yeux, le même regard. C'était lui...
Donc ce Hiroto, c'était bien Gran. J'avais raison, je ne voulais pas y croire.
Reize était la, devant moi, il faisait ami-ami avec les autres joueurs de l'équipe, comme s'il n'était pas un monstre sur pied.
Je n'arrivais plus à bouger, à penser à autre chose, tout autour de moi changeais mais je n'arrivait plus à me concentrer, je tentait tant bien que mal de me concentrer, de reprendre ma respiration, de me calmer.
Je me tournai, tout le monde était réuni autour du coach... et là, il y avait le garçon que j'avais vu plus tard, la racaille, quand était-il arrivé ?
– Vous avez été choisis pour être les représentants japonais au football frontier International.
Je relevait la tête, le FFI ? On était des représentants du FFI ? Je n'arrivais pas à y croire, mais je n'arrivait pas à m'en réjouir, pas avec la présence de Reize dans la même pièce que moi.
Autour de moi, tout les autres se rejouirent et sautèrent de joie, avant que le coach ne reprenne.
– Les vingt-trois personnes présentes ne sont que des candidats, compris ? Nous réduiront le nombre à dix-sept. Vous allez être repartis en deux équipes, et ces équipes s'affronteront lors d'un match de sélection.
– Je vais maintenant annoncer les équipes, dit une fille, juste à côté du coach.
Elle annonça les équipes, j'étais perdu, je n'arrivais pas à entendre, je réussi juste à comprendre mon prénom, et celui de Reize. Nous étions pas la même équipe. Nous sommes dans la même équipe... c'est pas possible...
Mon cerveau était embrumé, j'etouffais, je voulais sortir, m'enfuir d'ici, ne plus jamais revenir.
Quand le coach annonça enfin qu'on pouvait partir, je sortit immédiatement, l'air extérieur me permis de me calmer légèrement. Je descendai mon regard vers mes main, la trace de mes ongles y était trop bien marqué, je ne m'en était même pas rendu compte.
– J'ai hâte de faire ce match pour être pris dans la sélection !
Reize. C'était la voix de Reize. Je pourrais la reconnaître parmi des milliers d'autres voix, je la détestait du plus profond de mon cœur.
Je fit volte-face, et sans même avoir a y réfléchir, j'attrapais le col du pull de Reize et le plaquait contre le mur.
– Reize.
– Ola ! Calme toi, qu'est ce qui t'arrives voyons ?
– Te fou pas de ma gueule putain, tu sais ce que t'as fait, c'est pas parce que tout le monde oublie ce que tu as fait que moi j'oublie !
– Ah, ça, c'est du passé voyons, désolé pour ton collège, je sais que c'était pas cool mais-
– Pas cool ?! C'est plus que ça, c'est-
– Qu'est ce qui se passe ici ! Takeshi, lâches le ! s'exclama Endou qui venait d'arriver.
Kidou m'attrapa le bras et m'éloigna du vert, Gran, lui, s'approcha de Reize.
– Mais ça va pas, pourquoi t'as fait ça ? s'exclama Endou.
– Vous pouvez pas comprendre, ce mec c'est...
– On sait, mais c'est du passé maintenant, ce qui est fait est fait, et il y avait une raison...
– Une raison ?! Aucune raison n'est valable pour...
Je serrais les points de rage, je le détestait, de tout mon cœur, de tout mon être. Mon regard se porta sur Gran, puis sur Endou, Gouenji et Kidou à tour de rôle. Je me dégageais de la prise de ce dernier et parti, rageusement.
– Mais attends, Takeshi !
– C'est bon Endou, arrête, le coupa Gran.
– C'est quoi son problème, pourquoi il réagit comme ça ? soupira Gouenji.
– Fudou, pourquoi tu n'es pas intervenu ! s'exclama Kidou.
– Roh c'est bon, je voulais juste qu'il y ai un peu de piment dans cette équipe.
