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Début juin, Musutafu, Japon. Les vacances d'été emplissaient déjà les pensées des étudiants, quelque soit leur classe, pressés de pouvoir se détendre à la plage ou tout simplement se déconnecter des cours.

Cependant, les élèves affiliés à la prestigieuse institution qu'est Yuei ne pouvaient se permettre de relâcher la pression. Bien que les examens pratiques et écrits de trimestre étaient à présent derrière eux, il leur restait encore une journée de cours à tenir.

Arrivés sur le terrain Ganma, avec ses bâtiments et entrepôts industriels serpentés de tuyauterie en tout genre, les élèves de la 1-A, positionnés en arc de cercle, écoutaient les instructions que leur donnait leur professeur principal au sujet de l'exercice pratique du jour.

«... en faisant attention aux mines disséminées un peu partout. C'est compris ?

- Aizawa-sensei ! se leva une voix féminine parmi le groupe. Vous pouvez juste répéter le début, s'il vous plaît ?

- Tamagawa, tu as deux paires d'oreilles donc sers t'en correctement. répondit le dit Aizawa, exaspéré par l'inattention de son élève, avant de reprendre dans un soupir. Qui peut répéter à ma place ? Ça permettra de rafraîchir la mémoire à certains. »

L'enseignant visa en particulier un groupe, ayant des antécédents de bavardages et de déconcentration. Un jeune homme aux cheveux jaunes sertis d'une mèche noire marmonna avec une mine vexée.

« Pourquoi c'est toujours à nous qu'il s'adresse quand il s'agit de ne pas écouter... ?

- Ils nous a peut être à la bonne ? suggéra sa camarade à fourrure.

- Non, c'est plutôt le contraire... glissa une seconde élève aux lobes d'oreilles se finissant en de longs et minces câbles ressemblant fortement à des fils d'écouteurs. »

Kyoka s'interrompit lorsque la vice déléguée de la classe leva la main pour répondre à la requête posée, plus rapidement que le délégué lui-même, puis prit la parole.

« L'exercice du jour est une simulation de prise d'otages dans un milieu industriel. Les groupes sont composés d'un duo de héros, de vilains et de civils retenus de force. Le but de cet exercice est de secourir les otages en prenant garde aux pièges dans les bâtiments et de causer le moins de dégâts collatéraux et humains possible, mais également de pouvoir se mettre à la place de chacun des rôles afin de comprendre leur fonctionnement et leurs réactions dans cette situation.

- Merci Yaoyorozu. Bien, nous allons pouvoir passer à la formation des groupes. »

Tandis que le héros aux cheveux corbeau annonçait les groupes et leurs rôles, Mayuri sombra à nouveau dans ses pensées. À vrai dire, l'examen de pratique du trimestre hantait son esprit. Faisant équipe avec Kyoka et Koda, elle devait affronter leur professeur d'anglais, connu sous le nom de code de Present Mic. Elle n'avait pas eu le temps de se battre pleinement qu'elle fut abasourdie par les vocalises du héros, et donc laisser ses camarades se battre à sa place. Aujourd'hui encore, le goût de cette défaite lui était toujours aussi amer, et ce n'était pas uniquement de la faute de la médiocre note qu'elle allait avoir.

Soudain, elle fut à nouveau sortie de ses pensées, non pas par Eraserhead mais par une petite rouquine du nom de Māya Mitsui.

« Mayuri-chan, Mayuri-chan ! Tu es dans la lune ?

- A-Ah, Māya-chan ! bégaya la neko en sortant subitement de son nuage noir. N-Non non non, t'inquiète pas ! J'ai juste fait une nuit blanche, mais c'est pas ça qui va m'arrêter ! Au fait, t'es dans quel groupe ?

- On est dans le même groupe, c'est pour ça que je t'ai appelé ! répondit Māya avec sa bonne humeur contagieuse. Et justement, le reste du groupe nous attends, tu viens ? »

Mayuri suivit son amie sans objecter, chassant mentalement tout ce qui la tracassait pour pouvoir enfin se concentrer. À présent face au quintuor, un sourire se dessina sur son visage puis se tourna vers un élève en face d'elle.

« Waaah, j'suis dans le même groupe que toi, Baka-kun ! Tu feras pas tout exploser comme l'autre fois, hein ?!

