WHY DO I LOVE YOU ?
Des serpents dansant et sifflant au coin d'un couloir, Chan savait qu'il ne pouvait s'agir que d'une personne : Seungmin. Chacun de ses muscles se tendirent à la seule pensée du nom de son pire ennemi. Cette gorgone avait un don pour lui taper sur les nerfs et ils ne perdaient jamais une occasion de se mettre des bâtons dans les roues. Ce jeu du chat et de la souris avait quelque chose d'enivrant et ce garçon quelque chose d'obsédant. La jeune nymphe ne comprenait pas bien pourquoi il nourrissait cette étrange obsession pour son ennemi juré. Certaines choses ne s'expliquait pas et Chan se contenta de cette pensée qui ne l'aidait pas réellement.
Ainsi, il poursuivit son chemin au travers des couloirs de leur université, pensif et priant pour ne pas le croiser. Il n'avait vraiment pas envie de se prendre la tête en ce si beau vendredi matin au soleil chaleureux. C'est pourquoi il accueillit à bras ouverts chacune des personnes qui vint à sa rencontre, centaure comme autre nymphe, vampire comme lycanthrope et toutes autres créatures désireuses d'obtenir son attention. Il fallait dire que parmi les nymphes, Chan était l'un des plus influent, béni par Aphrodite, sa beauté n'avait d'égal que sa gentillesse et sa douceur. Et parmi les autres créatures qui peuplaient ce monde et en particulier cette université qui avait été conçue spécialement pour eux, le blond était particulièrement populaire. Il suffisait d'un regard pour être charmé par ce jeune homme qui avait tout pour lui.
Chaque pas qu'il faisait était interrompu par une énième créature souhaitant lui parler, rendant sa progression dans les couloirs difficiles. Et tandis qu'il tournait la tête pour saluer l'une de ses nombreuses connaissances, il croisa un tout autre regard. Noir d'encre, brillant, presque caché par de longs cheveux noirs corbeaux et sa capuche rabattue sur sa tête. Un désagréable frisson remonta le long de sa colonne vertébrale, sa mâchoire se contractant immédiatement. Ce type au regard mauvais... Il le détestait. De toute son âme, c'était viscéral, et ça n'avait strictement rien avoir avec la haine qu'il cultivait pour Seungmin. Non, c'était bien plus fort encore et il l'avait détesté dès lors que ses yeux s'était posés sur lui sans qu'il ne comprenne pourquoi. Tout deux se haïssaient, et ça ne s'expliquait pas.
Détournant rapidement le regard, Chan hâta le pas, ignorant totalement la personne qui avait tenter de lui dire bonjour pour s'enfuir jusqu'au cours auquel il devait assister. Il ne devait pas céder à cette alarme qui s'allumait à chaque fois qu'il le voyait, à cette envie de lui foutre son poing dans la gueule. Le blond n'était habituellement pas violent, mais au contact de ce mystérieux mais non moins agaçant individu et de Seungmin, sa personnalité lumineuse prenait une tournure plus âpre, virulente. C'est les poings serrés qu'il partit s'installer, tentant vainement de se calmer, sa journée était définitivement gâchée.
Enfin... Il s'avéra qu'il avait parlé trop vite, plus que gâchée cette journée était un véritable désastre. Chan faisait des études de biologie autour des créatures peuplant le monde humain et magique, et il s'avérait que Kim Seungmin se trouvait dans sa section. Et que par le plus grand des hasards il se retrouvait à devoir faire un oral sur les ornithorynques, encore une des lubies de leur professeur, avec cette insupportable gorgone. Les astres étaient contre lui aujourd'hui, le jeune homme en était persuadé.
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Un long soupir s'échappa d'entre ses lèvres tandis qu'il levait la tête vers la grande maison de la famille Kim. Les hautes grilles à la peinture écaillée donnait un air lugubre au lieu, avec son jardin à l'herbe assombri par la pluie qui avait arrosé la terre il y avait moins d'une heure et l'avait laissé trempée. La maison, elle, était d'une blancheur éclatante et contrastait avec le reste, les grandes fenêtres qui devaient probablement laisser la lumière se déverser dans la maison, son haut toit en tuiles noires était toujours humide et la porte, semblait démesurément grande. Chan savait que la famille de Seungmin avait de l'argent mais il n'aurait jamais imaginé sa maison ainsi. Quand il toqua à l'aide du cogne porte, le jeune homme avait l'impression de se trouver dans un film de Tim Burton.
Le blond attendit patiemment jusqu'à ce qu'au bout de dix minutes, le jeune homme daigne enfin lui ouvrir la porte. La jeune nymphe était persuadé qu'il l'avait délibérément fait attendre. Enfin bon, là n'était pas la question. S'il espérait réussir cet exposé, il fallait qu'ils parviennent à s'entendre au moins pendant une heure, alors mieux valait qu'il évite ce genre de pensée. Chan prit un temps pour le détailler, de sa chemise impeccablement repassée rentrée dans un pantalon noir à pince, jusqu'à ses imposantes Doc Martens qui le rendait plus grand qu'il ne l'était déjà. Il remarqua même la touche de blush à ses joues et le rose brillant sur ses lèvres ainsi que l'effort qu'il avait mis pour discipliner ses serpents qui d'habitude sifflait dans tout les sens à leur guise.
