🅇🅇🄸🄸🄸. 𝑆𝑎 𝑝𝑟𝑒𝑢𝑣𝑒

Mon cœur tambourine dans ma poitrine alors que nous avançons, Soyeon, Jaehyun, Jennie, Lisa et moi, vers le bureau du proviseur. Le couloir semble interminable, et un silence oppressant enveloppe l’espace. Alors que nous attendons devant la porte, je sens les regards acérés de Soyeon se poser sur moi, pleins de mépris.

"Qu'est-ce que tu as pu raconter, Jungkook?" lance-t-elle, sa voix suintant de dédain. Dans ses yeux, je lis la menace froide et calculée de celui qui sait qu'il a le pouvoir.

Je baisse la tête, mes mains tremblent alors que je cherche désespérément mon carnet. Avec une écriture tremblotante, je note : "Je ne sais pas pourquoi nous sommes ici. Je n'ai rien dit." Mes pensées tourbillonnent comme un orage dans mon esprit, et je me demande si mes mots atteindront leur but.

Jaehyun se penche alors vers moi, agrippant le col de ma chemise. "Si tu as balancé quelque chose, ça va mal finir pour toi," menace-t-il, sa voix sourde vibrante de colère. Mon corps se fige sous l'emprise de sa menace, mes jambes sont des feuilles sèches dans un vent violent. Mes pulsations bourdonnent dans mes oreilles, empêchant le reste du monde de se frayer un chemin.

"S'il te plaît, relâche-le," intervient Lisa dans un murmure, mais sa voix est noyée dans la peur qui me paralyse. Je me sens piégé dans un cauchemar éveillé, hypnotisé par leur cruauté.

Soudain, le couloir se remplit de cris d’élèves qui sortent de leurs classes pour observer la scène. Mes yeux cherchent frénétiquement Hoseok, mais je ne le vois pas. La confusion s’intensifie autour de moi. Je tente de comprendre ce qui se passe, mais c’est comme si mes pensées s’éloignaient, se dérobant à mes efforts. Tout semble se dérouler au ralenti.

Puis, l’odeur distincte de l’angoisse et de l’incertitude envahit mes narines alors que plusieurs agents de police apparaissent au bout du couloir. Mon cœur s’emballe, une vague de panique m’envahit. Je sens mes membres devenir lourds, comme si le monde autour de moi se désintégrait.

"Les élèves, ici présents, êtes tous en état d'arrestation pour délit de fuite, non-assistance à personne en danger, et pour avoir percuté une personne." Le ton de l'officier est ferme, sans ambiguïté.

Mes yeux s'écarquillent tandis que je réalise l’ampleur de la situation. Jaehyun et Soyeon s’agitent, niant les accusations avec véhémence. Ils se débattent comme des bêtes traquées, mais je suis paralysé par la terreur de ce que cela signifie pour moi. Je ne peux pas m’enfuir de ce qu’ils ont fait.

"Non, je n'ai rien à voir là-dedans!" je crie silencieusement, mais les mots restent étouffés derrière mon mutisme. Tout tourne autour de moi, chaque mouvement est une danse chaotique que je ne peux comprendre. Les élèves continuent de me regarder, leurs regards mêlés d'incrédulité et de curiosité piquent mon âme.

Quand l’un des agents s’approche avec des menottes, je ressens une bouffée d'air chaud me rendre lourd, comme si mes poumons se comprimaient. Mais la police ne m’arrête pas, pas encore. Une femme policière, au regard perçant, se tourne vers moi. "Jungkook, viens avec nous."

Pour un instant, un espoir fugace émerge, mais il est immédiatement écrasé sous le poids de la peur. Je suis entraîné dans l'inconnu, où les ombres du passé me hantent. Mes pensées s'élèvent, tourbillonnant dans l'angoisse, et je sens que je suis sur le point de perdre le contrôle.

Alors que je marche, je croise le regard de Hoseok. Il semble perdu, incompréhensif. Je vois dans ses yeux qu’il ne comprend pas ce qui se passe, et cela me frappe comme une flèche empoisonnée. Pire encore, c’est comme si je lui infligeais ma douleur. Je ne veux pas le perdre, pas maintenant.

Les bruits de la rue s’infiltrent dans mon esprit, les voitures de police stationnent près de l’entrée. Certains élèves murmurent, d'autres sortent leurs téléphones, et la réalité m’étouffe. Je réalise, dans une lueur d’horreur, que mon passé me rattrape. J’ai été témoin d'un crime menaçant, mais je suis pris au piège de ma propre peur, des menaces murmurées qui hantent encore mes nuits.

Alors que les menottes se resserrent pour mes camarades, je sais que j'ai lutté pour taire mon secret, mais il est peut-être temps de briser ce silence qui me ronge.



