🅇🄸🄸🄸. 𝑃𝑟𝑒𝑚𝑖è𝑟𝑒 𝑐𝑟𝑖𝑠𝑒

Pour ce chapitre veuillez laisser votre connexion ouverte car il y a des images importante que vous devez voir pour la compréhension et la bonne immersion dans l'histoire.

Bonne lecture ✨

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Je suis dans ma chambre, installé devant mon ordinateur, l'esprit embrumé par les récents événements. Assailli par les souvenirs de la dispute avec mon frère Junghyun, je ressasse inlassablement les mots amers échangés cet après midi. Il est reparti pour Séoul cet après-midi, son visage figé dans une expression tour à tour furieuse et reprobatrice à mon égard.

Tout a commencé par mon refus catégorique de discuter avec lui au sujet de mes insinuations lors de la soirée récente. Junghyun ne parvient pas à saisir que j'ai évolué, que désormais, je ne suis plus le petit garçon ludique qui arpentait la maison dans sa plus simple nudité, ignorant le monde et ses conventions. Je ne suis plus non plus le Jungkook sentimentalement fragile, pleurant à la moindre contrariété. J'ai mûri, vécu mes propres expériences, façonné ma propre identité, mais Junghyun peine à admettre que je suis en train de devenir un adulte.

Mes tourments s'alourdissent alors que je subis des brimades au lycée. Il n'était pas là non plus lors de cette nuit maudite du vendredi, où j'ai traversé l'une des épreuves les plus difficiles de ma vie.

L'horloge affiche 19h02, je dispose donc encore d'un court répit avant le dîner habituel pris vers 20h en ce dimanche. Pour échapper à mes pensées tourmentées, je me plonge dans l'univers de mon compte Instagram. Là, une publication de Junghyun attire mon attention, nous mettant en scène devant l'hôpital où je devais changer mon appareil auditif endommagé lorsque j'étais enfant. À l'époque, il mettait des lunettes et non des lentilles comme maintenant.


Et c'est quoi cette description qu'il a mise?

Soudain, une étincelle naît dans mon esprit. Je décide alors de laisser un commentaire bien visible.

@J_Jungkook:

𝑈𝑛𝑒 𝑔𝑢𝑒𝑟𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑝ℎ𝑜𝑡𝑜? 𝑗𝑒 𝑣𝑎𝑖𝑠 𝑐ℎ𝑒𝑟𝑐ℎ𝑒𝑟 𝑐𝑒 𝑞𝑢𝑒 𝑗'𝑎𝑖 𝑑𝑒 𝑝𝑙𝑢𝑠 𝑑𝑟𝑜𝑙𝑒 𝑠𝑢𝑟 𝑡𝑜𝑖 𝑡𝑢 𝑣𝑎𝑠 𝑟𝑖𝑒𝑛 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑟𝑒𝑛𝑑𝑟𝑒.

ᶜᵒᵐᵐᵉⁿᵗᵃⁱʳᵉ ᵖᵘᵇˡⁱé ⁱˡ ʸ ᵃ ᵘⁿᵉ ˢᵉᶜᵒⁿᵈᵉ

En fouillant dans mes clichés, je déniche le saint Graal, et mon regard brille d'une lueur de malice alors que je publie prestement.

En un battement de cils, une dizaine de mentions « J'aime » affluent, un succès inattendu pour moi. Sûrement dû à mon commentaire sur la publication de Junghyun. Les curieux sont venus voir.



Cependant, avant même que cette réjouissance puisse s'ancrer, un message privé de Junghyun clignote à l'écran, m'indiquant sa présence virtuelle imminente. Je me demande fébrilement quelles nouvelles diatribes ou réprimandes m'attendent de sa part cette fois-ci.

@Jeon_hyun:

"MAIS... Quel AFFRONT ! C'est quoi cette photo de merde ??? Qu'est-ce que je foutais sur ce mur !!! Puis j'avais pas 14 ans mais 11!! Tu ne paye rien pour attendre !"

Reçu à 19h15


"Purée !!! D'où elle sort celle-là ?",Commentaire publié il y a 2 secondes

Quelques minutes après avoir posté la photo, je me mets à défiler le commentaires...

Jumin_Park:

Oh putain, ça c'est la meilleure !!!

Tae_K30:

Ça ne m'étonne pas de lui.

Somiiii23:

Je n'aurai jamais pu croire que le playboy de la promotion soit aussi mauvais en cuisine mdr mais c'est mignon en même temps


Je souris face à cette photo. Je devais avoir entre 12 et 13 ans. Cette époque me manque...

Je me rends dans la messagerie lorsque je reçois un message de Taehyung.


