Chapitre 11

Pdv Haewon ;

Alors que Jungwon s'approchait de moi, j'ai commencé à ne plus voir clair. Ma vision c'est comme flouté et j'ai essayé de rester debout du mieux que j'ai pu. Les bruits autour se dissipent, et la seule chose que je peux voir est Jungwon, sans pour autant l'entendre proprement.

Jungwon : Haewon ? Haewon, est-ce que tu me vois ?

Mes yeux ainsi que ma vision se brouillent alors que je sentais le virus prendre contrôle de moi. Le sang coulant de mon nez se glissa dans ma bouche, et lorsque le goût du liquide rouge parvint à mes papilles, une sensation de faim s'installa en moi.

- Jungwon... murmurais-je, à court d'air

C'est comme si mon cœur battait à plus de cent à l'heure. Aucune crise d'asthme ne m'avait amené à un tel stade jusqu'à lors. J'ai chaud, froid, peur, mais surtout... faim. Je regarde Jungwon, puis son cou, et le goût du sang dans ma bouche me fait comme un tic. Mon corps se jette instinctivement sur Jungwon, et nous tombons tout deux à la renverse dans les escaliers.

Jungwon : HAEWON !

Mon dieu... que suis-je entrain de faire ?

Ce n'était pas moi, ça ne pouvait pas l'être.

Mon corps est contre celui de Jungwon, ma bouche recherchant désespérément à mordre son cou. Lui me repoussait du mieux qu'il pouvait, en criant mon nom. Et pourtant, c'était comme si j'étais extérieur à la situation. C'est bien mon corps qui est entrain de commettre cet acte, mais moi. Je suis comme spectateur de mes propres crimes. Je ne contrôle plus mon corps, excepté mon rythme cardiaque qui augmente à une vitesse folle.

Soudainement, tout s'arrête. Jungwon, qui resiste à ma morsure, s'arrête. Au lui de me maintenir loin de lui, il m'attire contre son torse, collant mon oreille contre son cœur.

Jungwon : Écoute le... écoute le je t'en supplie...

Le sanglot présent dans sa voix me déchire le cœur. Alors je l'écoute, et me concentre sur les battements de son cœur, qui sont étonnamment calmes. Comment peut-il être aussi détendu dans une situation pareille ? Décidément, ce garçon n'était pas comme les autres.

Au fur et à mesure que j'écoute les battements de son coeurs, je me rends compte que je suis plus calme. Toujours transformée, mais calme. Petit à petit, tout s'est apaisé, et je réussi à reprendre le contrôle de mon corps. Tout est flou autour de moi, mais je ne vois que Jungwon. Un million de papillon ont traversé mon ventre en me perdant des ses grands yeux marrons.

Nous nous redressons tout deux, sans qu'il ne me lâche des yeux une seconde. Sa main passe doucement sur ma joue, pendant que des larmes coulent sur mon visage. Autour de nous, la nuit était calme, si bien que ses yeux reflétaient des milliers d'étoiles.

Jungwon : H-haewon...

Il ne put finir sa phrase, car le bruit d'une horde se fit entendre. Immédiatement, nous nous relevons, et je me laisse entraîner par Jungwon, vers une salle de classe inconnue, dont il referma la porte rapidement.

Aucun de nous n'osa se retourner, pendant près de tente secondes. Trente secondes durant lesquelles un millions de choses me sont venues à l'esprit. Mais plus je pensais, plus mon rythme cardiaque s'accélérait. Certes, Jungwon m'a sauvé de ma transformation, mais mon asthme, ça, il ne pouvait rien y faire. Le fait que je ne lui en ai pas parlé avant me pèse et maintenant que je confirme mes sentiments je le regrette.

Tout est toujours flou autour de moi, mes jambes flanchent. Je commence à me laisser tomber, ne ressentant aucune puissance dans mon cœur.

Jungwon : HAEWON !

Le jeune se retourna, courut vers moi en me rattrapant à temps pour que je ne tombe pas sur le sol.

Jungwon : Ça va aller. Je te promets que tout ira bien.

- Je peux pas... J-je peux pas...

Jungwon : Tu ne peux quoi Won ?

Mon cœur commença à se calmer à la seconde où j'entendis sa douce voix. Et ce surnom... Won. Personne ne m'avait jamais surnommé de cette manière. J'aime ça.

- Je... sais... je sais pas.

Des larmes parlaient au coin des yeux de Jungwon, tandis que ma respiration se calmait petit à petit. J'ai essayé de me relever lentement, mais Jungwon m'arrêta.

Jungwon : Qu'est-ce que tu crois faire au juste ?

