Chapitre 1 : Rencontre

Me voici de retour pour une nouvelle fanfic, cette fois-ci sur l'univers de SnK !

En regardant l'animé, après avoir été harcelée par -PierreDeLune-, je me suis encore attachée à un personnage que l'on voit à peine, on ne change pas les bonnes vieilles habitudes...

Du coup, c'est parti pour un Mike x OC, parce que le fandom fr manque vraiment de fics sur lui. Un sacrilège vu le potentiel énorme de ce personnage non ?

J'espère que ça vous plaira !

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À la lueur de nos Souvenirs

Chapitre 1 : Rencontre

« Eh, Mike, tu te souviens du jour où on s'est rencontrés ? »

Aucune réponse. Pas un mot. Pas un bruit. Seulement un silence terrifiant. Un silence bien plus douloureux que tout ce qu'elle a pu connaître.

« En y songeant, ça serait normal que tu ne t'en souviennes pas hein ? C'était il y a si longtemps. Tu ne m'as sûrement jamais reconnue d'ailleurs. J'étais encore une gamine... Et toi non plus, tu n'étais pas bien vieux. Tu trainais déjà avec le Major à ce moment-là.

Moi, je m'en souviens comme si c'était hier. Vos deux têtes blondes venues illuminer les geôles de la prison. Ta grimace quand tu as senti l'odeur qui y régnait. Erwin et toi, vous n'aviez rien à faire là, c'était une évidence pour moi.

Je me souviens de ton visage aussi. Tu avais l'air moins sérieux, ça doit être les quelques rides autour de tes yeux qui changent tout maintenant. »

Un sourire passe furtivement sur son visage. Elle sait qu'il déteste quand elle fait allusion à son âge. Combien de fois cet imbécile lui a-t-il répété qu'il était vieux ? Trop vieux pour elle. Elle lui a toujours répondu la même chose : son âge ne compte pas, et il ne comptera jamais.

« La torche que vous aviez apportée, c'était la première source de lumière qu'on voyait depuis deux jours. Le premier espoir depuis l'effondrement de la prison. Tu n'imagines pas le soulagement qu'on a pu ressentir.

Tu n'as peut-être jamais eu à vivre ça toi, mais il n'y a rien de plus terrifiant que de vivre dans le noir total. Dans ma tête, ces deux jours, ils m'ont paru interminables. J'étais persuadée qu'on ne s'en sortirait jamais avec les autres prisonniers. Qu'on nous avait tristement abandonnés à notre sort. Après tout, qui se souciait de sauver des criminels ? Personne. Il n'y avait personne pour se demander ce qu'allaient devenir ceux qui étaient enfermés sous la terre. »

Les murs froids taillés à même la pierre d'une grotte. L'humidité qui y régnait. Les gouttes d'eau qui ruisselaient lentement le long des parois. L'odeur nauséabonde des cadavres oubliés. Les chaînes à ses pieds. Le froid mordant sa peau alors qu'elle n'était couverte que de haillons. Trop de souvenirs qui la hantent encore aujourd'hui.

« Personne sauf Erwin, j'imagine. C'est lui qui a donné l'ordre qu'on nous sorte de là. On ne pouvait pas sacrifier ceux de la prison en dehors des murs. C'était comme ça qu'il nous avait appelé.

Vous, vous étiez ceux qui connaissaient la liberté. Ceux qui la côtoyaient à la moindre occasion. Si tu savais à quel point je vous ai envié. Je n'avais aucune idée de ce qu'était la vie dans le Bataillon. Je n'avais aucune idée des sacrifices que vous enduriez à chaque nouvelle expédition.

La seule chose qui comptait à mes yeux, c'était que vous étiez libre. Bien plus libre que je n'avais jamais pu l'être. L'envie et la jalousie me dévoraient plus rapidement que la faim et le froid. Mais vous n'avez rien vu, Erwin et toi. La torche n'éclairait pas mon visage après tout.

Quand on m'a ramené jusqu'au mur, tu n'étais déjà plus là depuis longtemps. Je n'arrive pas à me rappeler du visage de ceux qui nous ont sortis de là. C'est bête hein ? Je suis incapable de me souvenir du type qui m'a porté jusqu'au camp d'entraînement, mais toi, je n'ai jamais pu oublier ton visage. Je n'ai dû t'apercevoir que quelques minutes pourtant.