°

Je suis assis sur une chaise glaciale au poste de police, les murs blanchis semblent se rapprocher inexorablement de moi, m’enfermant dans un espace qui me fait suffoquer. L’uniforme scolaire qui me pèse sur les épaules, un souvenir insouciant de ma vie d’avant, se transforme en poids émotionnel. Dans ce bureau silencieux, je m'efforce de garder mon calme, mais mes pensées s'embrouillent.

Tout ce qui vient de se passer n’a pas de sens. Je pense à mes harceleurs, leurs cris étouffés par la porte sourde qui se ferme derrière eux. Ils s’éclipsent dans un couloir où je perds totalement leur présence, me laissant seul avec cette peur viscérale qui me ronge.

L’inquiétude me ronge, un ailier de peur qui s’infiltre dans mes veines. Chaque son, chaque pas résonne comme un coup de feu dans cet univers étriqué. La porte est ouverte et je vois les agents de police passer, se hâter, absorbés dans une réalité qui n’est pas la mienne. Je me sens invisible, comme si je flottais dans un limbe de désespoir et d’apathie.

Puis, une pensée me saisit : mon portable ! Tremblant, je fouille dans ma poche et le sors. Mes mains, agitées, ont du mal à déverrouiller l’écran. Les larmes brouillent ma vue et, contre toute attente, c'est vers Taehyung que je ressens le besoin de me tourner. Il est le seul au courant de mes secrets, le seul qui pourrait peut-être me porter secours.

Je tape fébrilement, mes doigts glissant sur l’écran : "Je suis au poste de police non loin du centre ville. S'il te plaît viens me chercher, j'ai peur." L'envoi du message me semble à la fois un acte de désespoir et un souffle d'espoir. Mais alors que je fixe mon téléphone, le frisson d'une crise d'angoisse s'empare de moi, mon cœur s’emballe et je ressens une boule se former dans ma gorge.

C'est à ce moment-là qu'un agent de police passe devant le bureau, puis je me retourne brutalement. Je l'aperçois, suivi par une silhouette menottée. Mon cœur rate un battement alors que je reconnais SeokJin. Ses yeux, rougis par les larmes, témoignent de l’angoisse qu’il ressent. Nous échangeons un regard, un instant fugace mais chargé. Dans ce silence, il me murmure, en articulant clairement : "Tu m'avais demandé de te prouver ma sincérité."

Sa voix peine à me parvenir, mais le sentiment de compréhension éclaire ce moment confus. Alors qu'il disparaît au coin du couloir avec l’agent, je réalise, avec un lourd resentiment, qu’il a dénoncé ses amis, et par extension, moi. Cela me terrasse. Je suis ici à cause de lui, mais en même temps, je comprends qu'il a fini par choisir la vérité.

Les minutes s’éternisent parfois, avant qu’un autre agent entre dans le bureau. Ma présence ici est quelque chose qu'il doit expliquer. Je scrute son visage, cherchant une lueur de compassion.

"Jungkook," commence-t-il. "Étant donné que tu es mineur, la présence de tes parents est nécessaire. Nous les avons déjà contacté." Je sens mon cœur se serrer. Une part de moi espère qu'ils arriveront rapidement, une autre craint la confrontation.

Peu après, la porte s'ouvre brusquement, et ma mère fait irruption, son visage déformé par la panique, suivie par mon père, la blouse de médecin encore sur lui, comme s’il avait été tiré de son travail. À la vue de ma mère, les larmes que je retenais explosent sans prévenir. Elle m'enlace fermement, ses bras m'offrant un refuge dans ce chaos.

"Qu'est-ce qui se passe, Jungkook ? Qu'est-ce qui se passe ?" Sa voix tremble alors qu’elle m’interroge. Je tente de lui expliquer en langue des signes, mais mes gestes sont désordonnés, entrecoupés de sanglots, impuissants à rendre justice à ce que je ressens.

L'agent les invite alors à prendre place. Ils s'installent, l'inquiétude palpable qui flotte autour d'eux. Je remarque que mon père a un visage cher et protecteur, mais aussi préoccupé, des plis de fatigue marquent son front. En voyant qu'il a encore sa blouse, une chaleur réconfortante m'envahit ; il a quitté le travail pour venir à mon secours.

L’officier se redresse et commence à expliquer ma situation, formulant chaque mot avec rigueur. "Votre fils est impliqué dans une affaire de délit de fuite et d'accident. Pas en tant que responsable, mais comme témoin. Kim SeokJin s'est rendu hier soir et a tout raconté. Il a insisté sur le fait que Jeon Jungkook, votre fils, n'est qu'une victime dans cette histoire et un témoin clé."

Quand les mots de l’officier résonnent dans la pièce, une pierre semble tomber dans mon estomac. Je jette un coup d'œil à ma mère, son visage blême comme un linge, la terreur peinte dans ses yeux.

"Comment ça… " souffle-t-elle, perdue, la voix presque inaudible. "Vous êtes en train de me dire que… Mon fils est... Nous n'avons rien vu ?"

