🅇🅇🅇🄸🅇.𝐼𝑛𝑡𝑒𝑟𝑙𝑢𝑑𝑒 3

Je me réveille doucement, encore enveloppé dans un brouillard épais. La lumière qui filtre à travers les rideaux est trop vive, et je plisse les yeux pour tenter de m'habituer. Un mal de tête pulsatile m'assaille, comme si un tambour résonnait dans mon crâne. Ma gorge est sèche, et chaque mouvement que je fais semble faire peser un plomb sur mes épaules. Je me sens lourd, comme si le simple fait de respirer était un effort colossal.

Quand je tourne la tête, je remarque Junghyun assis à mes côtés, une expression d'inquiétude gravée sur son visage. Son regard scrutant et le léger tremblement de ses mains me font immédiatement ressentir une vague d'anxiété.

« Tae ! » Il se redresse, son ton mélange de soulagement et d'appréhension. « Tu es enfin éveillé. »

J'essaie de parler, mais ma voix sort à peine plus qu'un murmure rauque. « Qu'est-ce qui se passe ? Où suis-je ? »

« Tu es dans ta chambre, » répond-il, son souffle saccadé. « Joon t'a ramené après... après ce qui s'est passé. »

Les mots résonnent dans mon esprit comme un écho dégradé, et tout ma tête se met à tourner. Les souvenirs commencent à remonter à la surface, mais c'est flou, gris, comme si j'essayais de voir au travers d'un vitrage embué. Et puis, alors que je cherche activement à rassembler les morceaux, une image surgit soudainement. Haejin. Son sourire. Son regard. Un frisson me parcourt.

Je m'assois, le cœur lourd dans ma poitrine. « Qu'est-ce qu'il s'est passé, Junghyun ? »

Il hésite, ses yeux se remplissant d'une inquiétude palpable. « Tae, tu... tu as été avec une fille, personne ne sait qui c'est, mais... »

Les souvenirs, je les retrouve brusquement. Une petite voix dans ma tête crie. Je me rappelle d'une sensation, celle d'être perdu, d'être observé, puis une présence écrasante me rapprochant d'une obscurité malveillante. Mon estomac se tord, la peur et la confusion s'intensifiant.

Est-ce que je me suis fait...

« Oh... » Une pensée m'accable subitement. Qu'est-ce qui a pu se passer entre nous ? Le malaise me submerge. Chaque détail qui émerge remodèle mon regard sur la soirée. Je me fige, la terreur au ventre. Un frisson d'horreur me traverse alors que l'idée prend forme, et je ne peux que rester silencieux.

Je me lève soudain, mes jambes encore altérées par l'expérience récente, et marche à tâtons vers la salle de bain, un besoin irrépressible de voir mon reflet. Junghyun tente de me suivre. « Tae, attends ! »

Je balaye sa voix d'un geste. La salle de bain est un havre de paix temporaire, une fugue loin des préoccupations du monde extérieur. Je ferme la porte derrière moi et me retrouve devant le miroir, mes mains tremblantes posées sur le marbre froid du lavabo. Je scrute mon visage, cherchant des réponses dans mes propres yeux.

Pourquoi je ne me souviens pas de la suite ? La rage et la confusion se mêlent, formant une tempête dans mon esprit. Mes pensées se bousculent dans ma tête, une cacophonie de doutes et de peurs. Qu'est-ce qui a pu se passer ? Est-ce que j'ai vraiment été manipulé ?

« Taehyung ! » La voix de Junghyun résonne à l'extérieur, franche et désespérée. « Ouvre cette porte, s'il te plaît ! Tu as besoin de moi ! »

Je me mords l'intérieur de la joue, m'interrogeant sur ce qui aurait pu se passer. Qu'est-ce que Haejin a fait ? Le désir de crier, la peur de la réalité que je ne peux pas ressentir, tout cela m'assaille jusqu'à ce que je finisse par lâcher prise.

« Taehyung, je t'en prie ! Je suis désolé de t'avoir laissé seul ! » Sa voix, pleine de désespoir, me touche profondément.

Finalement, je décide de lui ouvrir. La porte s'ouvre lentement, et Junghyun entre, ses yeux assaillis par l'inquiétude. En me voyant, il marque une pause, puis se précipite vers moi.

« Je suis désolé, Tae ! Je ne voulais pas que tu te sentes mal ! » Les larmes commencent à couler le long de ses joues, et à ce moment, je réalise à quel point notre amitié est sacrée.

Ma colère s'efface petit à petit, mais la confusion demeure, me laissant tremblant. « Qu'est-ce qui s'est passé exactement ? » demandé-je à voix basse, presque une supplication. « Est-ce que Haejin... m'a fait du mal ? »

Junghyun prend une profonde inspiration, son expression se durcit. « Non, elle ne t'a rien fait. Joon ton cousin est intervenu juste à temps. Elle s'est enfuie avant que nous puissions comprendre ce qui s'est passé. » Ses mots, malgré le choc, me soulagent un peu. Je me sens suspendu entre la peur et la gratitude.