Le jeune homme s'interrogea sur la raison de cet effort visible, mais il ne put nier que son estomac en fut tout retourné. Kim Seungmin était beau et c'était indéniable, cependant il se rendit compte qu'il devait le fixer depuis un moment déjà car même derrière ses éternelles lunettes de soleil il pouvait sentir son regard le transpercer de part en part.
⎯ Salut. Fit-il simplement pour briser le malaise qui avait commencé à s'installer.
— Rentre, se contenta-t-il de répondre en se décalant pour le laisser passer.
Même pas un bonjour, Chan serra les dents pour éviter une remarque acérée d'échapper d'entre ses lèvres avant de s'engouffrer dans la chaleur du hall d'entrée. Contre toute attente, l'intérieur n'était pas aussi somptueux que l'extérieur. De nombreux meubles anciens mais non moins bien entretenu peuplaient la demeure, et les nombreux tableaux fixait ceux qui s'aventuraient dans leur royaume, soit les couloirs. Le blond eut fortement l'impression de détonner dans le décor. Avec son pull rose pastel monté sur une chemise immaculée, sa longue jupe blanche et ses longues chaussettes de la même couleur enfoncées dans des Mary Jane brillantes.
Il se laissa guider jusqu'au salon dans un silence pesant. Il s'avéra que cette pièce était d'une grandeur impressionnante et que chaque objet semblait être d'une valeur inestimable. Chan était persuadé que un seul des canapés en velours bleu peuplant la pièce devait bien avoir coûter l'équivalent de sa propre maison. Les nymphes avaient beau aimer collectionner le beau, elles n'en restaient pas moins raisonnables, s'accommodant très bien d'un champ ou du bord d'une rivière en guise de lieu de vie. Le blond avait lui une petite maison relativement éloignée de la ville mais proche de son université, chaleureuse, au toit couvert de chaume et fait de bois. Bien loin d'un manoir dans lequel il se trouvait. Le jeune homme s'était même étonné d'avoir dû enlever ses chaussures à l'entrée. Kim Seungmin était donc du genre maniaque, à retenir se disait-il.
Ainsi, le jeune homme détailla les hauts murs sculptés de la pièce, ses gigantesques fenêtres qui laissaient la lumière se déverser sur le mobilier fait en grande majorité d'un bois chaleureux. Les canapés en velours d'un bleu glacial disposés autour d'une table basse somptueuse et faisant face à une cheminée apportait une touche froide au salon. Un grand tableau des célèbres nymphéas bleus de Monet au dessus du foyer trônait fièrement. Chan était sincèrement impressionné par la grandeur du lieu, tellement qu'il remarqua à peine Seungmin s'éclipsant pour aller chercher de quoi écrire et boire.
Le blond prit alors l'initiative de s'asseoir tranquillement sur le canapé, il se sentait tout petit quoi qu'un peu mal à l'aise en ce lieu. Il fut presque soulagé de voir son rival de toujours revenir avec son sac de cours, de l'eau et un verre de vin rouge. Le brunet déposa précautionneusement ses affaires avant de s'asseoir élégamment en face de lui, une jambe par dessus l'autre et faisant doucement tourner le liquide pourpre dans son verre avant de le porter à ses lèvres. La jeune nymphe s'en trouva presque hypnotisé par cette vision de son camarade, il remarqua d'ailleurs qu'il avait troqué ses éternelles lunettes de soleil contre des lunettes de vue sans doute plus pratique et que c'était bien la première fois qu'il le voyait ainsi. Tandis qu'il saisissait son verre d'eau en murmurant un merci et sortait ensuite ses affaires de son sac, la gorgone braqua son regard sur lui, le désarmant quelque peu tant il était terriblement tranchant. Il put y reconnaître la froideur familière qui transparaissait toujours dans les yeux de celui qu'il détestait plus encore, ce qui le perturba grandement.
Leur trouver des points communs était la dernière chose au monde qu'il souhaitait. Si Seungmin avait le don de lui taper sur les nerfs, son sarcasme et ses piques avaient beau être horripilants au plus haut point, il était aussi élégant, beau et plein de grâce. Tout ce que cette créature froide et asociale n'était pas, qu'il l'abhorrait au plus haut point. La gorgone posa d'ailleurs un ordinateur portable sur la table basse, le sortant de cette boucle infernale de haine que ses pensées devenaient à chaque fois qu'elles étaient dirigées vers ce garçon dont il ne connaissait même pas le nom.
⎯ Bon, commençons par faire des recherches, après nous pourront hiérarchiser et organiser les informations en les répartissant dans des catégories, ça te va ? Fit-il en relevant les yeux vers lui après avoir taper il ne savait quoi sur son clavier.
⎯ Hum, oui ? Répondit-il inutilement à cette question rhétorique.
