𝑆𝐸𝐶𝑂𝑁𝐷 𝐶𝐻𝐴𝑃𝑇𝐸𝑅
Janvier 2003
"Les fleurs de cet hiver sont magnifiques !
Je m'en suis occupée toute seule puisque maman était trop fatiguée à s'occuper de Makima."
Point de vue de Saki Otokotsu.
Cela ne fait que un seul mois depuis que maman à donné naissance à son nouvel enfant, et je n'ai toujours pas eut le droit de le voir.
Elle et papa me répètent en bouclent que Yutaka et moi ne pouvons pas voir tout de suite le bébé car ils ont peur que comme on ne maîtrise pas très bien notre énergie maudite, l'on cause un petit accident.
Personnellement, je trouve ce raisonnement stupide ! J'ai bien envie de voir la tête de ce petit nouveau né, moi !
En plus, je ne connais même pas encore son prénom ni son genre, mes parents ont voulu garder le secret.
Mais, heureusement, ce suspense s'arrête aujourd'hui pour moi, papa et maman ont décidé de me laisser voir l'enfant.
Alors, j'attends patiemment, assise sur le petit rebord du parvis de la maison, le temps qu'il fassent les préparatifs.
Honnêtement, cela doit déjà faire une bonne trentaine de minutes que j'attends alors qu'ils me répètent que je pourrais voir le bébé dans deux minutes. Ça fait trente-et-une minutes qu'ils m'ont dit ça.
En attendant, mon seul divertissement est de dessiner des petits motifs sur le sable blanc, et franchement, ils sont terriblement moches.
En plus de tout ça, j'attends toute seule. Cet idiot de Yutaka a refusé de venir voir le bébé ! Je n'ai aucune idée de pourquoi il n'a pas voulu voir mais c'est probablement car il est jaloux ? En fait je sais pas. Il est de plus en plus bizarre..
Quand on était tout petits on s'entendait bien, mais ensuite, il a commencé à écouter mon oncle comme un petit toutou et maintenant il se comporte comme un idiot !
Je me demande si un jour on pourra redevenir de vrai frères et sœurs ? Même si j'en doute.. Mon clan est misogyne, donc je n'ai même pas le temps de me faire des illusions sur ses idées qui pourraient changer. Comme j'ai hâte de pouvoir tout cass—
— Sakiii ! Tu peux entrer ! Fais attention au bébé.
La voix de mon père s'entend depuis l'extérieur de la maison tellement il a parlé fort.
Je me lève, en secouant le pied avec lequel je dessinais pour retirer le surplus de sable, puis je me dirige vers la porte.
Pendant quelques instants, je reste hésitante, je me sens quelque peu...stressée ? J'ai l'impression qu'ouvrir cette porte est un acte important, alors que je vais juste découvrir mon petit frère ou ma petite sœur, rien qui pourrait bouleverser ma vie entière.
J'ouvre la porte en prenant une grande inspiration.
La première chose vers laquelle mon regard se dirige sont les deux silhouettes de mes parents, debout, devant un berceau. Ils ont tous les deux le sourire aux lèvres, je me demande si je les ait déjà vu sourire autant en même temps ?
La pièce est complètement silencieuse, mes parents ne disent rien, ils me font juste signe de venir, de m'approcher.
Je commence à marcher vers le berceau, ayant comme l'impression qu'à chaque moment où mon pied touche le sol en bois, ça fait un bruit infâme, enfin, cela n'a l'air de déranger personne, donc je dois juste trop réfléchir.
En me penchant vers le berceau, de nombreuses pensées me virent en tête, mais toutes disparurent en un seul instant au moment où mes yeux se posèrent sur le bébé.
— C'est une petite fille.
Ma mère brisa le silence, aucun mot ne réussi à parvenir dans ma gorge, je fixai juste la petite fille, sa peau semblait être douce comme de la soie et pâle comme de la porcelaine, des petits cheveux grisâtres commençaient déjà à se former sur son crâne, et ses yeux étaient petits et pour l'instant d'un bleu pâle.