Ça n'a pas changé aujourd'hui d'ailleurs. À chaque fois que je ferme les yeux et que je pense à toi, c'est toujours la même image qui me vient en tête. Celle de ton sourire éclatant parmi les ténèbres. »

Un éclat qu'elle meurt d'envie de revoir alors que son corps reste immobile. Depuis combien de temps est-il inconscient comme ça ?

Repenser aux prisons après tant d'années la perturbe. Pourtant, c'est là que tout a vraiment commencé pour elle. Dire que sans les titans, elle serait sûrement encore bloquée dans cet enfer.

Elle n'a jamais compris pourquoi le roi avait ordonné la construction d'une telle absurdité. Une prison en dehors des murs... Comment lui et les nobles ont-ils pu penser que c'était une bonne idée ? Un endroit où l'on enfermait les traîtres et leurs progénitures, et dont les gardiens n'étaient nul autre que les titans errants.

Elle n'ose imaginer le nombre de vies sacrifiées sur l'autel de cette idiotie.

Toujours est-il que s'ils n'avaient pas été si prétentieux, à croire qu'on pouvait défier ainsi les titans, elle n'en serait sûrement pas là aujourd'hui.

Son entrée dans les brigades d'entraînement n'était finalement qu'un hasard. Un hasard provoqué par la destruction de la prison. Le discours des autorités avait été simple : s'ils se rendaient utiles dans l'armée, peut-être qu'on leur accorderait la liberté.

Elle se souvient du jour où l'instructeur lui avait demandé son nom et la raison de son engagement.

« Tara. Je n'ai ni nom, ni famille. Je cherche juste à m'enfuir de cette nouvelle prison. »

Il lui avait ri au nez en lui affirmant qu'elle n'était que de la nourriture fraîche pour les titans.

Tara soupire. Depuis quelques jours, elle ne fait que ça : alterner entre une tristesse sans fin et une extrême lassitude. Pourtant, elle ne perd toujours pas espoir. Mike se réveillera tôt ou tard, elle en est sûre. Il ne l'abandonnera pas. Il lui a promis.

Il lui a même répété des centaines de fois.

Un jour, ils quitteront ensemble cette prison dorée que forment les trois murs. Définitivement.

Et Mike tient toujours ses promesses.

« Tara ? Tu devrais aller te reposer. Tu seras la première au courant si jamais il se réveille. »

La soldate tourne la tête en direction de Maxi. La femme du Major a toujours été prévenante avec elle. Bien plus prévenante que le Major d'ailleurs.

La médecin aussi à l'air épuisé. Des cernes bleutés hantent son beau visage. Ses cheveux roux sont moins bien coiffés qu'à son habitude. Les derniers jours n'ont pas été de tout repos pour elle. Elle est sûrement la plus apte à comprendre ce que ressent Tara. Erwin ne s'est pas encore réveillé lui non plus. Le quartier général qu'ils ont installé dans le district de Trost paraît bien vide, maintenant que l'on ne voit plus les immenses ombres du Major et du Capitaine.

Tara caresse une dernière fois le dos de sa main, qu'elle tient depuis des heures. Pourquoi n'a-t-elle jamais osé faire ça avant ? Entrelacer leurs doigts, caresser sa peau. Serrer sa main dans l'espoir de ne jamais la lâcher.

Elle se lève, lançant un regard navré à Maxi, et se dirige vers ses quartiers en prenant à peine le temps de saluer ceux qu'elle croise sur son passage. Sa chambre est plongée dans le noir, mais elle ne prend pas la peine d'allumer une bougie pour s'éclairer. Il n'y a rien à voir de toute façon. Elle ne possède rien. Alors, comme toutes les nuits depuis leur retour, elle se lance dans la même quête vaine : celle de trouver un peu de repos entre ses draps froids.

Des draps qu'ils n'ont jamais eu le temps de partager.

Tara s'effondre dans son lit, sans même prendre la peine de retirer son équipement. Pourquoi persiste-t-elle à le porter constamment alors qu'elle n'est même plus en service ?

Une réponse s'impose à elle, évidente.

Pour ne pas reproduire deux fois la même erreur.

Pour pouvoir se précipiter à ses côtés pour combattre au lieu de le laisser endosser le rôle de l'appât seul.

Pour ne pas avoir à rapatrier son corps inerte.

Pour revoir son sourire.

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