𝘾𝙃𝘼𝙋𝙏𝙀𝙍 𝙊𝙉𝙀 : 𝙨𝙪𝙢𝙢𝙤𝙣
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Dès la fin du cours portant le nom de "super-héros 101" , les élèves rejoignirent leurs vestiaires respectifs. Tout en se changeant, certains, pressés d'être enfin en vacances, ne purent s'empêcher d'en parler. Autant du côté des filles que des garçons, tous s'échangeaient leurs projets pour les vacances d'été : tandis que plusieurs comptaient aller à la plage en bande, d'autres avaient la chance de posséder une maison secondaire non loin de Kyoto ou sur l'île d'Hokkaido. D'autres encore proposaient même d'inviter quelques camarades à séjourner plusieurs jours chez eux.
Mayuri, étrangement silencieuse, se contentait d'écouter les filles bavarder joyeusement. Il faut dire que les paroles de Shōta avaient atténué son excitation concernant la fin des cours. Personne n'aimait se retrouver convoqué chez Hound Dog. En effet, le conseiller principal d'orientation n'avait pas pour réputation d'être compatissant et ouvert à toute discussion; il était plutôt enclin à la répression et ses colères étaient particulièrement impressionnantes, notamment dû à son Alter. C'était également pour ces raisons qu'elle ne le portait pas particulièrement dans son cœur, se sentant intimidée par l'aura bestiale qu'il dégageait.
Mais il n'y avait pas que ça. Outre le fait de la réaction de Katsuki, l'état de sa camarade Mitsui la préoccupait particulièrement. Depuis l'effondrement de la bâtisse, la blonde ne l'avait plus revue, et était dans l'incertitude totale concernant son état physique. La seule information qui lui était parvenue était par Tenya lors de l'incident, qui lui avait annoncé son départ imminent vers l'infirmerie en brancard à l'aide de deux robots. Éprouvant une grande affection envers la rousse, un sentiment de culpabilité parcouru la jeune fille. Et si c'était de sa faute, si elle se trouvait dans cet état ?
Non, ce n'était pas possible. Le fautif dans cette histoire était le Bakugō : rien ne serait arrivé s'il n'avait pas produit cette stupide explosion à côté d'un jerrican d'essence. Et puis, ce n'était pas la première fois qu'il faisait autant de dégâts : rien qu'au premier entraînement, contre Izuku, il avait causé de sérieux ravages. Elle n'avait donc rien à se reprocher, du moins, c'est ce qu'une partie d'elle pensait. Cependant, sans pouvoir l'expliquer, elle se sentit tout de même coupable de l'incident.
Poussant un sec soupir d'agacement, elle constata les dommages causés sur son costume d'héroïne. Noircit, froissé et abîmé à de nombreux endroits, cette vue l'accabla. Elle rangea alors la tenue dans sa mallette, le visage fermé. Il ne lui manquait plus qu'à faire les tonnes de démarches à l'entreprise fabriquant les tenues des héros pour recevoir un costume neuf. Décidément, aujourd'hui n'était pas sa journée. Soudain, quelque chose se posa sur son épaule, ce qui eut le dont de la faire sursauter.
« Mayuri-chan ! l'appela Tōru, tapotant frénétiquement son épaule. Tu as donné ta langue au chat ?
- A-Ah ! Bah, en fait... Je m'inquiète un peu pour Māya-chan... admit-elle, le regard fuyant.
- T'inquiète pas pour elle, elle est entre de bonnes mains avec Recovery Girl ! la rassura une élève entièrement rose, assise sur un des bancs du vestiaire plus loin, qui épiait la conversation d'une oreille.
- Oui, Mina-chan a raison ! Au pire, tu pourras toujours faire un détour à l'infirmerie !
- Oui, je vais faire ça... Merci les filles...! leur répondit la neko, esquissant un petit sourire en guise de remerciement. »
D'un signe d'au revoir, Mayuri quitta le vestiaire, le moral remonté de quelques crans. Afin de vérifier si elle ne risquait pas d'être à la traîne, elle sortit son portable pour regarder l'heure : 17h02. Au moins, elle n'était pas en retard. Bien qu'il lui restait exactement huit minutes, elle empressa le pas à travers les longs couloirs baignés par le soleil couchant. Un soleil orangeâtre dont elle appréciait habituellement s'imprégner de la chaleur de ses rayons.
