12 - Havre de paix.
── Il faut que le noir s'accentue pour
que la première étoile apparaisse.
「 1675 | 21 avril ▣ 02h15 ⊹ 」
▢ ─ FRANCE ꗃ le mans.
précision ; (c/f) = couleur favorite
Pdv interne :
─ C'est de l'eau chaude ?? Je lui demande, l'espoir embaumant ma voix.
Chigiri me faisait couler un bain, après qu'on ait visité mes appartements. Il avait pris le soin d'allumer toutes les bougies de la salle de bain, puisque la nuit tapissait la pièce du sol au plafond. C'était magnifique, un véritable havre de paix où seules les lueurs des flammes pouvaient apaiser mon esprit tourmenté.
─ Ouais, ils en ont ici.
─ Purée, ça fait des jours que j'en rêve ! Je m'écrie en passant ma main dans la baignoire qui se remplit petit à petit.
L'eau tiède au contact de ma peau me fait frémir de plaisir, j'ai cru ne plus jamais connaître cette sensation.
─ Et du coup, toi c'est quoi ton histoire ? Me demande le rose en s'asseyant par terre, attendant que l'eau coule assez.
─ Hmm c'est compliqué. Mais pour la faire courte, j'étais dans un bois avec Shidou et Reo – j'imagine que tu les connais – et on a fini par croiser une fille qui s'appelle Marie au cours d'émeutes, qui nous a hébergé. Donc on est resté quelques jours, et après on s'est dit qu'il fallait aller à la capitale. Du coup, on a pris une calèche pour faire le trajet, et à un moment on a croisé des brigands et tout... Je suis sortie pour ma battre avec Shidou, et j'ai aidé Sébastien. Puis après il m'a en quelques sortes kidnappé. Je lui explique en soufflant.
─ J'ai rien compris, mais t'étais avec Shidou et Reo ????
─ Oui. C'est pas de tout repos d'ailleurs...
Le pauvre Chigiri est complètement choqué, il a sur sa mine une expression éberluée. C'est le niveau de l'eau dans la baignoire qui le sort de sa trans, et qui lui fait se dépêcher de fermer le robinet. J'attends dans le silence pour lui laisser le temps de digérer la nouvelle.
─ Et, euh... Pourquoi vous vouliez aller à la capitale ? Il me demande après qu'il ait préparé la pièce.
─ Pour faire réparer ma montre. On suspecte que c'est elle qui nous a envoyé ici. Je lui réponds en enlevant le bracelet qui trônait autour de mon poignet.
Il s'approche de moi, et jette un coup d'œil au bijou détruit. Le cadran est entièrement bousillé, et l'attelage en lui-même est légèrement déformé, mais surtout extrêmement sale.
─ Ça va être bon (y/n) si tu veux y aller. M'indique le rose en se relevant, lui qui était accroupie pour vérifier la température.
─ Purée merci... Je geins d'impatience. T'as pas idée d'à quel point je rêve d'enlever ces vêtements et de me laver pour de vrai.
─ T'en fais pas, j'imagine bien. Il réplique en riant. Je vais aller chercher d'autres vêtements pour que tu puisses dormir, comme ça je te laisse aller dans le bain.
Je lui souris brièvement tandis qu'il se faufile vers la sortie. Une fois que je suis certaine que la porte est bien fermée, je commence à retirer mes vêtements. Et Dieu sait que je n'attendais que ça. Ils étaient couverts de sang, de crasse, et de sueur. J'ai tellement transpiré que je pue la mort, j'ai même dû mal à comprendre comment ceux autour ont fait pour le supporter.
─ Allez, la puanteur c'est fini ! Je m'écrie en jetant au sol mon dernier habit sur le carrelage.
Je fais quelques pas vers le bain, et trempe un orteil dedans. Je ne m'attendais à rien, et je ne suis pas déçue. L'eau n'est pas chaude, mais elle est tiède, ce qui me suffit amplement. Très vite, je plonge mon pied, puis toute ma jambe, jusqu'à ce que mon corps soit complètement noyé.