— Son prénom est Makima ! ajouta mon père avec enthousiasme.
Tandis que moi, je restais là, à fixer la petite fille, aucun mot ne me venait, tout ce qui me vint à l'esprit fut une seule pensée, qui se répétait en boucle dans mon cerveau : “Elle est magnifique.”
J'avais l'impression d'assister à quelque chose de magistral de merveilleux, rien ne pourrait expliquer les sentiments que je ressens en ce moment même.
— Makima, huh...
Alors que ce murmure réussi enfin à sortir de ma gorge nouée, le bébé posa son regard sur moi, avant de prononcer des bruits incompréhensibles et incohérents, puis elle se mit à rire, en tendant ses petites mains d'enfants en ma direction.
Sans trop réfléchir, j'approchais doucement ma main de la petite, et cette dernière agrippa un de mes doigts, avec sa faible force, et de son autre main, elle attrapa une de mes mèches de cheveux, tout en continuant de rire.
Pendant deux secondes, je fus surprise par ses actions, puis un grand sourire se forma sur mon visage, une interaction si simple me comblait de bonheur.
— S-Saki, tout va bien ? Tu pleures.
Les mots de maman me firent sursauter, et c'est en portant ma main libre à mon visage que je sentis mes joues trempées.
Ce n'était pas des larmes de tristesse, loin de là, c'était des larmes de joie, des larmes témoignant déjà de mon amour fraternel pour ma petite sœur.
— Yep ! Tout va bien ! ..Je promets d'être la meilleure grande sœur du monde ! Vous pouvez me faire confiance !
Papa et maman restèrent silencieux, se regardant avant de rire avec légèreté, papa m'ébouriffe les cheveux et maman retire la mèche que Makima tenait dans sa main.
Je ne sais pas combien de temps je suis restée à fixer Makima, sa petite main de porcelaine emprisonnant avec délicatesse mon index.
J'aurai aimé de tout mon cœur que ce moment dure encore des heures, cependant, je dû ensuite laisser la petite fille et mes parents pour assister de nouveau à mes cours, bien que ma concentration fut très...moyenne.
Je fus un peu attristée par quelque chose cependant, le genre de Makima. Le fait qu'elle baissée en tant que fille, je ne peux m'empêcher de penser au traitement qu'elle allait devoir subir, et cela ne faisait que m'attrister plus. Je n'ai pas tellement envie que mon adorable petite sœur ait à subir le même sort que moi.
Enfin, mis à part si elle se comporte comme une "femme exemplaire" selon les directives stupides du clan, elle risquait d'en baver. En plus, j'ai le sentiment que justement, elle ne sera pas qu'une partie de plaisir pour les autres membres du clan, juste une intuition.
Mais en réfléchissant à tout cela, un pincement saisit mon cœur, et une envie de protéger ma petite sœur se faisait ressentir de plus en plus.
Et je savais exactement comment combler ce désir, en devenant une grande exorciste pour retourner tout le clan et protéger mes êtres chers !
— Saki ! Réponds à la question au lieu de rêvasser ! la voix stricte de ma tante se fit entendre, c'était elle qui me donnait cours, mais j'étais tellement distraîte que je n'avais rien écouter.
— H-Hummmm.... D-Douze ? répondis-je au hasard, en espérant que cela passe.
— C'est un cours d'étymologie japonaise.
Je laissais échapper un rire nerveux tandis qu'elle levait les yeux au ciel, je savais très bien qu'elle répéterai très probablement à tout le monde ce qu'il venait de se passer, et que je serai encore la risée de tout le clan, mais bon, on va dire que j'ai l'habitude ?
Après ce moment plutôt gênant, je fis de mon mieux pour me concentrer sur le cours.
.
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Tandis que la jeune fille se mit à suivre rigoureusement son cours, plusieurs hommes influents du clan étaient réunis pour discuter du cas de cette dernière.