⎯ Bien. Conclut-il. Oh et il faudra faire un diaporama aussi.
Et il se replongea dans ses recherches, notant frénétiquement une tonne d'informations sur une feuille de brouillon, Chan s'empressant alors de l'imiter avec son téléphone. Il était pour eux, particulièrement inhabituel d'être aussi calme en présence de l'autre, le blond aurait presque put trouver cela apaisant. Cela prouvait qu'ils étaient capables de travailler ensemble sans s'insulter ou se lancer nombre de piques. Toutefois, ça ne voulait pas dire qu'ils allaient devenir les meilleurs amis du monde, loin de là. Le but était de finir ce travail au plus vite, ils ne voulaient rien avoir à faire l'un avec l'autre. Pourtant, la nymphe ne pouvait se retenir de lui lancer nombre de regard en biais, il se surprenait même à le fixer ou plutôt l'admirer même s'il ne l'avouerait pas, de longues minutes durant. Cette gorgone avait quelque chose de terriblement attirant et envoûtant.
Et si Seungmin n'était pas aussi calme et concentré, il aurait pu jurer que lui aussi se prenait à le détailler. Il dut cependant bien vite se re-concentrer, les joues rouges, ce n'était certainement pas le moment de divaguer. Ils travaillèrent ainsi une heure durant, mettant en commun les informations trouvées et déterminant différents grands axes, leur exposé prenant rapidement forme grâce à leur efficacité. A y réfléchir, les deux jeunes hommes formaient un bon duo, c'était même indéniable et il se mit à apprécier un peu plus qu'il ne l'aurait dû son ennemi de tout temps. Il dû malheureusement interrompre ce moment de paix et de calme à cause d'une envie pressante, demandant le chemin des toilettes ce que son hôte s'empressa de lui indiquer.
Le blond se leva alors sans attendre, la vessie prête à exploser et se dirigea vers la direction indiquée avec une confiance feinte quand il était sûr de se perdre. Ce que, contre toute attente, il ne fit pas. Les indications de la gorgone était on ne peut plus claires et précises, lui épargnant l'embarrassement qu'aurait provoqué le fait de perdre son chemin. C'est cependant en ressortant qu'il s'égara. Non pas qu'il ai oublié comment retourner au salon, simplement, un son bien particulier avait attiré son attention et il n'avait put contenir sa grande curiosité. Le jeune homme se dirigea vers la source de ce qu'il reconnu comme étant le battement caractéristique d'une batterie qu'on martelait en gestes précis.
Plus il se rapprochait, plus la mélodie se faisait nette à ses oreilles et il pouvait entendre une voix étrangement familière se fondre par dessus. Clair mais éraillée par le froid mordant au dehors, il la trouva sublime bien qu'il ne put comprendre la pointe d'agacement qui se nichait dans son cœur. Lorsqu'il parvint jusqu'à la porte entrouverte, il s'y pressa pour mieux écouter, faisant fit de la discrétion, comme ensorcelé par ce grain de voix et la batterie qu'on tabassait avec puissance. Ce n'était pas vraiment une chanson qu'il aurait écouté en tant normal, il ne la connaissait d'ailleurs absolument pas mais il se prit à écouter les paroles avec attention. Tant et si bien qu'il finit par appuyer un peu trop de poids contre le bois et tomber tête la première dans la gueule du loup, la porte s'empressant de venir claquer violemment contre le mur.
Et lorsqu'il releva la tête, la stupeur la plus totale s'empara de lui, il failli presque ne pas le reconnaître. De longs cheveux corbeaux tombant dans sa nuque, de multiples piercings aux oreilles, un crop-top noir à manche longue, une jupe à damier montée sur un pantalon parachute sombre et d'imposantes rangers à plateforme. Lorsqu'il reconnu enfin ce visage aux traits fins mais à l'expression toujours glaciale et méprisante, une colère sourde le submergea, balayant la gêne qui brûlait ses joues et la douleur de sa chute.
⎯ Qu'est-ce que tu fous ici ?
S'écrièrent-ils en cœur en se foudroyant du regard, la haine bouillonnante imprimée jusque dans leur rétine. Chan se releva d'un bond, se reculant brusquement lorsque le jeune homme s'avança vers lui d'un pas décidé, furibond et la glace dans ses yeux prenant soudainement feu. Sa mâchoire était particulièrement serrée, ses crocs acérés pour pouvoir trancher dans la chair compressés entre eux et ses ongles allongés par la colère en griffes s'enfonçant dans ses paumes. Il en trembla presque de peur en voyant la colère sourde qui grondait en lui.
⎯ Toi, qu'est-ce que tu branles chez moi !
⎯ C-Chez toi ? S'étrangla-t-il, plutôt déboussolé, s'il s'attendait à ça.
⎯ Oui chez lui, Minho est mon demi-frère. Fit une voix dans son dos, les faisant tout les deux sursauter. Je croyais que tu devais juste aller aux toilettes ? Il fronça les sourcils.
⎯ Heu... Je... Bafouilla le jeune homme en rougissant furieusement, peu décidé à lui avouer la vérité.
