── La nuit au milieu de mes rêves,
c'est toi que je pars retrouver.

「 1675 | 20 avril ▣ 12h14 ⊹ 」
▢ ── FRANCE ꗃ le mans.

Pdv interne :

─ Qu'est-ce qu'on fait ?! Nous demande Reo paniqué, le pauvre s'agite et je peux voir ses mains trembler.

Je dois admettre que moi aussi ça me fait peur. La sueur rejoint rapidement mes mains, les rendant moites, et mon cœur s'affole. J'essaie de replacer mes cheveux correctement et de me calmer, mais en entendant les cris dehors d'agonie, ça devient de plus en plus compliqué.

─ (Y/n) faut qu'on aille se battre. M'annonce Shidou très sérieusement.

─ Pardon ??

─ Quoi, t'as peur ?!

─ Mais on sait pas ce qu'il se passe ! Je lui reproche, dépassée par les évènements et sa proposition. Ça se trouve si on sort, on court à notre perte !

─ Et ? C'est le moment rêvé de nous entraîner pour de vrai ! S'exclame le blond en se léchant les lèvres de cette manière si particulière qui me répugne.

Et là, nous faisons face tous les trois à un énorme moment de flottement. Shidou se tient debout, prêt à sauter du carrosse à tout moment, jaillissant vers le combat sans vraiment savoir se battre. Moi, je suis encore assise, les poings serrés de panique et de doute, hésitant à suivre le fou ou à jouer la sécurité. Dans l'incertitude, mon regard se porte vers Reo. Lui me fixe de cet air ahuri, sérieusement consterné en voyant mon indécision, et je peux deviner qu'il tente de me raisonner à la force de ses yeux. Ses billes violettes transpercent mon esprit et me crient de ne pas bouger. Tous les trois, nous nous échangions quelques coups d'œil, attendant de voir qui allait prendre sa décision en premier.

─ Je m'en branle, j'y vais.

Shidou a pris la sienne avant nous.

─ Raaah il m'enquiquine ! Je râle en poursuivant le blond qui avait sauté vivement dehors après avoir donné un coup de pied à la porte.

─ Non (Y/n) n'y vas pas !! Me beugle Reo en tentant d'attraper mon bras, mais c'est trop tard.

Mes deux pieds se retrouvent ancrés à une route pavée, même sur la route j'hésite encore. Néanmoins quand je vois Shidou foncer comme un malade mental, je me dis que je n'ai plus le choix que de le suivre.

En courant après lui, le gribouillage qu'est la bagarre se dessine. Devant nous il y a en réalité une autre diligence, beaucoup plus sophistiquée par contre. Elle a des ornures dorées, de beaux chevaux blancs pour la tirer, ainsi qu'un cocher un peu plus élégant que le nôtre. C'est donc celle-ci qui se fait attaquer à une centaine de mètres de nous. Des brigands l'assaillent de tous les côtés, et il n'y a qu'un homme, plus le cocher, qui se battent contre cinq voyous.

─ ATTENDS SHIDOU ! Je hurle de vive-voix en espérant le faire ralentir, mais ça n'a pas l'effet escompté puisqu'à la place j'attire l'attention des malfrats.

─ BASTON !!! Braille celui-ci en s'élançant vers le centre du combat.

L'épée dirigée vers un des gaillards, il commence un duel avec le plus grand. L'homme qui se défendait jusqu'à présent quasiment tout seul nous regarde, très surpris. Mais il ne perd pas le nord pour autant, et continue sa lutte. Il en affronte trois d'entre eux, et le cocher lui est en train de se faire tabasser par le dernier agresseur.

─ EH ! Je lui crie, saisissant avec fermeté mon mousquet.

─ Femme ET paysanne ? Me fait-il, étonné. Pose ton arme avant de te blesser.

Je ne prends même pas la peine de lui répondre et m'avance dans la bataille pour sauver le pauvre vieillard qui se faisait rouer de coups. Je prends le temps de remonter mes manches, puis je fonce.

─ Tu l'auras voulu !

Tel un idiot, il essaie de m'assener un violent coup de poing, sûrement de peur de tuer une femme. On peut être un voleur et avoir une morale, surtout à cette époque où il existe de nombreux problèmes de famine. Certaines personnes sont obligées de voler pour survivre, et n'ont pas l'intention réelle de faire du mal physiquement. Cependant ça ne change rien à ma situation : ce sont des agresseurs qui tentent de s'emparer d'un carrosse et probablement de la marchandise qui se trouve dedans.

