𝘊𝘏𝘈𝘗𝘐𝘛𝘙𝘌 𝘛𝘙𝘌𝘕𝘛𝘌-𝘘𝘜𝘈𝘛𝘙𝘌 - le fruit des rois
"Qu'est-ce qui te prend, Marlène?", s'alarma James en écartant la blonde d'Elizabeth, se positionnant le plus possible n'être les eux pour éviter un dérapage quelconque. La situation avait l'air grave, certes, mais rien ne pouvait justifier une telle colère, si?
"Faire quoi à qui?", interrogea Elizabeth d'une petite voix. Elle se renfonça dans le sofa, comme si les coussins pouvaient l'avaler (elle n'était pas souvent éloquente lors de confrontation, et ce encore moins quand c'était Marlène, étrangement). Face à ces mots, Marlène ricana plus que sarcastiquement en levant les yeux au ciel, comme si elle savait qu'Elizabeth savait très bien de quoi elle parlait, même si c'était loin d'être le cas, et que ce comportement affolait plus Elizabeth qu'autre chose. Marlène se pencha pour lui attraper le bras et la tirer en avant.
"Ne fais pas comme si tu ne comprenais pas, Eli!", cracha-t-elle en trainant Elizabeth, qui n'osait pas lâcher Marlène des yeux de par son incompréhension, derrière elle.
"Marlène, je pense que tu la tires un peu fo-", objecta James, suivant Elizabeth de très près, ses mains placées près d'Elizabeth. Il fallait dire que, avec la brutalité dont faisait usage Marlène, il était très probable qu'Elizabeth finisse par en subir les conséquences. Et, si c'était le cas, il serait là. Avant qu'il ne puisse finir sa phrase, Marlène le coupa.
"Je ne sais pas ce que tu as fait, mais Lily-
-Lily?", s'exclama Elizabeth, ratant une marche. La préparation de James s'avéra être utile, puisqu'aussitôt parut-elle sur le point de tomber que James fut assez réactif pour poser ses mains sur ses hanches, la remettant sur pieds en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Il lança un regard mauvais à Marlène, qui ne put cependant le voir. "Lily va mal?"
Bientôt, ce ne fut plus Marlène qui tirait Elizabeth, mais Elizabeth qui tirait les deux autres, doublant Marlène en escaladant les marches deux par deux, se maudissant même pour ne pas pouvoir en escalader plus à la fois. Elizabeth s'était deja sentie coupable d'avoir possiblement blessé un inconnu : c'était encore pire maintenant qu'elle savait qu'elle était potentiellement coupable du malheur de l'une de ses amies les plus proches!
"Attends quoi?", demanda James, qui réalisa un poil en retard de qui les filles parlaient. Cependant, il lui semblait impossible qu'Elizabeth ne fasse du mal à Lily, le faisant d'autant plus paniquer : qu'est ce qui avait poussé Marlène à penser ça? Que s'était-il passé de si grave chez Lily pour que Marlène vienne agresser Eli? Plongé dans son questionnement intérieur dont il avait hâte de sortir, il doubla Marlène, qui, rouge de colère, tentait de rattraper Elizabeth. "Qu'est-ce qu'il s'est passé?", fit-il sans véritablement attendre de réponse, et peinant lui aussi à suivre le pas de son amie.
C'était quelque chose que James avait d'ores et déjà remarqué, lors des entrainements de Quidditch où il l'avait forcée à être présente, cette vitesse. Si il était le plus rapide de son équipe sur son balais, elle était bien meilleure en course à pieds. Ça avait été au début impensable pour lui qu'Elizabeth, la belle Elizabeth à l'air si doux et innocent, puisse le dépasser dans son domaine d'expertise. C'était quelque chose qu'il niait d'ailleurs constamment à base de "Je me suis juste tordu la cheville, attends un peu que je m'en remette!", ou encore de "Un coup de chance, j'imagine.".
