𝑇𝐻𝐼𝑅𝐷 𝐶𝐻𝐴𝑃𝑇𝐸𝑅

Janvier 2004,
Les fleurs se portent à merveille.
Je vais en prendre soin tous les jours donc ce n'est pas étonnant, mais je suis contente !

15 Janvier 2004

Deux ans s'étaient écoulés, deux ans qui furent merveilleux aux yeux de la petite famille de Saki Otokotsu, du moins, juste de son entourage principal bien évidemment, en excluant les membres du clan.

Les journées de Saki étaient simples mais pourtant chargées, têtue comme elle était, malgré les nombreuses critiques qu'elle recevait de manière journalière de la part de ses pairs, elle n'avait toujours pas le mot "abandonner" dans son esprit.
Cela lui était impensable.
Ainsi, le matin, elle se levait aux alentours de cinq heures du matin, prenait un petit déjeuner puis elle allait dans son jardin pour du renforcement musculaire pendant deux heures.
À sept heures, elle allait se laver et se rendre ensuite aux cours donnés par sa tante, jusqu'à midi. De midi à quatorze heures, Saki allait s'occuper de Makima ainsi que du jardin floral, arrosant les plantes et coupant et arrangeant les arbres, buissons et autres.
Ensuite, jusqu'à cinq heures, elle retournait étudier, puis jusqu'à huit heures du soir, elle était au dojo en train de s'entraîner.
Puis finalement, elle rentrait chez elle dîner, puis se laissait du temps pour se poser avant d'aller se coucher après trente minutes d'étirements et trente minutes de méditations.

Ses journées chargées témoignaient sa motivation, qui augmentait étonnamment de jour en jour et nuit en nuit.
Surtout, depuis l'année dernière, où Yutaka entra à l'école d'exorcisme de Tokyo. Car au moins, elle avait une nuisance en moins dans les pattes, un sources de critiques en moins, bien qu'elle comptait rejoindre la même école cette année contre le gré de toute sa famille.

- Tu ne t'épuises jamais, ma belle ?, lui demanda un soir sa mère avec un sourire, lors du dîner.

- Pourquoi je m'épuiserai ? Je m'amuse à m'entraîner ! Et pour rien au monde j'abandonnerai mes rêves.

- C'est merveilleux. Je te soutiens à cent pour cent ! J'espère qu'ils t'accepterons à l'école... J'ai peur que le clan essaie de les soudoyer ou je ne sais quoi pour éviter que tu entres...

Saki hocha la tête, en souriant, les deux dames parlaient tranquillement, tout en mangé et prenant soin de Makima, qui mangeait encore n'importe comment.
Pendant cette conversation vive en couleurs et animée à laquelle il aurait pu participer, le mère de Saki ne prononça aucun mot, fixant son assiette l'air absent.

Durant cette discussion, Saki et sa mère avaient prévu une journée entre filles demain avec Makima, posées tranquillement à la maison.
C'est ce qu'elles faisaient souvent, pour ne jamais perdre en vue leur lien mère fille qui faisait leur relation si unique. C'était des journées simples et basiques, souvent à la maison ou dans le jardin floral, où elles parlaient de tout et rien en faisant diverses activités..

.

Le matin du seize Janvier se leva, annonçant le début de la "journée entre filles" de Saki et sa mère (ainsi que techniquement Makima).
Taisei, lui était simplement parti loger chez un de ses frères durant ce temps, bien que la veille, il avait semblé très pensif et le matin plutôt troublé, mais il était juste probablement malade.

L'après-midi tomba rapidement, après s'être fait des ramens, Saki et Onaka s'occupaient de Makima tranquillement, dans le calme et la bonne humeur.
C'était une atmosphère douce, agréable et conviviale, que Saki ressentait rarement, puisque c'était que auprès de sa mère qu'elle sentait une telle acceptation, un vrai coin de paradis.

Le silence régnait dans la pièce, un silence pas désagréable, mais un silence calme, comme si elles n'avaient pas besoin de parler pour se comprendre et passer du bon temps.
Quand soudain-

BLAM !

- Un bruit sourd retentit dans la maison, la faisant trembler légèrement, et des bruits de planches de bois cassées se firent entendre.
Saki et Onaka se redressèrent immédiatement, surprises mais surtout confuses à l'origine de ce bruit.
Puis, à l'étage, des bruits de pas effrénés et non dissimulés se faisaient entendre sur le parquet.

- Saki. Garde Makima et ne bouges pas. Je vais aller voir ce qu'il se passe.

