𝘊𝘏𝘈𝘗𝘛𝘌𝘙 𝘝𝘐𝘕𝘎𝘛-𝘋𝘌𝘜𝘟 - une couverture qui laisse les pieds froids
TRANQUILLEMENT installée sur le canapé de la salle commune, Elizabeth paraissait être bien plus calme que quelques heures plus tôt. La discussion qu'elle avait eue avec Dumbledore avait été longue, très longue, si bien que des sujets divers et variés avaient été abordés, comme, étonnamment, la grand-mère d'Elizabeth, dont le directeur avait demandé des nouvelles. De fil en aiguille, ils avaient fini par aborder le "Problème Potter".
Aussitôt, elle avait perdu de sa joie de vivre et de converser et s'était refermée sur elle même, l'envie de brusquement quitter la salle grandissant en elle comme une fleur, mais, plus Dumbledore parlait, moins elle avait eu envie de s'enfuir. Il l'avait noyée dans un flot de paroles tel qu'elle s'en voulait maintenant d'avoir fui James sans lui avoir donné la possibilité de converser.
Maintenant qu'elle était toute seule, cependant, elle recommençait à penser, à bien trop penser. Il fallait dire que, prendre des décisions avec un adulte sage et calme était une chose, les appliquer en était une autre. Après tout, elle avait tout de même risqué de faire vraiment mal à James, et les élèves de Poudlard lui rappelaient constamment ce qu'elle avait fait, que ce soit en s'écartant de quelques centimètres à sa vue ou en la félicitant pour son "tour de magie".
Ses jambes étaient couvertes par une longue couverture tandis que, recroquevillée sur le canapé, elle fixait la cheminée allumée de la salle commune, un étrange élan de nostalgie la traversant.
Il était presque comique de voir que, parmi tant de personnes, la plus couverte et potentiellement la plus chauffée de la salle était Elizabeth. Enfin, ça aurait été comique si Elizabeth n'avait pas une terrible condition qui lui rendait impossible de ressentir la chaleur.
Mais non, la raison pour laquelle Elizabeth avait couvert ses jambes de sa petite couverture n'était pas pour se réchauffer. Elle était tout simplement et inexorablement attachée à cette pauvre couverture à motif patchwork, ce cadeau de la part des parents de Remus pour son quinzième anniversaire, offert lorsqu'elle avait passé une semaine chez eux durant les grandes vacances. Cette couverture avait une odeur constante de, comme Elizabeth l'avait remarqué, vanille, chocolat et du parfum de Dorcas, qui lui donnait l'impression d'être en sûreté, lorsqu'elle en était couverte. Ceci lié au crépitement des flammes oranges dansant dans la cheminée, créant une mélodie pouvant endormir un enfant, entourait Elizabeth de deux des choses qui la rassuraient le plus et c'était pile ce dont elle avait besoin.
Malheureusement, cette atmosphère calme et apaisante qu'Elizabeth avait créée autour d'elle disparut brusquement lorsque quelque chose sembla apparaitre à côté d'elle. Habituée par ce genre d'apparition -Elizabeth était amie avec Peeves, après tout-, la surprise qu'Elizabeth ressentit ne fut visible que par une brève inspiration qu'elle avait malencontreusement sifflée entre ses lèvres.
Elizabeth leva les yeux vers la personne à ses côtés pour y découvrir non pas un être vivant, mais Nick-Quasi-Sans-Tête. Tout de suite, le second gros problème qui hantait ses journées refit surface, alors qu'il semblait avoir disparu pendant de nombreuses heures. La supposée disparition de Peeves. Si elle était censée avoir reçu des informations sur le sujet la veille, le problème Potter l'en avait quelque peu empêchée.
Heureusement pour elle, le fantôme ne paraissait pas froissé qu'elle l'ait fait patienter une journée. Au contraire, il paraissait plutôt soulagé de trouver Elizabeth, comme si il l'avait longuement cherchée.
"Vous voici! Par Merlin, j'ai passé la journée à ratisser le château sans vous trouver!
-Oui, excusez moi, sir. J'ai été quelque peu... occupée?", hésita-t-elle, ne sachant comment qualifier l'affaire.