- J'arrive... m-mieux à respirer quand j-je suis assisse.

Jungwon : Okay, alors que penses-tu de ça ?

Il place lentement ses mains sur ma taille, et me fit asseoir sur sa cuisse. Mon torse et ma gorge était en harmoni, et mon rythme cardiaque revenait petit à petit à la normal, bien que notre proximité me face chavirer. Je tentais de reprendre le contrôle de mon cœur, mais pour autant, la présence de Jungwon le faisait battre encore plus.

Putain... qu'il est beau.

Jungwon : Haewon...

- Hum ?

Jungwon : J'ai besoin de te le dire. Je ne peux plus attendre.

J'acquiesce faiblement, posant une main sur mon cœur, le sentant se serrer. Je souffre, mais je réussis à me perdre dans les yeux de Jungwon, ce qui m'aida à oublier la douleur.

- Vas-y...

Il pencha sa tête vers la mienne, cherchant à croiser nos regards. Son sourire se dessina une fois encore sur son visage, et ses deux fosettes firent leurs apparitions, me faisant sourire aussi.

Jungwon : Je... Depuis le jour où on s'est rencontré, j'ai toujours trouvé que tu étais une personne... fabuleuse. Je n'ai aucune autre mot pour décrire ce que tu me fais ressentir à chaque moments passés en ta présence. Quand je suis avec toi, je me sens plus fort, et plus faible à la fois. J'en suis arrivé à un point où je suis heureux que ces anomalies t'aient attaqué ce jour là, car sinon on ne se serait pas rencontré. J'aime à croire que c'est le destin, même si je sais que tu n'y crois pas. Je ne suis pas ce genre non plus, c'est pour dire à quel point tu me rends fou, bien que j'étais déjà un peu timbré de base. Tu es la première personne pour laquelle je serai près à m'enlever la vie. Je ne veux pas te laisser ici, je ne peux pas, c'est physique. On va retourner voir le groupe ensemble, et faire face à ça, ensemble. Si tu souhaites le garder secret, je serai là. Si tu souhaites fuir, je serai là aussi. Ma vie sans toi est inconcevable. Je t'aime Won.

~{•}~

Tout s'est calmé.
Je ne vois que lui.
Je n'entends que lui.

Je réussis à déconnecter mon cerveau le temps de son discours, et de calmer mon rythme cardiaque. Des larmes coulent sur mon visage, mais ce sont des larmes de joie. Je me sens légère.

Jungwon : Quoi ? Pourquoi tu pleures ? s'affole le jeune

Un sourire étire mon visage alors que je regarde la petite mine effrayée de Jungwon.

Seigneur... qu'est-ce que je l'aime.

- Ce sont... des larmes de joie, ne t'inquiètes pas.

Jungwon : Mais je n'aime pas te voir pleurer dans tous les cas.

Il approcha doucement ses mains de mon visage pour y essuyer les larmes qui y coulaient. Je les retire, et plonge dans ses bras. Il est tout chaud, comme une peluche.

- Je t'aime aussi. j'ai murmuré

J'ai senti son petit cœur s'arrêter un instant, avant que ses bras se resserrent sur moi aussi.

Je tremble. J'ai peur.

Jungwon : Pourquoi tu trembles ? dit-il en me reculant pour que je le regarde

Je me mords les lèvres. Il le sait, et je le sais.

- Je... j'aurai voulu que cela finisse autrement...

Jungwon : Comment ça "finisse" ? Rien n'est fini ! Ça vient de commencer.

- Jungwon tu ne réalises pas... Je suis infectée et je-

Jungwon : Tel que je te vois, tu es normale.

- J'ai essayé de te mordre il y a cinq minutes. Ouvre les yeux, je vais devoir partir.

Je me lève difficilement, une main toujours sur ma poitrine. Ça pèse lourd, mais beaucoup moins qu'avant. Mon souffle a repris son court normale, enfin, on peut dire ça.  Jungwon se lève à son tour, se plaçant entre moi et la porte de la classe.

- Jungwon... l-laisse moi...

Jungwon : Reste avec moi. Je ne veux pas que tu partes.

- Je ne veux pas non plus. Mais je dois. C'est pas par envie que je le fais d'accord ?

Des larmes coulent lentement sur le visage de Jungwon. Ça me fend le cœur en deux, mais je détourne le regard.

Jungwon : Pitié... Tu es tout ce qu'il me reste maintenant...

- Ne dis pas ça ! Tu as Niki, Mi-jin, une famille et des amis. Tu es entouré Jungwon.

Jungwon : Mais non ! Niki et Mi-jin sont parties, ma famille aussi ! Mes amis sont probablement morts et je ne veux pas que tu disparaisses aussi !

