61 | can you hear my heart
23 mai 2022, 06:00 a.m
Hôpital central,
Séoul, Corée du Sud
Baekhyun. ———————————————
Six heures du matin.
Toujours aucune nouvelle, et je devenais un peu plus fou chaque seconde qui passait. Je fixais depuis une heure environ cette horloge en face de moi, priant pour qu'à chaque nouvelle minute, le médecin entre dans la salle et me dise que tout allait bien, que ma fiancée était hors de danger et que Cam' s'en était également sortie. Je n'osais même pas imaginer ce qui pourrait arriver si l'une des deux survivait et l'autre mourrait. Je n'étais même pas certain que l'une comme l'autre arrive à survivre sans sa meilleure amie. Il fallait qu'elles vivent, toutes les deux. Tout allait bien se passer, j'avais plus d'une dizaine de fois prier silencieusement dans ma tête, sans bouger, en implorant le Seigneur de les épargner l'une comme l'autre. Et puis merde, comment j'étais censé survivre sans Chris ? Comment j'allais devoir faire ? Je ne pouvais pas envisager cette possibilité.
À côté de moi, Jungkook et Namjoon semblaient veiller sur Jeen et Alma qui s'étaient endormies, n'ayant bien évidemment pas voulu rentrer à l'hôtel comme leur avait conseillé plusieurs fois les managers et les garçons. Le staff était allé chercher des couvertures, et les deux chanteuses avaient finalement fini par s'endormir, serrées l'une contre l'autre. Qu'est-ce qu'elles étaient jeunes. C'était interdit de mourir à vingt ans. Interdit. Je ne m'étais jamais préoccupé de ça, j'avais toujours vécu à ma façon, en écoutant mes parents me dirent que j'avais une longue vie devant moi, avec plein de merveilleuses choses à accomplir. Sauf que maintenant que la mort frappait si près de moi, je me rendais enfin compte que non, ce n'était pas une certitude de vivre vieux, qu'il fallait apprécier cette chance.
Je fermai les yeux, essayant d'oublier pour quelques instants ces durs moments. Je me mis à repenser aux moments que j'avais passé avec Chris, et un fin sourire se dessina sur mes lèvres sèches. Elle me manquait. La réalité me frappa en plein visage alors que ça ne faisait même pas dix secondes que je m'étais accordé un break. Les larmes remontèrent mais je fis mon possible pour les repousser. En face, Jimin s'était assoupi, le visage bouffi par les larmes, sur les genoux de Yoongi qui somnolait légèrement, les bras croisés. Namjoon discutait à voix basse avec Jungkook et Seokjin, alors qu'Hoseok et Taehyung étaient assit près d'eux.
Au moment où j'allais pour me lever, la porte s'ouvrit et tout le monde tourna la tête, même Yoongi qui se redressa d'un coup et réveilla par la même occasion Jimin. Le médecin apparut, complètement épuisé.
- Nous avons travaillé toute la nuit, nous avons mené trois opérations sur chacune des deux patientes et elles sont hors de danger, du moins, pour l'instant.
Un poids immense s'envola de mon cœur et je pus enfin respirer convenablement. Namjoon leva la tête vers le plafond, les yeux fermés, comme soulagé.
- Le problème est que leurs états étaient très faibles et instables juste après les opérations, Camille a fait un arrêt cardiaque durant l'une des opérations pour extraire les balles, heureusement nous avons pu la ranimer à temps, mais nous n'avons rien pu faire pour l'empêcher de tomber dans un coma profond.
Mon maigre sourire s'effaça. Je tournai la tête vers Alma et Jeen qui dormaient toujours. Pauvres petites.
- Elle est donc dans le coma, nous n'avons vraiment rien pu faire... Dans un certain sens il est préférable qu'elle dorme profondément pour préserver son état de santé, mais c'est un coma à risques. Quant à l'autre jeune fille, les opérations se sont bien déroulées mais elle a fait une importante chute de tension après la dernière, elle est rentrée en état d'urgence, et nous avons dû la plonger nous-mêmes dans le même coma que son amie, expliqua le médecin.
J'avais du mal à assimiler toutes les infos, mais une fois de plus, mon cœur se brisait.
- Le problème de cette sorte de coma est qu'il est très rare, voire même exceptionnel que les patients qui y sont ne se réveillent un jour...
Mon monde s'effondra une nouvelle fois et je dû m'assoir. Mon amour, dis-moi, quand est-ce que tout cela va s'arrêter ? J'ai horriblement besoin de te voir, de te serrer dans mes bras. Dis-moi que ça sera bientôt fini, que toutes ces merdes tomberont désormais loin de nous et nos amis. Dis-moi que... que tout finira bien, s'il te plaît.
- Nous les avons placé dans des chambres adjacentes et l'étage a été sécurisé par votre agence, vous pouvez leur rendre visite mais leur état reste très faible, donc pas plus d'une personne par chambre s'il vous plaît. Je suis terriblement navré...