Aujourd'hui, ce même soleil lui brûlait les yeux.
Arrivée à l'étage où se trouvait le bureau de Hound Dog, la blondinette ralentit légèrement sa marche. D'une part pour profiter du réconfort des rayons de soleil avant la tempête, mais aussi parce qu'elle aperçu une silhouette semblant attendre près de la pièce du CPO. Le visage renfrogné, Katsuki était adossé contre un mur, les mains dans les poches. Il n'avait clairement pas l'air content - ce qui ne changeait pas à d'habitude - de perdre son temps et de la crédibilité envers l'établissement. Bien qu'il soit réputé pour son mauvais tempérament et son obstination, il réussissait toujours à rester à la limite du tolérable. Mais ce jour là, cette limite venait d'être franchie et en partie à cause de la jeune fille.
Arrivant à son niveau, Mayuri resta dans un premier temps silencieuse, à la recherche d'un contact visuel. Mais, irrité par son comportement, l'explosif la fusilla de son regard carmin, lâchant un grognement dont lui seul en avait le secret. L'apprentie héroïne serra des dents afin de retenir une réplique piquante qu'elle aurait pu lui lancer, comme par exemple à propos de la poudre Holi ayant teint le visage du colérique. Au lieu de cela, elle préférait ne pas envenimer la situation, étant déjà un miracle qu'elle se tienne devant lui.
En guise de réponse, elle souffla bruyamment, croisant les bras, et lui tourna le dos pour faire face à la porte d'entrée qui venait de s'ouvrir au même instant. Une bête de près de deux mètres les accueillit sans une once de chaleur, les invitant à s'installer rapidement dans la pièce d'un bref signe de la tête. Une chose était sûre pour Mayuri : les caresses du soleil allaient lui manquer.
Les élèves entrèrent dans la pièce, et la première chose qu'ils remarquèrent était la présence de leur professeur principal. Debout près du bureau, sans son fétiche sac de couchage jaune, il toisait les nouveaux venus si sévèrement qu'aucun ne put soutenir son regard de jais plus de quelques secondes. Ils s'installèrent ensuite sur les chaises disposés vers le fond de la salle, suivis de Hound Dog qui s'assit face à eux.
Le héros canin les fixa longuement, les sourcils tant froncés que des rides se dessinèrent sur son front, le genre de regard qu'il valait mieux éviter si l'on tenait à la vie. Ce lourd silence pesa sur les épaules de Mayuri, dont les oreilles s'étaient légèrement abaissées sur le côté tandis que Katsuki, les bras croisés, fixait un point invisible afin d'éviter le regard farouche sans pour autant baisser les yeux. Ce silence parut durer une éternité.
Soudainement, Hound Dog frappa violemment le bureau du poing, ce qui eut le don de faire sursauter la Tamagawa, et s'engagea dans un discours des plus virulents.
« Alors comme ça, ça vous amuse de semer la pagaille dans un cours, qui plus est est une simulation de situation réelle ?! Ça vous amuse de mettre vos camarades en danger à cause de vos conneries ?! Avez-vous au moins conscience de votre stupidité ?! Votre comportement est indigne de l'établissement !! Toi, là, rugit-il en pointant du doigt le cendré, ce n'est pas parce que tu es arrivé premier au championnat et que tu as des résultats scolaires corrects que tu es tout permis !! Et toi, je ne sais par quel miracle tu as réussi à intégrer Yuei ! Même un cirque ne voudrait pas de toi !! C'est inadmissible ! Inadmissible !! Inad- GRRRRR !!! »
Au fur et à mesure, les paroles du héros canin furent remplacées par des grognements tout aussi féroces, dus à la colère montée en lui. Toutefois, le discours n'en resta pas moins impressionnant. Des gestes amples et saccadés accompagnaient ses hurlements, comme pour mimer, et se leva parfois de sa chaise pour extérioriser sa rage. De son côté, Aizawa observa la scène, restant muet dans son coin en attendant la fin des dires de l'homme-chien. Quant à Katsuki et Mayuri, ces derniers avaient également opté pour un mutisme total, d'une part parce que se défendre ne ferait qu'empirer la situation, et d'autre part parce que le CPO n'écoutait presque personne lorsqu'il s'emportait de cette façon. Ils se contentaient seulement d'éviter les postillons, quand cela était possible et avec le plus de discrétion possible.
