𝘊𝘏𝘈𝘗𝘐𝘛𝘙𝘌 𝘛𝘙𝘖𝘐𝘚 - deux citrouilles

"J'ETAIS à deux doigts de me lever et de te botter le cul!", s'exclama Dorcas avec un sourire joueur sur les lèvres, avant d'enfourner une énorme cuillère de haricots dans sa bouche déjà pleine. Certains Gryffondors se tournèrent vers elle à l'entente de sa voix, mais elle ne sembla pas y faire attention, puisqu'elle avala goulument sa bouchée, avant de continuer, encouragée par le rire d'Elizabeth : "Je ne rigole pas Eli ! J'aurais fait comment moi, si t'avais été tuée par la tentacules vénérée-

-Vénéneuse.", la corrigea Elizabeth entre deux rires.

"Peu importe. J'aurais été toute seule ! Tu sais très bien que personne d'autre n'est assez bien pour moi, ici."

Dorcas Meadowes était l'une des amies d'Elizabeth qui n'était pas populaire par affiliation. Comme la brune, sa beauté illuminait un ciel d'hiver, comme sa personnalité illuminait le visage d'Elizabeth. Elle était, en effet, la personne la plus drôle connue par Elizabeth -à côté, Sirius Black et James Potter n'étaient rien-, si bien que pas un jour ne passait sans que son rire ne résonne dans la Grande Salle, semblable à un rugissement.

Mais aussi, Dorcas avait construit sa réputation en deuxième année, lorsqu'elle avait fait payer des séances de "prédiction d'avenir" à travers les cartes de tarot, avant d'être démasquée lorsque Marlène McKinnon ne mourut pas d'un rhume en hiver. Malgré tout, Elizabeth restait persuadée que sa meilleure amie n'avait pas totalement arnaqué tout le monde : après tout, certaines prédictions -comme la nouvelle coupe de cheveux de Slughorn- s'étaient avérées être vraies.

Malheureusement, elle refusait de prédire l'avenir d'Elizabeth sous conseil de l'un de ses parents. "Crois moi, lire l'avenir peut être intéressant, et même amusant avec les correctes personnes. Mais si, par erreur, tu venais à prédire un désastre pour l'un de tes proches, un désastre que tu savais inarrêtable, alors que ferais-tu?"

Dorcas n'était pas du genre à écouter les conseils des autres, surtout pas de sa famille. Elle préférait de loin hocher la tête en faisant mine de les écouter, avant de partir faire les choses à sa façon. Mais ses soi-disant talents, ça, elle y faisait étrangement attention. Certains disaient que ce souci particulier était partie intégrante du spectacle, et peut-être l'était-ce, mais Elizabeth avait décidé de ne pas insister.

"Je suis... touchée ?

-Sois le.", Dorcas but une gorgée de jus de citrouille avant de grimacer et de cracher de nouveau dans son verre, faisant attention à ne pas tâcher ses vêtements. Les habits d'Elizabeth, par contre, elle ne pouvait s'en soucier moins. Quand elle releva la tête, elle trouva son amie qui, la regardant d'un oeil noir, avait les lunettes teintées d'une jolie couleur orangée qu'Elizabeth aurait probablement trouvé élégante si elle n'en avait pas été couverte.

Avec un petit soupire, Elizabeth attrapa ses lunettes et les essuya rapidement avec le pan de sa robe de sorcier, avant de chuchoter un sort pour se débarrasser des goûtes qui avait tachées sa chemise blanche, et s'accordaient presque avec sa cravate rouge et or.

"Rappelle moi pourquoi je suis amie avec toi ?", l'interrogea-t-elle, grimaçant face au sourire amusé de Dorcas, qui faisait mine d'essayer de lui renverser le reste de son jus de citrouille dessus.

"J'attendais cette question ! Crois-le ou non, j'ai fait une liste-", alors que Dorcas commença à fourrer ses mains dans ses poches, un air de malice aussi voyant sur son visage que le nez au milieu de sa figure, Elizabeth secoua la tête de gauche à droite et se leva.

"Tu me parles ? C'est étrange, je vois ta bouche s'ouvrir et se fermer, mais-", elle haussa les épaules. "aucun son.

-Je te déteste.", ricana Dorcas, ses lèvres se battant contre le sourire qui tentait de s'y former. Voyant qu'Elizabeth s'apprêtait à vraiment partir, elle posa ses deux mains sur la table et se redressa. "Elizabeth Lila Luck !", cria-t-elle feignant l'énervement, même si quiconque à moins de cinq mètres d'elle pouvait deviner le ton humoristique présent dans sa voix.