Je me sens revivre, ma peau se débarrassant partiellement de la saleté au contact de l'eau. Je me sens déjà plus propre, mais surtout j'ai cette sérénité qui m'accompagne. Être là, dans un bain, comme si tout allait bien. Comme si je n'étais pas dans un pays que je ne connaissais pas à une époque lointaine de la mienne. Depuis qu'on a débarqué ici, je suis tout le temps terrifiée. À longueur de journée je stresse, j'angoisse et j'appréhende. Il y a un boucan fou dans ma tête, un tourbillon de questions qui remue sans cesse ; c'est impossible d'être réellement tranquille.
Et ce moment-là de calme, c'est tellement simple, et pourtant ça me procure une sensation de réconfort sans pareil. J'aimerais pouvoir profiter de ce bain, les yeux fermés, pendant encore longtemps.
─ Il manque que le savon et les bulles... Je marmonne en m'entassant encore un peu plus vers le fond.
Les minutes passent, et je profite du calme pour me reposer. Et vu qu'il est très tard, je manque de m'endormir. C'est le son de la porte qui s'ouvre qui me réveille, et qui m'a fait sursauter par la même occasion.
─ Hop, je suis de retour. Je te pose ton pyjama sur une chaise à côté. Il me dit le souffle court, on pourrait croire qu'il a couru dans le château.
─ Un... Pyjama ?
Ce qu'il appelle comme ça, c'est en réalité une sorte de nuisette. Enfin, plutôt une sorte de toge, mais pour femme et pour la nuit. Globalement, un grand morceau de tissu blanc qui va du buste aux genoux.
─ Bon, je ferais avec. Je soupire et me réinstalle correctement dans le bain. Tu peux me passer le savon s'il te plaît ?
Il me l'envoie depuis un coin de la salle, avec chance je la rattrape en plein vol.
─ Maintenant si tu veux savoir mon histoire, je peux aussi te faire un résumé. Je suis arrivé en plein milieu d'une rue, avec Isagi et Kunigami, sûrement pas loin de vous. Et en fait y'a un noble quand il a vu ma couleur de cheveux il s'est dit qu'il y avait moyen de faire quelque chose. Donc il nous a embarqué tous les trois. À cause de mes veuch je suis le bouffon du duc, Isagi lui est devenu un soldat – l'batatd – et Kunigami a rejoint les cuisines.
Quand il me dit ça, je me souviens du visage sous le casque d'un des soldats qui m'avait dit quelque chose la dernière fois. C'était sûrement le dénommé Isagi, si il était lui aussi au karaoké.
─ Et c'est tout ? Fin, vous êtes au château depuis ? Je le questionne, curieuse, et je savonne mon corps en même temps.
─ T'inquiètes pas, on a eu nos péripéties aussi. Mais bon il est tard, je pense qu'on est tout les deux crevés.
─ T'as raison, on se racontera les détails demain...
✩ ✩ ✩
─ Il est l'heure mademoiselle.
Le son d'une voix inconnue m'extirpe doucement de mon sommeil, mes sens me reviennent petit à petit. Je gigote un peu dans le lit, et je me souviens. Je me suis couchée tard hier, mais le confort inouï du matelas a entièrement changé ma nuit. Ça fait longtemps que j'ai pas aussi bien dormi, même au Japon !
─ De se lever..?
─ Oui, il est déjà dix heures. Je sais que vous êtes arrivée tard hier, donc on vous a laissé dormir plus longtemps.
Je me frotte les yeux avec lenteur, ne comprenant pas bien qui m'adressait la parole. Les sourcils froncés, je fixe la silhouette qui s'amuse à courir dans tous les sens pour tirer les rideaux. La lumière du jour qui agresse mes pupilles et qui m'empêche de bien voir la personne me rend profondément énervée pour une raison obscure.
─ Bon t'as fini ou quoi ?!? Je lâche abruptement, ce qui fait sursauter l'inconnu.
─ Pardon mademoiselle... Souffle la silhouette, et je crois reconnaître une voix de femme.