Le monologue de Hound Dog prit finalement fin en un long et sourd aboiement. Il s'assit ensuite lourdement sur son fauteuil en fermant fortement les poings, haletant légèrement, et foudroya du regard les deux élèves un à un. Shōta prit alors la relève, s'approchant de son collègue, et se pencha légèrement vers les concernés.
« Bien. Je pense que tout a été dit. commença l'homme à l'apparence négligée. Comme vous vous en doutez, un sanction à la hauteur de la situation vous sera attribuée : l'exclusion temporaire, voire définitive, de l'établissement. »
Cette annonce leur fit l'effet d'un coup de masse. L'exclusion du lycée était la crainte de tout élève ayant comme professeur principal Aizawa. Certains disent qu'il s'agit d'une simple rumeur, d'autres affirment que certains de ses anciens élèves seraient tombés bien bas, jusqu'à atteindre la criminalité à cause d'un arrêt brusque de leur scolarité et d'une coupure brutale de leurs ambitions. Ces ragots venaient d'être confirmés pour Mayuri : se faire rejeter par le lycée héroïque le plus prestigieux du Japon lui collera une étiquette à vie, en plus de ruiner toute chance de réaliser son rêve.
Devenir une héroïne pour sauver des vies était l'un des seuls rêves qui lui avait donné une raison à son existence. Si son parcours s'arrêtait là, alors tout s'effondrerait autour d'elle : la vie aurait beaucoup moins de valeur à ses yeux, et encore moins la sienne. Les mains serrant fortement le bord de sa jupe, la tête baissée, elle semblait avoir réalisé la situation dans laquelle elle était, ou plutôt dans laquelle ils étaient. Aux paroles du professeur, la mâchoire de Katsuki s'était crispée, comme si un point sensible avait été touché. Sans Yuei, il pouvait dire adieu à son rêve et pire : Deku deviendrait un héros sans rival puissant au-dessus de lui. Rien que de penser à cette idée l'horripilait.
Shōta jeta un coup d'œil vers ses élèves, dont leurs visages fermés semblaitent être rongés par de multiples émotions négatives telles que la crainte, le regret ou encore la frustration. Le coup de pression avait fait effet, mais il était trop tard pour revenir en arrière. Il devenait à présent urgent d'appliquer le protocole. L'homme prit une inspiration avant de reprendre, la mine toujours aussi sérieuse.
« J'ai eu suffisamment de patience pour vous laisser vous rattraper, mais visiblement, cela n'a pas suffit. C'est pour cela qu'il est important de vous donner une sanction mémorable...
- Et c'est moi qui m'en suis chargé ! »
Une petite voix étouffée sortit de l'écharpe de Eraser Head, qui remuait étrangement. C'est alors qu'un museau et deux petites pattes blanches firent leur apparition, s'aggripant aux bandes grisâtres. L'animal s'étira rapidement puis sauta avec prestance depuis l'épaule du héros professionnel sur le bureau pour se retrouver face aux yeux ronds des élèves.
«Est-ce une souris ? Est-ce un chien ? Est-ce un ours ? Non, c'est le proviseur ! clama Nezu avec entrain. »
L'intervention surprise du proviseur cassa l'ambiance oppressante crée par les deux héros, surtout par son ton enjoué habituel et son visage amical. Bien que l'atmosphère ait été perturbée pendant quelques instants, la présence du proviseur prouvait la gravité de la situation. Il passa ses pattes sur son costume ainsi que sur sa fourrure, comme pour les dépoussiérer, puis longea les rebords du meuble tout en s'adressant aux aspirants héroïques.
« Des cas comme vous, nous en avons eu. Certes, rarement, mais tous on réussi à remonter la pente, et ce grâce à un plan de redressement. Ce système proposé à la crème des cancres n'est rien d'autre que le PDR : le Protocole de Dernier Recours ! Yuei a mis en place ce système afin de donner une seconde chance aux élèves les plus difficiles, que leurs échecs proviennent de résultats en chute libre ou d'une attitude jugée inappropriée conformément aux valeurs du lycée.»
Mayuri releva lentement la tête, faisant face à l'animal, perdue. Allait-elle être exclue, comme l'avait annoncé Aizawa, ou bien avoir droit à une seconde chance, comme le laissait supposer Nezu ? Avec tout ce qu'ils venaient de leur dire, elle ne savait plus où donner de la tête. La seule chose dont elle était certaine était que la lumière d'un espoir brillait toujours, à quelque part dans la pièce. Oui, elle pouvait s'autoriser à croire en un maigre espoir. Tout n'était pas encore perdu.