La fille hocha la tête, prenant l'enfant dans les bras, et elle regarda Onaka monter les escaliers de manière prudente et sérieuse comme elle ne l'avait jamais vu.
Mais soudainement, une silhouette indistingable sauta sur Onaka, la faisant tomber en arrière des escaliers, et se retrouvang au dessus d'elle.

- MAMAN !

Onaka fut prise par surprise mais elle s'adapta avec vitesse, reconnaissant tout de suite qu'il s'agissait d'un fléau qui l'attaquait, alors elle lui asséna un coup de genou pour se libérer de son emprise et se relever, courant vers ses filles et se mettant devant elles pour les protéger.
Mais le fléau n'avait certainement pas du son dernier mot. Il courut à toutes vitesse sur la mère de famille, lui entaillant tout le torse, de manière inesquivable. Alors que la femme se défendait par coups de poings et de pieds, avec brio mais le fléau semblait très puissant.

- Saki ! Cours avec Makima ! Enfuis toi !

Saki voulut courir, s'enfuir, mais aussi attaquer et aider sa mère dans l'assaut, mais avant qu'elle ne puisse faire quoi que ce soit, le fléau, s'étant déplacé à une vitesse inimaginable lui entailla violemment les genoux, la faisant tomber à terre et incapable de bouger les jambes pour courir, et juste capable de serrer Makima contre elle.

Pour protéger ses filles, Onaka continua de se défendre contre le fléau, si bien que leur combat brisait de temps en temps le plafond du rez du chaussée. Et les planches de se dernier s'écroulèrent sur Saki qui se recroquevilla le plus vite possible sur Makima pour la protéger des planches.
Maintenant bloquée sous une montagne de planches, Saki pouvait simplement observer sa mère se battre a travers quelques trous, et elle vit quelque chose qu'elle ne voulut jamais voir et qui resta gravé dans sa tête à vie.

Onaka n'avait aucune arme sur elle, ainsi, bien que par le passé, elle avait été une exorciste de talent, elle n'avait pas grand chose pour se défendre, évitant d'utiliser ses techniques par peur de perdre le contrôle et blesser ses filles.
Ainsi, contre un fléau de cette taille, elle n'avait aucune chance, et elle le savait bien.

Le fléau réussit à attraper la mère de famille par la tête, sa main, sa sorte de main pleine de griffes recouvrant le visage de Onaka, le fléau sourit à sa victoire, avant de serrer cette même main, faisant exploser la tête en milles éclats au travers de la pièce.
Par son plus grand malheur, Saki venait d'assister à la mort horrible et injuste de sa mère, mais elle refusait d'y croire.

- Non...Non..., murmurait-elle d'une voix presque inaudible, voulant se faire oublier du fléau sous ses planches.

Cependant, une chose lui fit bien comprendre que c'était la réalité, c'est lorsque les éclats de sangs provoqués par l'explosion arrivèrent sur son tas de planches, et s'immiscèrent entre le trou par lequel elle regardait, se retrouvant avec ce sang éclaboussé plein le visage, tellement qu'elle crut qu'elle avait vomir immédiatement.
Après cela, le fléau s'approcha de le pile de planches sous laquelle étaient Saki et Makima, et observa le trou par lequel Saki regardait.
Et cette dernière fit de son mieux pour avoir l'air morte, pour que le fléau ne l'achève pas.

S'étant "assuré" que Saki était morte, le fléau partit loin, et Saki perdit conscience, sous le stress, le traumatisme et le peu d'air que les planches de bois lui accordaient.

.

Blanc cassé, avec quelques petites fissures, probablement dû à la peinture qui craquelait. Ce fut la première chose qui vit Saki en se réveillant.
Elle s'assit sur son lit en analysant les alentours.
Un lit qui n'était pas le sien, des murs blanchâtres, des appareils étranges à côté d'elle, un bras relié à une perfusion et des électrodes sur le haut de son torse.
Elle devina qu'elle était bien évidemment dans une chambre d'hôpital.

- ...Ugh...

La jeune femme aux cheveux bleus voulut oublier ce qu'il s'était passé et comment elle avait finit ici, mais tous ses souvenirs revinrent en un instant, et les larmes lui montèrent aux yeux.
Elle se sentait inutile, un fardeau. À cause d'elle, à cause de son incompétence, sa mère avait perdu la vie.

- ..Putain ! PUTAIN ! PUTAIN !

Saki était hystérique, incontrôlable, les larmes coulant le long de ses joues et jetant ses bras dans tous les sens.
C'est alors qu'une des machines à côté d'elle fit un bruit alarmant suite à sa soudaine crise qu'elle essaya de se calmer, se mordant la lèvre.
Elle n'avait même pas pu lui dire un dernier au revoir..
Alors qu'elle était seule dans ses pensées, s'accablant de tous les sorts et malheurs du monde, une infirmière entra dans la chambre et, en sortit rapidement en voyant Saki réveillée.
Et Taisei entra dans la pièce.