« Je... je me souviens d'elle, elle m'a donné un verre... » Je balbutie, le souvenir de son regard obscur m'assaillant. « Je pensais... »

« Tu pensais qu'elle avait abusé de toi ? Tae, non. Tu as juste perdu connaissance. C'était vraiment étrange. Joon l'a vu t'emmener et il vous a suivi et je suis arrivé aussi à ce moment là et la fille lorsqu'elle a vu qu'on te connaissait, elle s'est enfuie. On t'a ramené ici, c'est tout. »

Le soulagement m'envahit à ce moment. Je vacille légèrement, mes jambes fléchissant sous le poids de l'émotion. « Oh, » murmuré-je, réalisant que c'était juste cela. J'aspire profondément, essayant d'évacuer la peur qui avait failli prendre le contrôle de moi.

Mais alors, mes jambes se dérobent, et je me sens me laisser tomber sur le carrelage froid, mon cœur battant à tout rompre. Junghyun se précipite pour me soutenir, ses mains tremblantes s'accrochant à moi. « Tae, ça va ? Qu'est-ce qui ne va pas ? »

Les larmes commencent à couler sur mes joues, tandis que la tension accumulée s'épanche. « Je suis désolé, Junghyun. C'est juste... je pensais que c'était bien pire. » Mon corps se libère d'un poids, tournant la peur en soulagement.

Je vois Junghyun laisser échapper un soupir, tandis que finalement, ses propres larmes s'écrasent comme une pluie chaude, puis s'ouvrent en un flot. « Je suis désolé de t'avoir laissé tout seul à la fête. Je ne voulais pas que ça arrive... Je suis tellement désolé ! »

Je le regarde, touché par son inquiétude. Il m'a suivi dans tous mes hauts et mes bas, et là, nous sommes tous les deux remplis de cette émotion brute. « Tu n'as pas à t'excuser, Junghyun. J'aurais dû être plus prudent. »

Il me prend dans ses bras, et pour la première fois depuis longtemps, je sens que la vulnérabilité entre nous est une force, et non une faiblesse.


°

Les semaines passent et la vie continue, bien que je ressente le besoin d'avancer avec prudence, comme une plume portée par le vent. L'épisode avec Haejin m'a laissé avec une empreinte indélébile que je tente d'effacer. Malgré mes efforts pour vivre normalement, je ne peux pas m'empêcher d'être secoué. Parfois, je me surprends à imaginer ce qui aurait pu arriver si Joon n'était pas intervenu. Chaque pensée est un coup de poing dans l'estomac, balançant entre l'angoisse et la colère. Je ne veux pas l'admettre, même à moi-même, mais cette expérience a aiguisé ma méfiance envers les autres.

Je passe beaucoup de temps à dessiner et à peindre, trouvant refuge dans la créativité. Chaque trait de crayon, chaque coup de pinceau devient un moyen d'échapper à la réalité dérangeante qui pèse sur moi. Je m'enferme dans ma chambre pendant des heures, la musique adoucissant les tempêtes émotionnelles. Mes œuvres parlent de ce que je ressens : des formes floues, des couleurs sombres, tous témoins de ma mélancolie.

Les vacances d'été ne sont plus qu'un souvenir, s'effilochant comme les pages d'un livre usé. Je sens l'excitation du retour à l'école à l'horizon, mais elle est accompagnée d'une appréhension sourde. Avec Junghyun à mes côtés, j'essaie de me rassurer, même si une petite voix intérieure me disait que les regards et les mots des autres allaient être à nouveau scrutés, jugés.

Le jour de la rentrée, le soleil brille avec un éclat trompeur. Je me tiens devant le miroir, prenant une profonde inspiration avant de sortir. Mes cheveux sont bien coiffés, et je porte une nouvelle chemise d'uniforme qui me donne une certaine assurance. Mais cette assurance est vaine, à l'intérieur je me sens comme un imposteur, une coquille fragile attendant d'être écrasée.

Quand j'arrive au collège, l'agitation des couloirs m'accueille. La cloche sonne, et l'air devient électrique. Je sens l'excitation de mes camarades, les rires qui s'élèvent comme des vagues, mais cela ne fait qu'amplifier mon malaise. Junghyun me repère instantanément dans la foule.

« Taehyung ! » appelle-t-il, son sourire éclatant comme un phare dans la tempête. « Prêt pour ce nouveau semestre ? »

Je fais de mon mieux pour sourire en retour. « Prêt, je suppose. »

« Ne t'inquiète pas, tu vas t'éclater ! » Il s'étire et, malgré le nœud dans mon estomac, je sens que sa joie est contagieuse. Ensemble, nous marchons dans les couloirs, le bruit des conversations et des rires m'assaillant.