Ce fut à son tour de secouer la tête en se repositionnant sur le banc, suivant des yeux sa meilleure amie, qui se dirigeait étrangement vers la table des Poufsouffles. Elle fronça les sourcils, et tourna la tête de gauche à droite, avant de finalement rencontrer les yeux de Remus, quelques places plus loin, qui était aussi perdu qu'elle. Enfin, elle soupira bruyamment et commença une discussion avec un autre Gryffondor, qui bavait presque en la regardant.

De son côté, le pas sûr d'Eizabeth devenait de plus en plus hésitant quand, se rapprochant de la table des Poufsouffles, elle ne parvint toujours pas à trouver la tignasse pourtant si voyante de Clément. Peut-être était-il autre part ? Oh, Elizabeth en serait embêtée : elle n'avait pas prévu une seconde option. Peut-être pourrait-elle se tourner vers Marianne Bore -quoique, il était difficile de la reconnaître dans toute la foule, étant donné qu'elle avait une apparence différente tous les jours-.

Cependant, ce fut quand elle vit un doigt la pointer, puis un tête se tourner qu'elle reconnut Clément, à sa droite, à peut-être moins de deux mètres d'elle. Comment avait-elle fait pour ne pas le voir auparavant? C'était explicable par les traces visibles sur ses lunettes, floutant quelque peu sa vision.

Avançant joyeusement vers le groupe de garçons, elle fut obligée de se mordre la lèvre pour ne pas éclater de rire : il était véridique de dire que Clément pouvait avoir un visage très expressif, et la surprise était l'émotion qui semblait la plus voyante. Il avait l'air d'un ahuri, là, les sourcils levés comme un point d'exclamation.

Tout de suite, l'un des amis de Clément se décala pour laisser à Elizabeth une place à côté du roux, et elle le remercia d'un sourire bienveillant à en faire chauffer des coeurs. Une nouvelle émotion semblait avoir pris place à la table. Si au début, Elizabeth fut effrayée que ce soit de la gène, elle comprit bien vite qu'ils étaient quelque peu intimidés par sa présence. Se relaxant sur le banc, elle fit face à Clément.

"J'ai entendu dire que Peeves avait réussi à rentrer dans votre salle commune ?

-Blasphème !", s'interposa un garçon aux cheveux bruns, trop courts pour atteindre le niveau de ceux de Sirius, mais plus longs que ceux -déjà bien assez longs, Elizabeth avait même essayé de les lui couper en cachette- de Remus. Il avait l'air jovial, et Elizabeth fut heureuse de retrouver ce grain de malice qu'il partageait avec toutes les personnes qu'elle appréciait. C'était cette malice, elle le savait, qui l'attirait ou non chez une personne. Tout de suite, malgré sa coiffure négligée et ses traits les plus basiques, Elizabeth trouva un certain charme chez ce garçon. "Le jour où Peeves pourra se venter d'être entré chez nous n'est pas arrivé. Et, avec moi comme garde, ce jour ne risque pas d'arriver. Les générations suivantes, par contre...

-Et tu es ?", demanda Elizabeth en souriant, ses fossettes devenant bien plus apparentes que lorsqu'elle parlait. Il tendit la main avec vivacité.

"Philip Connor.", elle attendit d'avoir son nom pour lui attraper la main, avant de la secouer de deux coups secs, mais suffisants.

Bien vite, tous commencèrent à s'ouvrir autour d'elle, tandis que Clément regardait d'un oeil fier la scène à laquelle il assistait. Qui aurait cru que, un jour, Elizabeth Luck serait venue, de plein gré, manger à sa table ? Etait-ce d'ailleurs accepté ? Il tourna rapidement la tête vers les professeurs, qui ne faisaient même pas attention à eux, et se sentit se relaxer.

Elizabeth se laissait entraîner par le flot de conversation, pas sûre de quand elle allait atteindre la rive, et pourtant elle ne s'en plaignait pas. Si elle avait pensé, au départ, que seul Clément et elle allaient parler -elle avait entendu dire qu'il avait toujours de merveilleuses aventures de son père à raconter-, mais la réalité s'était avérée être bien meilleure. Certes, tout ce bla-bla lui procurait un mal de crâne infernal, mais le jeu en valait la chandelle.

