Chapitre 2
1 SEPTEMBRE ;
Pdv Haewon ;
Cette nuit fut longue, froide et tulmutueuse. Le sommeil me fuyait, comme si j'étais plongée dans un cauchemar constant. Et le pire dans cette histoire, ce que cette nuit ne devint qu'une croix de plus sur le mur. Néanmoins, j'entendais les autres dormir, et ça me rassurait. Au moins, j'aurai accompli quelque chose d'utile aujourd'hui.
Je me lève plus tôt que d'habitude, et avale deux comprimés pour me remettre d'aplomb. J'ai quasiment fini la boîte, alors je le note sur la liste de course. Je pense qu'avec mes nouveaux collègues, je vais avoir besoin de refaire les stocks. Peut être que je vais y aller aujourd'hui.
Alors que j'ouvre l'étagère à provision, je remarque un mémo collé dessus.
"URGENT : retrouver Heeseung"
Mes lèvres se pincent alors que j'observe le petit carré jaune collé sur mon placard. Cela fait des mois qu'il ait là. Je l'ai écrit le jour où l'apocalypse a commencé. Heeseung était censé nous rejoindre à la maison, pour manger avec papa et moi. Il devait venir vers 14h, et l'alerte à sonné vers midi. Les autoroutes ont été bloqué, et il n'a jamais passé le pas de la porte. Et malgré le fait que nous avons essayé de le joindre en vain, nous avons toujours su qu'il était en vie. Heeseung est un battant. Nous avons essayé de l'appeler par téléphone, par mail, message, et même par cette stupide radio d'avant guerre qui trainait sur la terrasse. Depuis, j'essaie de la contacter par cette radio, car c'est le seul moyen de communication fonctionnant encore.
Je sors la radio que je dispose sur le balcon, avant de recharger ses piles. Elle émet des grésillements silencieux depuis maintenant dix minutes, tandis que j'appelle désespérément mon grand frère. Au bout d'une trentaine de tentatives, une main se pose sur mon épaule, me faisant sursauter.
Niki : Qu'est-ce que tu fais si tôt ?
- J'essaie d'appeler mon frère. Mais bon, c'est peine perdue.
Niki : Tu veux que je te remplace ? Je peux le faire, je connais Heeseung.
- Si tu y tiens.
Je lui explique comment cette antiquité marche, et le laisse aux commandes. Il se débrouille plutôt bien, et je décide de lui laisser de l'air. En attendant, je vais faire le déjeuner.
??? : Bonjour !
La petite Mi-jin vient me faire un câlin tel un rayon de soleil dans la pièce. Je souris, en lui tendant un bol de céréales.
- Jungwon dort toujours ?
Mi-jin : Comme un ogre. En même temps, il est... comment on dit ça déjà ?
- Insomniaque ?
Mi-jin : Non, juste bizarre.
Jungwon : Moi je suis bizarre ?
Nous nous retournons vers Jungwon qui déambule avec sa tête du matin. Je lui plaque un bol de céréales dans les bras et prévient Niki que je sors.
Niki : Tu vas où ?
- Je vais faire des courses, vous n'avez qu'à attendre que je revienne.
Niki : D'accord. Tu n'as qu'à y aller avec Jungwon, ça fait longtemps qu'il n'a pas parlé à quelqu'un d'autres que nous.
- Ça marche. Tu gardes Mi-jin et je prends Himura, sinon je sais que ça va être dur pour toi et moi.
Niki : Ok !
Niki part motiver Jungwon qui finit par s'habiller et sortir avec moi au bout d'une dizaine de minutes. Une fois en bas de l'immeuble, je lui passe la laisse d'Himura, et sors ma liste.
- Donc, nous avons besoin d'armes, d'eau potable, de viande, de munitions, et d'autres bricoles.
Jungwon : On se sépare ? Comme ça on va plus vite ?
- Mais t'es débile ou quoi ? Ne jamais se séparer. Même avec Himura tu ne survivrais pas.
Je crois lui avoir cloué le bec, car il ne dit plus rien le reste du trajet.