- Ha ?! T'es qui pour me donner des ordres ?! railla Katsuki, déjà sur les nerfs.

- De toute façon, Bakugō fait lui aussi parti des otages. ajouta un bicolore avec une expression blasée habituelle.

- Pas la peine d'en rajouter, double face !! »

Alors que la Tamagawa venait de comprendre le rôle qui lui était attribué, un élève dont des pots d'échappement dépassaient de ses mollets éclaircit sa voix avant de s'adresser au groupe.

« Comme nous passons en dernier, il est important de bien nous organiser ! Kirishima-kun est parti récupérer les mines, il les installera avec Todoroki-kun. Quant à vous deux, vous vous placerez là où ils vous l'indiqueront, déclara Tenya aux deux blonds. Pendant ce temps, Mitsui-kun et moi attendrons que l'épreuve commence. Avez-vous des objections ? »

Aucune plainte ne protesta le discours du délégué, ou plutôt personne ne le contesta - bien que Mayuri se retint de proposer à un des membres du groupe de bien vouloir céder le grade qui lui était donné. Il faut dire que le rôle de meneur collait à la peau d'Iida, tout comme Momo, et le bleuté possédait un don inné pour l'organisation. Au même moment, Eijiro revint vers le groupe, tenant dans ses bras une caisse imposante qui contenait notamment les mines factices ainsi que d'autres objets pouvant s'avérer utile à la simulation d'une prise d'otages.

« C'est bon, j'les ai !! clama le rouge. On est au complet ?

- Oui ! lui répondit la Mitsui. Iida-kun nous faisait justement un topo sur comment bien s'organiser ! »

Après que le bleu ait résumé les instructions au durcisseur, Eraserhead passa les voir, leur donnant ensuite le feu vert pour commencer à s'installer. Le groupe se sépara alors en deux : Tenya et Māya, les héros, restaient sur place en attendant le début de l'exercice alors que le reste du groupe se dirigea vers les bâtiments, là où leur avait indiqué leur professeur.

En tête de groupe, Shoto marchait en direction d'une bâtisse ressemblant à une fabrique désaffectée identiques aux autres, tandis que les faux otages, les yeux bandés afin de ne pas reconnaître le chemin, étaient escortés par le garçon à la coupe ressemblant à celle de Crimson Riot. À l'intérieur de l'entrepôt, la lumière pénétrait difficilement depuis de petites fenêtres usées par le temps, et de nombreux compartiments étaient empilés les uns sur les autres. Le convoi accédait à un étage en empruntant des escaliers en colimaçon faits de métal, le genre d'escaliers temporaires présent sur des bâtiments de chantier, pour ensuite arriver à un étage dont le sol fait de tôles légères traduisait sa temporalité.

Shoto s'arrêta finalement face à une porte menant à une espèce de salle informatique, où des ordinateurs et autres machines recouverts de poussière reposaient sur les quelques bureaux. Il s'approcha ensuite d'Eijiro et discuta brièvement avec lui de la suite des événements. Interrompant Mayuri dans son baillement, le fils d'Endeavor annonça au second duo la procédure à suivre.

« Bakugō, Tamagawa, nous allons rentrer dans une pièce. Vous pourrez ensuite enlever les bandeaux mais avant cela, nous allons devoir vous enchaîner et vous bâillonner. »

L'idée ne plaisait guère à Katsuki, qui grinca des dents à cette nouvelle. Jouer les otages était déjà assez humiliant comme ça, et devoir se faire sauver comme une princesse par ses camarades l'était encore plus. Mais s'il y avait bien une chose qui l'irritait, c'était d'être le détenu de double face et de tête d'ortie.

Suite à cela, Eijiro guida le duo à l'intérieur de la pièce et posa l'imposante caisse près de l'entrée. Il en sortit deux cordes, censées les attacher, ainsi qu'un bidon d'essence dans le but de créer une barrière de feu délimitée. Avec l'aide de son partenaire, il enchaîna le cendré, qui eut du mal à cacher son mécontentement, puis ensuite l'hybride. Tenant sa promesse, il enleva enfin les bandeaux des yeux des deux blonds.

« On est où ? demanda spontanément Mayuri en regardant autour d'elle.

- T'as vraiment crû une seconde qu'ils allaient nous le dire, le chat de gouttière ?! grogna Katsuki en guise de réponse.