« Le PDR consiste à effectuer un stage d'une semaine dans les services de la police, au sein d'un commissariat associé à l'établissement. Continua l'animal. Cela vous permettra non seulement de vous recadrer et de couper toute utilisation d'Alter pendant cette période, mais en plus de pouvoir vous réinsérer dans cette branche si vous seriez exclus de l'établissement, afin de pouvoir sauver des vies à une autre échelle que les héros. »
Le proviseur se pencha pour atteindre un des tiroirs du bureau, puis en sortit deux minces dossiers qu'il distribua aux convoqués.
« Voici les documents du PDR. Chaque page sera à signer dans l'encadrement destiné en bas de la feuille. Vous devrez aussi la faire signer par vos responsables légaux, et le dossier sera à rendre sous pièce jointe afin que l'établissement en ait une copie tout en vous laissant l'originale. Concernant le stage et autres modalités, tout est détaillé dans les parties indiquées. Le dernier jour de votre stage, vous devrez rendre à l'établissement un rapport de stage détaillé contenant votre investissement et votre ressenti personnel sur cette expérience. Si jamais vous avez une quelconque question, n'hésitez pas à demander de l'aide à votre professeur principal. Votre stage débute lundi afin de vous laisser du temps pour vous organiser. »
Le proviseur fit une courte pause pour laisser à Mayuri et Katsuki le temps de feuilleter rapidement le contrat, et en profita pour s'asseoir sur le rebord du meuble. Le regard bienveillant, il les observa un à un puis déclara d'un ton plus doux, un mince sourire aux lèvres.
« N'oubliez pas que vous n'êtes pas seuls. Jamais je ne laisserai tomber des élèves en difficulté, parole de proviseur ! »
Le regard doré de Mayuri passa sur chacun des adultes occupant la pièce : Aizawa hocha discrètement la tête en signe d'approbation, gardant les bras croisés et son air taciturne; Hound Dog lâcha un faible grognement, comme pour acquiescer sans pour autant laisser paraître de la compassion; et l'être blanc fixa les élèves de ses petits yeux noirs, faisant un signe de la patte indiquant la fin de la convocation.
Alors les deux blonds se levèrent de leur place puis reculèrent légèrement avant de s'incliner respectueusement envers chacun des personnels de Yuei.
« Merci beaucoup. firent-ils en chœur avec un ton solennel et redevable. »
Mayuri et Katsuki sortirent ensuite du bureau de Hound Dog, documents en main. La blondinette inspira profondément puis souffla longuement, de façon à faire redescendre la pression. Elle avait encore du mal à digérer le savon passé par l'homme-chien à son égard.
Cette convocation avait été un véritable ascenseur à émotions pour elle, entre l'admonestation du héros canin, l'intimidation du professeur principal et l'indulgence du directeur. Cependant, elle avait compris quelque chose : pour réaliser son rêve, elle allait devoir s'accrocher. Mais la motivation n'était pas ce qui manquait en elle. Maintenant qu'elle avait touché le fond, elle ne pouvait que se démener pour remonter vers le haut. Serrant légèrement le dossier, elle pivota vers son camarade.
« Pouah, le savon qu'ils nous ont passé... Mais on va faire de notre mieux, n'est-ce pas... Katsu-kun... ? »
L'intéressé était parti depuis déjà quelques minutes sans même lâcher un mot, laissant la Tamagawa parler dans le vide. Partant à sa recherche, la neko courut le long du couloir, mais s'arrêta vite quand elle l'aperçu depuis l'une des immenses fenêtres. Le cendré se trouvait à l'extérieur, marchant vers le portail. Elle le suivit du regard pendant quelques secondes, ne parvenant pas à voir l'expression de son visage à cause des derniers rayons de soleil l'aveuglant. La blonde compris qu'elle n'était pas la seule à avoir ramassé durant leur convocation. Son égo avait été également touché, et seul les cieux savaient à quel point l'égo du Bakugō était surdimensionnée.