Les gens nous saluent en passant. Junghyun est le genre de personne que tout le monde adore. Avec ses traits délicats et son sourire charismatique, il ne laisse personne indifférent. Moi, je me faufile derrière lui, un peu comme une ombre, tout en maintenant une façade cool. Je suis beau selon la majorité des personnes qui m'entourent, mais je suis plus réservé que lui. Les filles me regardent, certains garçons aussi, mais je ne suis pas là pour ça.

« Hey, regardez qui est là ! » se moque Yoongi, son air blasé habituel orné d'un léger sourire. « Le duo des inséparables ! »

« Qu'est-ce que tu racontes ? » répond Junghyun en riant. « Nous sommes les meilleurs! »

« Les meilleurs ou les plus chiants, je ne suis pas sûr, » répond en riant Jimin, fouillant dans son sac à dos à la recherche de je ne sais quoi.

Je me sens bien parmi eux pour la première fois depuis longtemps. Leurs blagues incessantes et leurs taquineries me rappellent que je sais faire partie d'un groupe, même si une petite voix murmure que quelque chose a changé en moi, et que ce n'est pas facilement un retour à la normalité.

Lorsque la pause se fait entendre, je me retrouve assis à la table habituelle. Junghyun est entouré d'un groupe d'amis, tandis que Yoongi zappe des vidéos sur son téléphone, et Jimin s'agite à côté de lui, toujours aussi joyeux. Je ne peux m' empêcher d'observer Junghyun. Sa facilité à interagir avec les autres est fascinante, et en même temps, cela me donne une envie de me retirer dans ma bulle.

« Ça va, Taehyung ? Tu es bien silencieux, » remarque Yoongi, un sourcil arqué. L'inquiétude se glisse dans sa voix, bien que je ne puisse pas voir la profondeur de sa préoccupation.

Je hoche rapidement la tête. « Ouais, ça va. Juste... fatigué, je suppose. »

Jimin choisit ce moment pour me donner un coup de coude. « Allez, on va sortir ce week-end, ça te ferait du bien de te changer les idées ! »

Je leur lance un sourire timide. Mais je sais que lorsqu'il s'agit de profiter, il y a toujours ce sentiment de me sentir hors de portée, comme si je nageais dans des eaux troubles où je ne peux pas respirer. « Peut-être, on verra. »

Les jours se succèdent et bien que je fasse de mon mieux, la méfiance accrochée à moi comme une seconde peau devient de plus en plus celle d'un refuge. Je me garde de tout, même mes émotions. Il n'y a que Junghyun qui remarque mes absences, mes silences. Parfois, j'attrape un bout de papier et j'écris le nom de Haejin, m'efforçant de dissiper la peur qu'elle a semée en moi.

Un après-midi, alors que je dessine dans mon carnet, sur un petit coin de mon bureau, Junghyun entre, son visage rayonnant. « Tu dois voir ça, Tae ! Yoongi a enfin refusé de se faire couper les cheveux ! Ça donne un look de rockeur ! »

Je lève les yeux, et pour un instant, j'éprouve une chaleur dans ma poitrine. Le bonheur de l'entendre parler avec autant d'enthousiasme me pousse à mettre de côté mes angoisses. « Sérieux ? Comment est-il arrivé à ça ? »

Il rit, et sa voix résonne dans la pièce. « Je pense qu'il est simplement fatigué de toutes nos blagues à son sujet. »

C'est à ce moment-là que je me rends compte que, même si je vis dans la peur de ce qui m'est arrivé, ces moments de légèreté et d'excitation partagée me rappellent que je peux encore sourire, rire et être un ami.

Peu à peu, je commence à comprendre que je vais devoir affronter mes peurs. L'année scolaire peut être une nouvelle chance, une opportunité de grandir. Mais pour l'instant, je me concentre sur Junghyun, qui continue de créer des souvenirs lumineux autour de nous. Ensemble, nous formons ce duo improbable, et je sais que tant qu'il sera là, je ne serai jamais vraiment seul.


°


Lorsque j'étais petit, je disais que j'offrirai la plus belle rose à la personne que j'aimais le plus. J'aimais l'idée de cette promesse, une image qui m'apportait une douce nostalgie. Mais je n'ai jamais compris pourquoi la personne à qui j'avais immédiatement pensé, c'était Jungkook, le petit frère de Junghyun. Il est si adorable, avec ses grands yeux pétillants et ce sourire qui éclaire toute la pièce. Impossible de lui résister longtemps.

Je les regarde souvent, lui et Junghyun, lorsqu'ils discutent en langue des signes. Ils forment une bulle à part, un univers plein de complicité qui m'attire tout autant qu'il m'éloigne. Je me sens comme un spectateur de leur intimité, envieux de cette connexion unique. Pourquoi ne puis-je pas communiquer avec la même aisance ? En les voyant, je comprends à quel point leur relation est précieuse, et je ressens parfois un pincement au cœur, interrogeant la profondeur de mes propres sentiments.