- Tu es réveillée, Saki, j'en suis ravi.., déclara-t-il en s'asseyant au bord du lit et posant sa main sur la joue de sa fille.

- ...Combien de temps, papa ?

- Deux jours. Cela fait deux jours que tu es inconsciente.

Un silence envahi la pièce avant que Taisei le brise avec des pleurs.

- J'ai eut tellement peur que tu nous quittes Saki, comme ta mère. Je ne pouvais pas me dire que tu aurais toi aussi mourir..

- Je...Je n'ai pas prit grand chose honnêtement haha... Et Makima ? Elle est où ?!

- Un ami la garde. Elle n'a pas eut de blessure grâce à toi, tu l'as bien protégée, j'en suis heureux. Comment tu te sens ?

Saki se tut, réfléchissant quelques instants, elle était terriblement fatiguée, énervée, triste, et ses jambes et sa tête lui faisaient un mal fou, mais malgré cela, elle afficha un sourire sur son visage pour ne pas inquiéter son père adoré.

- Je vais bien !

Ce sourire et cette phrase fut trop pour Taisei, qui se mit soudainement à genoux, en pleurs devant Saki.

- Ne dis pas ça Onoka ! S'il te plaît !

- ...Papa ?

- Je suis désolé Onoka !

- Papa. Je ne suis pas maman..

- Désolé désolé désolé désolé désolé désolé désolé désolé désolé désolé désolé désolé désolé désolé !!!!!

Peu importe ce que disait Saki, Taisei semblait être en sorte de crise, de transe, et Saki ne comprenait pas pourquoi il s'excusait autant.
Elle pouvait comprendre qu'il la confonde avec sa mère, après tout, elles étaient très ressemblantes, mais son attitude qui semblaient montrer des remors et de la culpabilité profonde l'intriguaient.
Et malgré elle, elle décida de poser la question. Était-ce par curiosité pure ? Ou avait-elle déjà compris que cela cachait une vérité effrayante.
Saki ne se souviendra jamais de ce qui l'a poussée à poser la question.

- Pourquoi ?

- Tu...Tu es morte par ma faute ! Par la faute du clan Onoka ! Je ne sais même pas pourquoi j'ai eut peur de m'interposer ! C'est allé trop loin !

Saki, qui à la base observait son père avec pitié et espoir qu'il arrête de faire sa crise changea immédiatement de ton et son regard devint aussi froid que la glace.
Cette révélation, elle ne voulait pas y croire. Mais pourquoi un fléau aurait-il pu s'introduire ainsi aau domaine Otokotsu alors que ce dernier était protégé par de nombreuses choses les empêchant d'entrer.

- Expliques toi.

- Tout le monde voulait arrêter Saki...Alors..Alors...Ils ont voulu éliminer la chose qui la faisait s'accrocher à son rêve...Ils n'ont rien trouvé d'autre que de...de...t'éliminer, déjà que tu leurs causaient de nombreux problèmes.

- Tu..Tu étais au courant, de...tout ça ?!

- Oui...Mais je n'ai pas réussi à trouver le courage de les arrêter, et j'ai même...un peu participé..Je ne sais ce qui m'a prit..

Sans même réfléchir, Saki se leva en ignorant la douleur dans ses jambes et les sensations de tournis dans sa tête, avant de frapper violemment d'un coup de pied le ventre de son père, qui reprit ses esprits, se rendant compte de ce que qu'il venait de révéler à sa fille.

- Tu es ignoble ! Je te hais ! Tu n'es plus mon père ! Tu oses même te considérer en tant que tel ?! Comments oses tu te montrer devant moi après ça ?! Tout ça pour m'empêcher d'être exorciste ?! Mais vous êtes tous finis à la pisse dans ce clan de misogynes ! Cela justifie un meurtre ?! Devant des enfants ?! J'ai même aussi failli y passer ! À ÇA du carnage, du bain de sang ! Juste à cause d'une règle que des hommes idiots, des connards qui ne pensent qu'à leur tête ont inventés !

- S-Saki...

- Tais toi. Je ne veux pas t'entendre. Sors d'ici. Je rentrerais par mes propres moyens.

Taisei tenta de protester mais Saki était catégorique et il s'éclipsa finalement.
La jeune femme s'effondrant par la suite dans le lit d'hôpital, épuisée et horrifiée, encore plus d'horreurs lui arrivant dans sa vie. Elle était révoltée, encore plus qu'avant.

- ...Bandes de cons...

