11 - Deux pièces de puzzle.
── If it's meant to be, it'll be.
Pdv interne :
On se gare sur le parking prévu pour, et on pénètre dans le bâtiment destiné aux sessions de tirs. J'ai réussi à apaiser mon esprit, après un long moment de bataille interne.
- Je t'ai dit qu'il n'y aurait pas Ran finalement ?
- Ah ? Je m'étonne, un sourire se dessinant sur mes lèvres. Non tu ne m'avais pas dit. Pourquoi il vient pas ?
- Alors ça j'ai préféré ne pas le savoir. Une fois sur deux c'est parce qu'il cherche à se vider les couilles. M'avoue le brun en soupirant de désespoir.
- C'est vraiment un gros porc. Je remarque à voix basse, ne pouvant pas m'empêcher de l'insulter, sauf que Kakucho m'a entendu.
- Chacun ses activités après tout. Même si celles-ci sont parfois répugnantes. Il enchaîne en descendant les escaliers pour arriver aux couloirs de tirs.
- Je plains surtout les pauvres filles qui le font avec lui... Arh rien que d'y penser ça me dégoûte !! Avec sa tête de débile là. Je crache écœurée.
- Sur ce point-là je te rejoins. Ajoute Hitto en s'armant de lunettes de protection. Et je te raconte même pas comment c'est de passer du temps avec lui. Continue-t-il en me tendant une paire. Il arrête pas de parler de ses ébats amoureux, des fois j'aimerais juste lui en coller une pour m'accorder ne serait-ce qu'une minable minute de calme et sérénité.
- Le jour où tu lui en foutras une belle patate en pleine face, fais-le quand je serai là. J'ai pas envie rater un évènement pareil...! Je poursuis en sortant mon arme favorite.
- Je prends celle-là aussi. Me dit Kakucho en me montrant son flingue, mon cœur miteux gravé sur sa surface.
Je lâche un petit rire sincère, et mon cœur, non pas sur son pistolet mais celui dans ma poitrine, se voit être recouvert d'un voile de chaleur. Dès que je suis avec cet homme, tout me semble être plus simple. Mon cœur se sent automatiquement apaisé, et sans le moindre mot, il arrive à comprendre mes états d'âmes. C'est comme si lui et moi nous étions deux pièces de puzzle destinées à s'emboîter.
- On y va ?
- Yep.
Je m'accapare un casque anti-bruit et le positionne sur mes oreilles. Il fait de même. On se pose tous les deux dans nos couloirs respectifs, et sans plus attendre il braque son arme en direction de la cible.
La dernière fois j'ai touché les extrémités du panneau, j'espère pouvoir faire de meilleurs résultats aujourd'hui.
- Allez, tu peux le faire. Je m'encourage en fermant les yeux pour rassembler ma concentration.
Je pointe avec fermeté mon pistolet vers la cible. Je charge le flingue, puis j'enlève le cran de sécurité. Je viens placer mon œil juste au dessus de la glissière pour essayer de diriger mon gun. Mais au moment de presser la détente, ma main se met à trembler. Rien n'est plus certain. La cible représentant un dessin classique d'un corps tout en blanc doté de lignes noires pour différencier les différentes zones se déforme. Soudainement, les contours flous deviennent plus précis. Le blanc se transforme en beige, et la forme applatie prend vie, gonflant en relief.
Devant moi à une vingtaine de mètres, se trouve Takuya en chair et en os. Ma vue déraille, et je comprends que j'hallucine. Pourtant, j'ai beau cligner des yeux autant que je ne le souhaite, son visage couvert de sang m'apparaît clair comme de l'eau de roche. Et au milieu de son front, un creux profond prend place, dû à la balle que je lui ai mis durant cette tragique nuit. Les pensées obscures que j'avais réussi à éloigner reviennent plus vite que la vitesse de la lumière, et en un instant, je me retrouve dans l'incapacité de tirer la moindre balle.
- Bordel il m'arrive quoi...
Je sens les gouttes de sueurs se frayer un chemin sur mes omoplates, puis le long de ma colonne vertébrale. Je grince des dents en même temps que ma peau palie, et je sais que ce n'est qu'une question de secondes avant que je ne tourne de l'œil.
- (Y/n) ça va ? Intervient le brun en posant sa main sur mon épaule.
Je lâche un cri, et dans la panique j'appuie sur la gâchette avant de laisser tomber mon pistolet.
- J'y arrive pas, je suis désolée. Je m'excuse les larmes aux yeux.
- Tu sais quoi c'est pas grave, on arrête pour aujourd'hui. On va aller au bar directement, ça te permettra de me raconter ce qui ne va pas et de te soulager un peu la conscience. Me rassure-t-il. On s'entraînera plus la prochaine fois, quand tu seras en état.
- Merci beaucoup...
Je soupire de soulagement, et ramasse mon arme. En me baissant j'aperçois le bout du couloir, la cible est redevenue blanche comme neige. Et au centre de celle-ci, un trou causé par mon tir mal calculé.
Je détourne les yeux et suis Kakucho en direction de la voiture. J'aurais aimé dire que le trajet m'a détendu, mais au contraire, ça m'a refilé la nausée. Les dos d'ânes et les coups de frein abrupts m'ont retournés l'estomac.