Je remontai mon casque sur les oreilles et allumai la musique à fond. Mais ça ne changeait rien, tout les souvenirs revenaient un par un dans mon esprit. Ma tête va exploser...
Une fois chez moi, je montais directement à ma chambre.
– Takeshi, quelque chose ne va pas ?
– Tout va bien.
Et je disparus, m'enfermant dans ma chambre, je m'effondrai dans mon lit.
Pourquoi ? Pourquoi, c'était la question qui tournait en boucle dans ma tête. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que la vie nous réunissait encore, pourquoi n'avais-je pas le droit de me reposer, d'oublier tout ces événements ? Pourquoi je me retrouvais de nouveau sur son chemin ?
Je ne sais pas combien de temps j'ai passé, enfermé dans mes pensées, mais la nuit était tombée quand Fumiko vint toquer à ma porte.
–Takeshi, tu viens manger ?
– J'ai pas faim.
Il y eu un instant de silence.
– Je peux entrer ?
Je le tournai de l'autre côté du lit, face au mur, remontant la couverture jusqu'à mes yeux.
– Mmh.
J'entendis le grincement de la porte. Fumiko entra dans ma chambre et s'assit sur mon lit, à côté de moi, mais je ne me retournais pas.
– Un problème, qu'est-ce qui s'est passé à Raimon, de mauvaises nouvelles ?
– Non, marmonai-je. Je suis candidat pour faire partie de la sélection japonaise.
–Mais c'est super ! s'exclama Fumiko. C'était ton plus grand rêve. Alors qu'est ce qui ne va pas ?
Je ne répondis pas, je ne pouvais pas lui dire.
– Takeshi, tu sais, avec les derniers événements... je m'inquiète beaucoup pour toi et-
– Je suis juste fatigué, c'est tout. Je suis très content d'être candidat et tout va bien, Fumiko, la coupai-je sèchement.
Je m'en voulu aussitôt après avoir employé ce ton. Elle voulait juste s'assurer que j'allais bien, elle faisait toujours en sorte que j'aille bien, elle était gentille et moi je niais tous ses efforts. Je suis une personne horrible.
– D'accord, je suis là si tu as besoin, et je met ta part du repas au frigo, si tu as faim, n'hésite surtout pas.
Elle avait toujours ce ton doux, chaque fois que je m'énervait, même quand je lui parlait mal, toujours.
– Merci.
Elle sortit de ma chambre, je me tournais dans mon lit au moment où elle ferma la porte.
Je m'en voulais, je m'en voulais tellement de me laisser emporter par mes sentiments, de m'énerver trop facilement, et de me mettre à pleurer chaque fois que je m'énervais, aussi. Je m'en voulais de parler mal à la seule personne qui s'inquiètait pour moi, je m'en voulais d'être une aussi mauvaise personne.
Mais par-dessus tout, j'en voulais surtout à Reize, je lui en voulais pour tout, parce que c'est à cause de lui que toute ma vie à été gâché, que ma mère était à l'hôpital depuis des mois, entre la vie et la mort, que j'ai été incapable de marcher pendant un long moment, que je me retrouve, des cicatrice plein le corps. Tout est de sa faute. Je le détestait.
Je me tournais encore une fois dans mon lit, les larmes mouillant mon oreiller, mes pensées de plus en plus noirs encombrants ma tête.
Et même après ces horribles six derniers mois, je crois que je n'avais sans doute jamais passé une aussi mauvaise nuit.
✩ˎˊ˗
Bonjour, bonsoir à tous, voici le premier chapitre de cette fanfiction, j'espère que ça vous a plu.
Pour le bien de cette fanfiction, je vais beaucoup rallonger le temps (par exemple les périodes entre les différents matchs) et je vais modifier légèrement l'histoire et les évènements, évidemment.
Voilà, c'est tout, j'espère que vous apprécierez cette histoire autant sur moi.
Prenez soin de vous, à plus <3 !
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