Malgré cela, il, autant que le reste du monde, savait la vérité : Elizabeth le surpassait réellement, et il avait appris à apprécier cela, chez elle. Le fait que cette façade de personne pas le moins du monde intéressée dans le monde du sport soit en réalité si compétente, et encore plus qu'elle était compétente, elle était complètement et totalement inconsciente de son talent. C'était, pour elle, juste une activité qu'elle aimait faire. Et le pire dans tout cela, c'était que James n'en était même pas énervé, et presque pas jaloux : c'était pour lui une nouvelle occasion de la forcer sur le terrain, encore et encore, pour la défier, en rêvant, un jour, de la dépasser. Et il espérait malgré lui que ce jour n'arriverait jamais.
Ces matinées d'entraînement étaient les préférées de James.
L'incroyable vitesse d'Elizabeth expliquait pourquoi elle avait déjà atteint le haut des marches, et se précipitait vers la porte du dortoir de Lily, d'où on pouvait entendre des halètements étranglés, des bruits d'étouffement, en fait. Cela ne fit qu'alarmer Elizabeth davantage, qui tourna précipitamment dans la pièce, évitant de peu de se prendre la grande porte de bois qui n'était qu'entrouverte. Elle se permit alors de respirer, avant que son souffle ne se coupe de nouveau.
"Lily?", hésita-t-elle d'abord, ne voyant pas son amie. C'est quand elle entendit un toux grasse qu'elle s'approcha davantage, avant de se jeter au sol pour rejoindre son amie qui, les bras autour du cou, gigotait dans des mouvements presque somnolants. "Lily tu m'entends?"
Si Lily n'avait alors pas eu un spasme qui la força à ouvrir les yeux -et qui donna une horrible envie de vomir à Elizabeth-, jamais Elizabeth n'aurait pu voir le regard de Lily, ses yeux injectés de sang, ses yeux globuleux et remplis d'effroi. Jamais Elizabeth n'avait vu Lily dans un tel état : même la nuit où elle s'élit réveillée en sursaut, Lily n'avait jamais eu l'air si effrayée. Et jamais Elizabeth elle-même n'avait-elle eu aussi peur.
Le visage de Lily était contracté dans une grimace de douleur face à laquelle Elizabeth ne pouvait qu'essayer de compatir, mais le pire était probablement le fait qu'il était tout enflé, comme si Lily venait d'avaler un nuage, et que le rouge du manque d'air commençait à tourner au bleu. Là, Elizabeth ne put s'empêcher de reculer par réflexe, fermant ses paupières à une vitesse ahurissante comme pour faire disparaître cette image atroce, ce -et elle était désolée d'y penser- Quasimodo des temps modernes!
"Eli, qu'est-ce qui lui arrive?", paniqua James, qui venait juste d'arriver, en posant sa main sur son épaule pour attirer son attention.
Elizabeth lui lança un court regard pour instantanément le regretter. James la regardait comme si elle détenait tout savoir, toutes les connaissances du monde, tous les remèdes et tous les médicaments, et si elle en était touché en temps normal, ce regard ne faisait que l'angoisser davantage dans la situation actuelle. Elle se reconcentra alors rapidement sur Lily.
"Elizabeth,", re-tenta-il, d'un ton plus doux, sans pour autant réussir à empêcher sa voix de se briser, un signe, parmi tant d'autres -comme, par exemples, ses poils hérissés sur tout son corps, ou encore sa main, celle n'agrippant pas Elizabeth, tremblante- de son état critique. "Elizabeth respire, et, s'il-te-plait, essaie de-"
Mais il fut impossible pour James de finir sa phrase, puisqu'il fut interrompu par Marlène qui, les larmes aux yeux, le bouscula légèrement pour se placer en face d'Elizabeth. Marlène attrapa les joues d'Elizabeth d'une seule main pour que son attention soit sur elle et sur elle seule. Alors, la haine qu'Elizabeth avait cru devoir affronter se révéla être inexistante, puisque ce fut de la terreur qu'elle trouva dans les yeux de Marlène, de la terreur accompagnée d'une supplication silencieuse de sauver sa meilleure amie, peu importait ce que cela prenait.
Elizabeth, si elle n'avait pas été dans l'urgence, aurait été profondément blessée par la persistence qu'avait Marlène de penser qu'elle était à la tête du malheur de Lily. Qu'avait-elle fait, quel faux signal avait-elle lancé pour que l'une de ses amies les plus proches pense qu'elle ne veuille du mal à Lily, la douce et innocente Lily, qui ne ferait du mal à un autre que par inadvertence?