- On est là. Il m'annonce devant le bar où nous étions allés la dernière fois.
- Enfin... Je marmonne bredouille.
- Tu vas bien ? Me demande le brun en fronçant les sourcils.
- Non je ne me sens pas très bien pour être honnête...
- Un bon remontant et ça passera.
Je souffle du nez et esquisse un mince sourire. Un homme apparaît de nulle part pour aller garer la voiture, ce qui me déconcerte beaucoup.
- Qu'est-ce que ?
- J'avais la flemme de marcher du coup j'ai garé la caisse ici et ce cher Monsieur va l'emmener sur ma place de parking privé de l'hôtel.
Effectivement, nous sommes au pied du bar. L'agent ouvre des portes que je pensais ne pas exister. Nous entrons à l'intérieur, et rejoignons l'étage après avoir commandé. Nous nous asseyons à la même table que précédemment, prêts à rester ici un bon moment.
- Alors, dis-moi tout. Pourquoi ça allait pas ce matin ?
- Et bien... Je m'apprête à déballer mon sac, mais ma gorge se bloque. Merde. Pour débloquer tout ça, je bois cul-sec mon verre de whisky.
Kakucho me regarde avec des soucoupes à la place des yeux.
- C'est bon ça va mieux. J'arrive à lui dire en crachant mes poumons. Donc, je reprends. Il se trouve que ce matin en me réveillant j'ai voulu prendre une douche, normal. Sauf que quand je me voyais dans le miroir je me trouvais recouverte de sang de la tête aux pieds. Mon corps me faisait dérailler, j'avais l'impression que tout allait mal et qu'à tout moment le monde s'effondrait sous mes pieds.
Il reste très attentif à ce que je lui confie tout en buvant de sa boisson.
- Le pire c'est que j'avais beau frotter de toute ma force sous la douche, rien n'enlevait cette souillure. Le sang sur mon corps demeurait accroché à ma chair.
- C'est à cause de Takuya ? Il devine en reposant son verre sur la table.
- Évidemment. Tout à l'heure ce n'est pas la cible que je voyais au bout du couloir, mais son corps mort. Je poursuis difficilement. Ça me faisait pas ça la dernière fois mais c'est ressurgit d'un coup... Je- j'ai peur de pas y arriver ?
- ... Kakucho reste perplexe, puis il inspire, s'apprêtant à prendre la parole. Ça m'a fait la même chose la première fois.
Je sens que l'ambiance devient de plus en plus morose. Son ton est calme et mélancolique, et je peux déjà deviner ce qu'il veut me raconter.
- Toi aussi ?
- Bien sûr. Seul un monstre dépravé de sentiments ne ressentirait pas l'once de folie après avoir commis de telles horreurs. Lâche-t-il en finissant son martini. Pour moi c'était avant ma majorité, j'étais encore un gamin au fond.
Sa voix représente une mélodie à mes oreilles. Les paroles qu'il me chuchote et ses confessions nocturnes, je les place au plus profond de mon cœur.
Mon regard se dirige vers la fenêtre tandis qu'il débute le récit de son passé.
- C'était mon meilleur ami.
Les lumières de la ville déjà allumées n'éclairant que peu la route attire mon attention. J'observe avec minutie les voitures circuler les unes après les autres, jusqu'au moment où ses mots atteignent le fond de mes oreilles.
- Attends- T'as tué ton meilleur ami ? Je le questionne effarée.
- Ha, il laisse échapper un petit rire douloureux, c'est tout comme.
Mes pupilles plongent dans ses yeux châtains. Je peux y remarquer des petites taches jaunes, mais surtout, un parfum de regret et de solitude qui s'émane de son regard.
- J- je suis désolée pour toi...
- T'as entendu parler de la bataille Toman contre Tenjiku ?
- Oui, tout le monde connaît cette histoire. Cette nuit tragique où on périt deux adolescents lors de combats. L'un d'eux avaient ramener un pistolet.
- ...
- C'était toi avec un flingue ??? J'ose faire l'hypothèse apeurée.
- Non bien sûr que non. C'était Kisaki Tetta. C'est lui qui a m'a tiré dessus, mais mon meilleur ami Izana s'est interposé. Évidemment je me suis pris des balles aussi, mais il n'y a que moi qui ai survécu. À mes yeux c'est comme si c'était moi qui l'avait assassiné.
- Mais tu n'y es pour rien ! Comme si survivre était un crime...
- Sauf que c'était moi qui était censé mourir, pas lui.
Le coup de massue que je reçois dans le cœur me fait très mal, je ne pensais pas qu'il portait une telle culpabilité sur son dos. J'ai tant à découvrir sur lui, pour le meilleur ou pour le pire, mais bizarrement j'envie chacun de ses futurs moments.
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Moment confession 🤭
En vrai quand on y pense Kakucho il a tellement eu une enfance de merde </3
Oh d'ailleurs cette fanfiction devrait avoir entre 25 et 30 chapitres ! À mon avis il ne m'en reste que 5/6 à écrire max (:
Merci pour les 5k vues, je poste le prochain chapitre de suite ! 💕
~ Maë ♡ ~
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