🄸🄸. 𝐽𝑒 𝑛𝑒 𝑙'𝑎𝑖𝑚𝑒 𝑑𝑒𝑓𝑖𝑛𝑖𝑡𝑖𝑣𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑝𝑎𝑠.

Le monde du divertissement est un univers éclatant qui m’a englouti sans que j’aie eu le temps de m’y préparer. En grandissant dans une famille comme la mienne, j'étais conscient que ma destinée serait liée à la notoriété, mais je n'avais jamais anticipé la pression écrasante qui en résulterait. Mon père, multimillionnaire, a bâti son empire sur le travail acharné dans la production de vin, hissant la petite entreprise familiale des grands-parents à des sommets inaccessibles. Sa réputation est aujourd’hui celle d’un des plus grands commerçants du pays, mais à cette gloire s’attachent aussi les jalousies et les menaces. Beaucoup souhaitent le voir chuter, prêts à tout pour voir sa renommée s’effondrer, et ce poids pèse inlassablement sur mes épaules.

Ma mère, autrefois une emblématique top model des années 80 et 90, a laissé son rêve de côté pour fonder une famille. Légende de la gravure de mode, elle a croisé le chemin de mon père au sommet de sa carrière, mais a tout abandonné pour se consacrer à nous. SeokJin, l’aîné, est né en 1997, suivi par Jisoo, qui a embrassé la danse et la musique, devenant une idole internationale. Yerim et moi avons vu le jour en 2002, et Mingyu est arrivé en 2007. Chaque membre de notre famille semble suivre des chemins tracés, poussés par les ambitions impossibles de notre père. Pendant ce temps, je me demande quelle place est la mienne, en tant que fils, en tant que frère.

SeokJin, le seul à avoir choisi une voie sans caméras, s'est engagé dans l'entreprise familiale, admirant notre père et ses aspirations. Jisoo brille sur la scène, illuminant chaque performance de son talent exceptionnel, tandis que Yerim excelle également, mais davantage pour surpasser sa sœur, dans l’espoir d'attirer l'attention paternelle. De mon côté, j'ai découvert une passion pour le théâtre, une échappatoire qui m’a permis d’exprimer mes émotions. Un jour, mon visage est apparu sur tous les écrans, attirant agences de mannequinat et productions, me propulsant dans un monde que je ne connaissais que trop bien.

Malgré tout, ma mère a toujours tenté de nous protéger des dangers du showbiz, s'opposant fermement à ce que Mingyu emprunte ce chemin. Mais la lumière scintillante de notre famille l’attire irrésistiblement, et le voilà, à son tour, attiré par les reflets rococo de la célébrité. Aujourd'hui, je me retrouve au cœur d’un shooting photo pour une collection de pyjamas, piégé entre les exigences de la scène et les échos de mon passé.

« J'aimerais que tu t'allonges et que tu fasses une pose enfantine, Taehyung. Les gens adorent te voir comme ça, » me lance le photographe d’un ton désinvolte, une légèreté qui me heurte. Une partie de moi veut lui dire que ce n’est pas si simple. Je m’installe sur le lit aux draps blancs, feignant la joie, mais à l’intérieur, un poids s'accumule.

« Comme ça ? » Je pose ma tête sur un coussin, mon sourire figé sur mes lèvres. Les flashes de la caméra illuminent la pièce, mais derrière l’étincellement se cache une vérité plus sombre. Je me sens piégé dans ce rôle, enfermé dans une image enfantine qu'ils veulent que je renvoie. Ce monde de paillettes et de glamour dissimule des désirs inavoués, des douleurs que je préfère étouffer, des souvenirs que je n’ose effleurer.

Les images blanches et lumineuses évoquent ce passé que tentent d'effacer les rires et les sourires. Je me rappelle des instants sombres, de ce que j’ai subi enfant, lorsque chaque photo était une offre déguisée, chaque flash un moment de vulnérabilité. Ces séances de photos, bien que brillantes en apparence, m’abreuvent de souvenirs que je cherche à fuir. Pourtant, je tiens bon. Parce qu'il me faut garder ces vérités pour moi, ne jamais laisser quiconque entrevoir les ombres qui hantent mon esprit.

En moi, une tempête gronde, mais dehors, je reste imperturbable, jouant le rôle du mannequin souriant, du jeune homme parfait. Après tout, c'est ce que le monde attend de moi. Je me raccroche à ce mince fil de normalité, espérant un jour pouvoir me libérer de ces chaînes invisibles, de ces regards inquisiteurs qui, bien que parfois réconfortants, m’ancrent aussi dans un passé que je ne peux empêcher de ressurgir.