Cependant, Elizabeth était dans l'urgence, et cette urgence lui donnait l'impression qu'elle était bloquée contre le sol, ses poumons compressés l'empêchant de respirer correctement, et si cela durait une minute de plus, elle allait sans doute voir des étoiles. Elizabeth savait qu'elle devait agir mais ô! quoi faire? Elle n'en avait aucune idée. Et, en toute franchise, Marlène ouvrant et refermant sa bouche sans cesse, les contractions visibles sur son visage montrant qu'elle se retenait de pleurer du mieux qu'elle pouvait, n'aidait pas le moins du monde.
"Ecou-Ecoute moi bien.", commença-t-elle en serrant sa mâchoire. Tous devaient avouer que Marlène pouvait être effrayante, lorsqu'elle le voulait. Son masque tomba cependant bien vite, puisqu'elle dut s'arrêter pour tourner la tête quelques secondes, pinçant ses lèvres en une étroite ligne. "S'il te plait- je-je ne sais pas quel sort tu as bien pu lui lancer, mais je veux- non je t'ordonne de faire quelque chose! Je ne te laisserai pas-
-Marlène, stop!", s'exclama Elizabeth, peinée par les mots de Marlène. "Je te promets que je n'ai rien...", continua-t-elle, se permettant de lancer un regard vers le corps convulsant de Lily. Elle ne put s'empêcher, par contre, de remarquer qu'elle bougeait beaucoup moins que quand le petit groupe était arrivé dans le dortoir. Le temps pressait, c'était évident.
Mais ce ne fut pas la simple réalisation que la vie de Lily était de plus en plus en danger qui la fit s'arrêter de parler. Non, Elizabeth était au courant de ça depuis le moment où elle avait mis un pied dans la pièce.
Sur le lit de Lily se trouvait une petite boîte, celle que Severus avait demandé à Elizabeth de livrer le matin même. Cette boîte était ouverte, et à côté de celle-ci se trouvait un biscuit à moitié mangé ainsi qu'un petit tas de miettes regroupées en une minuscule pyramide.
Elizabeth regarda alors de nouveau Lily, puis ses yeux se dirigèrent vers James. Celui-ci sembla automatiquement comprendre qu'Elizabeth avait une idée du pourquoi du comment, puisqu'il haussa un sourcil pour l'interroger.
"Une allergie.", murmura-t-elle. James hocha la tête et se précipita vers le sac de Lily pour chercher une dose d'adrénaline. Elizabeth, quant à elle, se débarrassa du bras de Marlène pour aller vers la salle de bain.
Le fait était qu'Elizabeth en avait bien entendu, des anecdotes de jeunesse de Lily. La fois où elle était tombée sur un caillou, lui laissant une cicatrice entre les sourcils; la fois où une écharde s'était plantée dans son épaule après qu'elle ait essayé de grimper à un arbre pour impressionner sa soeur; la fois où elle était tombée gravement malade et souffrait d'horribles mots de tête, la faisant garder des tas de médicaments avec elle, en tout lieu et à tout moment; ou encore le moment où elle avait fait un choc anaphylactique, et à partir duquel elle n'avait pas passé une minute sans avoir sur elle...
"Son adrénaline, où est-ce qu'elle met son adrénaline?", soupira-t-elle de frustration. Elle avait l'impression d'avoir le tic-tac incessant d'une horloge dans le crâne, lui rappelant sans cesse de ce qui était en jeu, et que le temps lui était précieux.
Après ce qui lui sembla être des dizaines de minutes mais qui ne s'avéra être que quelques secondes, les yeux d'Elizabeth s'illuminèrent, et elle sourit, exprimant tout l'air qu'elle avait retenu pendant sa courte recherche. Elle attrapa la dernière dose que Lily avait en stock et se retourna:
"James!", appela-t-elle. Le garçon se retourna immédiatement, avant de repérer ce qu'Elizabeth tenait au creux de sa main. Tous deux s'avancèrent d'un même pas l'un vers l'autre et, comme s'il s'agissait d'un témoin dans un jeu de relais, James prit la dose d'adrénaline avant de se jeter aux pieds de Lily.