Jungkook a eu 11 ans le mois dernier, et la façon dont il ressemble à Junghyun devient presque troublante. Ils partagent non seulement des traits physiques, mais aussi cette lumière qui fait d'eux des êtres exceptionnels. Je ne peux m'empêcher de me demander, en regardant Jungkook, quel effet il aura sur les autres quand il sera grand. Je me réveille souvent avec une pensée obsédante, son sourire est coincé dans mon esprit.

Je suis avec Jungkook dans le jardin aujourd'hui. Junghyun est occupé à jouer au foot avec quelques amis dans le parc en bas de la rue, et nous sommes seuls, un oasis paisible loin des rires et de l'agitation. Jungkook est assis sur l'herbe, un petit carnet sur les genoux, prêt à écrire. Il m'invite à m'asseoir à ses côtés.

« Qu'est-ce que tu as dessiné aujourd'hui ? » je lui demande avec un sourire. Ses yeux brillent de curiosité alors qu'il fait rouler le carnet vers moi. Je plonge mon regard dans ses dessins. Chaque croquis est un reflet de son univers - des fleurs, des animaux, des paysages imaginaires. J'adore pleinement sa créativité, mais je suis également touché par la fragilité qui émane de son art. Même si pour beaucoup ce ne serait que des gribouillis, pour moi, c'est de l'art.

Jungkook écrit rapidement avant de me montrer ce qu'il a écrit : "Je veux te dessiner aussi."

Un sourire s'étire sur mes lèvres. La tendresse de son intention me touche et m'apporte une chaleur que je n'avais pas anticipée. « Vraiment ? Je ne suis pas sûr d'en être digne. »

Il me regarde avec sérieux, ses sourcils froncés de manière comique. « Je veux. » Il pointera ensuite un dessin de lui, souriant, à côté d'un ensemble de fleurs - la plus belle rose au milieu. C'est un geste qui me fait chaud au cœur, mais je ne peux m'empêcher de ressentir des picotements de confusion. Pourquoi est-ce que cela me touche autant ?


Jungkook a cette délicatesse, cette gentillesse, une timidité naturelle qui contraste avec l'énergie débordante de Junghyun. Dans ces moments avec lui, je réalise à quel point cette douceur est réconfortante. Chaque sourire échangé me donne l'impression de découvrir un trésor, une connexion silencieuse d'une profondeur remarquable.

Alors que je l'observe dessiner, je me rends compte que, même s'il ne peut pas parler, ses gestes expriment plus que les mots ne le pourraient. C'est alors que je commence à ressentir un léger malaise, un questionnement. Pourquoi, parfois, est-ce que je préfère ces moments avec Jungkook plutôt que des instants plus bruyants avec Junghyun ?

Jungkook continue de gratter son carnet, son visage se concentrant. Ses traits sont détendus, presque sereins, et je me demande comment il perçoit notre relation. Pense-t-il à moi comme je pense à lui ? Dans son regard, je vois cette admiration non feinte, mais tout cela ne veut pas dire qu'il partage ma complexité d'émotions. Je suis tiraillé entre l'envie de savoir et la peur de ce que cela impliquerait.

«Tu aimerais recevoir la plus belle rose, un jour ? » je lâche, dans un élan de sincérité, inspiré par le moment. Jungkook me regarde, son visage s'illumine, puis il hoche la tête, l'air déterminé, comme s'il avait accepté une promesse sacrée.

Je ne peux m'empêcher de me demander ce que cela signifie pour lui. Est-ce que je suis simplement un grand frère idéalisé dans son esprit, ou y a-t-il quelque chose de plus ? L'idée que Jungkook pourrait ressentir autre chose pour moi m'angoisse et m'excite à la fois. Un mélange trouble que je n'arrive pas à démêler.

Le soleil commence à descendre lentement, et cela m'apaise légèrement, la lumière dorée s'échappant à travers les feuilles des arbres. Mon regard se perd un moment dans le ciel, et je me rends compte que je suis un peu en dehors de moi-même. C'est comme si je regardais la scène depuis un autre point de vue, un observateur extérieur. Je suis là, mais en même temps, je tourne en rond dans mon esprit, cherchant des réponses dans des questions qui n'ont pas encore été posées.

Jungkook finit par se lever, son carnet sous le bras, et commence à marcher un peu plus loin dans le jardin, pour se diriger vers une petite rose qui se dresse fièrement parmi les autres fleurs. Il semble capturer l'instant, son regard admiratif tandis qu'il penche la tête pour profiter des détails. Ce moment de tendre solitude me remplit d'un confort inattendu.

Je m'approche doucement, sans briser la magie de l'instant. « Elle est magnifique, n'est-ce pas ? » chuchoté-je, alors qu'il se retourne et acquiesce.

L'échange est simple mais profond. Dans ce jardin baigné de lumière, nous formons une bulle, une tranquillité qui contrasterait avec la turbulence extérieure. Je suis conscient de Jungkook, de ce qu'il est pour moi, de toutes les promesses que nous pourrions nous faire dans un monde où les mots n'existeraient pas.