"Peu importe, vous êtes là maintenant.", la coupa le fantôme. Son visage constamment pâlit se tordait en un expression stressée, presque apeurée, et il continua : "J'ai parlé avec les autres, passant même par le Baron et Rowena, et personne n'a vu Peeves depuis ce qui semble être deux semaines.
-Donc j'avais raison de m'inquiéter.", soupira Elizabeth, se frottant les yeux en se redressant contre le canapé. Elle releva le visage vers le fantôme, attendant de savoir les informations qu'il avait pu récolter pour elle.
"J'ai prévenu le professeur Dumbledore-", Elizabeth sembla surprise, étonnée que le directeur ne lui en ait pas parlé lors de leur entretien, mais elle se reconcentra rapidement sur Nick: "juste après m'être assuré que personne n'avait vu Peeves, afin de l'informer de la situation. Il m'a dit qu'il allait mener son enquête.
-Peut-être était-ce pour cela qu'il était dans la salle sur demande!, marmonna Elizabeth pour elle-même, excitée malgré elle. Son coeur battait vite, et elle n'agit qu'une envie, c'était de se lever afin de résoudre ce mystère. Elle avait déjà de bonnes idées d'où elle pouvait chercher, comme par exemple les cachettes que Peeves lui avait déjà montrées. Plus fort, elle reprit : "Si Dumbledore s'en occupe, quelle est la raison de votre panique?
-Parce que, Elizabeth Luck, pas une fois dans l'histoire de Poudlard un fantôme -enfin, plutôt un esprit frappeur- a-t'il disparu. Peu importe si l'un des sorciers les plus puissants ayant existé se mêle à l'affaire ou non, c'est tout de même un cas singulier assez effrayant!", il prit une pose dramatique. "Moi qui pensait que la mort était la pire chose que nous, fantômes, puissions endurer, me voilà bouleversé!
-Oh ne vous inquiétez pas.", assura innocemment Elizabeth. "Je vais faire tout ce que je peux pour retrouver Peeves. Et puis, si vous veniez, par malheur, à disparaitre à votre tour, comptez sur moi pour partir à votre recherche."
Le fantôme baissa les yeux vers Elizabeth avec tendresse, touché malgré lui par ses mots. Qu'il était étonnant d'avoir une telle réaction dans ce genre de circonstances!
"Je ne pense pas que vous puissiez faire quoi que ce soit si je venais à disparaitre à mon tour, Elizabeth. Il est toujours agréable, cependant, de savoir que je pourrais compter sur vous.", ill leva les yeux vers l'entrée de la salle commune, qui venait de s'ouvrir avec un soupir aggravé de la Grosse Dame. "Vos amis viennent d'entrer.", déclara-t-il discrètement. "Ne parlez à personne de tout ceci, voulez-vous? Nous ne voudrions pas qu'ils plongent leur nez dans quelque chose qui les dépasse.
-Je ne peux rien vous promettre. Ils plongent leur nez dans plein de choses, et encore plus lorsqu'elles les dépassent."
Nick pouffa légèrement en levant les yeux au ciel, avant de s'incliner légèrement face à Elizabeth et de s'en aller à travers le mur. Elizabeth était pleine de questions, questions qu'elle ne savait pas si elle était censée poser à Nick, ou à quiconque, d'ailleurs. Etait-ce vraiment aussi grave que Nick le laissait faire paraitre, ou était-il, comme d'habitude, en train d'aggraver la situation pour en sortir en héros lorsque Peeves sortirait de sa cachette? Elizabeth se le demandait, cependant, elle préférait assumer le pire, au cas où ce fut de cela dont ce fut le cas.
Elizabeth savait, au fond d'elle, qu'il n'était pas attendu d'elle qu'elle agisse, même si Nick n'avait rien dit sur le sujet. Après tout, Dumbledore lui-même était sur l'affaire! Cependant, elle se sentait obligée d'enquêter de son côté, tenter de trouver ne serait-ce qu'un indice pouvant aider.
Elizabeth n'eut pas le temps de réfléchir davantage de toute cette situation, puisque Dorcas, fidèle à elle-même, vint s'assoir (ou plutôt se jeter) sur le bras du canapé sur lequel était assise Elizabeth.