En un souffle, James injecta l'adrénaline dans la jambe de Lily, priant pour que ses gestes soient les bons. Jamais auparavant n'avait-il déjà fait cela, et il avait peur que son manque d'expérience ne mette encore plus en danger la vie de la rousse. Le temps sembla s'arrêter pour une minute. Pas un regard n'était point centré sur Lily. Enfin, après une éternité, la respiration de Lily redevint régulière, et son visage commença, lentement, à reprendre une couleur et une forme normale. Alors, dorénavant assuré que Lily irait bien, James regarda durement Marlène.
"Emmène la à l'infirmerie.", ordonna-t-il d'une voix dure qu'il n'utilisait jamais, pas même lorsque son équipe de Quidditch n'était pas assez concentrée. "Elizabeth et moi nous occupons de prévenir McMinnie.", rajouta-t-il en lançant un regard vers la cheminée du dortoir. Ce fut la première fois que James fut un tant soit peu heureux qu'Elizabeth ait un jour déclenché une tempête de neige dans son dortoir. Marlène se mordit la lèvre inférieur, ses sourcils se haussant lorsqu'elle sembla se souvenir de l'existence de cette cheminée. Si elle y avait pensé plus tôt, elle- "Marlène, maintenant!"
Le dortoir vidé et McGonagall prévenue, Elizabeth et James restaient muets. Jamais l'ambiance ne leur avait parue si lourde. Quiconque passait un minimum de temps avec eux savait que jamais de blanc ne subsistait bien longtemps, et, si c'était le cas, ce blanc était rempli de gestes, de vie, d'une compréhension mutuelle qui rendait le tout apaisant et doux, comme un coup de vent frais pas une chaude journée d'été. Cependant, ce blanc était froid, à l'image d'Elizabeth, et si tous deux s'en rendaient compte, aucun ne tentait de s'en débarrasser.
L'un faisait les cent pas, ses mains repliées en deux poings fermes mais pourtant si frêles, laissant silencieusement la peur qu'il avait jusqu'alors gardée aussi cachée que possible ressurgir. L'autre s'était assise sur le lit de Lily, ses jambes en tailleur pour placer en leur creux la boîte de biscuit, la fixant, ne la lâchant pas une seule seconde des yeux de peur qu'elle ne s'enfuie.
"Elle va aller mieux.", affirma Elizabeth, plus pour se rassurer elle-même que pour faire la discussion. Elle aurait pu user l'interrogative; "Tu penses qu'elle va aller mieux?", ou encore la méprise de soi, "Elle ne me le pardonnera jamais.", sauf si elle avait décidé d'utiliser l'étonnement, "Je ne me rends toujours pas compte de ce qu'il vient d'arriver". C'était cependant l'affirmation qui était sortie comme une évidence, comme un réflexe inconscient, un besoin de dire à voix haute ce qu'elle souhaitait pour que cela devienne réel.
"Ce n'est pas de ta faute, hein Eli?", fut ce pour quoi James avait opté, et, honnêtement, il n'y avait rien d'autre qu'il aurait pu dire. Son esprit était vide, ou bien trop rempli, si on prenait le problème dans le sens inverse. Mais alors, s'il était trop rempli, ce n'était que d'un thème : les mots de Marlène, le visage d'Elizabeth tourné en une grimace d'effroi, la boîte de gâteau, les mots de Marlène, le visage d'Elizabeth, la boîte de gâteau, les mots, le visage d'Elizabeth, les gâteaux, les mots envers Elizabeth, Elizabeth, les gâteaux "d'Elizabeth", encore et encore et encore et encore. Il avait mille-et-une choses auxquelles il aurait pu, auxquelles il aurait dû penser, mais son esprit n'avait de cesse de revenir en boucle sur trois choses.
Malgré leur esprit différent, les deux avaient parlé en même temps, d'une même voix tremblante. Ils n'osèrent se regarder pendant quelques instants, tous les deux gênés des mots si vains qu'ils avaient prononcés (Ô combien étaient-ils égoïstes!), avant de timidement lever les yeux l'un vers l'autre.