J’aimerais pouvoir lui dire que je n'avais rien fait, que j'étais piégé. Les mots se mêlent à mes peurs alors que je me sens emporté dans cette tempête. A cet instant, mon avenir semble si incertain, comme des vagues déferlantes sur lesquelles je ne peux que lutter.

L'atmosphère dans le bureau est chargée d'une tension palpable, presque suffocante. Mes parents, blêmes et choqués, semblent se décomposer sous le poids des révélations. Je les regarde, leurs visages marqués par l'incrédulité et la tristesse, et un frisson de culpabilité glisse le long de ma colonne vertébrale. Si seulement j'avais eu le courage de leur parler plus tôt.

L'officier commence à expliquer d'une voix posée, mais ferme. « Votre fils, Jungkook, a été victime de harcèlement physiquement et verbalement de la part de ses camarades de classe, dont SeokJin faisait partie. Il s’est dénoncé pour cela en affirmant que votre fils n’a rien fait de mal. »

Les mots résonnent comme un coup de tonnerre dans la pièce. Mon père se tourne vers moi, ses yeux remplis de douleur et d'incrédulité. « Ça fait des mois que tu subis ça, et nous n’en savons rien ? Pourquoi ne nous as-tu pas dit quoi que ce soit, Jungkook ? »

Si seulement je pouvais lui répondre, lui expliquer. Mes lèvres restent scellées, et je suis frappé par la chaleur des larmes qui montent à mes yeux. Tout ce que je peux faire, c'est baisser la tête, me sentir minuscule.

« Les harceleurs de votre fils auraient causé un accident grave, au mois de mai un vendredi, nuit où ils ont percuté un piéton. Ce dernier est actuellement dans le coma. SeokJin affirme que Jungkook était là, mais qu'il n’a pas pris part à cet incident, » continue l'officier, le visage grave.

Ma mère couvre sa bouche de ses mains, ses yeux s'ouvrant grand comme si elle venait de réaliser l'horreur d'une vérité insupportable. « Comment cela a-t-il pu arriver ? » demande-t-elle, la voix étranglée par l'émotion.

« Nous devons connaître tous les détails de cette fameuse nuit, que votre fils se rappelle le plus possible, afin d'avancer, » explique l'officier, et je sens le regard lourd de mes parents se poser sur moi.

Je veux crier, je veux implorer leur compréhension, mais le blocage de ma voix m’étouffe. L'officier me tend des feuilles de papier et un stylo, m'encourageant à écrire. « Pour l’instant, nous ne pouvons agir contre ses harceleurs sans plainte formelle de votre part. Mais en attendant, s'il te plaît, écris ce que tu sais de l'accident. Tous les détails, même les plus insignifiants. »

Je prends le stylo, ma main tremblante caressant la page blanche. Je ferme les yeux un instant, puis commence à écrire. Ma main glisse sur le papier, et les souvenirs émergent, mélancoliques et douloureux, comme un souffle de vent froid.

Je me souviens de l'odeur des cigarettes, du sentiment étrange d'être coincé dans un cauchemar. J’écris tout cela, chaque détail, même ceux que j'aurais préféré oublier.

Alors que je déverse mes pensées sur le papier, je ressens une mélancolie profonde qui me ronge. Les larmes coulent désormais sans retenue. Je pense à la victime, à sa famille, et à la manière dont ma vie s'est retrouvée entrelacée à cette tragédie. Il était un homme, un père de famille, et j'étais un gamin pris au piège dans un monde qui m’avait toujours semblé hostile.

Lorsque ma mère se penche pour lire ce que j’écris, je vois la consternation sur son visage. Elle tourne son regard triste vers l'officier et murmure, « Pourquoi ne nous a-t-il jamais dit ? Quel genre de parents sommes-nous ? »

Cela brise encore un peu plus mon cœur. Ce n’était pas que je ne voulais pas qu’ils sachent. C'était la peur qui avait tenu ma voix captive, cette peur incessante qui devenait plus forte chaque jour.

Mon père, le visage blême, se lève brusquement. « Nous allons porter plainte, » dit-il d’une voix déterminée, mais je vois l'inquiétude fugace dans ses yeux. La conviction d’agir face à cette injustice m’apporte un léger sentiment de réconfort, même si je sais que la route sera longue et semée d’embûches.

L’officier acquiesce, et je sens un mélange d'espoir et de terreur me traverser. Mon cœur palpite, une étincelle de courage illuminant temporairement ce tourbillon de sentiments sombres. Alors que mes pensées s’entremêlent, je continue d’écrire, cherchant à donner un sens à cette horreur qui m’a rencontré sans prévenir. C’est le début d’un nouveau chapitre, un chapitre où je me tiens enfin en dehors de l’ombre.


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SeokJin a tout déballé finalement

J'espère que vous avez aimé, si tout va bien, en ce moment vous aurez droit à un chapitre par jour tant que je garde l'avance de 2 chapitres déjà écrit comme maintenant mais si je n'ai pas d'avance, les update seront espacés.

J'espère que ça vous a plu ✨ à demain pour la suite

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