𝘊𝘏𝘈𝘗𝘐𝘛𝘙𝘌 𝘛𝘙𝘌𝘐𝘡𝘌 - terrain d'entente

PRE-AU-LARD était l'endroit, sans compter la librairie, les serres de Botaniques dans lesquelles elle n'avait de cesse de s'introduire, et probablement la cabane de Hagrid -pour prendre soin du chiot qu'il venait d'adopter-, qu'Elizabeth préférait. Elle aimait, de temps à autre, échanger le figuratif calme -il n'existait pas vraiment de 'calme' à proprement parler quand on était ami avec les maraudeurs- contre le brouhaha des dizaines et dizaines de sorciers se baladant joyeusement en ville. Elle aimait voir les élèves qu'elle voyait toujours réviser ou courir d'un cours à l'autre se détendre en marchant tranquillement devant les vitrines des magasins, se demandant ce qu'ils pouvaient bien acheter, quelques gallions ou mornilles titillant dans leurs poches.

Alors, quand Lily avait proposé à Elizabeth d'y aller la matinée même, juste après avoir appris leur congé de l'après -midi, cette dernière avait accepté sans même y réfléchir une seconde fois. Tout de suite, Lily était devenue extatique, clamant fièrement que c'était leur première véritable 'sortie en tant qu'amies', et Elizabeth n'avait même pas fait mine de prendre. à la légère, puisqu'elle était tout aussi, voire plus, impatiente que Lily à l'idée de passer l'après-midi avec elle et les filles. La seule chose qui la décevait, cependant, était de ne pas pouvoir aussi la passer avec Sirius (elle avait déjà pensé à lui proposer de les accompagner, mais elle savait très bien que Sirius aurait bien vite été accompagné par ses acolytes, et parmi ses acolytes comptait James Potter).

Donc, dès lors que Elizabeth était rentrée dans son dortoir, elle s'était jetée sur ses habits, lançant des petits regards à son thermomètre accroché dehors, un cadeau de Remus pour son anniversaire, l'année précédente. Face à la fierté qu'il avait eu d'être parvenu à avoir cette idée, elle n'avait pas eu le coeur de lui dire qu'elle en avait déjà une demi-douzaine accrochés un peu partout chez elle, l'aidant à choisir comment elle devait s'habiller.

Il s'était passé bien plus d'une semaine -et cela avait paru être des mois pour Elizabeth- entre le jour où le haut soleil qui resplendissait dans le ciel d'Ecosse avait fait transpirer à grosses gouttes quiconque portait autre chose qu'un fin tee-shirt, et le vendredi treize octobre. Pour faire simple, le temps s'était bien calmé : de petits nuages de coton cachaient désormais le bleu du ciel, assombrissant quelque peu les horizons. Elizabeth avait cependant trouvé son positif dans ce changement si soudain d'atmosphère, puisque les arbres se décoraient d'ores et déjà de couleurs chaudes, des explosions de rouge, d'orange et même de brun, annonçant l'arrivée précoce de l'une de ses saisons préférée : l'automne.

En même temps que la luminosité, la température avait, elle aussi, baissé significativement, si bien qu'Elizabeth savait qu'elle pouvait commencer à porter ses pulls légers, ou bien garder ses habit d'été, à condition de porter son magnifique gilet de laine blanche, celui qu'elle emportait presque partout.

Après avoir vérifié que la porte de sa chambre soit correctement vérifiée, Elizabeth posa ses habits typiquement moldus et précautionneusement choisis sur son lit refait, jugeant l'ensemble. Elle fronça les sourcils, tentant de se visualiser avec les vêtements, avant de se tourner vers elle.

"Oi Dork, tu pourrais me prêter ton badge?", demanda-t-elle, dérangeant Dorcas qui s'amusait à lancer des sucreries dans la bouche de Marlène, assises en tailleur sur leur lit respectif. Continuant son petit jeu, Dorcas inspira profondément sans répondre. "Celui des Beatles.", précisa Elizabeth.

"Je sais que tu parles de celui des Beatles, Elizabeth, c'est ton préféré.

-Alors?

-Non.", fit Dorcas avant de pousser un cri de victoire en voyant Marlène rattraper un bonbon.

"Non?", s'indigna Elizabeth. "Comment ça, 'non'? C'est moi qui te les ai offerts!

-Oui.", s'impatienta Dorcas. "Tu me les as offerts. Par définition, ça signifie qu'ils sont à moi. En plus, t'as encore mes rubans dans tes cheveux, donc...", à peine eut-elle fini sa phrase qu'Elizabeth se pressa de détacher ses cheveux afin de lancer les rubans vers Dorcas, les laissant tomber à côté d'elle. Dorcas se retourna enfin, un sourcil haussé, pour voir Elizabeth qui souriait innocemment. "Bon d'accord. Mais c'est juste parce que je sais que tu serais capable de m'embêter jusqu'à ce que j'accepte! Si tu le casses-

-Je n'oserais jamais!", révolta Elizabeth, avant de se précipiter pour tirer le boîte d'accessoires sous le lit de Dorcas. "Merci Dork!

-Ne m'appelle plus jamais comme ça.