"Je crois que c'est de ma faute.", avoua-t-elle, sentant tout ce qu'elle avait mangé dans la journée remonter pour se bloquer dans sa gorge. Comme pour ralentir ce désagréable goût dans sa progression, Elizabeth plaça sa main sur son cou, avant de la remonter lentement, bloquant alors sa bouche, sa bouche et toutes les excuses lamentables qu'elle aurait pu énoncer. Elle était responsable, qu'elle le veuille ou non. "J'ai amené la boîte.", continua-t-elle entre ses doigts, sa voix presque inaudible.
Elizabeth s'attendit à se faire crier dessus, comme l'avait fait Marlène préalablement, se faire blamer encore et encore, et si elle savait que le fait que ce soit James, cette fois, serait bien plus dur, elle était prête à endurer. Elle était prête à endurer pire que Marlène, puisqu'alors les reproches viendraient d'une personne énamourée de Lily depuis la nuit des temps, d'une personne pour qui la simple existence de Lily était un cadeau.
Mais rien.
Elizabeth se sentit glisser sur le côté du lit de Lily, qui venait de s'affaisser. Puis, s'il lui avait été possible de sentir la chaleur, elle aurait senti celle du bras de James, posé sur ses épaules pour la rapprocher de lui, sentant qu'elle avait besoin qu'au moins une personne sache qu'elle n'était pas dangereuse. Et le fait que ce soit James, l'un de ses amis les plus proches, l'un de ceux pour qui la fraîcheur d'Elizabeth n'était pas un handicap mais un réconfort, une habitude, comptait énormément.
Puis, Elizabeth sentit l'étreinte de James se raffermir, de sorte à ce qu'ils ne forment plus qu'une forme indistincte, quoique plutôt arrondie, sur un lit, et elle sembla enfin réaliser. Si Marlène avait, malgré elle, quelque peu "protégé" Elizabeth de la vision du corps de Lily déformé par les spasmes, James avait été laissé seul à sa merci, ses yeux attirés peu importe ô combien il les combattait, pour regarder ce qui était assez pour le faire cauchemarder des mois durant. Alors, Elizabeth fut celle resserrant l'étreinte.
"Les poires.", fit James d'une voix étouffée. Il n'osait pas cligner des yeux, de peur que les images reviennent le hanter. Qui aurait pu croire qu'assister à la presque-mort d'une personne qui nous est chère pouvait être si traumatisant? "Lily est allergique aux poires."
Elizabeth posa sa main sur la nuque de James, qui se laissa faire, comme un enfant perdu, la laissant le blottir un peu plus -si c'était possible- contre elle. Cette proximité l'aida à faire sortir quelques autres mots :
"Elle a fait une allergie en première année. Rien de similaire, par contre;", réussit-il à pouffer, mais il était évident que par ce rire, il tentait de faire disparaitre cette angoisse qui lui attaquait la gorge, les poumons et le ventre. Il lança un regard presque timide à Elizabeth, pinça les lèvres, puis regarda de nouveau le sol.
"Je ne ferais jamais de mal à Lily.
-Ni à personne d'autre.", compléta James, un poil soulagé que sa pensée soit accordée à la réalité. "Merci, Eli.", il fit une pause, et fronça les sourcils. "Est-ce qu'on pourrait- juste ne pas en parler? Pendant quelques minutes, seulement. J'ai juste besoin de-", il chercha le mot, la bouche entrouverte, comme si des milliers se baladaient dans son esprit mais qu'il ne parvenait pas à attraper celui qu'il recherchait, ce vif d'or de ses pensées. Finalement, "J'ai besoin de comprendre."
Pas une seconde, Elizabeth ne comprit ce que James avait à comprendre, cependant pas une seconde ne pensa-t-elle à lui demander. Ils avaient vécu quelque chose de tout bonnement horrible, et s'ils n'avaient pas été les principaux concernés, ce genre de situation n'était pas anodine, pas publiable en un claquement de doigt, ou par la baiser d'un prince. Ce genre de situation était inoubliable, traumatisante et plus réelle, plus humaine que la plupart des choses qui se passaient à Poudlard.
Non, Elizabeth ne savait pas ce que James devait comprendre.
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