Je suis là, avec mes sentiments entremêlés, et je comprends qu'il me reste encore beaucoup à découvrir, non seulement sur lui, mais aussi sur moi-même. Je suis partagé entre la beauté simple de notre amitié et le tiraillement délicieux que je ressens chaque fois que je lui souris, chaque fois qu'il me regarde, chaque fois que je rêve de lui offrir ma rose. Je suis amoureux de Junghyun. Mais Jungkook me fait ressentir des choses que Junghyun ne réussit pas.





Je ne sais pas quand cela a réellement commencé. Peut-être peu après Halloween, quand l'air est devenu plus frais et que les jours se sont écourtés, mais la sensation dérangeante d'être observé s'est intensifiée au fil des semaines. À chaque coin de rue, à chaque regard croisé, je suis comme piégé dans un encadrement où je ne devrais pas être. Ça me fait me demander si c'est juste moi qui suis paranoïaque, ou si c'est quelque chose de bien plus réel.

Je ne veux pas alarmer mes proches pour rien, alors je n'en ai parlé à personne. J'essaie de prendre soin de moi, de garder mes pensées à l'écart, mais cette anxiété me suit. Cela ne se produit qu'à l'extérieur : à la maison, je me sens en sécurité, et à l'école, je profite de mes moments de tranquillité, mais il me suffit de mettre un pied dehors pour que cette étrange sensation, ce poids sur ma poitrine, se renforce.

Chaque matin, je quitte ma chambre avec une boule au ventre, la peur d'être observé se mêlant au stress de ma routine. Je marche rapidement, les yeux rivés sur le sol, espérant que cette sensation horrible ne s'attarde pas trop longtemps. Mais plus je fais attention à cette sensation, plus elle devient présente et oppressante, comme une ombre traînant derrière moi.

Au collège, je fais de mon mieux pour cacher ce que je ressens. Junghyun, avec sa dynamique et son sourire éclatant, réchauffe un peu le climat, mais même sa présence ne suffit pas à dissiper le malaise qui se niche dans ma tête. Mes amis commencent à remarquer que je suis parfois distrait, comme si je cherchais quelque chose dans la foule qui m'échappe.

« Taehyung, tu es où ? » m'interroge Jimin un jour, son visage marqué par l'inquiétude. « Tu sembles vraiment dans ton monde. Tout va bien ? »

Je feins de sourire, mais une partie de moi se débat. « Ouais, je vais bien. Juste un peu... fatigué. » Les mots sortent, mais je sens le vide qui suit, un abîme d'incompréhension. Je ne veux pas peiner mes amis avec ma paranoïa croissante.

Mais un jour, lors d'une sortie à la patinoire, alors que l'air est chargé de cris et de rires, je me sens soudainement acculé. Chaque rire résonne dans ma tête comme un cri perçant. Je glisse sur la glace, mes jambes se dérobent dans une danse maladroite, quelque chose me pèse sur le cœur. Je jette un regard furtif autour de moi, des visages se déforment dans la lumière des lampadaires, mais je n'arrive pas à me sentir en sécurité. Mes mains sont moites alors que je prends une profonde inspiration.

« Sérieusement, Tae ! Qu'est-ce qui se passe ? » demande Junghyun, le ton un mélange d'inquiétude et de curiosité. Il glisse près de moi, son regard perçant semblant chercher une réponse.

« Je... je me sens bizarre, » avoué-je lentement, mon regard fuyant. « C'est comme si j'étais... observé. Comme si quelqu'un me suivait. »

Les rires résonnent autour de nous, et je sens encore plus le vide entre ce que j'exprime et ce qu'ils comprennent. J'ai simplement besoin d'un moment de silence, de recul pour mettre de l'ordre dans ce chaos. Mais au lieu de trouver l'empathie que j'espérais, mes mots suscitent des rires.

« Oh Tae, c'est juste parce que tu es beau. Tout le monde te regarde, c'est naturel, » plaisante Jimin, lançant un clin d'œil.

Je me sens comme un étranger dans mon propre corps. Ce qui m'effraie tant est rangé à la surface, masqué sous des sourires qui m'assomment. Je force un rire, bien que la résonance soit creuse. « Haha, ouais, c'est sûr. Vous avez raison.»

On dirait une scène floue, un contraste entre leur amusement et mon tourment. Je m'inquiète au fond de moi de ne pas être pris au sérieux. L'impression que personne ne comprend, que mes craintes sont réduites à néant par une blague légère, m'étouffe. C'est à la fois terrifiant et désespérant. Je suis là, au milieu de tous, mais en réalité, je suis un îlot de solitude au milieu d'une mer de camaraderie.