Finalement, en esquissant un petit sourire, elle s'éloigna de la fenêtre et abandonna cette idée avant de reprendre sa course, repensant soudainement à Māya. Si elle voulait la voir, elle devait se dépêcher avant qu'il ne soit trop tard. Heureusement pour elle, l'infirmerie se trouvait à une dixaine de mètres du bureau du CPO.
À présent face à la porte de la salle de Recovery Girl, elle s'apprêtait à toquer lorsque la porte s'ouvrit d'elle-même, laissant apparaître la rousse.
« Au revoir, et merci pour les Pez... ! Ouah, Mayuri-chan ! Tu m'as fait peur ! »
À première vue, elle avait l'air de bien se porter. Seul un bandage autour de la tête indiquait qu'elle avait été blessée. Mais si on l'observait attentivement, on pouvait lire une lourde fatigue sur son visage, certainement à cause des soins intensifs procurés par l'infirmière. Voir son amie dans cet état fit à la blondinette un pincement au cœur. Refermant la porte derrière elle, la Mitsui s'approcha de la Tamagawa, un sourire aux lèvres et passa son bras derrière la nuque.
« C'est gentil de m'avoir attendue, mais il ne fallait pas te donner cette peine ! Je n'ai rien de grave, donc tu- »
L'enivrante n'eut pas le temps de terminer sa phrase que la neko sauta dans ses bras, la serrant fortement. Surprise dans un premier temps, elle lui rendit son étreinte tout en écoutant l'aveu de sa camarade.
« Pardonne-moi, Māya-chan...! J'ai jamais voulu te blesser, c'est de ma faute si tu es dans cet état...! articula Mayuri, la gorge serrée par l'émotion.
- Hein ? Mais non, tu n'as pas à t'en vouloir pour ça ! C'était rien de plus qu'un accident ! »
L'hybride s'écarta légèrement de son amie pour être face à elle, la regardant avec une mine inquiète.
« C'est vrai...? Tu ne m'en veux pas ? lui demanda-t-elle, les yeux humides.
- Oui, promis ! la rassura la Mitsui, saisissant ses mains dans les siennes. Vraiment, tu n'as pas à t'inquiéter ! J'ai juste besoin d'une bonne nuit de sommeil ! »
Essuyant de petites larmes naissantes au coin de ses yeux jaunes, la blonde lâcha un petit rire nerveux, comme honteuse par sa propre réaction. Elle n'avait pas l'habitude de craquer devant quelqu'un, préférant toujours aborder un sourire en gardant ses peines enfouies dans son cœur.
« Hé hé... J'ai l'air d'une idiote, maintenant...! Heureusement que les autres ne sont pas là ! fit-elle en rangeant la pochette dans son sac de cours.
- Qu'est-ce que c'est ? remarqua la rouquine en pointant du doigt le dossier. Oh non, ne me dis pas que c'est encore des devoirs à faire pendant les vacances ?!
- Ah, ça... ! Non non, t'inquiète pas ! Je t'expliquerai ça en détails ce soir ! Au passage, tu veux bien me passer ton sac de cours ?
- Hm ? Pourquoi faire ? lança Māya en lui confiant son sac, un regard interrogateur.
- Après avoir passé près d'une heure à l'infirmerie avec Recovery Girl, tu ne comptais quand même pas marcher jusqu'à chez toi alors que tu dois être crevée ? Allez, grimpe ! »
Sans lui laisser le temps de répondre, Mayuri s'abaissa légèrement puis saisit les cuisses de l'apprentie héroïne de façon à la porter sur son dos.
« Le train de madame Mitsui est arrivé ! Départ imminent pour la sortie du lycée ! »
Sous les rires de la rousse, la blonde déambula prudemment mais rapidement dans le lycée en la portant. Les quelques élèves restants les regardaient défiler sous des regards intrigués et des murmures d'élèves de terminales nostalgiques, se remémorants leurs premières années à Yuei. Bien que le soleil avait disparu derrière les bâtiments, laissant place à la lune, les rires et les sourires candides des jeunes filles semblaient rayonner aussi fort que l'étoile du système solaire.
Depuis le bureau de Hound Dog, deux personnes observaient l'extérieur depuis une fenêtre, focalisant leurs regards sur les deux apprenties héroïnes. Le plus grand des deux, calmé depuis la vive répression, semblait dubitatif et adressa ses doutes au second.