Elle s'énervait toute seule dans cette pièce vide alors que l'infirmière venait pour lui retirer les perfusions et autres pour la faire sortir de l'hôpital.
"En plus, leur idée à eut l'effet contraire. J'ai encore plus envie de devenir exorciste après ça, pour les faire chier."
Ce fut les pensées de Saki alors qu'elle quittait l'hôpital, rentrant chez elle par l'intermédiaire d'un taxi.

En arrivant au domaine, elle n'adressa la parole à personne et alla chercher Makima, avant de séjourner dans une des maisons vides, en attendant que la sienne soit réparée après la violente attaque.
Elle reçut ensuite un message de Yutaka lui disant simplement.
"Enterrement le 22 janvier.
... Désolé."

Et elle sombra dans les bras de Morphée, se demandant comment elle allait occuper ses prochains jours sans pouvoir s'entraîner avec sa condition physique.

.

22 Janvier 2004

Saki n'était presque pas sortie depuis qu'elle était revenue de l'hôpital, passant ses journées à l'intérieur, à dormir ou à s'occuper de Makima. Elle possédait zéro motivation actuellement, le choc et le deuil étant si grand qu'elle ne voulait même plus sortir par peur de découvrir une vérité encore pire.
La jeune femme était vide d'émotions à l'enterrement de sa mère, gardant tout pour elle, regardant le vide, elle ne voulait penser à rien.
C'était un des pires jours de sa vie et elle le savait, elle le ressentait.

- Je ne savais pas qu'elle avait fait une version miniature d'elle. Pleine de surprises celle là.

Une voix dit cela derrière elle, alors qu'elle marchait d'un air absent dans le domaine. Saki se retourna et vit un homme assez grand, vêtu de l'uniforme d'exorciste.

- ...Vous êtes qui ?, Demanda-t-elle l'air intriguée.

- Masamichi Yaga. Je suis professeur à l'école d'exorcisme de Tokyo. Tu es une Otokotsu ?

Saki haussa un sourcil l'air confus, si il venait de l'école d'exorcisme de Tokyo, il devrait savoir qui elle est non ?

- J'aimerais dire que non, mais malheureusement oui. Pourquoi ?

- Hm...Pas étonnant qu'ils aient caché une gamine. Onaka à bien fait de m'envoyer cette vielle lettre tiens.

Elle écoutait l'homme parler, l'air vraiment confuse, ne comprenant rien à ce qu'il se marmonnait à lui même, ni pourquoi il venait la déranger.

- Saki Otokotsu, ok. Pour la faire courte, je connaissais, ta mère et même si on avait pas beaucoup de contact, on se parlait de temps en temps. Tout d'abord, mes condoléances.

- ..Merci.

- Et, dans une des lettres, bien que c'était en message codé pour que visiblement, je suppose que les autres membres du clan ne doivent pas êtres au courant, elle te mentionne et déclare que tu veux être exorciste, c'est bien ça ?

- Oui. C'est mon objectif. Mon plus grand rêve.

- Tu sais qu'il faut être fou pour devenir exorciste, c'est pas un métier facile.

- Et donc ?

La réponse calme et froide de la jeune femme surprit Yaga qui ensuite se mit à rire doucement malgré lui, cette réponse était tellement directe qu'il n'avait rien à vraiment lui reprocher.

- En Avril, à la rentrée scolaire. Tu deviendra élève de l'école d'exorcisme de Tokyo. Il faut bien que j'honore la volonté de Onaka.

- ...Hm.

Elle répondit simplement, puis soudainement, l'information lui mota au cerveau et ses yeux s'écarquillèrent en regardant Yaga partir.

- A-Attendez...QUOI ?! Mais, ma famille va jamais accepter !

- T'inquiètes. Je te donnerai toutes les infos, ignore les. J'ai entendu dire que c'était ton domaine. Aller. Je reviendrai te voir. Je forcerai autant que possible pour que tu rentres à l'école d'exorcisme, mais tu devras y mettre du tien aussi. Aller, à la revoyure.

Saki resta figée, mais un sourire grimpa sur son visage, il était peu prononcé mais plein d'émotions, cela faisait longtemps qu'elle avait réussi à esquisser un sourire.
C'était pas du tout probable ce qu'il venait de se passer, mais c'était bien vrai.
Elle était quand même très intriguée, cette rencontre ayant été tellement bizarre, mais elle savait bien que c'était du genre de sa mère de préparer des choses comme ça.

Saki, je suis Saki, je ne veux plus penser à mon nom de famille. Et je réaliserai mon rêve coûte que coûte.
Est-ce que je sentirais enfin de la paix une fois dans l'école ?

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