Je pare difficilement son coup en m'écartant rapidement, et j'use de mon fer. Évidemment je ne souhaite pas lui ôter la vie, ce serait un acte bien plus cruel qu'il n'est nécessaire. Puis je suis sûre d'en être incapable. Mais il faut quand même se sortir de ce bourbier, alors je lui taillade l'arrière de la jambe droite. La pointe de mon épée s'enfonce dans son molet et en ressort aussitôt. Le bandit hurle de douleur et se jette au sol, m'insultant par la même occasion d'un nombre de noms d'oiseaux assez conséquent.

─ Prenez ma main monsieur. Je souffle au vieux, haletante.

─ Euh, o-oui madame. Balbutie-t-il avant de saisir ma palme. Merci madame, je vous dois la vie.

─ Gardez ces belles paroles monsieur, je n'ai rien fait de tel.

Il me sourit, les larmes aux yeux, et il s'empresse de remonter dans sa chariole. Je me retourne et constate l'avancée du conflit. Shidou en a terminé avec le grand, je suis rassurée de voir que ce dernier n'est qu'assomé. L'homme qui en avait trois sur le dos n'en a plus que deux.

─ Oh ! Connard au pantalon rouge ! Lâche Shidou à un des deux pillards.

Sauf que celui-ci, se voyant acculé, décide de prendre la fuite. J'hésite à lui courir après, mais je me rends bien compte que ça ne sert à rien, et qu'il est plus intelligent de mettre hors d'état de nuire le dernier encore debout.

─ Tu vas pas t'enfuir comme ça, lâche !! Reviens !! S'égosille le blond en le poursuivant.

─ SHIDOU ! Je l'appelle, en vain, il est déjà parti à la poursuite du gredin. Quelle buse...

Je soupire, et observe les alentours. Dans l'épouvante je n'ai même pas pris le temps d'analyser les environs. J'avais seulement compté le nombre de personnes et c'est tout.

Trois agresseurs sont au sol en train de girent, et deux vivants. Le quatrième est en fuite. Et le cinquième, il affronte le fameux homme. Je porte un peu plus d'attention à celui-ci, et je remarque qu'il ressemble plus à un garçon qu'à un homme. Je pense qu'il a - au bas mot - deux ans de plus que moi, maximum. Mais ce n'est pas ce qui est le plus important, surtout quand je l'aperçois être en difficulté.

J'essuie le sang de ma rapière sur ma robe, si je peux l'appeler comme ça, et je fonce aider le jeune homme. Il est épuisé, son épée tient à peine grâce à la force de ses bras qui eux menacent de lâcher à tout moment. Ses vêtements sont déchiquetés, et je peux distinguer des plaies ouvertes sur sa peau entre deux déchirures de tissus.

─ Écartez-vous. Je lui dis simplement en tapant du pied par la suite pour attirer mon adversaire.

─ Vous n'êtes plus que deux... Une femme et un homme au bout du rouleau. Le pognon est déjà à moi ! M'affirme le sauvage en croisant le fer avec moi.

Je contre ses offensives, ce qui fait résonner un bruit métallique. D'autant plus qu'un silence nous entoure, aussi bien lui que moi sommes concentrés dans notre affrontement.

─ Dépêchez-vous !! J'ordonne au bourge en lui faisant signe de remonter dans son carosse.

Le bras gauche rangé dans mon dos, et le bras droit dirigé vers le voleur avec la pointe de mon mousquet qui intimide le bout de son nez, je suis dans une position idéale. Je m'approche instantanément de lui, et j'abîme ses épaules de jolis traits de peintures rouges. Il est tellement sous le choc que j'ai pu le toucher, qu'il en perd l'équilibre.

─ Qu'attendez-vous bon sang ?! Je questionne agressivement la victime qui était restée à côté tout du long.

─ Venez avec moi ! Se réveille finalement le jeune homme en agrippant mon poignet, avant de m'entraîner dans la calèche.

─ Q-quoi ?? Mais attendez !

Sauf que c'est trop tard, en un clin d'œil il me pousse dans sa caisse moyenâgeuse et relance le cochet qui démarre. Je suis en train de me faire kidnapper.

─ Laissez-moi partir ! SHIDOU !! Je tente de hurler en tapant contre une des parois.

─ Mademoiselle je ne me suis pas présenté... Me murmure le garçon, le souffle court. Je suis Sébastien de Bourbon, futur duc du Maine.

─ Futur duc...?

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Sébastien introduced 🤭 j'l'aime trop je le trouve trop pipou <3 fin bon, vous allez plus le voir sur les prochains chapitres !!

D'ailleurs j'ai oublié de poster hier my bad- j'étais occupée l'aprem, du coup je me suis dit que j'allais le faire le soir. Sauf qu'en fait je suis rentrée chez moi à 5h du mat 😭 j'ai fait des jeux de société avec des amis toute la nuit, j'ai découvert des jeux c'était incroyable !

Sur ce, à dimanche prochain ! Il nous reste 5 chapitres avant de passer au prochain arc <3

~ Maë ♡ ~