⎯ Ça suffit ! Dégagez de ma chambre ! Tout les deux !
Le silence plana un temps, tous deux fixant Minho avec des airs surpris, ce jeune homme si taciturne en tant normal n'élevait que rarement la voix et Chan put voir qu'il tremblait, ses iris devenues rouges les défendait de rester prêt de lui. Les goules étaient connus pour être de nature solitaire, s'il y avait bien une chose qu'elles haïssaient par dessus tout c'était qu'on empiète sur leur espace personnel comme l'avait fait le blond en tombant dans sa chambre. C'est déboussolé que la jeune nymphe se fit tirer hors de la pièce, l'ébène leur claquant la porte au nez tandis que Seungmin ne ralentissait pas, marchant à toute vitesse au travers des couloirs de l'immense manoir.
Ses affaires lui furent balancer à la figure tout comme ses chaussures, l'expression de son rival s'étant radicalement durcie pour prendre un air antipathique qui lui fit froid dans le dos. Ses serpents sifflaient d'agacement en dansant frénétiquement sur sa tête. Le jeune homme pressentait qu'il avait franchi une limite tacite, celle de sa vie privée. Minho était une part de sa vie que la gorgone ne voulait pas que son pire ennemi connaisse. Sa rivalité avec Seungmin se mélangeait avec sa haine pour le demi-frère de celui-ci et Chan se sentait particulièrement perdu, figé sur place. Que se passait-il ? Il n'en avait aucune idée.
Son rival le reconduisit alors jusqu'à l'entrée, et la jeune nymphe se retrouva dehors, sur le palier, avant d'avoir pu réaliser qu'il avait bougé. La figure froide de la gorgone lui faisait face, maintenant ses bras croisés sur son torse dans une position autoritaire. Ses mots furent venimeux, plus acéré que la lame d'un poignard.
⎯ Je ne sais pas ce que tu es venu chercher ici Chan, mais tu ne le trouveras pas en la personne de Minho. Sors de chez moi.
Il était sans appel, c'était la guerre.
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Les jours défilaient et Seungmin l'évitait consciencieusement, lui brisant le cœur plus qu'il ne l'aurait cru. Il se prenait à le retrouver dans ses cauchemars, courant après le jeune homme sans jamais l'atteindre jusqu'à tomber d'une falaise, ne rencontrant jamais les vagues déchaînées. Puis il se réveillait en pleurant, cherchant désespérément son regard dans les couloirs pour se rassurer sans jamais le trouver. Ils n'avaient même pas fini leur exposé.
Un lourd soupir franchit la barrière de ses lèvres, il n'était pas d'humeur à penser aux ornithorynques ou aux créatures peuplant le monde humain. Ainsi, il poursuivit son chemin en serrant un bouquet de fleurs contre lui tandis qu'il se dirigeait vers le cimetière le plus proche de son université. Aujourd'hui c'était l'anniversaire de la mort de sa grand-mère, il l'adorait, elle lui avait enseigner l'art du maquillage, elle avait été la première à lui dire qu'il n'y avait rien de mal à aimer porter des robes ou à être féminin. Elle lui avait offert sa première jupe et l'avait toujours soutenu. Si le reste de sa famille l'avait oublié, occupé à remplir des tâches hautement plus importantes, lui ne l'oubliait pas, il ne l'oublierait jamais.
Il passa les grandes grilles du cimetière en frissonnant de froid, des corbeaux s'envolant des branches nues des arbres en croassant sur son passage, battant de leurs ailes sombres qui lui rappelait étrangement un jeune homme qu'il haïssait plus que tout. Les graviers crissaient sous les semelles légèrement compensées de ses jolies Doc Martens rouges bordeaux et basses, sa longue jupe noire à volant était loin de lui tenir chaud, son écharpe carmine ne parvenait pas à le réchauffer le moins du monde. Journée de merde se dit-il alors qu'il approchait de la dernière allée où la tombe de marbre brun de sa grand mère reposait silencieusement. Chan chassa les fleurs fanées pour y poser les siennes, arrachant quelques mauvaises herbes et allumant des encens en formulant une prière à l'adresse d'aphrodite.
Il passa doucement ses doigts sur la pierre froide, l'air mélancolique, elle lui manquait terriblement. C'est pourquoi comme chaque fois qu'il venait, il discuta paisiblement avec elle, avec son silence de plomb, elle ne lui répondrait plus jamais, ne dirait plus son nom, mais elle avait eu une belle et longue vie et reposait désormais en paix, il espérait.
Au bout d'une heure, il se retrouva, les joues et le bout du nez rouges, frigorifiés. Le jeune homme tentait de préserver un peu de chaleur en gardant résolument ses mains dans les poches de son long manteau bleu marine sans grand succès. Chacune de ses expirations provoquait l'apparition d'un petit nuage de condensation dans son sillage.
⎯ Tu sais mamie, je comprends plus grand chose, je pensais le détester et pourtant... Pourtant... Je ne sais pas, je me sens perdu.
