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Chapitre 4 : Le murmure dans la glace

Le lendemain, Zipporah se réveilla en sursaut, son cœur battant à tout rompre. Elle avait rêvé de l’immeuble d’en haut. Dans son rêve, elle errait dans ses couloirs, sombres et sans fin, tandis que le tapotement résonnait autour d’elle. À chaque porte qu’elle ouvrait, une voix l’appelait doucement, mais elle ne pouvait jamais trouver d’où elle venait.

Elle se leva et s’aspergea le visage d’eau froide. Lorsqu’elle leva les yeux vers le miroir, elle eut un frisson : pour une fraction de seconde, elle crut voir une silhouette derrière elle, mais en se retournant, la pièce était vide.

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Le soir venu, alors qu’elle lisait un livre dans la cuisine, Zipporah entendit le tapotement. Mais cette fois, ce n’était pas un bruit lointain. C’était ici, dans l’appartement.

"Tu entends ça ?" demanda-t-elle à Elena, qui se servait un verre d’eau.

"Entendre quoi ?" répondit sa sœur, visiblement agacée.

"Ce bruit… comme si quelqu’un frappait…"
Elena posa son verre avec un soupir.

"Zip, tu te fais des idées. Tu es fatiguée, et cet endroit est oppressant, je le sais. Mais tu ne peux pas laisser ça te consumer."

Zipporah sentit un mélange de frustration et de peur monter en elle. Ce n’était pas son imagination. Quelque chose essayait de lui parler.

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Cette nuit-là, elle s’endormit difficilement. Mais vers trois heures du matin, comme si son corps avait appris à reconnaître cette heure maudite, elle se réveilla. Le tapotement était là, plus fort, plus insistant. Elle serra son oreiller contre elle, priant pour que cela cesse.

Soudain, une ombre passa devant la fenêtre. Elle se figea. Une silhouette, distincte cette fois, se tenait à l’extérieur. Mais… cela n’avait aucun sens. Elle était au troisième étage.

Zipporah se leva lentement, ses jambes tremblantes. Elle tira légèrement le rideau, et ce qu’elle vit lui glaça le sang : la silhouette la fixait. Elle n’avait pas de visage, juste une forme indistincte, comme un brouillard condensé. Mais ce qui l’effraya le plus fut le bruit. Le tapotement était devenu un martèlement, résonnant dans ses oreilles comme si son crâne allait exploser.

Elle recula, trébucha, et tomba lourdement. La silhouette disparut en un instant, comme si elle n’avait jamais été là.

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Le lendemain, Elena trouva Zipporah assise sur le canapé, les yeux cernés, une tasse de thé froid entre les mains.

"Tu vas bien ?" demanda-t-elle doucement.
Zipporah hocha la tête, mais son silence en disait long.

Elena s’assit à côté d’elle, l’air préoccupé.

"Tu sais, si tu veux parler… Je sais ce que c’est que d’être seule, de se sentir comme si personne ne te comprenait. C’est ce que j’ai vécu avec nos parents."

"Ce n’est pas ça, Elena. Ce n’est pas dans ma tête," répondit Zipporah, sa voix à peine audible.

Elena lui prit les mains.

"Écoute, je t’aime, et je suis là pour toi. Mais je crois que cet endroit te stresse. On peut aller voir quelqu’un, un médecin, pour t’aider."

Zipporah retira ses mains, frustrée.
"Tu ne comprends pas. Ce que je vois, ce que j’entends… ce n’est pas moi. C’est… quelque chose d’autre."

Elena resta silencieuse, mais ses yeux trahissaient son inquiétude.

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La nuit suivante, Zipporah fit quelque chose qu’elle n’avait jamais osé faire auparavant. Elle alluma une lampe torche et se posta devant sa fenêtre, attendant que la lumière s’allume dans l’immeuble d’en face.

À 3h pile, la silhouette réapparut, comme si elle attendait ce moment. Zipporah, prise d’un courage désespéré, pointa la lampe torche vers la fenêtre. Pour la première fois, la silhouette bougea rapidement, disparaissant de la fenêtre.

Mais ce n’était pas fini. À l’instant où elle baissa la lampe, elle entendit un bruit derrière elle. Lentement, elle se retourna…

Et un murmure glacial résonna dans la pièce :
"Viens voir de plus près."

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