Il faut dire que malgré son jeune âge, du haut de ses treize ans en janvier 2003, de posait déjà un grave problème au clan Otokotsu. Personne n'acceptait ses ambitions et ses envies de devenir exorciste. Dans ce clan, une femme, devenir exorciste était impensable et impossible.
Même la plupart des femmes du clan n'étaient pas d'accord avec le rêve de la jeune fille, et elle ne pouvait pas vraiment leur en vouloir, ayant vécu enfermées dans les horribles "valeurs" du clan depuis bien longtemps, elles avaient fini par les assimiler.
Les seules personnes du clan approuvant son rêve était Onaka, la mère de Saki, et les parents de Onaka. Taisei, le père de Saki avait un accord paternel pour le rêve de sa fille, qui contredisait ses valeurs morales, cependant, souvent ses valeurs prenaient le dessus.
C'est pour cela qu'il était actuellement assis avec d'autres hommes du clan car la volonté de la jeune fille semblait de plus en plus dure, et semblait augmenter de jour en jour, en outre, comme elle s'entraînait rigoureusement tous les jours, sans relâche, elle commençait à développer de vrais choses intéressantes, ce qui était inquiétant aux yeux du clan, car si elle venait à devenir forte, plus rien ne pourrait l'arrêter. Ainsi, ils voulaient tous stopper cela, et rendre la jeune fille docile comme les autres femmes du clan.
— Je pense vraiment que nous devons trouver un moyen impactant de la faire abandonner.
— Comment ?
— Nous avons déjà tenté beaucoup de choses, rien n'a marché jusqu'à présent.
— Hm... Réfléchissons tous à différents moyens, et nous procéderons à un vote la prochaine fois.
La mini assemblée fut donc dissoute pour le moment, et alors que Taisei sortait de la salle l'air pensif, un de ses frères posa sa main sur son épaule pour l'arrêter dans sa marche, le faisant se tourner vers lui.
— Qu'est-ce-qu'il y a ?
— Tu viendras au prochain meeting ?
À cette question, Taisei baissa les yeux vers le sol, l'air pensif, il n'était pas sûr de tout ça, et n'était pas sûr que faire tout ça serait à la fois utile mais surtout bon pour sa fille. Alors, il releva le regard vers son frère, souriant légèrement et haussant les épaules.
— Je ne sais pas vraiment. J'hésite. Il s'agit de ma fille quand même. Tu verras bien si je serai là la prochaine fois au pire, tu n'as pas forcément besoin de le savoir à l'avance.
L'autre homme retira sa main de l'épaule de Taisei et le regarda retourner vers sa maison, en passant devant le dojo pour récupérer avant le "problème" du clan.
Saki sortit du dojo, s'étant beaucoup entraînée seule aujourd'hui, elle suivit son père, avec un grand sourire aux lèvres, et discutait avec lui de ce qu'elle avait travaillé.
Taisei l'écoutait a moitié, l'air absent, se posant de nombreuses questions, mais au final il sourit simplement et prit la main de sa fille, pour rentrer chez eux.
La journée se termina calmement pour Saki et sa mère, alors que pour le père, cette soirée fut mouvementée dans son esprit, de nombreuses pensées s'entremêlant.
"J'ai hâte de m'entraîner demain.." ce fut les mots que Saki se dit dans sa tête avant de partir se coucher.
Pour, le lendemain vivre une journée classique, cette routine était devenue agréable, et habituelle, la jeune fille espérait que rien ne change vraiment de ce qu'elle avait l'habitude.
Tous les soirs, c'est ce qu'elle s'imaginait en regardant le plafond de sa petite chambre traditionnelle, l'air pensive.
C'est là qu'elle s'imaginait devenir une grande exorciste de talent et pouvoir passer du bon temps en protégeant sa mère et sa nouvelle petite sœur.
C'est dans ses merveilleuses pensées qu'elle s'endormait toujours depuis, sur un sourire témoignant de toute sa détermination et innocence d'enfant.
Saki Otokotsu, quand vas-tu enfin abandonner toutes ces idioties ?
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