Un lourd soupir lui échappa avant qu'un soudain craquement de branche ne transperce le silence de plomb du cimetière et ne le surprenne. Le blond se redressa alors soudainement, aux aguets tandis qu'il regardait tout autour de lui. Il ne vit rien sur le moment avant qu'un bruissement de feuilles n'attire son attention et qu'il ne croise un regard plus froid que la glace et pourtant étrangement envoûtant. Chan s'approcha alors lentement, l'individu se sachant démasqué, sortit finalement de sa cachette soit derrière un arbre. On aurait presque dit l'un de ces enfants persuadés d'avoir trouver la cachette infaillible en se cachant simplement derrière un poteau ou d'être devenu invisible rien qu'en se cachant derrière leurs mains.
Minho se révéla alors à lui, ses longs cheveux en bataille et pleins de feuilles dansant dans le vent, son jean noir déchiré et son tee-shirt à manche longue de la même couleur rentré dans celui-ci puis sa longue écharpe duveteuse à motif patchwork, particulièrement coloré. Il avait toujours ces piercings qu'il lui avait découvert la première fois, il n'avait rien avoir avec celui qu'il était à l'université. Pourtant il était celui le dévisageant avec insistance, la jeune nymphe en rougit d'ailleurs, gêné par ce regard.
Le temps semblait comme figé, l'air était de glace et il n'y avait pas cette tension électrique qui subsistait d'habitude entre eux. C'est pourquoi ils se fixèrent un temps sans oser amorcer le moindre mouvement ou prononcer le moindre mots, comme s'ils avaient peur que tout ne tombe en morceau s'ils s'y risquaient. Et ce serait peut-être le cas, rien n'était jamais sûr entre eux.
⎯ Que... Il s'interrompit brièvement, presque craintif. Qu'est-ce que tu viens faire ici ?
⎯ Je- J'apprécie l'atmosphère des cimetières. C'était la première fois qu'il le voyait gêné. C'est calme, personne pour m'emmerder, les cadavres ne parlent pas, eux.
⎯ Je comprends... Souffla-t-il, pensif.
⎯ Vraiment ? Tu es toujours en train de parler avec des gens pourtant... Il eut l'air presque triste l'espace de quelques secondes.
⎯ Justement, c'est épuisant, je n'ai même pas de vrais amis.
Il se sentit soudainement idiot, qu'est-ce qui lui prenait de lui confier ça. Chan ne savait pas ce qu'était l'amitié, la vraie, des amis il n'en avait pas vraiment et il se sentait pathétique à s'entendre le dire. Depuis quand se transformait-il en Caliméro ? Il aurait mieux fait de rester silencieux, désormais il se sentait embarrassé. Toute cette situation était particulièrement absurde, il le haïssait de toute son âme, depuis le premier regard qu'ils avaient échangés il y avait de cela un an et ils ne savaient même pas pourquoi ils se détestaient, mais ça ne s'expliquait pas, c'était comme ça. C'était arrivé un beau jour, pas le coup de foudre, non, la haine au premier regard. Et maintenant, à cet instant précis, il se retrouva incapable de le détester. C'était les mêmes sensations, la même partie de son cerveau qui était stimulée, et pourtant ce n'était pas les mêmes émotions, les mêmes sentiments, c'était particulièrement inhabituel et il crut bien qu'il allait exploser sous peu.
⎯ Je dois y aller.
Et comme mut d'une énergie soudaine et inconnue il s'enfuit à grandes enjambées sans laisser le temps à Minho de répliquer quoi que ce soit. Ses jambes le portaient toutes seules, il devait partir, impérativement, son esprit ne savait pas comment traiter ce soudain paradoxe. La solution la plus logique lui paraissait encore être la fuite. Alors c'est qu'il fit, lâchement, il s'enfuit, dépassant les grilles du cimetière le souffle court.
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Il était dans un état second lorsqu'il arriva devant le manoir de la famille Kim, que faisait-il là ? Il n'en avait aucune foutre idée, mais il se dit que c'était l'occasion de s'excuser auprès de Seungmin pour son impolitesse et son indiscrétion de la dernière fois. S'il espérait finir cet exposé, mieux valait qu'ils se réconcilient. C'est ainsi qu'il se figea devant la porte massive de la demeure sans oser toquer, le poing en suspension au dessus du bois, avant de finalement porter le coup de grâce en frappant avec force.
Il n'eut à attendre que quelques minutes avant qu'une femme, grande, le visage longiligne, le même nez parfait que celui de Minho et un regard désarmant ne lui ouvre. Elle le détailla de haut en bas sans aucune gêne d'un air froid et distant, comme si elle l'analysait. De ses longs doigts aux ongles manucurés de noir, elle fit signe à quelqu'un dans son dos de s'approcher et une autre femme s'avança. Des lunettes de vue rondes, de long serpents descendant jusque dans le bas de son dos et une ressemblance frappante avec Seungmin. Son regard était aussi dur que doux tandis qu'elle le fixait de ses grands yeux sombres.
