── À chaque fois que les choses ont
   l'air de bien se passer, il y a forcément
   toujours des problèmes pour bouger en
   coulisse.

Pdv interne :

- Hmmm... Je grogne, quelque chose venant perturber mon sommeil.

Et ce quelque chose, c'est tout simplement la lumière du soleil. Les rayons lumineux viennent brûler ma rétine quand bien même mes paupières sont fermées, ce qui m'oblige à râler dès le matin.

- Mais purée... Qui a ouvert les volets ? Je demande dans les vapes, marmonnant dans ma barbe cette question qui n'obtiendra pas de réponses.

Je tire ma couette pour qu'elle vienne recouvrir mes yeux, et que je puisse les ouvrir sans perdre instantanément la vue. Et une fois que je me suis habituée un minimum à la luminosité de ma chambre, je me lève et baille.

- Aaaah j'ai bien dormi quand même. Je remarque satisfaite, mes cernes ayant énormément diminuées de volume.

Puis, je me rends compte que c'est pas trop normal. Car au lycée, on dort jamais bien, ou du moins pas autant qu'on voudrait.

- Attends attends attends il est quelle heure...? J'ose me questionner, au bord de la crise de panique.

Doucement et avec précaution, je me tourne vers mon abruti de réveil qui n'a pas sonné, pour voir marqué "huit heures vingt". Sachant que je pars usuellement à huit heures pour être sûre d'arriver en avance, et je me réveille à sept heures, ça pue tout bonnement la merde.

- Oh non. Je me contente de dire désespérée, déjà dépassée par les évènements dès lors où mon regard a croisé l'heure bien trop tardive.

Alors, je cours. Je sprint dans ma maison, pour me préparer aussi vite que possible. J'enfile mon uniforme en despi, me brosse les dents en dix secondes, me passe trois coups de peigne dans les cheveux, et j'enfouie un maigre gâteau dans mon gosier histoire de dire.

Je n'ai pas le temps de me prendre à manger pour ce midi, ce qui veut dire que je vais devoir aller à la cafet. Entre la panne de réveil et ça, je sais déjà que cette journée va être désastreuse.

- J'Y VAIS !! Je hurle dans ma maison, ne sachant même pas si mes parents y sont encore ou non.

Et à peine dehors, je reprends ma course.

Ma vie qui en début de semaine était paisible et sans prise de tête, devient rapidement catastrophiquement bordélique. Je pensais ne jamais connaître aucun rebondissement, puisque tout ici était toujours plat, et bien je me suis trompée les doigts dans le nez.

Les mignonnes petites ruelles qui me paraissaient fades deviennent un peu plus colorées, et le cadre ennuyeux me surprend plus que d'habitude. Est-ce que l'irrégularité changerait drastiquement ma vision des choses ?

- J'ai pas le temps de penser à ça, faut que je me dépêche. Je me raisonne en continuant de foncer.

Pourquoi mon réveil n'était pas activé même ? Je n'oublie jamais normalement.

- AH ! Je ne peux m'empêcher de crier, comprenant mon erreur.

Tout simplement, la fatigue. Je suis rentrée hier soir tellement HS que je n'ai ni fermé mes volets, ni mis mon réveil, ni rien en fait. J'avais rarement été aussi épuisée, et on voit ce que ça donne.

- Abrutie de fatigue. Je fustige tout bas, le souffle scindé, avant de ralentir quasiment d'un coup sous la surprise. Eh mais !

- Hm ?

Au croisement à dix minutes du lycée, j'aperçois Kenma juste devant moi, qui prend le même chemin. En m'entendant, il se retourne intrigué. Et il me fixe, moi et mes joues rougies par le froid qui gifle ma peau bravant elle-même le vent. Je reprends mon souffle, les sourcils froncés, et m'avance vers lui.

Le stress d'être en retard me fait tellement tourner la tête que la notion d'anxiété sociale s'écrase et disparaît.

- C'EST TOI ! Je crie en souriant, en le rejoignant quand je m'assure de son identité.

J'ai crié si fort et si brusquement que ça l'a fait sursauter-

- Je t'ai jamais vu prendre ce chemin. Il me dit, perplexe.

- Moi non plus. Je réponds aussitôt, tout aussi perdue.

On est tous les deux confus face à cette rencontre inattendue, et puis je me rappelle que je suis à la bourre.

- AH ! Je m'écrie encore, me souvenant et retrouvant mon angoisse, ce qui le fait de nouveau sursauter. On est en retard faut qu'on se dépêche !!

- Quoi ? Il sort encore plus paumé, tandis que je continue de tracer.

- Dépêche-toi !! J'insiste en l'incitant à me suivre.

Le blond me suit alors en silence, mais il n'a pas l'air très heureux. Et de ce que j'ai vu aux entraînements, il est vrai qu'il n'a pas l'air d'être le plus sportif de tous. Peut-être qu'il se dépêche même seulement car il n'ose pas me contredire.

En tout cas, je vois que ça ne lui fait pas plaisir. Ses muscles sont tous crispés sur son faciès, et il a lâché un soupirement bien audible. Il a même calé ses mèches de devant derrière ses oreilles.

J'aimerais bien moi aussi ne pas me dépêcher, et m'en foutre, mais si j'arrive en retard en ayant déjà une punition au cul, c'est quasiment certain que le proviseur la prolongera s'il l'apprend.

- On arrive ! Je m'exclame de joie, enfin à proximité du lycée.

La course c'est vraiment pas mon truc, surtout quand je porte une jupe et des chaussures pas adéquates. Et je remarque clairement que c'est pas son truc non plus vu que Kenma est plus exténué que moi.

Et pour ne pas débarquer toute transpirante en train de cracher mes poumons, je ralentis la cadence et me satisfais d'une marche rapide. Il est huit heures trente-trois, j'aurais cinq minutes de retard tant pis, mais j'aurais au moins limité la casse.

- On se voit ce soir ? Je l'interroge une fois à l'intérieur du bâtiment, nos chemins se séparant enfin.

- Il n'y a pas entraînement ce soir. Me répond-il entre deux pauses pour reprendre l'oxygène qui a l'air de lui manquer cruellement.

- Ah. Je réplique bêtement, ne sachant pas réellement quoi répondre d'autre.

S'écoule ainsi une dizaine de secondes où on s'observe dans le blanc des yeux, un silence berçant ce moment de flop.

- Bon bah à plus tard, je dois vraiment y aller. Je conclus en lui souriant, et m'en vais.

Et en m'élançant dans les escaliers, je peux sentir son regard sur moi, probablement perturbé par ce qu'il vient de se passer.

Tout est allé tellement vite ce matin qu'on n'a même pas pu vraiment discuter, alors que c'était une occasion en or. En plus ce soir je ne le vois pas, j'espère retrouver cette occasion demain.

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Hahaha vous aurez des explications sur le pourquoi du comment Kenma vous a croisé 🤭

Un chapitre encore une fois bien simple mais quand même assez important !

J'espère qu'il vous a plu, et on se retrouve dimanche prochain ! <3

~ Maë ♡ ~