-D'accord. Dork"

Le sourire d'Elizabeth qui naquit sur ses lèvres quand elle retrouva le pins qu'elle avait rangé le matin même ne quitta plus ses lèvres. Aussitôt trouvé, elle le déposa doucement sur sa tenue, avant d'hocher la tête, satisfaite, et de retirer sa robe de sorcier et son uniforme. Il fallait dire que, depuis le temps qu'elle partageait le dortoir avec les filles, elle n'était plus à ça près, et n'avait plus aucune honte à se changer devant elles. Elle passa alors ses jambes dans son pantalon ample brun en toile, avant de tenter d'y accrocher le pins qui arborait fièrement l'image du groupe The Beatles, tandis qu'elle était toujours en soutien-gorge.

Aussitôt, la poignée de la porte de leur dortoir se baissa brusquement, si bien que la surprise fit qu'elle se piqua le doigt avec la pointe du badge, laissant tomber une goutte de sang. Fourrant son doigt sanglant dans sa bouche par réflexe, elle se tourna vers la porte en fronçant les sourcils, imitée par les autres filles, toutes effrayées par ce brusque bruit.

"Eh, beauté!", s'exclama une voix derrière la porte, et toutes furent rassurées de reconnaître la voix de Sirius. Elizabeth leva les yeux au ciel, avant de répondre :

"Une seconde, je suis nue!

-Raison de plus?"

Elizabeth laissa un soupir geler quitter ses fines lèvres, avant d'enfiler rapidement son pull orange pour par la suite s'avancer vers la porte et la déverrouiller. Aussitôt, Dorcas lança l'une de ses munitions qu'il évita, avant de faire balader son regard de bas-en-haut sur le corps d'Elizabeth, puis de faire une moue triste.

"Tu n'avais pas dit que tu étais nue...?", Elizabeth répondit d'un rire, tout en posant la paume de sa main sur le visage de Sirius pour le pousser en avant, comme elle l'avait fait à James plus d'une semaine plus tôt. Il était étonnant de voir Sirius la laisser s'approcher si près de son visage, surtout en sachant que très peu en avaient le droit -Sirius ressentait une étrange passion envers son visage, envers tout son corps même, des cheveux aux pieds, qui faisait qu'il en prenait très soin, et que chaque personne qui le touchait devait s'assurer d'y avoir été invité-.

"Sod off, Siri.", ricana Elizabeth, évitant la main de Sirius qui tentait de la pousser comme elle venait de le faire sur lui. "Pourquoi viens-tu nous déranger.

-Tu ne m'as pas répondu, en Potion. Pour Pré-au-lard.", précisa-t-il, avant de pouffer. "Enfin, je doute de vouloir sortir en ta présence maintenant, surtout avec cette tenue."

Sirius, ayant grandi dans un univers bien différent de celui d'Elizabeth, avait encore beaucoup de mal à s'habituer à la mode mordue. Il fallait dire que, sans compter les vestes en cuir et les jeans noirs déchirés, il n'y connaissait pas grand chose. Sa tenue pour Pré-au-Lard le prouvait : il avait gardé son uniforme, échangeant seulement sa cape pour sa veste favorite (qui semblait, d'ailleurs, coûter un bras).

"Pas très renseigné sur la mode, n'est-ce pas Black?", le taquina Dorcas, imitant le moue qu'il avait arboré en rentrant.

En temps que colocataire de deux nées-moldues, Dorcas et Marlène avaient très vite été mises au courant de tout ce qui concernait la mode de l'autre monde, et la première s'y était tout de suite intéressée. C'était la raison pour laquelle, à chacun de ses Noëls et de ses anniversaires, elle recevait d'Elizabeth des accessoires moldus, et les utilisait pour agrémenter toutes ses tenues de sorcière. La badge du groupe The Beatles était l'un des cadeaux les plus récents qu'elle avait reçu, et il n'y avait aucun doute que c'était son favori, puisqu'elle était vite devenue une grande fan du groupe. Elizabeth était d'ailleurs la seule personne a avoir le droit de l'emprunter, et c'était avec la promesse qu'elle lui en rachèterait une dizaine pour tous ceux qu'elle perdait.

"Comment oses-tu, sorcière!", s'indigna Sirius, faisant dramatiquement un pas dans la chambre, posant la main sur son coeur. Après avoir attrapé sa sacoche brune, Elizabeth poussa Sirius en arrière en appuyant sa main sur son torse, et sortit de la chambre. Elle se retourna alors, attendant que les autres filles la suivent. Aussitôt, Lily posa le livre qu'elle avait entamé sur sa table de nuit, empilé sur son manuel de Potion, tandis que Dorcas sautait de son lit et que Marlène essuyait rapidement le sucre qui s'était logé aux coins de sa bouche.

En quelques pas seulement, tous se retrouvèrent dans les escaliers. Sirius était étonnement muet derrière les filles, mais elles clamaient cela sur le fait que les escaliers vers le dortoir des filles étaient des plus risqués. En effet, cela avait du prendre un bon mois à Elizabeth pour s'habituer aux marches, puisque les escaliers étaient anormalement arrangés : chaque marche semblait être de travers par rapport à un autre, et la rampe était si propre qu'y poser la main avait causé plus d'incidents que ne pas le faire. Il était évident que quiconque les utilisait pour la première fois risquait de tomber.

Mais Elizabeth savait, au fond d'elle, que ce n'était pas la raison pour laquelle Sirius était muet : à peine avait-elle commencé à faire un pas dans la Salle Commune qu'un frisson parcourut son corps. Cette pièce, qui était d'habitude tant bruyante et pleine de vie en journée, était étonnamment calme. 'Etonnement', surtout parce que des Gryffondors libérés des cours plus tôt n'étaient normalement pas si  silencieux. Alors, Elizabeth s'était attendue à voir des dizaines de première et deuxième année -qui n'avaient pas encore l'âge pour aller en ville lorsqu'ils n'avaient pas cours- criant en jouant à des jeux de société, ou se poursuivant partout dans la salle pour des raisons inconnues. Mais rien, comme Sirius, le Salle Commune était muette.