Au bout d'un moment, après cinq minutes de combat intérieur, elle se leva, coupant court la conversation et attirant les regards sur elle. Elle se sentait égoïste, de ne pas partager le bonheur ambulant qu'étaient ces personnes avec quelqu'un d'autre.

"Je reviens.", déclara-t-elle rapidement avant de faire demi-tour pour repartir vers la table des Gryffondors. Elle se plaça juste devant Dorcas, et lui fit un petit signe de tête pour lui indiquer de la suivre. Aussitôt, Dorcas se mit sur ses pieds.

"Enfin ! Ça faisait un quart d'heure que j'attendais que tu te décides à venir.

-Je peux toujours changer d'avis, Dork.

-Non, tu ne peux pas."





Ils s'étaient retrouvés incroyablement serrés, sur le banc. Elizabeth faisait de son mieux pour ne pas être trop proche de Clément -de peur qu'il attrape un rhume, ou quelque chose dans le genre-, ce qui faisait qu'elle était presque sur Dorcas, et que leurs coudes n'avaient de cesse de se rencontrer.

Elizabeth bloqua ses yeux sur Dorcas. Il n'y avait aucun doute que la jeune femme était magnifique. Son visage était illuminé par un sourire doux qu'on ne lui trouvait pas si souvent, amenant un sourire à Elizabeth elle-même.

"Sinon Flocon, comment diable as-tu fini par te faire attaquer par une plante, ce matin ?", finit par l'interroger Logan Keen -qui n'avait que très peu parlé de tout le repas-, avec un sourire.

Le sourire doux de Dorcas disparut, et elle se raidit. Un froid se fit ressentir autour de la table, et Elizabeth n'en était -pour une fois- par responsable. Dorcas avait beau ne pas être au courant de toute l'histoire autour de la condition d'Elizabeth, elle en savait assez pour savoir qu'il fut un temps où ce surnom était un point sensible pour son ami. Elle était presque sûre que c'était encore un point sensible, mais qu'Elizabeth s'y était habituée, dorénavant. Cela enrageait Dorcas. Personne ne devrait avoir à s'adapter à un surnom moquant quelque chose d'incontrôlable.

Si ce surnom avait perdu de sa force avec le temps, transformant ce qui était autrefois une insulte en quelque chose qualifiant la beauté hivernale qu'était Elizabeth, c'était un sujet qui pouvait toujours ramener des mauvais souvenirs. Alors, oui, Dorcas se raidit.

Automatiquement, Elizabeth glissa sa main froide dans celle de Dorcas pour lui faire comprendre que tout allait bien. Sa meilleure amie se détendit alors, petit à petit, apaisée par le regard que lui lançait Elizabeth. Quand Dorcas fut entièrement calmée, Elizabeth lui sourit avant de relever la tête vers Logan, dont les yeux reflétaient la peur d'avoir dit quelque chose d'offensant.

"C'est assez long comme histoire, pour être honnête.", Dorcas sentit ses yeux se lever au ciel dès le moment où les mots quittèrent la bouche d'Elizabeth. "Peut-être devrais-je commencer par le moment où la plante m'a provoquée en duel!"

L'air redevint fluide, comme si toute la pression venait de s'évaporer en quelques mots. Clément pouffa en voyant Dorcas taper l'arrière de la tête de son amie.

"Raconte pas des mandragores, et avoue que t'es juste une intello obsédée par les plantes.

-Je ne suis pas obsédée par les plantes ! Je n'aime même pas la botanique !

-Tu sais, il n'y a pas de honte à être une tête d'ampoule. Même ton copain Lupin en est un.", siffla Dorcas, un air joueur se reflétant dans ses yeux bruns. Elizabeth fit la moue, et se décala précautionneusement vers Clément, les bras croisés sous sa poitrine, cherchant à créer de la distance entre elle et Dorcas. Clément ricana d'un rire autant amusé que gêné, et il tapota maladroitement l'épaule d'Elizabeth.

"Tu vois, Clément est un amour, lui !", Elizabeth gémit, provoquant un sifflement de Philip. "Prend exemple, sorcière !"


À l'immense table de Gryffondors, un sorcier était bien moins enjoué que le groupe à la table voisine.Il secouait son jus de citrouille à la petite cuillère depuis exactement trente-et-une minutes, recevant des regards interrogateurs de ses amis. Remus Lupin n'aimait même pas le jus de citrouille.