°


Allongé sur mon lit, ma tête à moitié enfouie dans l’oreiller, je fixe l’écran de mon portable où défile la page d’un article insensé :

“**Le célèbre acteur Kim Taehyung en couple avec Jennie, l'icône de BLACKPINK ?**”

Un soupir s'échappe de mes lèvres. Jennie et moi ne formons pas un couple; nous sommes simplement amis, point barre. De temps en temps, il nous arrive de partager un café, et il lui arrive, tout comme aux autres membres de son groupe, de venir passer des soirées chez nous avec ma sœur. Mais voilà, la vérité ne pèse rien dans ce monde empli d’exagérations.

Les réseaux sociaux s’enflamment, et les commentaires commencent à affluer, formant une vague de réactions allant des célébrations effusives aux condamnations virulentes. Je sens mon cœur s’alourdir alors que je lis les messages, un mélange d’excitation et de haine, comme un cyclone dévastateur, balayeur de toute forme de répit.



[- *"OMG !! Je shippe tellement ce couple ! Taehyung et Jennie feraient un duo incroyable, à la fois sur scène et en dehors !"*

- *"C'est une belle histoire d’amour en devenir. Iréelle ou pas, je suis ici pour les soutenir ! ❤️"*

- *"Franchement, je m’en fiche de qui sort avec qui. Concentrons-nous sur la musique et l'art !"*

- *"Rumeurs de couple ou pas, ça ne changera pas ma vie. On verra ce que l’avenir nous réserve."*

- *"J’adore les deux artistes, si c’est vrai, je serai si heureux pour eux !"*]

Mais au milieu de ces commentaires enthousiastes, se dessinent également des voix dissonantes, tranchantes comme des lames :

[- *"Que des idiots ! S'ils sont ensemble, tant mieux, mais je ne vois pas ce qu'elle a de spécial."*

- *"Ce ne sont que des rumeurs. Laissez-les tranquilles et revenez avec des nouvelles musicales."*

- *"C'est n'importe quoi. Taehyung mérite quelqu'un de mieux que Jennie, qui est juste hyper médiatisée."*

- *"Je ne crois pas un mot de cette rumeur. Ça ne sentirait pas le coup monté pour attirer l’attention sur eux ? Je n'aime pas du tout Taehyung. Qu'il s'éloigne de Jennie !"*]

Chaque nouveau commentaire haineux s'accumule et crée un écho douloureux dans mon esprit. L’absurdité de ces rumeurs pèse sur ma poitrine, la réalité de mon existence se heurtant à un mur de spéculation. De telles histoires, souvent basées sur des indices insignifiants et des malentendus, jettent des ombres sur des vies humaines, propageant la colère là où il devrait y avoir de la compréhension.

Je comprends que, dans l'industrie du divertissement, les passions sont exacerbées, mais le vernis scintillant de la célébrité cache en vérité des blessures plus profondes. Les mots écrits sur ces écrans n’ont pas d’impact sur ma carrière, mais ils résonnent dans mon être, ré exhumant des souvenirs indésirables. Chaque fois que je lis un avis négatif, une tempête de pensées noires s’amasse en moi, ravivant des douleurs que j’ai longtemps cherché à ignorer.

Je me souviens des séances photo où je devais poser avec un sourire figé, chassant des démons enfouis au plus profond de moi. Les flashes de la caméra ne sont pas seulement des lumières éclatantes; parfois, ils ressemblent à des souvenirs du passé, des moments de vulnérabilité obscène, pris dans des instants où je me trouvais dans des positions que je n’aurais jamais dû être. L’innocence dérobée. Et maintenant, chaque photo publiée, chaque article aux titres tapageurs est comme une réouverture d’une plaie, un rappel de ce que j'ai enduré.

Les discussions continuent à s'intensifier dans les forums de fans, des avis partagés comme des vérités absolues. Mes craintes se manifestent lorsque je lis :

[- *"Taehyung ne mérite pas s'être engagé avec une idole. C'est le coup suivant qui le fera tomber dans le précipice."*

- *"Laissez le pauvre garçon tranquille. Il est déjà assez sous pression avec toutes ces rumeurs."*]

Je ne peux pas m'empêcher de ressentir le poids de la haine, des attentes irréalistes qui s'imposent à moi. Les rumeurs s'intensifient, prennent la forme de flèches aiguisées, et la vérité se dilue dans la mer de jugements impartiaux.

Il y a quelque chose de profondément mélancolique dans ce tumulte. Alors que je devrais être célébré pour mes réussites, je me sens, au lieu de cela, piégé, exilé dans une réalité façonnée par les rumeurs. Je voudrais dire à tous ces inconnus que derrière les sourires sur les photos se cache une vérité bien plus complexe.