« Eraser Head, vous êtes certain que c'est une bonne idée de les mettre ensemble ? »
Le concerné se tourna un instant vers l'homme-chien, puis reporta de nouveau son attention vers l'extérieur, regardant cette fois-ci le ciel prenant progressivement une teinte sombre moucheté d'étoiles.
« Ils doivent apprendre à coopérer, et c'est leur dernière chance s'ils espèrent devenir les héros qu'ils souhaitent. Et puis, je suis déjà suffisamment clément pour leur laisser la possibilité de se rattraper. Le reste ne tient que de leur volonté. »
***
Le soir venu, Mayuri venait d'arriver chez elle après une quarantaine de minutes de train bondé par les employés rentrant également de leurs bureaux. Avant même de pénétrer à l'intérieur de la maison, elle remarqua le véhicule de son père, signifiant qu'il était déjà présent. Ravalant sa salive, elle se demanda si cela n'avait pas un rapport avec sa convocation. Tirant alors la porte d'entrée, elle s'introduisit à l'intérieur.
« Je suis rentrée ! clama-t-elle de façon à être entendue tout en retirant ses mocassins. »
Sans réponse, la neko fut accueilli par une succulente odeur ainsi que des crépitements de cuisson dont la source provenait de la cuisine. Elle se laissa alors porter par le fumet, puis entra dans la pièce en découvrant son père aux fourneaux. Ce dernier la remarqua du coin de l'œil et la salua de sa main libre, l'autre main étant occupée à faire sauter une omelette.
« Bonsoir Mayuri. Je ne t'ai pas entendu entrer, avec tout ce bruit ! Installe-toi, le repas est bientôt prêt. »
La blondinette s'exécuta et monta rapidement dans sa chambre. Elle jeta son sac de cours au pied de son lit et s'effondra sur ce dernier dans un long soupir comme elle en avait l'habitude. Elle resta dans cette position quelques secondes avant de se tourner sur le côté, saisissant son portable enfoui dans la poche de sa veste. Elle consulta rapidement ses notifications, la plupart étant des messages de ses amis, et mit son téléphone en silencieux en se retenant vivement de leur répondre. Elle se redressa ensuite, catapultant l'appareil sur un de ses oreillers, puis se changea rapidement pour être dans des vêtements plus confortables : un simple short et son tee-shirt favori.
Après quelques minutes, elle rejoignit enfin Sansa dans la salle à manger, attablé en zappant les chaînes de la télévision à la recherche de son journal télévisé quotidien. La neko s'installa devant son assiette, constituée d'une omelette okonomiyaki accompagné d'un verre de thé glacé. Avant d'attaquer à manger, elle jeta un coup d'œil à son père : il ne semblait pas être au courant de ses mésaventures, s'attendant plutôt à un interrogatoire de sa part. Mais lui annoncer la mauvaise nouvelle sera encore plus difficile.
« Merci pour ce repas. dit-elle machinalement, les mains jointes, avant de manger, suivie de son paternel. »
Le début du repas se déroula normalement, à la surprise de Mayuri. Les plats concoctés par son paternel étaient toujours aussi délicieux, les informations annonçaient les exploits du jour par All Might, la routine semblait être au rendez-vous.
« Au fait, pourquoi t'es rentré si tôt ? demanda la neko.
- Aujourd'hui était une journée plus légère. lui répondit Sansa entre deux bouchées. Tsukauchi m'a laissé repartir plus tôt, vu qu'aujourd'hui était ton dernier jour de cours. »
Sa fille hocha de la tête pendant qu'il parlait, absorbée par un fait divers passant sur l'émission à propos d'un vol aggravé avec usage d'Alter.
« J'ai aussi reçu un mail du lycée. »
À ses mots, la Tamagawa manqua de s'étouffer avec sa boisson. Il coupa le son de la télévision puis se tourna vers elle, qui s'était lancée dans une éloquence précipitée.
« J'peux tout t'expliquer, Papa ! C'était qu'un accident, j'ai pas voulu de ça ! Je peux toujours me rattraper, avec le stage ! Et puis, c'est pas entièrement de ma faute ! Y'a quelqu'un d'autre aussi, dans le coup ! C'est même- »
Elle s'interrompit dans son discours effréné lorsque son père lui montra son tee-shirt. Baissant le regard, elle remarqua que de petites taches de sauce soja avaient teint le vêtement à cause de son agitation.