⎯ Qui es-tu ? Que veux-tu ? Asséna la plus petite des deux, celle qu'il soupçonnait être la mère de Minho.
⎯ Chin-sun... Calme toi, lui sourit tendrement la seconde en posant une main affectueuse sur son épaule. Excuse là, elle est un peu timide ça la rend rigide, ricana-t-elle en jetant un regard en coin à sa compagne qui la fusillait du regard. Un peu comme Minho songea-t-il. Que peut-on faire pour toi jeune homme ?
⎯ Hum, je suis dans la même université que Seungmin et nous avons un exposé à réaliser, je voulais savoir s'il était là ?
⎯ Oh, oui bien sûr ! Je vais-
⎯ Chan ? L'interrompit une voix, soit celle du principal concerné.
Le jeune homme s'empressa de le saisir par le poignet pour le tirer à sa suite sous le regard interloqué de ses mères et les protestations pleine de questionnements de Chan. Ce ne fut qu'une fois dans sa chambre qu'il le lâcha, lui faisant face avec une expression particulièrement agacée sur le visage. Il n'était visiblement pas le bienvenu, même pour des excuses, venir ici était peut-être stupide quand il y réfléchissait bien.
La porte était grande ouverte et le gorgone ne s'encombra pas à la fermer, il se contenta de s'avancer d'un pas énervé vers lui, le regard de feu, s'il n'avait pas ses lunettes, la jeune nymphe n'aurait été plus que pierre sans aucune vie. Le blond recula autant qu'il le put jusqu'à trébucher sur l'épais tapis de la pièce, geignant de douleur en tombant durement sur le sol.
⎯ Toi, gronda le jeune homme, ses serpents dansant furieusement au dessus de sa tête. Je t'ai dis de ne plus remettre les pieds ici, qu'est-ce que tu veux à Minho à la fin ? Fous lui la paix !
⎯ S-Seungmin, il ne l'avait jamais vu aussi en colère en employer une quelconque vulgarité. C-C'est pas pour lui que je suis venu, je suis venu m'excuser auprès de toi, j'ai empiété sur ta vie privé je n'aurais pas dû. Je suis désolé.
La jeune gorgone sembla se calmer, surprise. Le blond devait avouer qu'il ne comprenait pas bien pourquoi le fait qu'il soit proche de son frère le mette dans des états pareils. Cela cachait probablement quelque chose mais il n'avait pas la tête à ça. La colère allait terriblement bien à cette créature qui jamais ne se laissait emporter. Ils se fixèrent avant que Chan ne fasse un geste qui les surpris tout deux.
Son bras agrippait déjà le col de sa chemise avant qu'il ne puisse y penser davantage. Avant qu'il ne puisse réfléchir, leurs lèvres se rencontrèrent. Doucement, puis brutalement quand son vis-à-vis réagit enfin, une fois la surprise passée. Pourtant, lorsqu'ils se séparèrent, la jeune nymphe avait comme un trou dans la poitrine. Son cœur et son esprit s'accordait à dire que quelque chose n'allait pas. Seungmin était rouge pivoine, une main sur les lèvres, mais lui, il ne put que voir la silhouette qui s'enfuyait précipitamment. Les larmes lui montèrent aux yeux et il eut soudainement envie de vomir. Minho. Qu'avait-il fait ?
Quel genre d'idiot était-il ? Il avait tout mélangé. La haine qu'il éprouvait se mêlait à l'amour dans un tourbillon infernal qui lui donnait mal à la tête. Son esprit bourdonnait, c'était insupportable. Le cœur qui battait fort à lui en briser les côtes, la chaleur qui lui montait aux joues, était-ce de colère ou d'amour ? Un peu des deux ? Ce n'était que les même face d'une même pièce au final. L'amour et la haine, ils étaient similaires dans le fond. Une seule pensée occupait son esprit désormais : il devait le rattraper.
Il se leva, chancelant sur ses jambes comme un faon tout juste né avant de s'élancer, laissant en plan un Seungmin particulièrement perturbé qui ne réagit qu'avec un long temps de retard. Trop tard, la jeune nymphe avait déjà disparu, courant du plus vite qu'il pouvait. Le jeune homme enfonça presque la porte du manoir, trébuchant sur les marches sans pour autant s'arrêter. Ce n'est qu'en se retrouvant de nouveau devant le cimetière, les poumons en feu et ses jambes le tiraillant qu'il réalisa qu'il n'avait aucune idée d'où pouvait se trouver l'ébène.
Chan sentit les larmes chaudes dégringoler le long de ses joues, la panique compressait son cœur, où pouvait-il être à la fin ? Il ne put qu'étouffer un sanglot en errant dans la ville, l'esprit en vrac, à la recherche de celui qu'il avait bêtement blessé de par son indécision. C'est la sonnerie de son téléphone qui le sortie de sa déambulation inutile, il décrocha sans même regarder qui l'appelait.