Elizabeth s'arrêta, reposant son pied sur la marche, et observa d'un oeil soucieux la scène des plus atypiques qui avait lieu en ce moment même. Elle ne resta stagne que quelques secondes durant, et, pourtant, ce fut assez pour ennuyer Lily, qui la décala légèrement.

"Qu'est-ce t'attends, Lizzie? Pré-au-Lard nous att-"

Avant que Lily ne puisse finir, son pied s'était déjà posé au sol. Au même moment que l'avertissement de Sirius retentissait, James fit un pas de côté du mur derrière lequel il se cachait, un grand sourire sur les lèvres. Bientôt, un pétard explosa d'entre ses mains, recouvrant ainsi Lily de paillettes rouges et dorées.

"Adieu, Potter.", s'exclama Elizabeth malgré elle. Elle devait avouer qu'elle était quelque peu heureuse de ne pas avoir été la victime d'un des tours de James. Potter, et de ne pas être celle qui était couverte de paillettes, de la tête aux pieds. Au contraire, elle n'en avait reçu que très peu, juste assez pour faire apparaître de nouvelles tâches de rousseur sur son nez et faire briller ses cheveux bruns.

"Oh mon Choixpeau.", fit Dorcas, ses lèvres s'ouvrant pour former un sourire plein de dents que même sa main n'aurait pas pu cacher. "C'était cool de te connaître.

-Pas si cool que ça, mais ça fait passer le temps.", corrigea Marlène, ne réussissant pas elle-même à ne pas sourire. Cependant, un regard vers Lily et elle arrêta de rire, son visage prenant plutôt une expression outrée.

La Salle Commune semblait encore plus silencieuse que lorsqu'ils étaient arrivés, quelques secondes auparavant. On aurait pu entendre les mouches voler, mais c'était seulement si elles avaient osé le faire. Jamais Lily Evans n'avait-elle eut l'air si énervée, mais, d'un autre côté, jamais Lily Evans n'avait-elle été la victime d'un prank des maraudeurs.

Voyez-vous, il y aurait pu y avoir plusieurs aboutissements à cette blague. Trois autres, pour être exact. La blague initiale, d'envoyer les paillettes sur Elizabeth, aurait pu marcher, et, dans ce cas, James Potter aurait probablement été éjecté à l'autre bout de la salle, avant de recevoir, à son tour, des paillettes. Si Dorcas avait décidé de passer devant Elizabeth à la place de Lily, elle aurait jeté sa haine sur Sirius, qui avait été un pion principal pour le bon déroulement du plan. Si ça avait été Marlène, son incroyable sixième sens l'aurait poussé à se décaler, et les paillettes auraient fini sur Elizabeth qui aurait, cette fois, éclaté de rire (il fallait dire qu'il était bien plus drôle d'être une victime de blague par hasard que d'en être la victime visée).

Cependant, c'était bien Lily qui avait été touchée, et qui brillait de mille feu de part les paillettes qui lui recouvraient le corps. Sirius, très intéressé par le débouchement des évènements, était appuyé sur les épaules de Marlène, la pointe de ses pieds sur le bord de la marche pour être le plus proche possible de l'incident sans toutefois tomber. À peine eut-il trouvé l'angle parfait qu'il assista à la scène la plus hilarante qu'il n'avait jamais vu depuis que Peter avait malencontreusement mis feu aux rideaux de son lit : la main de Lily se leva pour aller brutalement se placer sur la joue de James, y laissant une trace rouge brûlante.

"Ouh!", fit-il en serrant les dents, avant d'exploser de rire. Personne d'autre ne rit, si bien que le seul autre son qui put se faire entendre était les pas furieux de la tornade rousse qu'était Lily remonter les escaliers, laissant ses paillettes tomber au sol à chaque pas.

"On sortira demain, Eli. Désolé.", chuchota-t-elle rapidement avant de disparaitre de la vision des Gryffondors.

Elizabeth avait rudement envie de courir après Lily, de la rattraper et de lui dire qu'elles feraient regretter à James d'être venu au monde. Seulement, une chose l'empêcha de le faire : même si elles étaient devenues amies tardivement, en cinq ans et quelque, Elizabeth avait eu le temps d'en apprendre beaucoup sur Lily, et elle savait donc que tenter de la rassurer ne servirait à rien.

Non, ce dont Lily avait réellement besoin, c'était d'un sort pour faire disparaitre le plus de paillettes possibles (et Elizabeth savait que la rousse n'allait avoir aucun problème à dégoter le sort parfait), puis d'une douche pour enlever les paillettes restantes, si le sort n'avait pas été assez puissant.

Et puis, pour finir, Elizabeth imaginait déjà Lily allait se poser sur le lit de l'une de ses amies -étrangement, Elizabeth avait remarqué que, à chaque fois que quelque chose la vexait ou la dérangeait, Lily s'asseyait sur le lit de Marlène pour lire, ou même pour fixer le plafond-. Peut-être était-ce pour ressentir la présence de quelqu'un sans devoir supporter tout le blah-blah à côté? En tout cas, Lily avait juste besoin de calme, surtout après l'ascenseur émotionnel qu'elle avait subi.