Mon sourire s'élargit alors que je regarde la photo qu'il m'a envoyé en privé. J'avais 2 ans et lui et mon frère 6 si je m'en souviens bien. Lorsque je reçois ensuite un message de la part de Junghyun, je change de conversion et vais celle avec mon frère :


Combien de temps Junghyun et moi avons-nous passé à publier des photos de nous ? Je n'en suis pas sûr. Néanmoins, c'est la première fois de ma vie que j'en publie autant. Et j'en suis content, car c'est notre façon de nous réconcilier. J'aime beaucoup mon frère, avec ou sans ses défauts. Il restera toujours le Junghyun qui a supporté mes caprices quand j'étais plus jeune, le Junghyun qui s'est parfois privé de tant de choses pour que je sois le plus heureux possible.

Il est vrai qu'il est trop protecteur et que je lui en veux pour cela. Je suis aussi jaloux que Taehyung soit très certainement amoureux de lui. Mais Junghyun reste le seul frère que j'ai.

Soudain, ma mère se poste devant la porte de ma chambre, que j'avais laissée ouverte.

"Viens manger, mon poussin," m'informe-t-elle.

Je laisse mon portable sur mon lit et me lève pour la suivre. Je dois avouer que j'ai faim, je n'ai pas bien mangé depuis vendredi...

Je secoue la tête pour chasser ces pensées insistantes. À ce moment-là, mon père fait son entrée dans la maison.

"Oh... Bon sang ! J'arrive juste à point nommé, je déteste travailler un dimanche," s'exclame-t-il.

Je lui adresse un sourire qu'il accueille en passant sa main dans mes cheveux court.

"Je vais mettre un couvert en plus pour toi," annonce ma mère à mon père pendant que je m'installe déjà à table.

Mon père s'assoit en face de moi.

"Quelle était l'urgence qui t'a appelé en service alors que tu étais censé être en congé jusqu'à demain ?" demande-t-elle.

"Un homme a été renversé par une voiture et les coupables se sont enfuis. Cela s'est passé dans la nuit du vendredi au samedi . Il est dans un état critique, dans le coma. Il a perdu sa femme à la naissance de leur fille, mais ses trois enfants l'ont visité dans la journée," explique-t-il.

Alors qu'il parle, je sens l'eau que je viens de boire devenir fade en bouche, mes oreilles bourdonnent. Mon cœur bat à tout rompre, convaincu que l'homme dont il parle est celui que nous avons laissé pour mort cette nuit-là, avec les autres.

"Comment savez-vous qu'ils sont plusieurs, les coupables ?" parviens-je à signer, les doigts tremblants.

"Il semblerait qu'un témoin ait vu la voiture partir en trombe avec plusieurs jeunes à bord," divulgue mon père, me plongeant dans l'angoisse.

Une angoisse glaciale me transperce. L'homme que nous avons abandonné lutte toujours pour sa vie, tandis que le spectre de l'horreur plane sur sa famille. Mes mains sont moites, mon cœur palpite avec violence. La culpabilité m'écrase, me laisse pantelant, impuissant. Un immense malaise s'empare de moi, comme une onde de choc dévastatrice. Mes pensées tourbillonnent dans une confusion indescriptible, comme si mon esprit lui-même était pris au piège.

Une pression oppressante m'étreint, comme si mon monde se réduisait à un souffle étouffé. Mes pensées s'embrouillent, mon souffle se fait court et saccadé. Mon esprit est assailli par la culpabilité et la terreur, une tempête émotionnelle qui m'engloutit.

"Jungkook, tu ne sembles pas bien... Qu'est-ce qui se passe ?" demande ma mère d'une voix inquiète, observant mon visage blême.

J'essaie de répondre, mais mes mots se perdent dans le néant et mes gestes deviennent erratiques. L'angoisse me comprime, m'empêche de m'exprimer. Je suis envahi par un poids insoutenable, entravant ma respiration. Je peine à comprendre ce qui m'arrive.

"Jungkook, dis-moi ce qui se passe..." s'inquiète mon père en se levant pour venir à mon secours.

Je veux tout lui avouer, lui révéler la vérité sur cette nuit funeste. Mais une terreur insidieuse me retient prisonnier, les menaces de Jaehyun résonnant en échos menaçants. Je reste muet, incapable de trahir mes tortionnaires, même au détriment de la vie de cette famille brisée. Une force invisible me paralyse, m'empêchant de signer la moindre parole.

Une brûlure oppressante envahit mes poumons, mes membres flageolent. La panique m'envahit alors que l'idée des enfants de la victime hante mes pensées. Le poids de leur souffrance, de leur destin brisé, semble reposer sur mes épaules. Mon silence serait leur condamnation...

"Jungkook ! Qu'est-ce qui t'arrive ? Mon dieu, réponds-moi ! Jungkook !"