- Jungwon je-

Soudainement, la porte de salle s'ouvrit en fracas. Un silhouette se jetta à l'intérieur, tandis que Jungwon et moi nous cachons derrière des tables. La porte se referme, le silence est plat. Peut importe qui se trouve dans la pièce, aucun d'entre nous n'ose bouger. Mon rythme cardiaque s'accélère ; j'ai peur. On entend des pas s'approcher de nous, lentement mais pas assez doucement pour ne pas les entendre. Ils s'arrêtèrent au milieu de la pièce, et se dirigent vers la fenêtre en courant.

??? : Bandes de petites timpes ! Allez tous crever !

Des réprimandes se firent entendre, et je compris vite. Je reconnais cette voix. Je me lève d'un coup, faisant face à la personne en face de moi.

Et j'avais raison.

Yeon Deok-su.

Il se tourna vers moi, son sourire crasseux aux lèvres. Il avait l'air plutôt propre sur lui pour un adulte vivant dans une apocalypse zombie. Lui qui était toujours aussi droit pendant ses cours, avait réussi à survivre. Quel surprise, pour un prof de sport du moins douteux.

Deok-su : Non de dieu ! Haewon, Lee Haewon ?

- Monsieur Yeon, donc vous êtes vivant ?

Jungwon essaya de se relever, mais je le maintenait cacher derrière la table. Je lui jette un bref coup d'œil, lui faisant comprendre qu'il doit rester immobile. Pendant ce temps, mon ancien prof avance vers moi, un faux air chaleureux que son visage.

Deok-su : Ça alors... j'aurai jamais penser te voir survivre Lee. Avec... enfin tu sais.

Il pointa sa poitrine du doigt, faisant allusion à ma maladie. Quelle manière délicate et charmante de parler de ce sujet alors (ironie).

- Je ne pensais pas non plus, mais nous y sommes. Et vous ? Aux dernières nouvelles vous étiez "blessé à la hanche" hum ?

C'est faux.
Yeon Deok-su âgé de 38 ans, professeur dans cet établissement depuis à peu près 15 ans, avait été suspendu du à un procès que sa femme lui avait collé sur le dos - violence conjugale - et la direction avait cru bon de nous faire croire qu'il était blessé. Le plus choquant là dedans, c'est que quand on l'accuse directement, ça marche, mais que quand des jeunes élèves viennent se plaindre de son comportement du moins douteux, personne ne fait rien.

C'était, c'est, et cela restera un personnage dégoûtant. Rien qu'à son apparence. Ses dents ne devaient pas être brossées très souvent, ses cheveux sont gras - du moins le peu de cheveux qui lui reste -, son odeur corporelle est à revoir et je ne veux pas parler de son haleine. Rien de tout cela n'est à mettre sur le compte de l'apocalypse, car il était comme ça au quotidien. Chaque partie de son corps a commit des choses horribles, sur lesquels l'école à fermer les yeux, par faute de budget pour engager un autre professeur. Il suffisait juste de le regarder pour...

Oh mon dieu.

Sur son bras... il est mordu.

- Partez d'ici.

Deok-su : Hein ?

- Sortez d'ici, MAINTENANT !

Deok-su : Pourquoi cries-tu petite insolente ? Ce n'est pas comme ça qu'on parle à un adulte !

- Je ne suis plus dans cette école maintenant, alors cassez vous !

Deok-su : Jamais !

- Très bien. Alors on sortira ensemble.

Je lui empoigne la main, et cours vers la porte de la salle. Il est assez facile à trainer, de par sa petite corpulence. J'entends Jungwon se lever de derrière la table, alors que je referme la porte. Deok-su se débat, et tires sur mon bras, jusqu'à me faire mal.

- Ça suffit ! Vous allez tuer des innocents ! Vous voulez être un monstre jusqu'à la fin ? Regardez moi ! Je suis condamnée, mais je fais des efforts.

Deok-su : C'est ton vie, pas mon vie petite sotte ! Laisse moi partir maintenant !

- Mais pour allez où ? Tuez les survivants ? Vous faites déjà bien assez de dégâts comme ça non ?

Il voulu répliquer, mais le goût du sang dans sa bouche devint trop fort. Ses membres craquent un à un, et ses yeux tournent finalement aux rouges. J'essaie de me détacher de lui, mais ses doigts se crispent sur mon bras. Ça fait mal, si mal que des larmes coulent sur mes joues. Putain... il est plus résistant mort que vivant. Je dois l'empêcher de crier à tout prix, ça ramènerait toutes les anomalies alentours vers nous.
Je suis piégée.

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