Une fois que Lily disparut de sa vue, Elizabeth regarda James fixement, qui, lui, n'avait bougé d'un pouce depuis qu'il avait reçu une claque. La bouche entrouverte, il semblait avoir de la peine à sortir le moindre mot. Peut-être même ne se rendait-il pas encore de ce qu'il venait de se passer. Alors, la Elizabeth qui avait jusqu'alors semblé énervée contre James pour avoir fait fuir Lily ne put s'empêcher de lâcher un fin rire, suivant l'exemple de Sirius (qui ne s'était toujours pas arrêté de rire).

Elizabeth s'avança vers James pour poser deux doigts sous son menton, lui faisant fermer la bouche. James fronça les sourcils au contact du froid, bougeant pour la première fois depuis ce qui semblait être ses heures. Cependant il ne recula pas : cette fraicheur était assez agréable, en opposition à la chaleur qu'il ressentait dans tout son visage.

"Oi Prongs, on se réveille.", Sirius écarta les filles pour passer devant elle et tapoter la joue de son meilleur ami, ne cachant pas un instant son amusement. James sortit alors entièrement de son cauchemar, et la surprise mêlée à une pointe de déception envers lui-même pour avoir vexé Lily disparut de ses yeux. Il gagna alors rapidement un de ses sourires légendaires, et posa fièrement ses mains sur ses hanches.

"Lily m'a touché la joue! C'est un pas de plus vers son coeur.", le monde autour de lui reprit son cour, et tous levèrent les yeux au ciel à ses mots, ennuyé par la crédulité du garçon, qui semblait s'intensifier de jour en jour. Peu le virent perdre son beau sourire pour replacer tristement ses lunettes, et peu, ici, signifiait Sirius Black.

"Encore une décennie ou deux et elle acceptera peut-être de te toucher l'épaule, ne perds pas espoir Potter.", fit Elizabeth en donnant une pichenette dans le nez de James qui lui tapa la main.

"En parlant d'espoir, j'ose espérer que, maintenant que Lil's est hors de la partie, tu vas accepter mon invitation pour Pré-au-Lard, beauté!", répondit au tac-au-tac Sirius, souhaitant changer le sujet. Il valait mieux ne pas trop insister sur ce qu'il venait de se passer.

"On se calme, Monsieur Le-Forceur. Je refuse ton invitation.

-Sauf qu'elle ne t'était pas dirigée, Dork.", cracha comiquement Sirius, recevant un geste obscène de Dorcas, qui attrapa le bras d'Elizabeth pour commencer à la tirer vers la porte.

"Sauf que, Bételgeuse, j'ai décidé à l'instant que beauté allait m'accompagner baver devant les élections pour l'équipe de Quidditch des Serdaigles.

-Quoi?", s"exclamèrent en même temps Elizabeth et James.

James fit mine de tituber pour se rattraper sur Sirius, posant une main sur son front, comme s'il allait s'évanouir. Il jeta un regard trahi vers Elizabeth et Dorcas, avant de s'indigner :

"Vous assistez aux élections de Serdaigle, mais pas aux miens? Ceux de votre propre maison! Oh! Jamais je n'avais vécu une pire trahison.

-Je sais, James, je sais.", fit Sirius, tapotant le bras de son ami comme pour le rassurer. Au fond de lui, il était heureux que cette 'trahison' fasse oublier à James la tigresse rousse qui avait resserré ses griffes sur son coeur sans même y faire attention.

"Je plaide coupable!", déclara Dorcas, trainant presque Elizabeth vers la sortie. Voyant l'expression de James, elle leva les yeux au ciel et rajouta : "N'aies pas l'air si offensé, James! Colin Jordan est tellement plus agréable à regarder que... bah, que toi.

-Crois le ou non, traitresse, je suis offensé.", couina James. Il se mit à avancer au même rythme que les filles -très lentement, donc, étant donné qu'Elizabeth luttait pour ne pas être entrainée par Dorcas-, passant même devant elle pour marcher à l'envers.

"Il faut dire qu'avec ton terrible choix de l'année dernière, personne ne veut assister à tes élections.", pipa innocemment Elizabeth, l'air penseuse. Elle avait en effet passé quelques instants dans les gradins, l'année précédente, curieuse de savoir les choix qu'allaient faire le célèbre James Potter pour porter les Gryffondors jusqu'à la victoire. Elle avait été déçue par son choix -mais il fallait dire qu'entre pas génial et passable, c'était compliqué de faire un bon choix-, et était vite partie. Sirius se dépêcha de répondre à Elizabeth, mais sa remarque fut vite mise de côté :

"Eh, moi j'assiste aux élections et aux entrainements!

-J'imagine que tu parles de Théodoren mon attrapeur. Qu'est-ce que vous avez tous avec lui?", intéressa-t-il tandis que le visage d'Elizabeth se tordait, coupable de porter préjudice au seul deuxième année qui avait eu le cran de se rendre sur le terrain de Quidditch.

"Je... Potter, c'est un garçon adorable, vraiment!, mais il tient à peine sur son balais.", James haussa un sourcil, l'interrogeant silencieusement comment elle avait pu apprendre ceci, alors qu'elle ne s'était jamais rendue dans les gradins durant l'un de ses matchs. Ou peut-être l'avait-elle fait? Peut-être avait-elle été présente tout ce temps, et peut-être James n'avait-il jamais fait attention à quelqu'un d'autre que Lily.