Ses amis préféraient ne rien lui dire : ils savaient très bien que déranger Remus lorsqu'il était si pensif ne pouvait que très mal finir. Alors, à la place, ils tentaient de regarder dans la même direction que lui, de trouver qui il pouvait bien fixer si étrangement, qui avait attrapé son attention et refusait de la laisser partir. James aurait bien besoin de cette personne, d'ailleurs : son nouvel attrapeur de Quidditch n'était vraiment pas terrible, et quiconque pouvait tant attraper l'attention de Remus devait avoir un talent extraordinaire. Cependant l'idée le quitta dès qu'il aperçut un cheveux de la chevelure rousse de Lily Evans, assise le plus loin possible de lui.

Remus était confus. Enfin, confus était un euphémisme ! Il ne comprenait pas. Pas une fois depuis le début de leur amitié Elizabeth était-elle venue manger avec lui, avec lui et ses amis. Ils avaient fait mille-et-une choses ensemble, et pourtant, elle semblait préférer aller s'assoir avec Clément Scamender, à qui elle avait parlé un nombre de fois si mince qu'il pouvait les compter sur les doigts d'une main.

Enfin, ce n'était pas le genre de Remus d'être jaloux. C'était une émotion qu'il ressentait très peu, notamment parce que ses proches étaient si présents pour lui qu'il ne se demandait même pas "Et si je les aimais plus qu'ils ne m'aiment?". Il savait qu'il le ressentirait, si c'était le cas. Mais la pleine lune arrivante agissait sur bien des choses, et son comportement, la façon dont il vivait les choses étaient deux d'entre elles.

De plus, il était censé être le study buddy d'Elizabeth, pas Clément Scamender, alors pourquoi diable s'était-elle tourné vers lui dès lors que Chourave lui avait demandé de trouver quelqu'un pour la "surveiller" ? Il était plus proche d'elle qu'il ne l'était : ils se voyaient tous les jours pour réviser ! Alors pourquoi n'avait-il même pas été le second choix, pourquoi n'avait-il même pas été une option ?

Il la voyait, dos à lui, rigoler à la table des Poufsouffle avec Clément. Avait-elle le droit d'être là-bas ? Un regard vers McGonagall, et peut-être pouvait-il faire en sorte de les séparer. Remus se frotta les yeux à cette idée, énervé contre lui-même : il n'avait pas le droit de ressentir ça.

Il essayait de se rassurer : elle lui avait parlé, à lui et à lui seul, de ses problèmes. Il était la seule personne de son âge qui savait ET comprenait ce qu'elle vivait. Et pourtant, penser ça ne le faisait que se sentir plus mal, puisque chaque pensée lui revenait droit dans la tête. Egoïste, égoïste, égoïste.

Alors, il chercha à comprendre pourquoi elle n'était pas assise à sa table en ce moment même. Ne s'était-il pas assez confié à elle ? Il ne l'avait jamais faite rencontrer ses amis -si en temps normal il se disait que c'était mieux ainsi, il en doutait maintenant-, ni même ne lui avait-il raconté son problème de poils. Peut-être s'était-elle rendu compte qu'il cachait quelque chose : il la savait intelligente, il n'y avait aucune doute que, si elle s'était rendu compte que quelque chose clochait, il ne lui aurait fallu qu'une heure, ci ce n'était quelques minutes, pour tout découvrir.

En bref, Remus Lupin pensait trop, et la pleine lune n'y était définitivement pas pour rien.

"Oi Lunard, on est dans la lune ?"

Il n'y avait aucun doute que Sirius Black était fier de son jeu de mot : un sourire jonglait sur ses lèvres, et l'un de ses sourcils était levé en l'air. Il dressa sa main, la tendant vers Peter, en face de lui, pour qu'il frappe dedans, mais le blond lui attrapa le poignet pour rabattre son bras, secouant dramatiquement la tête de gauche à droite. Il soupira bruyamment, comme si, pour une fois, il savait quelque chose que ses amis ne savaient pas.

"Il est trop occupé à fixer Elizabeth pour t'entendre, Sirius.

-Flocon ? Pourquoi est-ce qu'il fixerait Flocon ? Qu'est-ce qu'elle a fait encore ?", s'indigna Sirius. Remus, à l'entente du surnom, eut une réaction similaire à celé de Dorcas : il redressa la tête, et jeta un regard noir à son meilleur ami, la mâchoire serrée. "Oh non ! Lunard serait-il entiché de la princesse de glace ?", soudainement, il plaça ses mains sur sa bouche, qui était grande ouverte, comme si il venait de réaliser quelque chose. "Non... Remus, tu ne serais pas le mot qui commence en 'a' et qui finit en coeur brisé, par hasard ?"