- Bah on sait jamais ! Si c'était des vilains idiots, ils nous l'auraient dit ! rétorqua-telle, sur la défensive. »

Alors qu'une querelle allait commencer entre eux, un bruit de Scotch les arrêta, reportant leur attention sur l'origine du bruit. Les faux vilains tenaient entre leurs mains un ruban adhésif plutôt épais, à destination des lèvres des détenus.

« Fermez vos bouches. conseilla le Todoroki en s'approchant de la neko, préférant laisser l'explosif à son coéquipier.

- Baisse d'un ton, sale- »

Une fois de plus, il ne put terminer sa phrase, interrompu par son ami qui lui recouvrit la bouche. Seuls des sons étouffés ainsi que les traits durcis de son visage traduisaient sa rage. À l'inverse, Mayuri se laissait faire, d'un calme presque étrange. Obéissant au bicolore, elle se plaça dans un coin de la pièce, puis se laissa glisser contre le mur avant de se retrouver assise fesses au sol, derrière la rangée de bureaux.

« C'est pas tous les jours qu'on se fait kidnapper par un ravissant vilain, ehe...! ~ songea-t-elle, ses yeux dorés brillants de malice. »

Enfin installés, Eijiro annonça la nouvelle au professeur animant le cours via une oreillette, puis sortit de la pièce avec Shoto en refermant derrière lui, laissant ainsi les otages seuls. Du vacarme se fit entendre depuis l'extérieur contre la porte, supposant un barricadement de l'entrée.

De longues minutes passèrent avant que des bruits d'affrontements retentirent aux oreilles de Mayuri, qui s'était mise en tête de piquer un somme en attendant d'être secourue. Décidément, la nuit dernière ne l'avait pas réussie. Tentant d'interpeller son camarade, elle tapa du pied contre le sol, qui s'avérait être bien plus fragile que ce qu'elle pensait puisque la plate-forme servant d'étage vibra faiblement. Frappant du pied plus fort, elle finit par attirer l'attention de Katsuki, mais ne reçu en retour qu'un regard menaçant.

Contrariée de ne pas pouvoir se faire comprendre, la blondinette décida de l'imiter en fronçant les sourcils, lui renvoyant un regard similaire. Mais elle abandonna vite, d'une part pour ne pas risquer de finir en morceaux à la fin du cours, mais d'autre part à cause du silence soudain à l'extérieur. Les oreilles dressées, pivotantes telles des paraboles, elle n'entendit plus aucun son depuis qu'un bruit sourd avait résonné. Le duo d'héros avait-il faillit à sa tâche ? Ou alors l'inverse, les vilains s'étaient-ils rendus ? Ou encore Māya avait-elle baissé les armes face à une version "vilain" d'Eijiro ? Toutes ces questions s'entremêlaient dans sa tête, mais pouvait voir plus clair en s'adressant à son coéquipier. Alors elle se tourna à nouveau vers l'explosif, qui se tenait à présent debout, libéré de ses liens.

Les yeux ronds, la neko alterna son regard entre la corde défaite au sol et le hérissé, ne parvenant pas à comprendre comment il a pu réussir à se libérer par lui-même. Soulagée de voir une opportunité de se délier, elle rechercha à captiver son attention en tambourinant de nouveau le sol, mais c'était sans compter sur l'esprit d'équipe de ce dernier. La joie de Mayuri chuta brutalement quand elle comprit que le Bakugō l'ignorait entièrement, convaincu de sortir de cette pièce seul et sans l'aide de personne, en tendant ses bras en direction de la porte.

Réalisant qu'il avait pour intention de faire sauter la porte barricadée à l'aide de son Alter, la Tamagawa se résolut elle aussi à s'échapper, non pas pour sauver sa peau sans l'aide de personne, mais pour la sauver tout court. Réfléchissant rapidement, la première solution qui lui vint fut de couper la corde grâce à ses griffes, malgré le fait que ses poignets soient liés. Rétractant alors ses ongles aiguisés à une longueur appropriée, elle ne trouva aucun mal à faucher la corde en une poignée de secondes. Se séparant ensuite du ruban adhésif collé sur ses lèvres, non sans ressentir des picotements de douleur, elle n'eut le temps de se relever entièrement qu'une soudaine détonation retentit au même instant qu'un nuage d'étincelles.

