25 - L'homme mystérieux.

── On ne peut rien gagner sans perdre.

1875 | 5 mai ▣ 20h47 ⊹ 」
▢ ── JAPONtokyo.

Pdv interne :

Depuis avant-hier, il m'arrivait de beaucoup repenser à la longue conversation que j'avais eue avec Shidou. Mardi soir dernier on a vraiment bien discuté tous les deux, et j'ai sincèrement eu le sentiment de m'être rapproché de lui. J'aurais adoré réitérer l'expérience hier, mais malheureusement on est reparti faire nos patrouilles et quand on est rentré, on est directement aller se pieuter sans aucun détour.

─ Vous êtes vraiment super efficaces ! S'exclame Junna en nous voyant au travail. Vous savez, même si mamie ne le dit pas, je sais qu'elle est très satisfaite du résultat de vos tâches ménagères.

Si la vieille n'était pas satisfaite, je pense qu'elle n'aurait pas accepté de nous mettre au même étage Shidou et moi. J'ai râlé un peu hier, et aujourd'hui, mes souhaits étaient exaucés. Et en même temps c'est mérité, je sue comme un bœuf du matin au soir pour rendre cet endroit plus propre que jamais. La peau au bout de mes doigts devient de plus en plus rigide avec des cornes qui poussent, j'ai des ampoules sur mes talons et au creux de la paume de mes mains, et puis mes genoux sont couverts de croûtes et de plaies ensanglantées à force d'être à quatre pattes pour mieux astiquer le sol. Mon corps souffre le martyr, alors la moindre des choses quand je me donne à fond comme ça, c'est d'accepter ma requête.

─ Courage ! Je vous promets que c'est exceptionnel pour ce soir... Je sais qu'à vingt heures souvent vous terminez, mais là y'a pas mal de monde en ce moment, donc faut faire en sorte que tout soit parfait.

Honnêtement, je ne comprends même pas comment un endroit peut se salir aussi vite en si peu de temps. Chaque jour on récure tout, et chaque jour il y a de la crasse sur mon torchon et mes lavettes. À croire que les quarantenaires arrivent littéralement avec de la merde sous leurs semelles.

─ Bon moi j'ai envie de dire que j'ai terminé ma journée hein. C'est super propre, je vais pas frotter les murs dans le vide. Je ronchonne et je quitte la pièce.

Vient le moment que je redoute, le rangement... D'habitude cette étape se fait toujours avant l'arrivée des clients, mais ce soir c'est différent. On s'est tapé tout le dernier étage à faire en plus. Pour le moment il n'est pas encore utilisé, il est encore trop tôt, ce qui fait qu'on ne croise personne. Mais pour aller ranger balais et compagnie, c'est tout en bas au rez-de-chaussée, dans une pièce à part. Ce qui signifie que je vais devoir croiser les vieux dégoûtants. Alors rien de grave dans les faits, pour autant je ne peux pas m'empêcher de stresser à l'idée de déambuler devant des sauvages qui sauteraient sur une fillette de dix piges.

─ Euh, Shidou t'as fini aussi non ? Tu viens ranger avec moi ?

─ Ouais aller, c'est terminé on va dire. Il lâche en faisant la moue. Je ne sais pas s'il a compris que je me chiais dessus, mais en tout cas il a accepté.

On salue brièvement Junna, et on s'élance dans les escaliers en bois pour rejoindre le rez-de-chaussée. Je m'accroche à la rambarde des marches comme si ma vie en dépendait ; l'angoisse ne cesse de monter en moi. Mon cœur déjà bien excité s'affole, jusqu'au point où j'entends son rythme effréné tambouriner dans mes tympans. Il faut l'avouer : j'ai peur. Je flippe ma race à l'idée de croiser un homme, ce qui est bête puisqu'évidemment je vais en croiser un.

─ Oublie pas (Y/n), un regard et tu leur fous une raclée bien placée. Me rappelle Shidou en se marrant derrière mon dos.