Sirius prit un air accablé, et se coucha presque sur James, placé à côté de lui sur le banc, faisant pouffer le garçon et le faire, enfin, se concentrer sur leur discussion. Le visage écorché de Remus se tordit en une grimace, et il secoua frénétiquement la tête, choqué par l'idée. À la vision de cette réaction, Sirius ricana :

"Oh allez, fais pas cette tête : c'est l'une des plus belles filles de Poudlard ! Crois moi, je ne t'en voudrais pas si t'étais sur elle. Même moi je-

-Ce n'est pas le cas, Sirius.", soupira finalement Remus, brisant ce qui avait semblé être un voeux de silence. Il prit une gorgée de son jus de citrouille nonchalamment, avant de pincer les lèvres à cause du goût infect, et d'avaler difficilement. C'est avec un haut-le-coeur qu'il continua : "C'est mon amie.

-Mouais.", fit Sirius, pas convaincu. Il se tourna alors vers James, et lui donna un coup d'épaule. "Au moins, t'es plus avancé que pauvre Cornedrue ici présent."

Si les regards pouvaient tuer, celui de James aurait assassiné Sirius sur place. Ce dernier fit semblant de frissonner, avant de pouffer, et de prendre une bouchée du met en face de lui.

"Crois le ou non, Lily fleur et moi allons parfaitement bien. Et pour cause : rien que la semaine dernière, elle m'a prêté son livre de potion, et devine sur quee page il était ouvert !

-Dis nous tout, Jamsie.", l'encouragea Sirius, posant sa tête sur sa main en envoyant un rapide regard ennuyé vers Remus, qui dut se retenir de rire.

"Felix Felicis ! Et devinez quelle autre potion requiert un oeuf de serpencendre ?

-Illumine nous, James.", continua Peter, aussi amusé que ses amis.

"Un philtre d'amour ! Conclusion, d'ici quelques semaines, c'est bouclé.", il devint pensif, d'un coup. "Peut-être devrais-je aller demander une prédiction à Meadows..."

Les trois autres maraudeurs étaient aussi divertis que gênés devant l'enthousiasme de James. En effet, quiconque avait vu la scène aurait pu le corriger, et dire que, petit a, Slughron avait forcé Lily à prêter son livre à James, et qu'elle ne l'avait fait que contre son gré, et petit b, elle lui avait presque lancé le livre dessus -ou en tout cas, posé violemment sur la table-, c'était donc un total hasard que le livre se soit ouvert sur cette page. Ils trouvaient cela terriblement effrayant, par contre, que James ait pris le temps de lier tous ces points pour en venir à son but.

"Enfin bref, au final, tout va bien de mon coté. Cependant, je ne suis pas contre aider notre petit Lunard. Ne bougez pas."

Aussitôt dit, aussitôt fait : James s'était brutalement reculé de la table, avant de se lever, ignorant les protestations de ses meilleurs amis -même Sirius avait tenté de l'arrêter, sachant que tout ce que Potter entreprenait avait un potentiel de se finir mal décuplé par, disons, dix-. James était confiante, il fit le tour de la Grande Salle des yeux, ajustant ses lunettes rondes pour mieux voir, et vit enfin les cheveux bruns coupés au carré de la fille qu'il recherchait. Enfin, il croyait que c'était elle : il ne faisait pas tellement attention aux personnes qui l'entouraient. Il pouvait pourtant jurer l'avoir déjà vue parler avec Remus.

D'un pas assuré, il s'approcha de la table des Poufsouffles, provoquant une vague de chuchotements et d'inspirations paniquées de tous ses fans, et autres élèves qui avaient levé la tête par hasard. Lily Evans faisait partie de cette dernière catégorie. Elle avait levé la tête dès lors qu'elle avait arrêté de sentir son regard perçant sur sa nuque, et c'était avec joie qu'elle l'avait vu s'éloigner -vers une fille, en plus !-. Avec le sourire, elle fit de nouveau face à Marlène McKinnon, son amie, et continua de manger.