Une pique sembla piquer son coeur à l'idée qu'il n'avait jamais remarqué personne d'autre que Lily dans les stades. Il était tellement obnubilé par elle que le reste du monde avait été brouillé, effacé, gommé. Le reste du monde était encore brouillé, effacé, gommé, même si, chaque jour, il avait l'impression d'en voir un peu plus.

Le faisant quitter ses pensées obscures, Elizabeth tira sèchement le bras de Dorcas pour la faire s'arrêter. Dorcas soupira bruyamment commençant à taper du pied, pressée de se rendre sur le terrain de Quidditch et craignant de manquer l'arrivée de son chouchou.

"C'est pas pour être méchante, vraiment! Le deux septembre, cette année, je voulais me détendre après le début des cours, donc je suis sortie pour aller faire des tours de terrain.

-Tu voles?

-C'est pas le sujet, Potter. A peine suis-je dans les airs qu'un certain troisième année me fonce dessus, si bien que j'ai failli faire tomber le badge de Dorcas! Je ne t'explique pas la vitesse à laquelle j'ai dû aller pour pouvoir le rattraper avant qu'il ne touche le sol. Dorcas m'aurait tuée si je n'avais pas réussi.

-C'était son badge des Beatles?", demanda Sirius. Elizabeth hocha la tête. "Satané badge, celui-là. Je lui ai volé une fois, pour rigoler, et j'ai bien cru qu'elle allait m'endoloris sur le champ!

-Le fait est que ce troisième année, c'était Théodore, Potter.

-Ah oui, tu m'avais raconté!", se rappela Dorcas, avant d'imiter Elizabeth. "'Oh Dorcas, tu ne vas pas me croire! J'ai failli mourir en volant, aujourd'hui!'. On aurait pu croire qu'il s'était amélioré avec un and dans l'équipe, mais apparemment non.

-J'ai dû lui jeter un sort pour éviter qu'il ne rentre dans les gradins.", Elizabeth ignora Dorcas. "J'ai même essayé de lui apprendre à voler correctement, mais impossible.", elle chuchota ensuite, plus pour elle-même qu'autre chose, un air de pitié sur le visage : "On aurait dit que même lui se rendait compte que le vol n'était pas son truc.

-Je sais.", James s'avoua vaincu, utilisant son index et son pouce pour se pincer l'arête du nez. Il avait l'air presque dépité. "Il était l'un des seuls attrapes présents aux essais, l'année dernière, et c'était le meilleur du pire. Mais c'est un bon gars et- et il est... rapide?", tenta vainement de défendre James. Il croisa alors les bras. "T'as qu'à te présenter cette année, toi, puisque t'es si forte.

-Mais quelle idée! J'aurais dû y penser plus tôt, surtout si c'est pour te voler ta précieuse couronne de joueur star de l'équipe de Gryffondor.", rigola Elizabeth.

"Nan sérieusement, viens me prouver que tu peux faire mieux que lui. Les essais ont été retardés d'un mois par ordre de Dumbledore. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais si le chef en a décidé ainsi, on ne peut qu'obéir. Alors, Flocon, tu vas me montrer ce que tu vaux ou prouver que t'es inférieur à moi quelque part?"

James avait un grain de malice dans les yeux. Il se décoiffa avant de croiser de nouveau ses bras, haussant un sourcil pour ponctuer sa question. Derrière lui, Sirius avait un sourire qui s'étendait jusqu'aux oreilles, amusé par leur échange. Il savait parfaitement ce qui était en train de se passer, et savait qu'aucun des deux n'allait arrêter avant d'avoir obtenu ce qu'il voulait. Il savait aussi que ce genre de petite compétition était parfait pour James.

"Je sais ce que tu fais Potter, et ça ne marchera pas.", sourit-elle, le bousculant un peu pour lui faire perdre sa pose. Elizabeth se retourna vers Dorcas, lui tendant la main pour lui dire qu'elle était prête à repartir. Cependant, la main de James se posa sur le bras d'Elizabeth, et, si elle se retira aussitôt, il avait attiré son attention. Elle soupira, replaçant ses lunettes rondes sur son nez, et le questionna : "Qu'est-ce que j'y gagnerais?

-Je savais que tu allais demander ça. Je te propose, mais seulement si tu es meilleure que lui, disons... Une semaine sans que j'embête Lily. Je sais que je vais lui manquer, mais c'est pour la bonne cause.

-Un mois.

-T'y vas un peu fort, là. Tu ne vaux pas plus que deux semaines.", tenta-t-il de marchander avec un clin d'œil joueur. Son air sérieux était brisé par son sourire et ses yeux pétillants de joie et d'excitation. Ce n'était pas la première fois qu'il faisait un pari -il avait l'habitude de parier sur ses propres matchs avec Sirius pour rire-, mais c'était bien la première fois qu'il faisait un accord si atypique. "C'est mon dernier mot.

-Trois semaines.", trancha-t-elle. Elle leva un doigt quand James essaya de rétorquer, pour poursuivre : " Si je m'avère être une déception, j'assisterai à tous tes matchs amicaux et certains entrainements en tentant -et note bien le mot 'tenter'- d'amener Lily.

-Marché conclu.", il lui tendit la main pour sceller leur accord, mais, assez étonnamment, ce fut Dorcas qui s'avança pour la lui serrer. Si il ne comprit pas vraiment pourquoi elle avait fait cela (il avait bien remarqué qu'Elizabeth était un peu plus froide que la plupart des gens, mais elle n'avait pourtant pas de problème à le toucher quand c'était pour le bousculer), il cacha un petit rire de surprise sans remarquer les yeux touchés qu'Elizabeth posait sur Dorcas.