Sans qu'il le voit, mes lèvres s'étirent. Sa présence me rassure énormément et puis je me dis qu'au final il a raison. Certes on a une mission avec la montre, mais donner un coup involontairement à un type ça va pas tout foutre en l'air non plus... Qu'est-ce qui m'empêche de m'adonner à mes pulsions au final ?

─ Ah c'est là-bas. J'indique à Shidou en repérant le débarras. On y voyait pas aussi clair le soir une fois la nuit tombée.

Je slalome entre les gens, les battements de mon cœur étant prêts à faire exploser ma cage thoracique à tout moment. J'essaie de me faufiler de la manière la plus discrète possible, tandis que le grand dadet derrière moi ne se gêne pas pour bousculer les clients. Je me dépêche de jeter dans le grand placard toutes mes affaires, et je prends celles de Shidou pour faire de même. Quand j'ai fini et qu'on est débarrassé de tout le matos, je prends son poignet pour l'inciter à filer à toute allure avec moi.

─ Allez viens, on se grouille et on remonte en despi avant que quel- Avant que je ne puisse terminer ma phrase, un homme m'interpelle.

─ Excusez-moi mademoiselle !!

Croyant reconnaître la voix du monsieur, je me retourne brusquement. Sauf qu'en lui faisant face, impossible de le voir clairement. Il est à l'entrée du bordel, seulement éclairé par une lumière rouge défaillante. Je ne perçois pas bien sa figure, et même si les traits de son visage me parlent, il m'est impossible de deviner qui se cache dans cette obscurité. Et je pense que lui non plus ne me voit pas très bien, il a décidé de m'appeler alors qu'il y a plein d'autres personnes autour de moi, donc il a certes vu que j'étais une fille, cependant j'ai des doutes pour qu'il m'est réellement vu. Peut-être me confond-il avec une prostituée ?!

─ Tu veux quoi ?! Lui répond agressivement mon camarade en se rapprochant de lui.

Pour ne pas paraître comme étant la pleutre du duo, je m'efforce à faire de même - même si sans mentir je suis à deux doigts du caca-culotte.

─ Shidou ?! S'écrie l'homme mystérieux, surpris.

─ REO !!? Je renchéris, encore plus sous le choc.

─ AH ouaiiis haha t'es un vicieux toi en fait ! Je pensais pas que t'étais comme ça ! Se moque le blond vis à vis de Mikage.

─ Mais t'es répugnant ma parole, qu'est-ce que tu viens faire aux putes ?! Je m'empresse de lui demander, laissant complètement de côté la partie retrouvailles.

Nos regards se croisent, et quand il me voit c'est presque s'il me saute dessus, les larmes aux yeux.

─ Putain (Y/n)... J'ai l'impression que ça fait une éternité que je te cherche... Il marmonne dans le creux de mon cou. J'ai fait quasiment toutes les maisons closes dans l'espoir de te trouver, je voulais venir t'aider dans la situation où t'avais été vendue contre ton gré.

Quand il me dit ça, ce sont mes vannes qui s'ouvrent. Je déverse un torrent de larmes, les perles d'eau ruissellent sur mes joues à flot. Je pense que c'est tout le stress qui en profite pour s'évacuer d'un seul coup.

─ Nous aussi on t'a cherché... Je suis contente que tu nous aies trouvé. Et rassure-toi, je vais bien.

─ Ouais ouais super on est content, on a retrouvé la mauviette. Râle l'autre idiot de cet air nonchalant.

Je me sépare de Reo, et on s'échange un sourire qui vaut plus que mille mots réunis. Toute l'angoisse qui coulait dans mes veines s'est enfuie, car rien n'est plus précieux que cette sensation de soulagement qui m'habite, celle de retrouver un ami.

─ Allez viens, on a plein de choses à te raconter.

──────── 𖤓 ────────

────── ⚔ ──────

REO IS BACKKK 🥳

Je suis tellement à fond sur cette ff en ce moment omd, j'écris quasiment un chapitre par jour ⁉️ j'ai 10 chapitres d'avance haha. Je vais pouvoir continuer le rythme de 2 chapitres par semaine du coup je pense !!

Sur ce, à dimanche 🤭

~ Maë ♡ ~

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top