Les maraudeurs regardaient James de loin. Peter avait la tête entre les mains, Sirius sourit légèrement, presque secrètement, et Remus était caché la tête entre ses bras, effrayé de ce que James pouvait bien raconter à sa meilleure amie. Jamais, et il disait bien jamais, n'aurait-il pu imaginer cette situation. Lorsqu'il releva faiblement la tête pour voir comment tout se passait, il hoqueta de surprise : Elizabeth ne semblait pas le moins du monde gênée. Non, elle rigolait presque en écoutant James.

Remus se cacha de nouveau lorsque James -gentleman qu'il était- tendit sa main à Elizabeth pour l'aider à se relever, et loupa de peu l'ignorement royal qu'elle lui fit subir, gagnant un roulement de yeux du joueur star de Quidditch.

Elizabeth attrapa de nouveau la main de Dorcas pour la traîner avec elle, et tous pouvaient voir la fatigue et l'amusement qui se battaient pour avoir une place sur son visage. La fatigue gagna, et Dorcas grogna, se plaignant d'être un véritable sac-à-main.

Cette fois-ci, du haut de leur estrade, les professeurs observaient le spectacle d'un oeil amusé. Bon Dieu, toute la Grande Salle regardait le remue-ménage, l'évènement qui allait probablement être discuté dans tous les autres cours de la journée -à commencer par Histoire de la Magie, tout le monde détestait cette matière-. Dumbledore et McGonagall semblaient être les plus intéressés, et, même s'il fallait plisser les yeux pour le voir, ils étaient tous les deux penchés au dessus de leur table pour avoir une meilleure vision du petit manège. Après tout, où était l'amusement dans le métier d'enseignant si ce n'était pas d'espionner les élèves ?

Elizabeth s'assit en sandwich entre Sirius et Dorcas, aussi serrée, si ce n'était plus, que sur le banc des Poufsouffles. James, voyant sa place s'être faite volée, soupira et se glissa entre Sirius et un première année, qui s'étouffa avec de l'eau dès que leurs corps furent en contact.

Elizabeth se pencha alors sur la table, esquivant magiquement tous les plats en face d'elle, et tapota le bras de Remus, le faisant relever presque timidement la tête, la panique présente dans ses yeux chocolat.

"Alors comme ça le grand Lupin est 'fou amoureux de moi' ?", fit-elle en croisant son regard. La lueur d'amusement dans ses yeux donna du redondant à Remus, et la confiance le remplit tandis qu'il se redressait complètement. Alors, à la stupeur de ses amis, il enchaîna :

"Ô! Eli, depuis que j'ai croisé ton regard dans le cours de Binns, tu n'as jamais quitté mon esprit !"

Dorcas re-gagna de l'énergie face à l'ambiance joueuse qui se propageait autour de la table, et elle décida de se prêter au jeu, n'étonnant que plus les autres, qui n'avaient jusqu'alors jamais vu le trio tenir une discussion ensemble :

"Comment oses-tu me faire ça, Remus ? À moi !", elle posa dramatiquement sa main sur son coeur. "Tu sais bien que je suis folle amoureuse d'Eli depuis que je l'ai rencontrée !

-Oui Remus !", rajouta Sirius, se penchant vers le groupe pour prendre part à la discussion. Il n'y avait pas été invité, mais il se fondit tout de suite dedans, et, en quelques mots, ce fut comme s'il avait toujours été là. "Comment peux-tu faire ça ? Après tout ce que nous avons vécu tous les deux, tu la choisis elle ?"

Peter et James, à ce moment précis, ne souhaitaient rien de plus que de joindre la conversation comme Sirius l'avait si gracieusement fait. Ils voyaient des racines s'enraciner dans le sol juste devant eux, et n'avaient aucune idée de pourquoi les leurs n'avaient pas l'air de faire pareil. C'était comme si, à chaque sourire que le quatuor en face d'eux empêchait de sortir, leur tige poussait un peu plus.

Alors, les deux garçons continuèrent d'écouter, n'attendant que le moment où ils pourraient se planter dans la discussion. Même si tous deux dans la même situation, ils n'échangèrent pas un regard l'un avec l'autre. Non, ils fixaient le quatuor attendant un signe. Finalement, quand ils décidèrent de laisser tomber l'idée de se joindre à eux, leurs regards se rencontrèrent. Si l'idée de commencer le même petit jeu que leurs voisins les charmait, ils finirent par secouer la tête avec une petite grimace. Non, ils allaient laisser ce jeu aux professionnels.

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