Les deux filles partirent par la suite en vitesse vers le portrait de la Grosse Dame, Dorcas disputant Elizabeth pour lui avoir fait perdre tant de temps. Juste avant qu'elles ne disparaissent, James plaça ses mains autour de sa bouche pour amplifier sa voix, et cria :

"Rendez-vous demain à dix heure sur le terrain de Quidditch. Et amène ton balais, loser!

-De ton côté, amène des mouchoirs, Potter!

-Des mouchoirs?

-Pour sécher tes larmes!"





Elizabeth n'avait jamais une fois dans sa vie douter des goûts de Dorcas (sauf en matière de nourriture : Dorcas faisait toujours les pires mélanges imaginables). Que ce soit en matière d'habits, d'accessoires, de décoration, tout ce que dégotait Dorcas était magnifique et unique, puisqu'elle réussissait à dégoter les plus belles perles sans même chercher à les trouver.

C'était la même chose en matière de garçons : quand Dorcas avait décrit Colin Jordan comme étant "plus haut encore que Black dans la liste des garçons les plus exquis de Poudlard", Elizabeth n'avait pu que la croire. Elle n'avait même pas été surprise de tomber sur un garçon qui semblait être un ange tombé du ciel et, sans même qu'elle ne s'y attende, ses yeux étaient restés bloqués sur lui, sur sa manière de se tenir -comme si'l était en face d'un ministre ou d'une reine-, et sur ses cheveux blonds qui semblaient défier la loi de la gravité, tenus en l'air par une force invisible, comme s'il venait juste de descendre de son balais. Elizabeth ricana en se rendant compte que c'était probablement cette coiffure que James cherchait à imiter, à se décoiffer sans arrêt les cheveux.

Elizabeth s'assit sagement en haut des gradins, à côté de sa meilleure amie qui lui avait gardé une place. Tout de suite, Dorcas lança un regard mauvais à Elizabeth, comme pour montrer qu'elle lui en voulait d'être arrivée en retard. Elizabeth leva les yeux au ciel, tendant à Dorcas le pot cartonné contenant les sucreries qu'elle l'avait obligé à aller chercher.


Laissant sa meilleure amie piocher dans la nourriture, Elizabeth regarda autour d'elle. Les gradins étaient bien remplis, même si ce n'était rien comparé à lorsqu'un match avait lieu : au moins un quart des places étaient occupées, que ce soit des spectateurs et spectatrices : si Colin était l'un des aimants à fans de l'équipe de Serdaigle, Erwin Shadows était aussi l'une des causes de toute cette population. Ce duo de batteur, malgré leur année de différence, étaient très proches l'un de l'autre et, même s'ils ne se l'étaient jamais dit, il se considéraient l'un comme l'autre meilleurs amis.

"Alors?", demanda Dorcas en donnant un coup dans les côtes d'Elizabeth, la forçant à faire tomber la moitié de ses sucreries.

"Dork! J'ai dû soudoyer Marlène pour ces bonbons!", râla Elizabeth sans pour autant détourner ses yeux du spectacle qui avait lieu devant elle. Elle avait bien vite remarqué que les essais étaient finis, et que l'équipe avait décidé d'utiliser le temps restant afin de s'entraîner. Ses yeux volaient, comme ceux du reste du public, entre Erwin et Colin pour s'arrêter plus longtemps sur ce dernier. Il fallait dire que, même de loin, ses yeux bleus parvenaient à faire leur chemin jusqu'à Elizabeth, si bien que, même si elle avait besoin de lunettes pour voir et que celles-ci étaient souvent si sales qu'elle voyait tout de même flou, elle arrivait à en remarquer chaque détail, chaque paillette.

Elle avait bien du mal à comprendre pourquoi et comment elle avait fait pour ne jamais remarquer Colin, comment elle avait pu passer à côté de lui dans les couloirs ou dans la ville sans jamais remarquer à quel point il était... fascinant au niveau de son apparence tout du moins. C'était même invraisemblable qu'il ne soit pas le blah-blah de Poudlard, celui qui provoquaient rougissements et bégaiements ainsi que chuchotements intempestifs. Quoi que, sachant que des garçons tels que Remus, Sirius, Clément ou même James -même si ça la tuait de l'avouer- existaient, elle pouvait comprendre.

"Pas mal.

-Pas mal? comment ça pas-

-Salut Elizabeth!", les coupa une petite voix. Ses mots avaient été dit rapidement, si rapidement que Dorcas ne comprit rien et qu'Elizabeth mit quelques secondes à réaliser qu'on lui parlait à elle. Elle releva la tête, un sourcil légèrement haussé, avant de sourire lorsque ses yeux se posèrent sur la silhouette de Rowan Shadows, qui avait quitté sa place au premier rang pour les rejoindre en hauteur.

"Tiens Rowan, ça faisait longtemps."

Elizabeth pensa que Rowan devait sûrement être présente pour encourager son frère, comme elle le faisait à chaque entrainement auquel elle pouvait se rendre. Au fond, Elizabeth pouvait la comprendre : si elle avait un frère jumeau à qui elle tenait tant, et qu'il jouait au Quidditch, il allait sans doute qu'elle se serait rendu à la plupart de ses cours (encore plus si elle avait remarqué que le dit frère ne se portait pas spécialement bien, comme Erwin la matinée-même).