Je m'effondre de la chaise mon corps percutant sur sol carrelé sans que je n'en ressente rien d'autre que sa froideur.

Les ténèbres m'enveloppent, étouffant toute lueur d'espoir. La voix de mon père résonne dans le lointain, pleine d'inquiétude et d'impuissance. Je voudrais tellement lui répondre, le rassurer, mais mes forces m'ont abandonné.

Des images de cette nuit maudite défilent devant mes yeux clos, me rappelant cruellement les choix qui m'ont amené à cette impasse. La peur, la lâcheté, tout s'entremêle dans un tourbillon d'émotions insupportables. Je sens des larmes brûlantes couler le long de mes joues, témoins muets de ma détresse.

Puis, une douleur lancinante me transperce comme un éclair, me ramenant à la réalité brutale de ma situation. Je suis pris au piège entre mes remords et ma loyauté déchirante envers mes agresseurs. Choisir entre sauver une vie innocente ou garder le silence pour ma propre sécurité, un dilemme insoutenable.

Je voudrais hurler, fuir, tout abandonner. Mais je reste là, immobile, prisonnier de mes propres tourments.

"Jungkook!" implore mon père, sa voix emplie d'une détresse palpable.

Mais je suis enlisé dans un océan de regret et de désespoir, incapable de trouver la force de me relever. Chaque battement de mon cœur résonne comme un rappel cruel de mes faiblesses, de mes choix déchirants. Je suis perdu, naufragé dans un océan d'incertitude sans issue.

Et alors que le vide m'aspire dans ses sombres profondeurs, je me demande si je trouverai un jour le courage de faire face à la vérité, de briser le silence qui m'étouffe. Ou si je resterai à jamais prisonnier de mes propres mensonges et de mes regrets éternels.

°


Je sens lentement la conscience me revenir. Mes paupières papillonnent, éblouies par la lumière tamisée de la pièce. Peu à peu, les contours se précisent et je réalise que je suis à l'hôpital, une perfusion reliée à mon bras. L'odeur aseptisée des lieux m'emplit les narines, me donnant la nausée.

Ma mère est assise à mon chevet, l'air inquiet. Quand elle voit que je suis réveillé, elle se rapproche et me serre doucement la main.

"Mon chéri, comment te sens-tu ?" demande-t-elle d'une voix douce.

Je voudrais lui répondre, mais mes bras sont trop lourds pour utiliser la langue des signes, ma gorge est sèche et ma tête me fait un mal de chien. Je me sens si faible, si vulnérable. Alors je me contente de la regarder, espérant qu'elle comprenne que je vais bien.

"Ton père a eu tellement peur quand tu t'es effondré. Il n'a pas su quoi faire, alors on t'a emmené ici pour te faire examiner," m'explique-t-elle.

Alors c'est pour ça que je suis ici ? Ma crise a été telle que mes parents n'ont pas su comment réagir ? Je me sens coupable de les avoir inquiétés ainsi.

"Les médecins ont dit que tu avais fait une crise de panique, et une forte hyperventilation. Et ils ont aussi découvert que tu étais en hypoglycémie. Tu n'as pas dû bien t'alimenter ces derniers jours," ajoute-t-elle, un air soucieux sur le visage.

Je baisse les yeux, honteux. Je ne peux pas lui dire la vérité, la raison de mon état. Je ne veux pas les impliquer dans cette histoire horrifiante. Alors je hoche simplement la tête, espérant qu'elle ne pose pas plus de questions.

Ma mère me regarde avec inquiétude, ses yeux remplis de questions. Je sais qu'elle veut comprendre ce qui m'a mis dans cet état, mais je ne peux pas me résoudre à lui dire la vérité.

"Jungkook, mon chéri, essaie de me dire ce qui t'a fait si peur," me supplie-t-elle, en serrant doucement ma main.

Je détourne le regard, incapable de soutenir son regard empli d'inquiétude. Je ne peux pas lui avouer la terrible vérité, les menaces de Jaehyun, ma culpabilité face à cet accident. Tout cela est trop lourd à porter, trop dangereux à révéler.

Ma mère soupire, voyant bien que je refuse de lui répondre.

"D'accord, mon chéri. Mais sache que ton père et moi sommes là pour toi, quoi qu'il arrive. Nous voulons juste t'aider à aller mieux," me dit-elle avec douceur.

Je hoche la tête.

"Il est déjà tard, tu devrais dormir. Nous sortirons d'ici tôt demain et comme c'est lundi, tu n'iras pas au lycée. Nous préférons que tu restes te reposer. Seulement, ton père et moi travaillons demain et ne voulons pas te laisser seul. Junghyun est trop loin alors nous avons demandé à Taehyung de passer la journée avec toi demain."



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Voilà, j'espère que ça vous plaît toujours.✨

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