⎯ T'es vraiment qu'un idiot, soupira la voix de Seungmin à son oreille. Ah et au passage, je ne suis pas amoureux de toi si ça peut t'éviter de culpabiliser, je me suis simplement laisser emporter, ne refait plus jamais ça. Il put sentir le léger tremblement dans sa voix, le mensonge, la douleur, mais il n'en fit pas la remarque.
⎯ Je suis vraiment désolé Seungmin, je suis vraiment un abruti, pardonne moi. Sanglota-t-il légèrement en tentant de contenir sans grand succès ses pleurs. Je ne le retrouve pas, se lamenta-t-il, emplit d'un désespoir sans nom.
⎯ Tu devrais aller chercher du côté du pont des Macchabées.
Et il raccrocha sans un mot de plus. Chan resta figé un temps avant que ses jambes ne se mettent à avancer d'elles mêmes et qu'il ne finisse par courir de nouveau. La démarche saccadée, il s'empressa de traverser tout le village, rouge écrevisse, ne sentant même plus le froid mordant. Son corps tout entier le faisait souffrir, lui sommait de s'arrêter mais ses jambes elles, ne pouvaient que courir. Il crachait ses poumons et son cœur se compressait douloureusement dans sa poitrine mais il ne s'arrêta pas.
Il courut sans discontinuer, trébuchant avant d'enfin arriver au niveau du fameux pont. Il était fait de jolis pavés rond couvert de feuilles morte, de vieilles lanternes qui s'allumaient encore à la main le bordait. Il menait directement à la forêt, c'était un chemin peu emprunté. Lugubre, vide de tout signe de vie. A l'exception d'un petit point noir qui se faisait de plus un plus net à mesure qu'il approchait. Minho se tenait assis sur le rebord, balançant ses jambes dans le vide. S'il entendit Chan alors il s'était décidé à l'ignorer car il ne bougea pas, contemplant les eaux calmes et claires de la rivière, les truites dansant dans un ballet aquatique.
La jeune nymphe s'approcha prudemment après avoir repris son souffle chose qui fut particulièrement laborieuse. Il put apercevoir les larmes qui refusaient de couler au bords des yeux félins de la goule, celle-ci sursauta d'ailleurs lorsque le blond posa doucement une main gelée sur son épaule, se tournant brutalement vers lui d'un air farouche. Ses yeux plus noirs que le néant le foudroyaient, le poussant à reculer instinctivement. Toutefois, il s'empressa de reprendre contenance en le poussant à descendre de ce rebord pour lui faire face non sans difficultés.
Minho fuyait son regard, refusant catégoriquement de le confronter d'une quelconque façon que ce soit. Le jeune homme soupira, ce n'était pas étonnant, il avait agit de manière stupide. Et voilà que maintenant il ne savait plus quoi dire à part qu'il était désolé. Est-ce qu'il l'aimait ? Il n'allait pas mentir, c'était en tout point le cas. Peut-être était-ce un peu tôt pour dire qu'il était amoureux, simplement il pouvait dire sans hésiter qu'il avait bel et bien de forts sentiments à son égard. C'est pourquoi il prit une grande inspiration afin de se donner du courage avant de se lancer.
⎯ Minho... Je tenais à m'excuser premièrement. Je t'avoue que je me sentais très perdu, c'est peut-être toujours un peu le cas, mais ce n'était pas une raison pour te faire souffrir toi ou Seungmin.
Il marqua une pause, nerveux en voyant l'absence de réactions de son vis-à-vis. Il espérait ne pas dire n'importe quoi, il osait espérer que s'il était sincère, l'ébène accepterait d'au moins comprendre. Mais comprendre quoi ? Il n'avait aucune obligation de croire en ses excuses.
⎯ J'ai toujours cru que ce que je ressentais pour toi était de la haine jusqu'à un certain point, mais c'était également le cas pour ton demi-frère et tout s'est mélangé dans ma tête.
Il sembla attiser quelque peu l'attention de la jeune goule, l'encourageant à poursuivre sur sa lancée, jouant avec ses doigts.
⎯ J'ai réalisé que... Ce n'est pas Seungmin, qui me fait ressentir tant de contradictions mais plutôt-
⎯ Alors pourquoi tu l'as embrassé ?! Explosa finalement Minho sans le laisser finir, relevant la tête vers lui, le regard furibond. Il m'avait prévenu ! Vous autres ne savez que jouer avec les plus faibles, j'en ai vu des gars populaires comme toi qui séduisait des jeunes garçons plein d'espoir pour mieux les détruire, c'est quoi... Une vaste blague pour toi ? En vérité je te répugne, je t'effraie, parce que c'est ce que nous sommes nous les goules, des mangeurs de chaires humaines qui terrorisent tout le monde !
⎯ Minho- S'il te plaît, ça n'a rien avoir, je-
⎯ Tais toi ! Je ne veux pas entendre tes jolis mots, ou tes mensonges ou tomber encore plus amou-
Et il le fit taire d'un baiser, sans pouvoir résister à cette impulsion. C'eût au moins le mérite de le laisser pantois pendant quelques minutes. Ce n'était qu'une simple pression des lèvres, il n'y avait rien de plus chaste, rien de plus doux, cela suffit tout de même à faire s'empourprer son visage tout entier. Un savant mélange de gêne, de colère et de plaisir. Chan ne put s'empêcher de ricaner, il tirait une tête absolument adorable, ce n'était pas tout les jours qu'on pouvait voir les traits délicats de Lee Minho se froisser ainsi. Ses sourcils étaient froncés et cette bouille toute rougissante avait de quoi le faire fondre.