Seulement, il ne suffit que de quelques secondes pour qu'Elizabeth ne regarde Rowan, remarquant que ses lèvres s'étaient emparées de sa lèvre inférieure sans pourtant qu'elle ne le souhaite. Elizabeth pouffa doucement : apparemment non, Rowan n'était pas seulement présente pour Erwin.

Elizabeth appuya ses coudes sur le siège vacant devant elle, posant sa tête sur ses poings fermés. Alors, pour la toute première fois depuis qu'elle était arrivée, elle observa les autres joueurs. Elle remarqua avec surprise qu'elle ne connaissait que trois autres d'entre eux : Jules Weiss, un attraper qu'elle voyait souvent parler avec Lily ; Tony Greene, le gardien, qui avait hérité du poste de son grand frère, et du grand frère avant lui (toute la famille montrait un véritable talent au Quidditch, ce qui expliquait la sélection de Tony dans l'équipe cette année encore) ; sans oublier l'une des trois poursuiveurs, la jolie Victoria Corneto, qui avait été transférée de Beaubâtons à Poudlard après été avoir renvoyée pour avoir teint ses cheveux d'un bleu sombre (une belle coincidence, puisqu'elle entra chez les Serdaigles dont les couleurs étaient bleu et bronze).

Le reste des joueurs était inconnu à Elizabeth, cela même si elle tentait de toutes ses forces de mettre un nom sur chacune des têtes. Après tout, Dorcas avait bien réussi à la forcer à assister à un entrainement, elle n'avait aucun doute qu'elle l'obligerait une autre fois, et quelle honte ce serait alors de ne pas connaitre le nom de tous les joueurs!

Les deux derniers poursuiveurs donc, ceux dont Elizabeth ne connaissait pas le nom, formaient un duo assez atypique. D'abord, il y avait une septième année, une magnifique blonde qui volait autour d'Erwin en lui criant des mots impossibles à entendre depuis les gradins, un sourire des plus joueurs sur le visage. Finalement, il y avait un petit garçon brun, probablement une nouvelle recrue à en croire l'expression paniquée qu'abritait son visage. Il tapait du pied, accroché à son balais comme pour se rassurer, tandis qu'il lançait de petits regards vers les spectateurs. Finalement, ses yeux se posèrent sur Elizabeth, et elle ne put s'empêcher de lui sourire, étonnement sur son visage quand elle le vit rougir et baisser la tête.

À la seconde où il vit son nouveau poursuiveurs agir étrangement, Colin leva la tête pour chercher la source de ses problèmes, sa main se plaçant au niveau de ses sourcils pour mieux voir. Elizabeth remarqua que la respiration de Rowan, à sa gauche, s'était arrêtée d'un coup, et elle l'entendit avaler bruyamment sa salive. Au bout de quelques instants, Colin sembla se sourire à lui-même et, après avoir enfourché son balais d'une manière qui fut à la fois nonchalante et attirante, il s'envola vers le trio.

"Oh. Mon. Choixpeau.", fit Rowan, les yeux écarquillés. "Oh par Merlin!", continua-t-elle en s'agitant. "Je n'ai même pas coiffé correctement mes cheveux! Et puis, j'ai bu du jus d'orange ce matin, je dois forcément avoir des pulpes plein les dents, et-

-Eh, Rowan.", Elizabeth tenta de la calmer, posant sa main sur son épaule. "Calme toi. Tu le connais après tout, non? Puisqu'il traîne avec ton frère.

-Le connaître? Bien-sûr que je le connais! Il a passé une semaine à la maison, pendant les vacances d'été, et je n'ai même pas été capable de lui adresser ne serait-ce qu'un mot! Je deveis un véritable bordel à chaque fois qu'il à au moins... un kilomètre de moi, et- oh Elizabeth, il est bientôt là! Qu'est-ce que je dois faire

-Alors tu vas commencer par te calmer.", rigola Dorcas, défroissant ses habits. "Il ne va pas te manger, après tout.

-Alors je ne dirais pas non-

-Par Godric, stop!", Elizabeth éclata de rire, tournant sa tête vers Rowan. "Tout va bien se passer, je te le promets.", Rowan lui sourit légèrement, avant de regagner son expression pétrifiée, regardant droit en face d'elle. L'imitant, Elizabeth tourna la tête vers le terrain de Quidditch pour tomber face à Colin Jordan, stagnant en face d'elle sur son balais.

"Elizabeth Luck.", commença-t-il d'une voix lente, claquant sa langue contre son palais.

"Je suppose que c'est moi.

-C'est étonnant de te trouver ici, de trouver une Gryffondor ici. Surtout sachant ton amitié avec Potter.

-Oh, je ne suis pas à blâmer.", répondit Elizabeth au tac-au-tac, faisant un signe de tête vers la concernée. "Elle m'a littéralement trainée ici.", Dorcas lui donna un coup de coude, ce qui poussa Elizabeth à rajouter avec un grand sourire : "Juste pour te voir, Colin.

-T'es morte.", murmura Dorcas entre ses dents, s'étant penchée vers l'oreille d'Elizabeth. Celle-ci la fit bien vite taire en claquant sa main gelée sur sa bouche.

"Et j'imagine que c'est pour te venger de ton après-midi 'gâchée' que tu intimides Harry?", questionna Colin d'un air sérieux. Enfin, d'un air qui se voulait sérieux : il était impossible de le considérer comme tel, puisque son visage semblait être l'hôte principal de transcendants sourires. Elizabeth, confuse, pencha la tête sur le côté, l'interrogeant silencieusement et innocemment sur qui était Harry. Avec un petit sourire, caché par un secouement de tête, Colin n'hésita pas avant de répondre à sa question silencieuse : "Harry. Le nouveau poursuiveur.