"C'était Nick?", l'interrogea-t-elle avec interêt, sans cacher sa joie de reparler à sa meilleure amie après une journée sans l'avoir vue, ni sa curiosité quant à pourquoi un fantôme était en train de faire la discussion à sa meilleure amie. "Qu'est-ce qu'il te voulait?"
Elizabeth n'eut même pas le temps de réfléchir à quoi répondre de sorte à ne pas attirer les soupçons de ses amis -elle allait suivre aussi longtemps que possible la demande qu'avait faite le fantôme-, puisque James lui 'sauva' la mise. Avec un sourire innocent, il vint s'assoir juste à côté d'Elizabeth, d'une manière qu'elle qualifia intérieurement de provocatrice. Aussitôt, il attrapa les lunettes rondes d'Elizabeth -qui n'eut même pas le temps de reculer- et les essuya avec son haut avant de les lui reposer sur le nez, souriant encore comme un enfant. Sous le choc, Elizabeth eut un petit mouvement de recul, et elle cria presque sa voix partant dans les aigus :
"Potter!
-Eli!", répondit-il au tac-au-tac. "Ça te dérange de partager ta couverture?"
Elizabeth fronça les sourcils, hochant la tête pour montrer que, oui, ça la dérangerait de partager sa couverture. En général, Elizabeth n'avait pas vraiment de problème pour partager ses affaires, surtout si c'était pour dépanner un ami, mais pas cette couverture, et encore moins avec James, autrement dit le garçon qu'elle avait failli blesser gravement. Les seules personnes qui avaient le droit de profiter de la couverture étaient en fait elle-même, Remus (après tout, le cadeau venait de sa famille), et parfois Dorcas (même si cette dernière ne la demandait qu'en cas d'urgence, l'odeur de vanille étant trop forte pour elle).
"Bien tenté, James. Tu peux toujours rêver pour qu'elle la partage avec toi.", pouffa Dorcas en donnant un petit coup de coude à Elizabeth, et en lançant un regard connaisseur à Remus, qui s'était assis sur la dernière place libre du canapé d'Elizabeth, à côté de James. "C'est un cadeau de la part des parents de Remus.
-Tu connais les parents de Remus?", James questionna Elizabeth, étonné, tandis que les mêmes mots sortaient de la bouche de Sirius, qui s'était positionné sur le second canapé libre, entre Peter et Marlène. Apparemment, le petit groupe semblait s'être retrouvé sans Elizabeth, puisqu'ils étaient tous rentrés dans la salle commune en même temps. Seule Lily manquait à l'appel, étonnamment. En temps normal, elle était toujours trouvable aux côtés de Marlène.
Voyant que James et lui avaient posé la même question, Sirius prit une nouvelle fois la parole : "Et les parents de Remus t'offrent des cadeaux?
-Oui, je vois ses parents au moins une fois par an depuis que je connais Rem.", répondit calmement Elizabeth, se décalant encore un peu de James, qui n'avait de cesse de se rapprocher d'elle, pour se rapprocher de Dorcas. "Tu peux te pousser un peu, Potter? Tu t'allonges presque sur moi. Merci. Et oui, ils m'offrent des cadeaux, tout comme ma grand-mère en offre à Remus dès qu'elle le voit.
-Elle m'a offert un bonsaï au dernier Noël. Cependant, je dois dire que le cadeau qui m'a le plus marqué, c'était de me montrer des photos d'Elizabeth petite.", rigola Remus, gagnant un haussement de sourcils intéressé de la part de Sirius. Ce dernier détourna aussitôt le regard vers Elizabeth, et déclara d'un ton qui montrait qu'il n'y avait pas de place à la négociation:
"Mon agenda vient de se vider pour Noël prochain. C'est décidé, je viens chez ta grand-mère.
-Mais tu passes Noël chez moi!", couina James en regardant son meilleur ami, d'un air offusqué.
"T'as qu'à venir aussi.
-Woah!", interposa Elizabeth avec un petit rire gêné. "J'ai vaguement l'impression que vous vous invitez chez moi, là. J'ai déjà assez de Remus et Dor-", Elizabeth fut coupée par Dorcas, qui lui donna de nouveau un petit coup de coude.
