30 - Une vision brouillée.
── I don't care how complicated this gets,
I still want you.
「 1875 | 12 mai ▣ 21h54 ⊹ 」
▢ ── JAPON ꗃ tokyo.
Pdv interne :
Un vent d'effroi traverse mon corps, et c'est comme si d'un coup, le temps s'arrête. Mon cœur palpite, mes mains sont moites, et mon souffle se raccourcit tandis que j'accélère le plus possible sur cette dernière ligne droite pour atteindre Junna. Le voleur retire l'objet brillant qu'il vient d'enfoncer dans son buste, et réitère l'expérience. Au sol, j'aperçois des petites gouttes rouges qui viennent s'y écraser. La raclure est en train de poignarder de sang froid mon amie, la salissant à chaque coup de couteau qu'il enfonce dans son ventre.
Je me rue sur lui, et me jette sur la lame qu'il détient pour lui la prendre. Les larmes aux yeux, je l'attrape par le col de son kimono ébréché, et je lui colle un coup de poing dans le nez joliment placé. En même temps, je jette un coup d'œil à Junna qui se tient le ventre, tremblante. Le bouquet de fleurs tombe par terre et se défait, l'assemblage harmonieux n'est plus, toutes les fleurs sont éparpillées par terre. Reo accourt vers elle et l'aide à s'assoir sur le sol tandis que la brune halète, terrorisée.
Je sens le tissu délabré se dérober de mes mains ; le malfrat tente encore de s'échapper et de fuire, puisque de toute manière c'est ce qu'il a dans le sang. Il ne vit que de fuite. Sans même réfléchir, je pars à sa poursuite pour éviter qu'il ne me file entre les doigts. Chigiri me crie dessus pour m'empêcher d'y aller, mais je n'entends rien. Dans mes oreilles il n'y a que ce sordide bourdonnement qui m'oblige à me venger. Une sorte de grésillement terrible qui embrume ma rationalité.
Animée d'une colère folle et d'une rage sanguinolente, je m'épuise à courir. Mes jambes filent à la vitesse du vent, mes cheveux virevoltent à toute allure tandis que je me lance dans une course effrénée. Le souffle lancinant et surtout court, je trace du plus vite que je peux. Mes bras bougent au rythme de mes gambettes et c'est à peine si j'ai conscience des efforts que mon corps produit ; comme si avec l'adrénaline mes jambes avançaient toutes seules, et comme si je ne sentais que mes mèches de cheveux venir me fouetter le visage. Tout autour de moi est flou et brouillé, je ne pense qu'à une chose : rattraper le voleur et lui faire payer de ses actes.
La poursuite dure quelques minutes au moins, et je garde le cap sans perdre le nord. Le bougre a sa petite routine, ce qui fait que même en allant à une très bonne vitesse, c'est compliqué de le rattraper. Ça fait des années qu'il doit voler des richesses à des commerçants, alors pour le coup le cardio ça doit être son fort. Au bout d'un moment, il tourne à droite et se carapate à l'intérieur d'une maison. Sans hésiter ne serait-ce qu'une seule seconde, je force l'entrée et le passage, et je pénètre dans la demeure.
─ Tu crois pouvoir fuir éternellement ?! Je le questionne en claquant la pauvre porte de l'habitat, qui n'est qu'une grosse plaque de taule.
─ Haha... Tu t'acharnes hein...
Quand il me parle, il a ce regard carnassier - si ce n'est satisfait - qui me met tout bonnement hors de moi. Comme un flash, je revois les évènements d'il y a quelques instants où il plante Junna sans vergogne. Les dents serrées, je fonce sur lui et lui mets une belle droite dans la figure.
Il chancelle et tombe par terre ; ses mains essaient de se raccrocher au mur comme si elles allaient pouvoir retenir la chute, en vain. Et là, au moment où je l'aperçois au sol, entièrement démuni, c'est l'appel de la vengeance qui sonne. Tout mon corps me dit de lui faire du mal, et puisque la rationalité m'a quitté, c'est sans souci que je m'adonne à mes folies et mes pulsions les plus noires. D'un élan de rage en pensant à ce qu'il a fait à ma seule amie d'ici, je choppe l'unique tabouret présent dans la pièce que je viens fracasser sur son buste. Et puis, je me rapproche suffisamment pour pouvoir le blesser avec mes poings. Nos corps se touchent, mais surtout, ils s'entrechoquent.