Les jours passent, la sensation d'être observé continue de me hanter, même quand je souris. Y a-t-il vraiment quelqu'un qui me suit ? De temps à autre, je l'aperçois dans un coin de mon champ de vision, un mouvement, une silhouette qui semble s'éloigner au dernier moment. C'est comme si mon esprit me jouait des tours, mais je ne peux pas m'empêcher de me sentir piégé dans un jeu mené par des règles dont je ne connais pas l'origine.

« Tiens bon, Tae, » murmure Junghyun un jour, m'accueillant avec un sourire réconfortant alors que nous sommes assis sur le banc de la cour de l'école. « Ça va aller. »

« Ça va, » dis-je encore, une affirmation qui me semble de moins en moins convaincante à chaque répétition. Mais le souffle de la certitude ne parvient pas à me réconforter.

« Si ça ne va pas, tu peux m'en parler. Nous sommes là. Je suis là, d'accord ? » Il insiste, son regard sincère me touchant, même si je ressens encore cette barrière. Je n'ose pas tout lui dire, même si sa douceur est une invitation.

Il pense que ça ne va pas à cause des disputes incessantes de mes parents en ce moment.

Je regarde autour de moi tous ces visages innocents, je réalise une chose évidente, la peur continue de grandir sans que personne ne comprenne. Mon regard se s'attarde sur les élèves qui passent, sur chaque ombre qui se faufile. Et tout cela devient une boucle interminable, me laissant épuisé.


Avec le temps qui passe, je finis par comprendre que cette sensation obsédante ne sera peut-être jamais une simple illusion. Mais au fond de moi, quelque chose se refuse à céder face à l'anxiété, à me laisser sombrer dans la paranoïa. Peut-être que je suis un combattant, un survivant... juste un peu perdu dans un monde qui ne semble pas prêt à comprendre.


°

Il est environ 18 heures lorsque ma mère me demande d'aller acheter des tomates à l'épicerie à deux rues de la maison. L'hiver enveloppe Busan d'un manteau de froideur, la nuit ayant déjà commencé à s'infiltrer avec ses ombres inquiétantes. Je déteste l'idée de sortir dans le froid et l'obscurité, mais ma mère ne laisse pas le choix : « Taehyung, il faut des tomates pour le dîner. Va les chercher, s'il te plaît. »

« J'en ai déjà parlé, je n'ai pas envie d'y aller, » rétorquai-je, espérant que ma réticence la dissuaderait. Mais ma mère insiste, son ton ferme comme un mur. Nous finissons par nous disputer, sa voix résonnant dans la maison, ce qui ne fait qu'aggraver mon malaise. « Sois responsable, ce n'est qu'à deux rues ! »

Finalement, je sors, le cœur lourd. Le frisson de l'hiver me frappe presque immédiatement, et je me met en route vers l'épicerie, les rues de Busan baignées d'une lumière blafarde. Les lampadaires grésillent au-dessus de moi, leur lumière vacillante ne suffisant pas à éloigner l'ombre qui semble m'englober. Je fais de mon mieux pour me concentrer sur le chemin, mais quelque chose en moi gronde d'inquiétude.

Tout va bien au début, mes pas résonnent sur le béton humide. Je tourne dans la rue principale, mais alors que je sors de l'épicerie avec le sac de tomates en main, la sensation de malaise me submerge à nouveau, plus intense et plus pressante. Mon esprit s'affole alors que je suis bousculé par une oh combien familière terreur. C'est comme si chaque pas que je faisais me rapprochait d'une ombre.

Je me pause un instant, figé sur place, balayant les environs du regard. Malgré le bruit des voitures qui passent, un autre son émerge : des pas. Des pas distinctifs derrière moi, l'écho d'une silhouette qui suit mes mouvements comme un prédateur silencieux. Mon cœur bat la chamade, résonnant dans mes oreilles comme un tambour assourdissant.

Un frisson me parcourt l'échine, et ma peau est parcourue d'un frisson glacial. Mon corps se fige à ce moment précis, comme si le temps s'était arrêté. Je sens l'adrénaline envahir mes veines. Un malaise puissant se transforme en terreur pure. Je me fige un instant, et les basses lumières des lampadaires semblent maintenant comme des témoins silencieux et lâches d'une scène bizarre.

Informations, sensations, images, tout se bouscule dans ma tête. La lumière, les ombres, le froid, le grésillement des lampadaires, chaque détail devient un tourments. Qu'est-ce qui pourrait se cacher derrière, dans les ténèbres qui paraissent se refermer autour de moi ? Je n'ose même pas tourner la tête pour voir. Cette impression de me faire suivre, de sentir le souffle d'un regard spectre sur moi, me fait suffoquer.

Soudain, je me rends compte que je ne peux plus rester là. Le temps semble n'être qu'une illusion. Mes jambes trouvent enfin la force d'agir, et je me mets à courir, sans regarder derrière. Le poids du sac de tomates pèse sur moi, mais je ne peux pas y penser. Je cours à toute vitesse, le pavé glissant sous mes pieds, mes pensées se focalisant uniquement sur l'idée de fuir.