"J'ai jamais dit que je venais.
-Non, mais tu viens.", trancha Elizabeth en levant les yeux au ciel. "Elle ne demande même plus si tu viens, à force.", Dorcas n'ajouta plus rien, mais un sourire avait pris place sur ses lèvres. Il ne fallut que quelques secondes avant que ses yeux ne dévient vers Remus pour qu'elle lui jette un regard hautain, et le garçon ne put s'empêcher de pouffer dans son poing.
C'était toujours une surprise pour les maraudeurs et autres de voir à quel point Elizabeth, Remus et Dorcas étaient proches. En les regardant, on pouvait avoir l'impression de voir des amis d'enfance converser : ils semblaient connaître la famille des uns et des autres comme si c'était la leur. On pouvait voir dans leurs yeux, à ce moment précis, le fantôme de nombreux instants passés ensemble, à rire, s'amuser, réviser ou juste parler.
Étrangement, depuis l'incident du dortoir, le lien qui les reliait semblait s'être encre davantage renforcé, mais, malgré cela, les maraudeurs et Marlène se sentaient tout de même inclus d'une certaine façon dans leur discussion, liés à eux comme si ce lien entre eux s'étendait jusqu'à eux. Ils sentaient une certaine impression de chaleur les envelopper, mais aucun ne le fit remarquer, croyant tous à une hallucination.
"Eli, Eli!", entendirent-ils tous de derrière eux.
Elizabeth fut la seconde à se retourner pour voir apparaitre la silhouette de Lily, qui sourit joyeusement. La rousse sauta presque sur son amie en la voyant, à deux doigts de lui couper la respiration. Pendant un instant, Elizabeth se demanda pourquoi Lily paraissait si enjouée de la revoir, avant de se rappeler que la dernière fois qu'elles s'étaient croisées était lorsque Elizabeth, au bord des larmes, était en train de presque courir vers la volière. Lily était probablement plus que soulagée de voir que tout allait mieux, à présent.
"Je vois que tout est revenu à la normale!", Lily sourit légèrement, sans omettre de lancer un regard presque méchant à James, qui pinça les lèvres. "Enfin, Eli, je dois te parler en privé. Et c'est urgent.
-Alors là, c'est non!", répliqua Sirius, faussement énervé. "Je n'ai pas pu la voir de la journée, tu ne vas pas en plus me la voler maintenant!"", Elizabeth ne put s'empêcher de rougir, et elle sourit à Sirius seulement pour recevoir un clin d'oeil.
"Je second ça!", pipa James, sans s'empêcher d'ajouter, fidèle à lui-même : "Par contre, tu peux me parler en privé, Ils. Je suis libre quand tu veux et où tu veux.
-Ferme la, Potter.", croassa Marlène. La curiosité prit cependant à son tour possession d'elle : "On peut savoir ce qui est si urgent?
-J'aimerais bien savoir aussi?", dit timidement Peter en levant la main.
"Impossible. C'est top secret.", conclut Lily. Face à ces mots, Elizabeth se redressa. Cette journée qui avait si mal commencée devenait de plus en plus intéressante, et Elizabeth se retrouvait de plus en plus pervertie par les secrets et les confidences.
"Hum, raison de plus pour savoir.", fit Peter, approuvé par un hochement de tête de Sirius.
Finalement, Lily leva les yeux au ciel, et attrapa le tissu du haut d'Elizabeth pour la tirer, l'obligeant à se presser de se lever. Au départ, Elizabeth tenta de remonter sa couverture préférée sur ses épaules pour la transporter, mais se rendit bien vite compte que sa longueur l'handicapait pour marcher.
"Tu veux que je te la garde?", proposa James d'une petite voix, presque intimement. "Je te promets de ne rien y faire."
Elizabeth fronça les sourcils et ouvrit la bouche pour refuser, avant de la fermer. La discussion qu'elle avait eue avec Dumbledore était encore fraiche dans sa tête. 'C'est un bon garçon. Il n'y a pas de raison qu'il te repousse si tu ne le repousses pas en premier lieu'. En clair, elle devait faire un effort si elle voulait qu'il en fasse de son côté. Cela sembla prendre toute sa volonté, mais Elizabeth finit par tendre sa couverture préférée à James, qui sourit comme un enfant, tandis que Dorcas, choquée, ouvrit la bouche de surprise et que Remus fronça les sourcils.