Au milieu de ces pensées, je suis conscient que je dois continuer à avancer, à tenir bon. Qu'il ne faut jamais lâcher prise, quel que soit le poids des attentes. Témoin de mes luttes intérieures, je me demande souvent : combien de temps encore puis-je porter ce masque, jongler avec ces perceptions tout en me cachant derrière mes vérités ? Mais dans ce monde où le vernis scintille autant que la douleur, il devient de plus en plus difficile de garder la tête haute. Je respire profondément et fais de mon mieux pour ignorer le tumulte, me concentrant plutôt sur les petites joies que je peux encore trouver dans ma vie, comme ces moments simples avec ma sœur ou les éclats de rire partagés en famille.

Oui, je suis Kim Taehyung, l’acteur, le mannequin, mais au-delà de tout cela, je suis aussi cet être humain qui aspire à la dignité, à la compréhension, à un espoir que les rumeurs parviennent à éteindre.


À ce moment-là, quelqu'un toque à la porte de ma chambre. Bien que je sois dans un état pitoyable, je laisse passer quelques instants, prenant une profonde inspiration pour tenter de rassembler mes pensées éparpillées. Finalement, je me redresse, mes cheveux en bataille reflétant mon état d’esprit chaotique. Quand j’entre-ouvre la porte, je me retrouve face à un jeune homme que je n’ai jamais vu. Je fronce les sourcils en l’observant. Ses cheveux sont aussi sombres que l’ébène, et ses yeux partagent cette même couleur. Non, je ne le connais pas.

"T'es qui ?" je lâche, la perplexité dans la voix.

Pourquoi est-ce qu'il me fixe de la sorte, comme s'il avait devant lui quelque chose d’extraordinaire ? C’est un fan ? Si c’est le cas, qu’est-ce qu’il fait ici ? La maison est bien protégée ; personne n’y entre sans être vu.

"Tu veux un autographe ?" je fais, acerbe.

Son visage se reprend, et je vois ses dents se serrer.

"Non, Taehyung-ssi. Je suis Jeon Jungkook, je suis nouveau. Il m'a été demandé de passer faire le ménage dans votre chambre et de voir si vous avez besoin de quoi que ce soit," me répond-il avec une politesse qui semble déplacée.

Mes yeux se posent enfin sur lui, et je remarque qu'il porte la tenue des domestiques de la villa. Ah, je comprends maintenant. C’est le nouveau dont m’a parlé ma sœur l’autre jour. Je soupire et le laisse passer. Lorsqu'il entre dans ma chambre, je vois clairement qu'il soupire face au désordre : des vêtements éparpillés sur le sol et des objets épargnés sur mon bureau.

Eh bien, mon coco, tu n’es pas là pour faire joli; tu dois tout ranger.

"Tu vas ranger, ou rester debout longtemps ? Je n'ai pas que ça à faire, j'attends que tu quittes cette chambre afin de me laisser respirer !" je dis d'un ton cinglant.

En réalité, je ne suis même pas en colère contre lui. J’ai mal dormi, je suis épuisé et les commentaires haineux sur les réseaux sociaux n’ont pas amélioré mon humeur.

"Je ne le suis pas," me répond-il, commençant à ranger doucement.

"Pardon ?" je fais, l’incompréhension teintant ma voix.

"Votre fan, je ne suis pas l'un de vos fans, je n'ai donc pas besoin de votre autographe," dit-il, continuant à rassembler mes affaires.

À cet instant, un sentiment d'insignifiance me traverse. C'est comme si je n'existais pas vraiment à ses yeux. Je ne peux m’empêcher de voir en lui l'écho de ceux qui me haïssent sur Internet. Fait-il partie de cette horde ?

"Tu sais quoi ? Tu peux dégager ! Appelle-moi Jimin plutôt. Ta tête ne me revient pas," je crache avec dédain.

Je m’en moque d’avoir l’air pourri devant les domestiques de cette maison; ils ne vont pas le répéter, à moins qu'ils veuillent perdre leur emploi, tous ont signé une clause de confidentialité.

Je vois dans ses yeux une surprise claire, puis un jugement. Je suis persuadé qu’il pense que je suis un gâté, que la célébrité m’a monté à la tête. Ces préjugés, je les connais par cœur.

Il abandonne ce qu'il était en train de ranger et sort en silence de la chambre.

Peu après, Jimin, qui travaille ici depuis près de trois ans, entre dans ma chambre. C'est le seul qui a su briser la barrière de l'employé, pour devenir un ami, même si nous n’évoquons jamais vraiment nos vies privées.