Des pas résonnent derrière moi, un écho horrifique qui accélère mon rythme cardiaque. La peur me pousse à fuir plus vite, mais chaque foulée me rappelle que je suis suivi. Je ne dois pas regarder derrière moi, mais je ne peux pas m'empêcher de me demander quel visage se cache dans l'ombre. Est-ce Haejin ? Tous ces souvenirs, toutes ces sensations refoulées me hantent alors que je me déplace aveuglément dans la nuit.

Je songe à hurler, mais ma voix reste bloquée, prise dans l'effroi. Les lampadaires qui illuminent ma route semblent se rapprocher les uns des autres, comme si l'obscurité les engloutissait. Alors, je tourne au coin d'une rue, mon souffle devenant désordonné, haletant alors que je me précipite dans ma rue, mes muscles brûlants sous la pression.

« Dites-moi que je suis presque là ! » Je murmure pour moi-même, ma maison n'étant qu'à quelques mètres. Mon cœur s'emballe, la peur d'avoir un soubresaut de frayeur dans le ventre alors que je me précipite vers la porte. Je décroche la clé, tremblant, mes mains moites glissant sur le métal.

Enfin, je réussis à ouvrir la porte avec un grand fracas. Je m'élance à l'intérieur, fermant la porte derrière moi avec fracas, comme si cela pouvait me protéger du danger invisible. Mon cœur bat si fort que j'ai l'impression qu'il va éclater de ma poitrine.

« Taehyung, qu'est-ce qui se passe ? » demande ma mère, apparaissant dans le couloir avec un regard préoccupé. Elle remarque immédiatement le vent soufflant dans la maison, et l'angoisse se dessine sur son visage.

Je prends un instant pour reprendre mon souffle, haletant comme un animal piégé. « Rien du tout, je... juste un peu stressé. » C'est tout ce que je peux balbutier. Je dépose le sac de tomates sur la table, savourant cette sensation de sécurité d'être à l'intérieur, mais cette sécurité est encore fragile, un vernis à peine visible sur une peur profonde.

Je me dirige rapidement vers ma chambre, prématurément, avec ce sentiment que les murs sont mes seuls alliés. Enfermée, je tremble, mes pensées tourbillonnent tandis que je scrute les ombres se déplacer au gré des lumières de la rue.

À cet instant, je réalise que ma réalité, celle qui se cachait derrière les montagnes de normalité semblait avoir volé en éclats. Héréditairement, quelque chose va changer. Peut-être pas tout de suite, mais je ressens profondément que ça ne s'arrêtera que quand je trouverai la vérité sur cette sensation. C'est une promesse obscure, une conclusion que je suis résolu à atteindre.


°

Les jours passent, et depuis cette fameuse soirée où la peur m'a saisi, j'ai du mal à sortir de chez moi. Même pour aller au collège, c'est devenu une véritable guerre intérieure. J'ai réussi à faire croire que j'étais malade aux premiers jours, jouant le jeu de l'angoisse qui me ronge, mais finalement, il a fallu que j'y retourne. Chaque pas que je fais vers la porte d'entrée est un combattant qui hésite avant d'affronter l'ennemi.

Aujourd'hui, Junghyun m'attend devant la porte de chez moi, son sourire lumineux contrastant avec le ciel gris qui s'étend au-dessus de nous. J'enfile rapidement mon manteau, prenant une profonde inspiration pour m'encourager à aller de l'avant. Lorsque je sors, une douleur sourde à la poitrine me rappelle qu'un inconnu rôde toujours dans mon esprit, un spectre d'une menace invisible. La neige est tombée depuis hier soir, créant un paysage d'hiver magique, mais je n'arrive pas à me détendre.

« Ça va, Tae ? » demande Junghyun, ses yeux scrutant mon visage avec inquiétude. Je sens la tension dans sa voix, comme s'il cherchait à percer le mystère de mon malaise.

« Oui, ça va, » je mens, trop imprégné par le poids de l'angoisse pour que mes mots paraissent authentiques. Je mets un masque pour cacher le bas de mon visage et un bonnet pour dissimuler mon expression. Seuls mes yeux, que je sens pleins d'inquiétude, sont à découvert. Cela me donne un semblant de réconfort, mais je sais que cela ne fait que masquer mon état.

Nous marchons côte à côte dans la neige, le bruit de nos pas étouffé par le blanc immaculé. J'essaie de me concentrer sur les petites choses : les flocons qui tombent délicatement, les cris joyeux des enfants en jouant un peu plus loin. Mais malgré tout cela, il y a ce vide en moi, le mode auto-destructeur qui lutte contre mes plus simples réflexes.

« Tu as mis tes lunettes de vue ? » lui demandé-je, me raccrochant à un sujet banal pour faire diversion.

« Ouais, je ne sais pas où j'ai jeté mes lentilles, » dit-il en haussant les épaules. Je peux voir qu'il est suspicieux, scrutant mon visage, tentant d'analyser ce qui ne va pas.