Il discuta encore un petit moment avec les managers et Namjoon, avant de quitter la pièce qui devenait de plus en plus étouffante. Alma et Jeen se réveillèrent et il fallut leur expliquer les nouvelles mais je n'en avais pas la force. Je me levai et Hoseok me dit d'aller voir Chris le premier. Je fis un effort surhumain pour lui sourire et sortis de la petite pièce pour la première fois depuis des heures. Dans la véritable salle d'attente, les baies vitrées donnaient sur l'entrée de l'hôpital, et je pus voir tout ce monde, avec des banderoles et des petites étoiles, attendre devant, dans l'espoir d'avoir des nouvelles. L'un des membres du staff avait été chargé d'informer la presse et les fans des morts de Johanna et Fiona un peu plus tôt, mais ils étaient restés là pour attendre des infos sur les autres membres.
Je montai les escaliers, laissant les fans derrière moi. Le médecin avait donné le numéro de sa chambre, alors je la trouvai sans mal. Les vigiles en costume noir étaient placés à l'entrée du couloir ainsi que de chaque côté des deux portes. Des infirmières finissaient de tout installer et elles me firent patienter quelques minutes dans le couloir avant de me laisser seul. Devais-je entrer ? J'avais peur. J'étais effrayé par l'idée de découvrir une autre personne que Chris, une jeune fille ayant frôlé la mort, pâle et plus elle-même. Pourtant je devais le faire. Et puis, qui d'autre que moi allait devoir informer ses parents du drame ? Je me pris la tête dans la main, toujours debout dans le couloir. Je n'avais pas pensé à ça, mais oui, j'allais devoir appeler mes beaux-parents pour leur apprendre que leur fille s'était faite fusillée... Ils n'avaient pas encore dû voir les infos.
- Excusez-moi, vous êtes le petit ami de la patiente ?
Je me tournai vers l'une des infirmières qui s'était lentement approchée. Je ne voulais pas qu'elle me demande un autographe, pas maintenant.
- Vous devriez entrer et lui parler, sourit-elle comme si cette situation était tout à fait normale.
- Lui... parler ?...
- Bien sûr. Elle et son amie sont dans le coma, mais elles entendent tout. Elles savent qui leur parle et ça rassurera votre petite amie de savoir que vous êtes avec elle.
J'hésitai, comme un imbécile.
- Vous êtes sûre ?
- Certaine.
Elle tourna les talons après m'avoir gentiment sourit. Je pris mon courage à deux mains et ouvris lentement la porte. La chambre était plongée dans un silence mortel, seuls les bips infernaux des machines retentissaient dans l'air. Je n'osai même pas la regarder, mes mains tremblaient toutes seules.
Je pris une grande inspiration et tournai mon visage vers le lit blanc. Ma respiration se coupa et je restai immobile un moment, ne sachant quoi faire. Les larmes coulaient toutes seules, sans que j'arrive à me contrôler. Je m'adossai au mur en face du lit, ne pouvant me résigner à quitter le triste spectacle des yeux. Au fond, es-tu déjà morte chérie ?
Au bout de peut-être quelques minutes, je bougeai enfin et m'approchai du lit, le cœur battant un peu trop vite pour paraître normal.
- Chris... soufflai-je mais ma voix, dû aux pleurs, ne portait pas. Ne m'abandonne pas.
J'aurais voulu te serrer dans mes bras et t'embrasser, mais tu n'étais plus là, je ne pouvais rien faire et j'agonisais, debout à côté de toi. Une barrière invisible nous séparait, et en l'espace d'un instant, je nous revis, quelques années auparavant, allongés sur cette belle plage en Grèce. Nous avions réussi à surmonter tellement d'épreuves, pourquoi fallait-il que d'autres malheurs nous tombent encore dessus ? Mes doigts effleurèrent ta main pâle et froide.
- Je veux être heureux avec toi, chuchotai-je sans vraiment me rendre compte de ce que je disais. Je ne sais pas si tu m'entends vraiment ou ci c'était juste des conneries pour me pousser à rentrer mais...
Les larmes me brouillaient la vue et je ne trouvais même plus mes mots.
- Si... si tu te réveilles, finis-je par dire, si tu arrives à te réveiller, putain, je te jure que peu importe ce que j'aurais à faire, on partira longtemps, très longtemps là où tu en as envie, n'importe où, du moment que l'on quitte mon horrible pays. Je t'emmènerai où tu veux, on pourra même faire le tour du monde comme ce que tu voulais faire plus jeune, je... Si tu te réveilles, on se mariera et on quittera Séoul pour de bon, on ira... on ira en France, okay ? Près de tes parents. On ne restera pas un jour de plus ici, je te le promets chérie. Tu vas tenir le coup, n'est-ce pas ?
Le silence glaçant de la pièce me donna une claque et il me fallut plusieurs longues minutes pour me rendre compte que je parlais dans le vide.
can you hear my heart - lee hi
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