La jeune nymphe en oublia momentanément ce qu'il voulait dire. Le mélange entre cette haine viscérale qu'il avait toujours ressentit à son égard et cette amour passionné et passionnel avait de quoi le faire disjoncter.
⎯ Je te ne manipule pas. Tu ne me répugnes aucunement, et je suis navré que tu ai eu à vivre tout cela, ça me révolte même. Vous vous nourrissez d'humains certes, mais les vampires boivent leur sang, les loups garous n'hésitent pas à les démembrer à l'occasion et nous autres nymphes les enjôlons pour bien des raisons hautement orgueilleuse. Quelle différence ? On est tous des connards.
La surprise qui traversa son regard, le soulagement qui détendit ses épaules le firent doucement sourire. Chan s'était juste contenté d'être sincère après tout. Il comprenait mieux pourquoi Seungmin ne voulait pas qu'il approche son frère, il voulait simplement le protéger. Cette haine qu'ils avaient cultivés l'un pour l'autre n'était que le fruit de cette peur. Au final il s'était retrouvé prit dans leur propre jeu. Un tourbillon de haine sans fin qui les avait perdu plus qu'il ne le devrait.
La jeune goule le fixait désormais de ses grands yeux sombres ombragés par de long cils. Il avait la peau de porcelaine d'une poupée et les joues rosies par le froid et quelques autres éléments malencontreux. C'était la première fois qu'il pouvait le détailler de si prêt. C'est ainsi que sans surprise ses yeux tombèrent sur ses jolies lèvres roses qui l'appelaient plus que de raison. Pouvait-il se le permettre ? Il l'avait fait une fois mais désormais il se sentait beaucoup moins confiant, le feu de l'action passé. Ses mains devenait moites, son cœur tambourinait si fortement dans sa poitrine qu'il sentait le sang battre à ses tempes.
Que devait-il faire ? Lui demander restait encore la meilleure option, mais quand il croisa son regard qui le toisait, comme lisant au travers de son âme, il perdit tout ses moyens. La jeune nymphe ne savait plus qui il était, ni où il était, que faisait-il ici en ce lieu si ce n'était pour se noyer dans ce regard de glace jusqu'à sa mort ? Que voulait-il dire déjà ?
⎯ Bon sang, là c'est le moment où t'es censé me demander si tu peux m'embrasser, le jeune homme roula des yeux avant de saisir fermement à deux mains le col de son manteau. Idiot.
Et il se hissa sur la pointe des pieds en s'appuyant sur lui avec agacement. Leurs lèvres se rencontrèrent alors une nouvelle fois, de manière plus appuyée cette fois-ci. Son esprit se fit alors plus blanc que la neige qui s'était mise à tomber par flocons légers. Les joues du garçon sous ses mains étaient gelées tout comme les siennes devaient l'être. Cela contrastait avec le rouge qui colorait leur peau. Il pouvait sentir son ventre s'agiter et l'envie de ne jamais se détacher de lui grimper, il aurait voulu rester contre lui, pressé à ce pont toute sa vie.
Les doigts de Minho se serrait contre lui et froissait le tissu de son manteau. Chan glissa les siens entre les mèches douces et sombres du jeune hommes, c'était comme si ça avait toujours été sa place, être dans ses bras effaçait tout le reste. La neige les recouvrait lentement et blanchissait doucement le paysage. Dès lors qu'ils s'écartaient il ne pouvait s'empêcher de revenir à la charge, comme si une force invisible les poussait l'un vers l'autre dès qu'ils s'éloignaient un peu trop.
Finalement, ils se laissèrent aller à une tendre étreinte, reprenant leur souffle. L'hiver approchait et il leur aurait fallu prêt de deux ans pour réaliser que cette haine, n'était pas faite que d'animosité mais aussi d'un amour un peu trop fort qui les faisait vriller. Qui les rendait fou et les comblait à la fois, ils se sentaient enfin complets.
⎯ Je te déteste tellement...
⎯ Et moi dont.
Et ils rirent, l'écho de leur joie résonnant autour d'eux, l'euphorie et l'amour emplissaient désormais leurs cœurs. Ils avaient décidés de ne plus se tyranniser dans la haine de l'autre mais bien dans un amour passionné qu'ils étaient maintenant, à même d'accepter.
𝜗𝜚 ࣪˖ ִ
Hey shinies !!
Voilà pour ce p'tit OS de 6000 mots, un bonus un p'tit peu spicy viens à la suite, j'ai beaucoup aimé écrire ce texte ! J'espère qu'il vous aura plus et que tout le monde va bien, ça faisait longtemps que je n'avais rien écrit !
Prenez soin de vous <333
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