« Les lunettes aussi te vont bien, je trouve, » ajouté-je avec un sourire timide, espérant rediriger son attention vers un compliment. Chaque mot prononcé pèse sur ma poitrine, comme s'il s'agissait d'un secret que je devrais partager mais que je ne peux pas. Je me sens piégé dans une bulle, avec Junghyun toujours là, inflexible et compréhensif, mais incapable de comprendre l'obscurité qui m'enveloppe.

« Merci ! » s'exclame-t-il dans une tentative d'alléger l'atmosphère. Mais mon état d'esprit demeure préoccupé. Une tension s'installe entre nous, plainte de mon incapacité à exprimer ce que je ressens. Je sens les questions non posées s'accumuler dans l'air, comme les flocons de neige, chuchotant ce que je ne peux pas avouer.

Nous arrivons enfin aux portes du collège, et je me sens envahi par l'angoisse. Mon regard parcourt la cour, cherchant un visage que je peux reconnaître dans la multitude, parmi ceux qui se pressent dans le froid. Je me sens toujours en travers, évaluant continuellement les ombres qui dansent à la périphérie de mon champ de vision. Est-ce ma peur qui les rend plus sombres ?

« Tu ne devrais pas hésiter comme ça. Qu'est-ce qui ne va pas avec toi, vraiment ? » demande Junghyun, son expression devenue plus grave.

Je lui sourit à nouveau, mais je sens que mon sourire est forcé. « Je te jure que tout va bien, c'est juste une mauvaise période. » J'essaie de balayer mes émotions comme si elles n'étaient que des miettes de poussière. Mais il me scrute toujours, cherchant à comprendre, et moi, je me replie d'angoisse.

La sonnerie retentit, hachant l'air calme de la cour. Les élèves commencent à se disperser vers leurs salles de classe. Dans la foule, je sens l'enchevêtrement des regards, l'angoisse palpable. Mes amis ne seront peut-être pas là pour me défendre contre les ombres qui me suivent. Je regarde autour de moi, balayé par une marée d'incertitudes.

« Tae, on se retrouve à la pause, ok ? » me dit Junghyun, et je hoche la tête, un geste presque automatiques. Je le vois s'éloigner, son regard ne quittant pas le mien, comme s'il espérait que je ne disparaisse pas dans cette mascarade.

Lorsque je me retrouve seul, la pression de l'angoisse resurgit, plus forte que jamais. Je tente de me concentrer sur mes cours, sur les mots des professeurs qui se mêlent aux murmures incessants de mes camarades. Mais mes pensées sont une cacophonie d'angoisse et de confusion. Chaque son, chaque rire résonne dans ma tête comme un écho de mes propres peurs.

J'essaie de compenser mes désirs de fuir en me plongeant dans mes crayons, mais la peur ne cesse de me hanter. Je regarde la neige tomber lentement à l'extérieur de la fenêtre, en repensant à cette nuit où je me suis senti suivi. Était-ce vraiment juste une mauvaise évolution de mes pensées ? Ou y avait-il quelque chose, quelqu'un, qui s'était effectivement glissé dans mon monde ?

La pause arrive enfin, mais ma chance de trouver un répit se dilue dans le vide que je ressens. Je traverse le couloir, m'efforçant de rassembler mes pensées, mais je vois les silhouettes floues se fondre dans la lumière. Mon estomac se tord en un souffle d'agitation et je me précipite pour retrouver Junghyun, cherchant désespérément un refuge.

Quand je le retrouve, je me rends compte à quel point il m'est cher.

« Tu vois, je te l'avais dit que ça passerait. » me dit-il, sourire aux lèvres.

Je souris, mais cette façade des jours précédents commence à s'écrouler. Mon cœur se noue alors que je sens le poids de mes émotions grandir. « Oui... mais j'ai juste besoin d'un peu de temps, » murmuré-je, et je scrute encore une fois la foule, craignant que quelqu'un ne m'observe encore.

Junghyun me regarde, un mélange de compréhension et de préoccupation sur son visage. Mais au fond, même s'il veut m'aider, il ne peut que rester là, à côté de moi, regardant sans vraiment voir ce que je ressens. La distance entre nous grandit, même si je fais de mon mieux pour prétendre que tout va bien.

Je réalise alors que, peu importe à quel point je tiens à lui, je suis seul dans cette bataille. Une partie de moi désire crier, faire éclater ces murs que je me suis construit, mais je sais que mes mots se perdraient dans le fracas de l'indifférence.

Pour l'instant, je vais juste faire semblant. On ne peut pas être trop faible quand on est beau si l'on se fie à la blague de Jimin. Alors je continue d'avancer, mais la peur au ventre, attendant d'être libéré de ce poids.


6,2K de mots pour ce chapitre que j'ai pourtant divisé en deux car sinon, on aurait eu plus de 12k.

/!\Double update la suite juste après

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