"SI je reviens pour la trouver tâchée, trouée ou déchirée, je-
-J'en prendrai soin, Eli. Promis."
James lança un regard mauvais à Sirius, qui s'était mis à ricaner derrière sa main. Elizabeth lança un petit regard à Remus, s'assurant qu'il veillerait sur James et la couverture, ce à quoi son meilleur répondit par un hochement de tête et un sourire connaisseur. Maintenant que la surprise était passée, il se sentait euphorique, euphorique de voir qu'Elizabeth ne le fuyait pas comme elle l'avait fait au début de la journée. Il se promit d'avoir une conversation avec elle pour savoir qui l'avait aidée à ouvrir les yeux, et envoyer des boites entières de chocolat à cette personne.
Lily et Elizabeth s'éloignèrent du groupe d'un pas pressé, la première tirant la seconde comme si elle s'apprêtait à lui annoncer la nouvelle du siècle. Lily paraissait surexcitée à l'idée de raconter tout ce qu'elle mourait d'envie de raconter depuis la matinée déjà. Elizabeth, de son côté, était impatiente elle aussi, mais son esprit bien occupé n'avait de cesse de se tourner vers d'autres choses, allant de l'histoire de Peeves jusqu'à sa discussion avec Dumbledore. Finalement, durant le reste de leur voyage, Elizabeth se concentra sur une paillette rouge, trace de la 'surprise' de James datant de ce qu'il semblait être des siècles, cachée dans les cheveux de Lily, et dut s'empêcher de ricaner tout en 'omettant' de lui dire.
Trouver un endroit calme et vide fut bien plus compliqué que prévu, et, si au départ Lily avait prévu de ne pas trop s'éloigner de ses amis afin de pouvoir retourner les voir dès la fin de sa conversation avec Elizabeth, elle fut finalement obligée de la trainer vers leur dortoir. Il fallait dire que, malheureusement, toutes les cachettes de la salle commune étaient occupées, que ce soit par des couples se bécotant à en oublier de respirer, ou par des élèves cherchant eux aussi le calme afin de faire la montagne de devoir qui leur était infligée.
Leur dortoir était, dorénavant, différent de celui des autres filles de Gryffondor, ou même différent de chaque dortoir dans tout Poudlard. En effet, une fine cheminée remplissait un petit trou entre deux meubles, à droite de l'entrée. Le professeur McGonagall avait trouvé intelligent d'en placer une ici afin que, si quelque chose arrivait de nouveau, il soit facile de la contacter ou, au cas échéant, de contacter un professeur disponible. Elle avait même expliqué aux quatre filles partageant la chambre comment, avec une poudre de cheminette spéciale qui avait été placée dans un petit pot à gravures blanches, il était possible de faire apparaitre sa tête dans la cheminée de quiconque. Enfin, de quiconque dans les professeurs de Poudlard, bien sûr, puisque seules les cheminées des adultes y avaient été reliées.
Après avoir poussé Elizabeth dans la chambre, Lily referma la porte en vitesse, lâchant un petit grognement lorsqu'une petite touffe de ses cheveux roux se coincèrent entre l'embrasure de la porte et la porte elle-même. Finalement, après s'en être dégagée, elle sauta sur son lit pour s'y assoir en tailleur, et fit signe à Elizabeth de l'imiter.
"Tu ne me croiras jamais.", commença Lily en écarquillant les yeux. Elle avait l'air adorable, comme ça, souligna Elizabeth.
"Il sera plus simple de te croire si je savais ce que je dois croire.", pouffa Elizabeth, même si, au fond, elle était toute aussi enjouée que Lily.
"Alors, j'étais en train de parler avec Jules-
-Jules? Jules Weiss? L'attrapeur de Serdaigle?
-Lui-même!
-Pourquoi tu parlais à Jules Weiss?", à cette question, Lily commença à rougir jusqu'à atteindre la couleur de ses cheveux. Elle baissa la tête en secouant ses mains dans tous les sens avant de poursuivre :
"Ce n'est pas le sujet, Eli! Il venait de finir son entrainement, tu vois, ce qui veut dire que Colin et Erwin -eux tu sais qui c'est- étaient présents.