"Hey, qu'est-ce qui se passe ?" demande Jimin, un sourire en coin. Il me scrute et, soudain, je me sens un peu mieux. "Jungkook était tellement en colère qu'il t'a traité de noms d’oiseaux."

Je ne peux m’empêcher de rire, malgré l’angoisse résiduelle. "Il a agi comme si j'étais sans importance," je dis en m’allongeant sur mon lit dans une position d'étoile de mer.

"Mmh, je suis sûr qu'il ne veut pas de mal", rétorque Jimin, tout en rangeant une pile de vêtements froissés. "Il est juste sur le nerf, c'est un garçon bien."

Je lève les yeux au ciel. "Tu trouves tout le monde bien de toute façon," je dis, un sourire sur les lèvres. "Mais je n'aime pas Jungkook."

Je vois Jimin rigoler tout en continuant à ramasser mon bazar. "Tu es trop dure avec lui. Peut-être qu'il a juste besoin d'un peu de temps pour s'habituer."

"Peut-être," je réponds, mais je n’y crois pas vraiment. Quelque chose dans son attitude m’agace. Je n’aime pas les gens qui ne voient en moi qu’une célébrité.

"Il est vraiment mignon, tu sais," juge Jimin, un sourire malicieux sur le visage.

"Ah, pourquoi toutes les conversations avec toi doivent-elles finir par les compliments sur les autres ?" je grogne, bien que je ne peux m'empêcher d'apprécier le soutien inconditionnel de Jimin.

"Parce que je vois ce que tu ne vois pas. Tu es juste jaloux de son éclairage," plaisante-t-il. "Tu sais que je pense que tu es le plus beau de tous. Mais Jungkook, il a un potentiel."

Ce n'est pas que je ne vois pas ce que tu vois, Jimin. C'est juste que je ne vois plus. Il y a nuance.

Soudain, une vague de tristesse m’envahit. "Peu importe à quel point il brille, ça ne fait pas de moi une personne insignifiante," je murmure, presque pour moi-même.

Jimin cesse de ranger et se tourne vers moi. "Ce n’est pas ça qui compte. Quoi qu’il arrive, tu es ici, et tu dois croire en toi. Peu importe ce que les gens disent sur les réseaux."

Je hoche la tête, mais une partie de moi se demande si ce conseil peut vraiment me sauver. Les mots, malgré leur bienveillance, résonnent sous le poids de mes incertitudes.

"Allez, je t'aide à ranger un peu tout ça," dis-je en me relevant, chassant mes pensées sombres.

Jimin s'incline, un sourire lumineux éclairant son visage. "Voilà qui me paraît bien plus raisonnable."

Et alors, dans ce petit moment de camaraderie, je retrouve une lueur d'espoir, une promesse que derrière les projecteurs, dans ce monde où tant de choses sont faussées, il y a encore des gens qui voient bien au-delà des apparences.


°

En entrant dans la cuisine, je croise le regard du nouvel employé, qui est en pleine conversation avec Madame Peak, la gouvernante. À cet instant, nos yeux se rencontrent, et un agacement m'envahit en le voyant afficher un air d’ennui, comme s'il aurait préféré être n'importe où ailleurs qu'en ma présence.

C’est vrai. Je ne l’aime définitivement pas.

"Oh, Taehyung-ssi. Que souhaitez-vous pour votre petit déjeuner ?" me demande Madame Peak, arborant un sourire bienveillant, comme si sa seule présence pouvait apaiser les tensions qui règnent dans la maison.

"Comme d'habitude," répliqué-je, sans vouloir en dire davantage. Je fais volte-face, préférant m’éloigner rapidement avant que ce type ne trouve un moyen de m’énerver encore plus.

Je m’installe sur la terrasse qui donne sur la plage privée en contrebas. Il fait un froid de canard, et je suis soulagé d’avoir eu la présence d'esprit de m’habiller chaudement avant de descendre. Je sors mon portable de ma poche, et en quelques gestes, j’ouvre ma messagerie privée. Le premier message qui apparaît est celui de Hoseok, mon ami, m’invitant à le rejoindre pour le déjeuner à 12h.

Je jette un coup d'œil à l’heure. Il est 10 heures 29.

"Pas de soucis. On se voit où ? T'es à Jeju ?" je tape, puis appuie sur "Envoyer", satisfait de la rapidité de ma réponse.

À peine le message est-il envoyé que Jungkook—si je ne me trompe pas sur son nom, ce qui est rare, car mon métier d'acteur m'a appris à mémoriser les choses—arrive sur la terrasse, un plateau en main. Il le dépose sur la petite table basse devant moi, révélant un chocolat chaud fumant et des biscuits au chocolat, mon petit déjeuner préféré.