« Raaah, cette journée est vraiment pourrie...! maugréa-t-elle en serrant des dents, tentant d'effacer vainement les taches brunes. »
Patientant quelques secondes le temps que sa fille se calme, Sansa croisa ses mains en lâchant un léger soupir. Il devina rapidement qu'elle avait dû passer une journée difficile, car cette dernière s'énervait rarement.
« Mayuri, reprit le père, j'entends bien que tu culpabilises. Mais une faute reste une faute. »
L'air bougonné de la blonde se transforma progressivement en une mine désemparée. Plaçant son visage contre la paume de ses mains, elle se confia à lui.
« Papa, je ne veux plus les décevoir. Ni les profs, ni le proviseur, ni toi, ni même lui... Mais je ne sais pas si j'arriverai à regagner la confiance qu'ils me portaient. Et s'ils me tournent le dos, et si ça recommençait...? Papa, je crois que je ne suis pas à la hauteur, je ne le suis plus... finit-elle, la voix brisée. »
Une main se posa sur le sommet de la tête de la neko, caressant tendrement le cuir chevelu. Le chat policier s'était rapproché de sa fille pour la réconforter dans son mal-être.
« Tu n'es pas seule, Mayuri. répondit-il doucement. Tu as tes amis, et je suis et serai toujours à tes côtés. Tu es forte, tu as parcouru le plus gros du chemin ne l'oublie pas. »
Ses paroles touchèrent la blondinette. Intérieurement, elle le savait, mais ces derniers temps, tout se mélangeait à l'intérieur de sa tête. Elle avait besoin d'une voix extérieure pour le lui rappeler, lui rappeler qu'elle était forte. Elle rendit l'étreinte de son père pendant de longues secondes, avant de se séparer de lui, abordant un petit sourire contrastant avec ses yeux rouges.
« Merci, Papa. murmura-t-elle, rassurée.
- Allez, et pense à te coucher tôt ce soir. Tu m'as l'air d'être épuisée. »
Mayuri acquiesça tout en se frottant les yeux. Elle sortit alors de table puis laissa son père seul dans la pièce, reportant son attention vers le journal télévisé. Elle regagna sa chambre et tapota doucement ses joues comme pour retrouver sa vigueur habituelle. Son regard glissa vers son portable, dont l'écran venait de s'allumer signalant une notification. Elle saisit alors l'appareil, répondant à chacun de ses camarades sans oublier d'expliquer le contenu du dossier reçu à Māya.
Après avoir vidé intégralement la batterie de son portable, la fatigue gagna rapidement l'adolescente. Elle jeta un coup d'œil furtif à son réveil, lui indiquant 23h24. D'habitude, elle était toujours en pleine forme à cette heure-ci, mais aujourd'hui, elle se laissa entraîner par la fatigue. Elle partit du principe que le sommeil était plus important et qu'elle aura le temps de gérer la paperasse demain.
Ce qu'elle ne savait pas, c'est que la semaine qui l'attendait ne sera pas de tout repos.
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Hellow! :3
Voilà enfin le premier chapitre !
S'il a prit autant de temps à publier, c'est entre autres à cause des OST : c'est la première fois que j'en mets dans une fanfic, et j'ai eu beaucoup de mal à trouver une plate-forme qui me permettrait de convertir mes fichiers mp3 en vidéo YouTube-
D'ailleurs, n'hésitez pas à me dire si les OST vous ont aidé dans la lecture de ce chapitre ! Je m'excuse d'ailleurs pour ceux qui sont sur smartphone : on ne peut toujours pas écouter de la musique tout en lisant 😭
La longueur des chapitres sera à peu près la même pour tous, donc attendez-vous à de la lecture x3
Ce chapitre est encore un chapitre "introductif", mais l'action commencera dès le deuxième chapitre !
Au passage, je prends toutes critiques constructives ! N'hésitez pas à me faire part de votre ressenti si quelque chose ne va pas :3
Je tiens aussi à préciser que j'utilise l'expérience de mon voyage au Japon pour vous rapprocher le plus possible dans le quotidien d'une lycéenne japonaise (bien qu'il n'y ait pas d'Alter-), j'espère que ça vous plaira ! ><
Merci encore pour votre patience ! ❤️
PS : je m'excuse si parfois les paragraphes sont plus espacés que d'habitude, Wattpad n'a pas l'air d'apprécier les doubles lignes, je fais de mon mieux pour régler le problème-
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