-Effectivement, je sais qui c'est.", ricana Elizabeth, se rappelant de sa colle avec Colin. Comme si elle ne l'avait pas entendue, Lily continua.
"D'ailleurs, d'après Jules Erwin agit étrangement depuis quelque temps. Il est plus vif, sur ses gardes, ou je ne sais quoi. Enfin bon, ce n'est toujours pas le sujet.", Lily s'arrêta, regardant Elizabeth droit dans les yeux. "Devine de quoi -de qui- Colin et Erwin parlaient?
-Je ne sais pas, Lils, sinon je ne serais pas là.", fit sarcastiquement Elizabeth en baillant, gagnant un coup de poing de Lily sur l'épaule.
"Très drôle. Ils parlaient de toi!", Elizabeth voulut l'interrompre, et lui demander pourquoi diable est-ce que Colin et Erwin parleraient d'elle, mais Lily la fit taire en posant un doigt sur ses lèvres. "J'y viens, laisse moi raconter! Tout ce que j'ai entendu, c'est qu'Erwin n'avait de cesse de demander à Colin s'il pouvait vous mettre en contact pour te 'demander quelque chose'. Lorsque Colin lui a demandé ce qu'était ce 'quelque chose', Erwin a simplement dit que c'était quelque chose par rapport à sa soeur, donc rien de bien important.
-Oh, c'est tout?", demanda Elizabeth, presque déçue. Tout ce remue-ménage avait donc eu lieu parce que Erwin Shadows avait quelque chose à dire par rapport à sa soeur à Elizabeth? Elle qui s'attendait à une révélation extraordinaire, peut-être même une déclaration qu'elle n'aurait pu que démonter, elle tombait de haut. Enfin, après tout, Poudlard lui avait déjà donné tous les secrets dont elle avait besoin en une journée, elle ne pouvait en demander davantage.
"Non silly! Si c'était tout, ça n'aurait pas été une urgence!", Elizabeth sourit, s'allongeant sur le lit de Lily pour avoir une position plus confortable durant le récit. "Quand Colin est parti, Rowan est venue féliciter Erwin pour ses performances, lui disant qu'elle avait eu peur qu'il ait perdu sa main, surtout en voyant ses performances depuis le début d'année, ou je ne sais quoi. C'est là que ça devient croustillant.", Lily fit une pause dramatique, attendant une réaction d'Elizabeth. Souriant à elle même devant le caractère enfantin de Lily, Elizabeth demanda :
"Et?
-Et Erwin a encore parlé de toi! Il a demandé à Rowan si elle comptait te retrouver quelque part, un de ces jours, et si il pouvait se joindre à vous si c'était le cas! Quand elle lui a demandé pourquoi, il a répondu que c'était, roulement de tambour,", Lily frappa rapidement contre la bordure de son lit. "par rapport à Colin! Tu vois, je t'avais dit que c'était croustillant!"
Aux yeux d'elizabeth, c'était, en effet, croustillant. Il fallait savoir qu'Erwin et elle, même s'ils étaient de la même année et partageaient donc des cours ensemble, ne s'étaient jamais réellement parlés, ayant simplement de courtes discussions comme celles qu'elle pouvait avoir avec quiconque à Poudlard. Il n'avait jamais manifesté d'intérêt particulier en elle, que ça soit romantique ou non, et Elizabeth doutait que ses questionnements intempestifs n'aient pour but d'apprendre à la connaitre. Non, elle sentait que tout cela était plus profond, ou peut-être l'espérait-elle seulement, engloutie par la vague de mystère qui la pourchassait depuis peu.
Elizabeth avait que Erwin et Rowan étaient proches, très proches, et même que, reprenant les mots de Rowan, ils s'accordaient une "confiance infinie". Jamais auparavant Rowan n'avait-elle menti à Erwin, et inversement. Alors, en apprenant qu'il avait menti à sa soeur, Elizabeth sut que quelque chose clochait, et elle était bien décidée à savoir quoi. Et ce le plus vite possible.
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