-C'est ce que je pens- attends, je l'ai intimidé ?", Elizabeth se tourna vers Dorcas. "Je suis intimidante?

-Quatre.", décida Dorcas.

"Quatre?

-Sur une échelle de un à dix, tu es un quatre.", face à l'air déçu de sa meilleure amie, elle leva les yeux au ciel avant de continuer : "Ne me regarde pas comme ça, Eli. À côté, Potter est un trois, Black un cinq -mais ça peut monter jusqu'à sept si on touche à ses cheveux sans son autorisation-, Peter un zéro, Remus un huit-

-Remus? Un huit?", s'étonna Elizabeth sans pouvoir retenir son rire.

"Il a passé les cinq dernières années avec les autres sans devenir fou, bien-sûr que c'est un huit.", soupira Dorcas, comme si c'était évident. Elizabeth hocha la tête, comme si c'était évident, tandis que Rowan et Colin faisaient mine de comprendre. "J'ai même failli lui mettre un neuf, mais c'est Colin le neuf.

-Moi ? Un neuf?", Dorcas le regarda de haut en bas et de bas en haut avant d'hocher frénétiquement la tête, faisant ricaner le garçon, son balais remuant au rythme de ses rires. "Je... vais décider de bien le prendre!", il se reconcentra sur le visage calme d'Elizabeth. Celle-ci regardait Dorcas, amusée par son comportement divergent de d'habitude. Finalement, il se frotta les yeux. "Enfin, j'ai appris que tu avais une colle, ce soir.", fit-il.

Elizabeth se redressa. Comment pouvait-il être au courant? Premièrement, elle avait oublié sa punition jusqu'à ce que Remus ne le lui rappelle (ou plutôt qu'il ne la frappe derrière la tête en se moquant d'elle pour avoir été sanctionné si bêtement : quelle impulsion l'avait poussée à lancer un sort à Dorcas, juste devant McGonagall !). Ensuite, dix minutes plus tôt, elle ne connaissait Colin que d'après les louanges interminables que lui louait Dorcas! Alors comment diable pouvait-il avoir été mis au courant, surtout sachant qu'ils n'étaient même pas de la même année?

"En tant que préfet en chef,", déclara-t-il fièrement, se redressant. "C'est moi qui vous surveillerai, toi, Black et Potter.

-Mon sauveur!", s'exclama Elizabeth. "J'avais si peur de devoir passer une heure et demie seule avec Siri et Potter! Je veux dire, j'ai beau adorer l'un et supporter l'autre, j'aurai préféré passer une soirée avec Pet ou Rem -ils sont plus calmes à mon goût, si tu vois ce que je veux dire-.", elle leva la tête pour regarder le ciel quelques instants, avant de la baisser vers Colin. "Tu as une idée de ce que nous allons devoir faire?

-Il me semble que l'une des salles de Potion a été inondée, et-

-Colin!", appela la blonde inconnue d'Elizabeth, les mains posées sur les hanches. Sa voix grave résonna dans tout le terrain, attirant sur elle l'attention qui était jusqu'alors sur Colin et Elizabeth. Un fois fait, elle lui fit signe de la rejoindre, avant de regarder Erwin, qui venait de frapper le cognard dans sa direction. Après l'avoir évité, elle rigola : "Oi Erwin, t'as perdu la main on dirait! Encore un coup comme ça et on rappelle les autres électeurs au poste de batteur!

-Je te rappelle, Julia, que je suis capitaine de l'équipe.", trancha Colin, empêchant à tous de voir Erwin lever les yeux au ciel en rougissant affreusement. "J'arrive dans une minute!", il se reconcentra sur Elizabeth avec un petit sourire. "Je disais donc que les inscriptions sur les ingrédients ont été effacées par l'eau. De ce que je sais, vous allez devoir toutes les réécrire. Une par une.

-Oh, j'aurais vraiment préféré faire face à Peter et Remus.", conclut Elizabeth, cette fois prononçant les noms de ses amis non pas d'un air envieux, mais comme si elle les détestait. Elizabeth bouillonnait, se frottant le visage à l'aide des paumes de ses mains. Et, à ce moment elle les détestait vraiment (même si elle savait que ça n'allait pas durer), elle les détestait pour avoir mis en place leur stupide prank qui allait lui couter une bonne partie de sa soirée. Elle inspira, et tenta de prendre un air détendu : "Aller oust! Tes compagnons t'attendent!", finit-elle d'un petit geste de la main.

"On se voit ce soir, Elizabeth Luck!"

Colin la salua de l'un de ses grands sourires, avant de s'envoler vers les autres Serdaigles, se déplaçant en de petits zigzags dans les airs. À peine fut-il écarté qu'Elizabeth regarda Harry, qui n'avait de cesse de lancer de petits regards vers elle (quand il n'était pas occupé à fixer le sol). Si Elizabeth devait donner un mot pour le définir, cela aurait été celui-ci : 'adorable'.

Afin de l'encourager, elle le salua du bout de ses doigts, accompagnant son geste d'un clin d'œil. Si il commença par rougir, Elizabeth aurait pu jurer le voir sourire et, même si elle était une des personnes les plus éloignées de lui, l'entendre pouffer.

Dorcas la sortie de son dialogue silencieux : "Tu penses que je peux me faire coller pour ce soir?"


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