𓆝 𓆟 𓆞 𓆝 𓆟
Jungwon ne persistait pas vraiment à faire la conversation alors j'essaie d'engager. Il nous restait un moment avant d'arriver à la pharmacie, donc je préférai quand même savoir à qui j'avais à faire. Contrairement à Niki, je n'étais pas du genre fusionnelle avec des inconnus. C'est d'ailleurs Niki qui a tenu à me parler. Croyez bien que sinon je serai une tombe tout le temps.
- Tu es aussi bavard d'habitude ou bien c'est juste parce que c'est moi que tu ne parles pas ?
Jungwon : Si j'avais des raisons de te parler je le ferais.
- Et bien je vais t'en donner une, présente toi.
Jungwon : L'intérêt ?
- Je te loge et je te nourris pour le moment alors j'aimerai savoir à qui je parle actuellement.
Il soupire, comme s'il avait le poids du monde sur ses épaules. Alors que c'est moi qui porte les sacs et qui tiens Himura depuis le début. L'excuse de monsieur est une stupide blessure au molet.
Jungwon : D'accord si tu y tiens. Yang Jungwon, 18 ans, je vis à Séoul et je suis un ami de ton frère.
- Mon frère a 21 ans, comment pouvez-vous vous connaître ?
Jungwon : L'amitié n'a pas d'âge.
Et c'est lui qui parle d'amitié alors qu'il est muet comme une tombe.
Jungwon : Et toi ?
- Et moi quoi ?
Jungwon : Parle moi de toi.
Je suis assez surprise qu'il tienne à parler autant. Je ne vais pas me gêner, le temps que ça bonne humeur dure.
- Lee Haewon, 17 ans, je suis né à Daegu, et Heeseung m'a ramené ici quand j'avais 2 ans. J'ai un beau frère et...
Je me coupe. Devrais-je lui parler de "ça" ? Non, il ne comprendrait pas, on ne se connait pas.
Jungwon : Et ?
- Rien oublie. On est arrivé.
Un bâtiment en ruine nous faisait face, mais comme on dit "les déchets des uns font le bonheur des autres". J'indique à Jungwon de reste dehors avec Himura et je lui laisse les sacs.
- J'en ai pas pour longtemps, si une anomalie se présente, cours loin, sans te retourner.
Jungwon : Mais-
Je ne lui laisse pas le temps de finir et rentre dans la pharmacie. Ma priorité est de trouver des antidépresseurs, et de quoi me motiver entre guillemets. C'est bien fait car j'en ai toujours une réserve sur les étagères. J'en profite pour prendre de quoi soigner ma blessure, ainsi que des bandages.
- On peut y aller ! dis-je en sortant du bâtiment
Jungwon : C'est pas trop tôt.
Croyez moi, j'ai eu besoin d'énormément de self contrôle pour ne pas le gifler.
𓆝 𓆟 𓆞 𓆝 𓆟
Une fois dans l'immeuble, des tas de bruits se mirent à retentir dans la cage d'escalier. Je dis à Jungwon de se mettre derrière moi, et je sortis ma dague.
- Marche lentement et ne dis rien.
Le moment où on monta les escaliers parut interminable et quand on arriva à l'appartement, je soupirais de soulagement.
Niki : Alors comment c'était cette matinée ?
Jungwon : Long, très long.
Et Jungwon partit aussi vite qu'il était venu. Niki posa une main sur mon épaule pour me réconforter. Selon lui, Jungwon a du mal avec les personnes qu'il ne connait pas. Ça passerait avec le temps.
- Et vous, vous avez trouver des choses ?
Niki : Et bien figure toi que oui ! Tu devrais t'asseoir.
- C'est bon accouche.
Niki : Et bien, on a réussi à contacter le frère de Mi-jin, Sunoo.
- Mais c'est merveilleux ! Où se trouve-t-il ?
Niki : Et bien c'est là le problème, il se trouve au lycée.
Niki m'expliqua après que je me sois calmé que son frère se trouvait au lycée où je faisais mes études avant l'apocalypse. Il se trouve avec d'autres élèves qui seraient les camarades de classe.
- D'accord... Est-ce que tu peux me laisser la nuit pour y réfléchir ?
Niki : Bien sûr ! Je t'ai préparé un bol de nouille sur le plan de travail.
- Merci beaucoup. Bonne nuit Niki.
Niki : Bonne nuit !
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