Dans ma tête plus rien n'est clair, je n'ai qu'une vision et c'est celle de la justice qui règne. J'ai une fureur maladive, et aucun mot ne pourrait se poser sur ce ressenti immonde. La sensation brutale de perdre quelqu'un de proche injustement à cause d'une ordure pareille. La sensation de se faire enlever un être cher alors que le matin même tout allait bien. La sensation d'arriver à un point de non-retour, où à partir de ce moment-là, tout dégringole ; une chute exponentielle, et plus encore, inexorable.
Sans trop le réaliser, j'enchaîne les attaques, au point où son sang recouvre mes phalanges et abîme ma peau. Pour autant, je ne ressens rien ; ni douleur ni fatigue. Que de la haine pure et dure qui donne vie à mes actions les plus néfastes. Cette couleur rouge bordeau qui tapisse mes mains, je n'y prête même pas attention ; et je ne prête pas non plus attention à son visage qui se défigure à chaque coup.
─ ÇA SUFFIT !! S'exclame la voix de Shidou que je pourrais reconnaître parmi mille voix. Tu fais n'importe quoi putain !
Et alors qu'il me sermonne, il me tire vers l'arrière pour m'écarter du jeune homme.
─ (Y/n) c'est pas du tout toi ! Putain tu veux tuer un mec ?! Elle est passée où la fille raisonnable et stratégique hein ?!
─ MAIS TA GUEULE ! Je lui hurle, les larmes aux yeux en lui faisant face. APRÈS TOUT CE QUE T'AS FAIT, TU VIENS ME FAIRE LA MORALE ?! Monsieur violent et complètement fou qui s'amuse à tabasser des gens pour le plaisir, c'est maintenant que tu viens me remonter les bretelles ?!
Il me regarde de marbre, comme si ses iris roses qui avaient toujours abritées ce grain de folie, ne logeaient plus rien du tout, sauf du sérieux.
─ T'es qu'une merde, VOILÀ !! Regarde ce type un peu ! Je m'écrie en pointant du doigt le voleur. REGARDE-LE !!! CETTE POURRITURE ! IL L'A TUÉ INJUSTEMENT ET DE SANG FROID, TU VOUDRAIS PARDONNER ÇA ? Les autres je ne leur demande pas de comprendre, mais toi alors...
Les perles d'eau salées qui creusent mes cernes finissent par tomber, et roulent sur mes joues rougies par la fatigue de courir. Je suis épuisée, aussi bien physiquement que mentalement.
─ Mais tu penses que j'ai pas envie de le buter ce connard ?! Et même tous les autres porcs du quartier ??
Shidou réplique, et il commence à s'énerver lui aussi. Et puis, l'instant d'après, Reo rentre dans ce taudis pourri. Moi qui suis trop occupée à rentrer dans le lard du blond, je ne vois même pas qu'il se hâte d'atteindre mon poignet et de tourner les aiguilles de la montre.
J'écarquille les yeux face à cet affront immense, et le temps que je réagisse, c'est déjà trop tard. Une étrange brume verte familière s'échappe du sol et vient se faufiler jusque dans nos narines. En un temps particulièrement court seulement, je sens la fatigue me monter à la tête, et je comprends qu'on va s'endormir pour se réveiller dans une autre époque sûrement. La frustration que je contiens ne s'envole pas, même si au fond de moi j'espère que tout ce calvaire prendra fin au réveil...
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TWO DAYS LATE PARDON 🙏 Mais en fait je rentre d'un mini séjour en vacances avec des potes, et on est partis mercredi matin donc j'ai pas eu le temps de poster </3
Also je sais pas si ça vous fait ça aussi, mais quand ça fait LONGTEMPS que je cours (à un cross par exemple) et qu'à la fin je tape un sprint, je sens prem deg plus mon corps ⁉️ je sens plus mes jambes bouger bahaha la sensation est hyper bizarre 😭
Sinon, vous pensez que c'est où la prochaine destination ? 🤭
Hihi à dimanche ! <3
~ Maë ♡ ~
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