Mes mirettes s'adaptent à la luminosité après un court instant, et je suis désormais en capacité de voir à qui je m'adresse.
─ Je suis venue vous habiller, désolée que ça vous importune.
C'est une très jolie jeune femme vêtue d'une tenue similaire à celle que Chigiri avait : le même bleu marine et doré, et le même tissu. Elle a de sublimes cheveux noirs rangés en chignon, et une peau laiteuse sans aucun défaut. En un sens, je l'envie pour son physique aussi doux. Puis je me rappelle qu'on ne vit pas du tout dans le même monde, et que sa vie à elle doit être bien dure, et qu'elle ne changera probablement jamais...
─ Non excusez-moi, j'ai été un peu rude. Seulement je ne m'attendais pas à ce que quelqu'un vienne me réveiller.
─ Oh... Et bien sachez qu'à présent ce sera moi qui viendrais tous les jours !
Je lâche un rire discret et nerveux, puis je me lève de mon lit avec difficulté. Après un bâillement bien audible et un bon étirement, je suis prête à découvrir mes vêtements, et à me faire habiller.
─ Le futur duc m'a demandé de vous remettre cette robe plus particulièrement, il pense qu'elle vous siéra à merveille. Me dit-elle en me montrant la pièce.
Et je devais admettre que Sébastien avait sûrement raison. Ce n'était pas une robe à proprement parler, mais un ensemble. Ce dernier est composé d'une jupe et d'un haut, confectionnés, je pense, à la main. Le tissu (c/f) est un tissu épais avec un effet tapisserie Richelieu qui recouvre le tout. La jupe a l'air de se fermer par des lacets en ruban, et le haut est corseté de baleines en métal. Quand on regarde le tout, c'est un très beau vêtement avec de belles manches bouffantes, et un bas volumineux.
─ Vous aimez ? Le design est inspiré des robes d'Henriette à Versailles.
─ C'est magnifique, merci.
Pour le coup, je me sens comme une princesse. Même si la partie de l'essayage a été sacrément chiante, et que le corset m'étouffe, le rendu reste époustouflant.
─ C'est très joli, merci...?
─ Appelez-moi Sophie.
─ Merci Sophie. Je prononce doucement. Par contre le corset il me pète vraiment les couilles...
─ Pardon ?
─ Non rien ! Je m'exclame, ayant peut-être gromeller un peu trop fort.
Et au même moment, la porte s'ouvre : c'est Sébastien. Il s'arrête à l'encadrement de celle-ci, et me fixe, les yeux plein d'étoiles.
Si il me voit comme un ange tombé du ciel au final, c'est normal d'avoir une réaction pareille...
— (Y/n) vous êtes sublime, aucun mot ne peut qualifier votre étincelante beauté. M'annonce le futur duc avec aménité, il est totalement subjugué le fou.
— Arrêtez, je ne mérite pas votre complaisance. Je rétorque, et je suis obligée de me retenir de me marrer.
À force de parler comme une bourge du dix-septième siècle, je trouve ça ridicule. Tellement ridicule que l'envie de rire me prend de plus en plus souvent.
— Bien au contraire ma mie. D'ailleurs, si vous avez besoin de quoi que ce soit, vous pouvez me le dire.
— Oui ! Je m'empresse bien trop vite. Enfin, oui, je veux dire. Euh malheureusement au combat, un malfrat a cassé honteusement ma montre. Je me demandais si vous connaissiez peut-être un horloger ?
— Un horloger ? Oui, je crois que ça peut le faire.
Alors peut-être... Peut-être que Sébastien est mon billet de sortie.
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Je trouve que les robes d'époque sont archi stylées PAR CONTRE ??? C'est tout un tuto pour les mettre, quand j'ai vu ça j'étais abasourdie 💀
Je poste en despi parce que j'ai une soirée d'anniversaire dans vraiment moins d'une heure et il faut que je me prépare ckdkkc
À dimanche prochain si je peux 🥹 je suis bénévole sur un festival tout le weekend donc je sais pas si j'aurais le temps–
~ Maë ♡ ~
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