Par réflexe, elle s'abaissa en se protégeant la tête avec ses bras puis, quelques secondes après, se redressa à nouveau. Le rythme cardiaque augmenté par la surprise, la blonde s'écria auprès de celui à l'origine de l'explosion.

« T'es complètement malade ! Tu veux faire sauter la pièce ou quoi ?!

- Arrête de gueuler, c'est que du bruit ! répliqua Katsuki en haussant la voix.

- Sois fair-play, un peu ! Et si- »

Mayuri s'arrêta subitement lorsqu'une seconde, une troisième et quelques autres petites détonations éclatèrent. L'origine ne provenait pas de son interlocuteur, mais de ce qui se trouvait à ses pieds, dans l'imposante caisse oubliée par le Kirishima. Soudainement, un nuage et de la poudre colorés s'échappèrent du compartiment, englobant ainsi le jeune homme et ce qui se trouvait autour de lui.

La fumée multicolore dissipée par ses explosion, le cendré pesta tout en maudissant cette nuée pour une bonne raison. Après avoir toussoté, l'hybride glissa son regard sur le jeune homme et ne pu retenir un gloussement, puis un éclat de rire candide. En effet, ce dernier était entièrement repeint de multiples couleurs pastelles à cause du déclenchement des mines restées dans la caisse, contenant de la poudre Holi.

« Tu te fous de ma gueule, c'est ça ?! Attends un peu que j'te fume, tu rigoleras moins !! »

Alors que des étincelles jaillirent des paumes de Katsuki en signe de menace, la blondinette se raidit, non pas par peur, mais par distraction. Elle perçut de rapides bruits de pas s'approchant progressivement de la pièce. Ce devait sûrement être le duo d'héros qui, après avoir mis hors d'état de nuire les faux vilains, se préparait maintenant à secourir les kidnappés.

Hélas, l'exercice n'allait pas se dérouler comme ils l'espéraient.

Avant que les héros n'eurent le temps de rentrer, une des étincelles provenant de l'Alter du colérique atterrit dans une mince flaque d'essence, provenant du jerricane. Cette réaction entraîna l'apparition d'une petite flamme qui, remontant le filet de carburant ayant dégouliné depuis le bec verseur, atteignit rapidement la source du liquide inflammatoire.

Boom.

La réaction chimique entre la flamme et le carburant provoqua une déflagration impressionnante, tant par sa grandeur que par sa chaleur. En quelques secondes, les quatre murs de la pièce éclatèrent, prolongeant l'explosion jusqu'à atteindre Tenya et Māya. Tous pris au dépourvu, la plate-forme sur laquelle ils se trouvaient céda à son tour, faisant chuter les élèves de l'étage.

Grâce à son Alter, Mayuri parvint à se réceptionner correctement, mais ce ne fût pas le cas de tout le monde, notamment celui de l'enivrante. Mais il y avait plus dangereux encore : le bâtiment, déjà fragilisé auparavant, menaçait de s'effondrer entièrement d'une seconde à l'autre.

La seule et unique idée qui traversait l'esprit des quatre était de s'échapper le plus vite possible. Tous se précipitèrent alors vers la seule issue possible - l'entrée principale de l'entrepôt - sous la menace des tuyaux tombant un à un. Dans un délai très court, les aspirant héros parvinrent à s'extirper de la bâtisse avec l'aide et l'altruisme du délégué, juste avant qu'il ne s'écroule entièrement dans d'une bourrasque par le choc produit.

Le souffle court, chacun reprenait ses esprits en tentant de comprendre exactement ce qu'il venait de se passer. Tenya s'assura de l'état de ses camarades : à première vue, seuls leurs costumes étaient abîmés, en particulier ceux de Mayuri et de Katsuki, mais la chute et la précipitation avait probablement dû engendrer des séquelles physiques.

Eraserhead ainsi que Recovery Girl arrivèrent sur les lieux de l'incident. Le premier vérifia la sécurité du bâtiment, dont l'explosion s'était éteinte d'elle-même par l'effondrement pendant que la seconde s'occupait de la Mitsui, qui semblait être le cas le plus préoccupant.

Alors que Mayuri ne quittait pas son regard de la rousse, Aizawa s'approcha d'elle et du Bakugō, le visage si fermé que les traits des veines de sa tempe se dessinèrent.

« Vous deux, à la fin du cours, dans le bureau de Hound Dog. »

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