8 - Ça va aller.

Pdv interne :

Me voilà en train de sécher... Mais après ce que Karma m'a dit tout à l'heure je n'arrive pas à m'arrêter de pleurer, mes yeux sont constamment gorgés de larmes et ma voix s'étrangle à lâcher des couinements de désespoir.

Je suis assise, les jambes ramenées auprès de mon torse, me faisant la plus petite et discrète possible. J'ai froid, et franchement, je ne peux pas dire que la nouvelle année commence bien. Mes amis doivent probablement être inquiets... Mais là j'ai pas envie de voir quelqu'un, je veux... Je ne sais même pas ce que je veux... Peut-être que je devrais rentrer chez moi dans ces cas-là ? J'en sais rien. En tout cas tout est sûrement mieux que de rester à pleurnicher dans l'herbe gelée, adossée contre le mur du bâtiment d'entretien à observer les rares insectes.

Je vais rentrer chez moi. Tout simplement.

Je me lève et tangue, manquant de retomber. J'observe les nuages pour y voir un morceau de ciel bleu.

Comment cette journée a t-elle pu si mal tourner ?

- Oh toi de nouveau ! (T/p) c'est ça ?

- ... Je ne réponds pas et ignore le nouveau.

- Ça va pas mieux n'est-ce pas ? Il me demande nerveusement. Hm d'ailleurs pourquoi portes-tu des bandages sur ton poignet gauche ? Poursuit le châtain. Si tu trouves cette question trop indiscrète ne te sens pas obligée d'y répondre. Rajoute-t-il face à mon silence.

- Il ne sert plus à grand chose maintenant... Je soupire mais ne l'enlève pas.

Exhiber à tout le monde ma marque, non merci.

- Je crois que tes amis sont inquiets. Il dit après un court silence.

- Ah. Dommage. Je réponds, vide d'énergie, l'eau continuant de rouler sur mes joues.

- Est-ce qu'il s'est passé quelque chose dans les toilettes avant que j'arrive ? Il me questionne plus sérieusement.

- ... Ça t'intéresse ?

- Euh bah là oui tu m'intrigues. Déjà que la première fois que je t'ai rencontré tu ne pouvais pas voir et maintenant tu ne peux pas t'arrêter de pleurer.

« Si tu penses, qu'un mec pourrait s'intéresser à toi, sans compter ton physique de pute, c'est que tu rêves. »

- Haha... Je sors en baissant la tête. Il a visé mes insécurités en plus le bâtard... Je lâche, ma fin de phrase s'étouffant dans mes sanglots.

Sans que je ne fasse rien, le nouveau vient m'entourer de ses bras, posant sa tête sur la mienne / mon épaule. (NDA : En fonction de votre taille)

- Ça va aller. Il chuchote, ce qui a le don de me rassurer instantanément.

- Non... Non ça ne va pas aller... Je ne suis qu'une sous merde qui n'est même pas capable de tenir une promesse ! En plus de ça il avait raison, je suis ennuyante à mourir ! Je crie désespérément contre son torse tandis qu'il me caresse le dos.

- Je ne comprends pas tout mais je me doute que ce "il" est un connard. Tout ira bien, tu verras. Enchaîne Maehara.

Pourquoi ça ne pouvait pas être lui mon âme sœur ? Il est si gentil...

- D'ailleurs je te conseille de ne plus lui parler dans ces conditions. Il me dit doucement et innocemment

- Je ne peux pas. Je réplique tout bas.

- ...

Mon père m'a dit de travailler pour que je ne finisse pas comme lui, alors j'ai travaillé, même si c'était dur. Ma mère m'a dit de ne plus pleurer, alors j'ai essayé du mieux que j'ai pu, et pendant plusieurs années pas une seule goutte n'est tombée sur mon visage, même si c'était dur. Ma grand mère qui est à l'hôpital m'a dit que si je trouvais mon âme sœur, il fallait que je donne tout mon possible pour faire de notre relation la meilleure, et de ne jamais l'abandonner, alors j'ai commencé à prendre mon temps avec Karma, mais je ne pense plus pouvoir continuer.

- Pourquoi est-ce que tout le monde m'impose une volonté avant de disparaitre de ma vie ? J'en peux plus ! J'essaie, j'essaie, j'essaie, et pour quoi ? Pour quoi ?!? Est-ce que je ne sais qu'apporter regrets ?! J'en ai marre de me retrouver toujours seule... Quelle bande de connards ! Je me plains sans repis, dévoilant tout ce que j'avais sur le cœur dans tous les sens.

Nos corps se détachent légèrement afin qu'il puisse me regarder quand je parle.

- Pourquoi j'ai la solitude comme seule famille hein !!? J'ai fait quoi pour mériter ça dis-moi !? Ma mère, mon père, mon frère, ma grand-mère... Il n'y a donc pas de fin ? La douleur est temporaire, l'abandon est définitif. Et il fallait pour compléter ce merveilleux tableau qu'est ma vie, mon âme sœur dans toute sa splendeur. La couverture du livre donne envie mais quand tu commences la lecture tu te rends compte qu'il n'était question que d'arnaque. Je peste la voix cassée. Moi à la fin, je veux juste quelqu'un qui m'aime et me chérit pour qui je suis et qui je sais ne me laissera pas derrière ! Je m'exclame en essuyant l'eau au creu de mes yeux bouffis, les lèvres tremblantes. Est-ce que c'est trop demander ? Est-ce qu'au bout du compte... Est-ce que le monde me laissera derrière lui ? Je me demande à moi même, plongeant ma tête dans mes mains.

- ...

- Désolée, je suis un peu fatiguée, c'est pour ça.

Putain je suis à bout j'en ai tellement marre ! Je veux juste vivre heureuse moi... Est-ce trop demander ?

- Si tu veux je peux être cette personne. Il balance encore plus sérieusement que tout à l'heure.

Cette personne ? Celle qui me chérit et qui m'aime pour qui je suis ?

Je lève la tête, les pupilles brillantes et me mords la lèvre inférieure. Hiroto Maehara. Ce garçon m'a sauvé deux fois aujourd'hui. Je ne le connais pas beaucoup mais il est vraiment incroyable.

- ... Merci. Je lâche et lui fais son câlin en retour.

On reste comme ça, à l'abri de tous dans l'ombre d'un nuage d'hiver, pendant au moins cinq bonnes minutes, sous ce silence, plutôt agréable et rassurant.

Cette personne... Hein ?

Si seulement...

- Si seulement... Je répète à voix basse, de manière quasiment inaudible.

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Triple update here i come.

~ Maë ♡ ~

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