"C'est toi qui l’as fait ?" je demande en prenant une gorgée de chocolat chaud.

Il hoche la tête timidement. "Oui," répond-il d’une voix calme.

Je bois une gorgée, savourant la chaleur qui envahit ma bouche. Pourtant, je me tourne vers lui et lance : "Ce n'est pas bon. Va me le refaire. Je garde quand même celui-ci en attendant que tu en refasse."

Je mens, bien sûr. C’est délicieux, mais je ne peux pas résister à l’envie de le provoquer. Je me retiens de prendre une autre gorgée, conscient qu’admettre son travail en tant que réussite serait lui faciliter la tâche, et je refuse de lui donner cette satisfaction. Je remarque son expression se modifier, la tension se lisant sur son visage alors qu'il serre le plateau si fort que ses jointures blanchissent. Puis il s’éclipse rapidement vers la cuisine.

Un léger sourire se dessine sur mes lèvres, amusé par sa réaction. Parfois, je me demande combien de temps il va supporter mes provocations. Peut-être qu’un jour, il comprendra que c'est juste ma façon de gérer la présence de quelqu'un comme lui dans ma vie, un petit jeu auquel je m’adonne pour chasser l’ennui et le malaise ambiant de la maison.

Je prends une autre gorgée de mon chocolat chaud, cette fois-ci en savourant pleinement le goût réconfortant, tout en regardant l’horizon. La mer scintille sous les premiers rayons du soleil, apportant une lueur de chaleur dans l’air froid. Je me demande ce que je devrais faire plus tard, et si je vais vraiment me rendre en ville pour le déjeuner avec Hoseok. Peut-être que sortir de cette villa, si chargée de vide et d’inconfort, serait bénéfique.

Lorsque Jungkook revient enfin, il semble légèrement plus résigné, mais ses yeux trahissent une lueur de d'agacement. Il dépose un nouveau chocolat chaud devant moi, attendant visiblement une réaction.


Je l'observe d'un air indifférent, mais, sans hésitation, je prends une gorgée de son chocolat chaud. "C'est un peu meilleur," dis-je finalement, en lui envoyant un bref sourire. "Mais fais-moi en un autre pour comparer."

Je remarque son expression, et un frisson de satisfaction m’envahit. Je suis certain qu'il m'aurait littéralement jeté par-dessus le balcon s’il n’avait pas été tenu par son devoir d’employer par mon père. Triomphant, je le regarde retourner en cuisine.

En attendant, je sors à nouveau mon portable et découvre un message de Hoseok.

Hoseok :

"Au Beakjong. J'ai entendu dire qu'ils servent une cuisine traditionnelle exquise."


"En espérant que les fans ne sauront rien de cette pause déjeuner. Par un miracle étrange, ils réussissent toujours à déceler nos mouvements," j’écris à mon tour, me frottant la nuque, une nervosité que je ne parviens pas à expliquer s’emparant de moi.

Hoseok :

"Au mieux, ils sauront, et au pire, ils sauront. Dans les deux cas, on fait comme d’habitude. On sourit et on accepte les photos et les autographes."

Je ne peux m’empêcher de sourire à ce commentaire. Hoseok et moi, nous nous sommes rencontrés sur le tournage d'une série où nous incarnions deux rivaux qui se détestaient jusqu'à la dernière scène. En revanche, en dehors des caméras, nous sommes devenus de très bons amis.

"Hmmm. Bref, je passerai la nuit chez toi du coup," lui réponds-je en plaisantant.

À ce moment précis, Jungkook revient avec un nouveau plateau, et je lui adresse un sourire narquois, pleinement conscient de l’agacement que j’ai suscité.

"Je n'ai plus envie de boire ça. J'y vais," dis-je, feignant une indifférence qui me semble aussi fragile qu’un verre de cristal.

Son visage se fige un instant, se faisant impassible. Je peux presque voir ses pensées s’entrechoquer, la tension se resserrant dans son esprit.

L’idée de le voir réagir à mes taquineries me procure un accès de joie. Je sens que je vais prendre plaisir à l’agacer régulièrement. C'est un moyen de passer le temps, surtout durant ces moments d’ennui qui s’étirent dans cette maison.

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Voilà le deuxième chapitre j'espère qu'il vous a plu.

Le prochain chapitre sera sous le point de vu de Jungkook. Je ne changerai pas souvent leur point de vu la plupart du temps, ce sera Taehyung mais quelques fois, Jungkook.

Que pensez-vous de cette première rencontre ?

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