𝘊𝘏𝘈𝘗𝘐𝘛𝘙𝘌 𝘚𝘌𝘗𝘛 - magie et boule de gomme[2/3]
IL était simple de savoir quand Elizabeth appréciait ou non une matière. Par exemple, des étoiles apparaissaient dans les yeux d'Elizabeth lorsqu'elle entrait en cours de Botanique ce qui faisait que, même si elle le niait, ses proches savaient qu'elle ne détestait pas autant ce cours qu'elle ne le disait.
Il était ainsi simple de voir qu'elle n'aimait passionnément que certaines matières à Poudlard, et que ni Divination -même si plus tôt dans la journée, et peut être pour la première fois depuis le début de sa scolarité, elle avait assez apprécié ce cours-, ni Histoire de la Magie -son compagnon de fortune étant la seule bonne chose qu'Elizabeth pouvait possiblement tirer de la matière-.
À cette liste, on pouvait ajouter les cours de vol auxquels elle avait assisté en première année, qu'elle avait trouvé inutiles et ennuyeux. Son désintérêt avait deux grosses explications : premièrement, elle trouvait cela absurde de forcer des élèves à apprendre à voler quand très peu allaient en faire leur carrière. Ensuite -elle refusait de l'avouer-, le vol sur balais était venu naturellement chez elle, comme quand on apprend à faire du vélo, qu'on arrête pendant des années pour reprendre plus tard. Ainsi, quand elle aurait pu s'amuser, se détendre et faire des tours du terrain de Quidditch sur le balais de l'école, elle avait été obligée de rester au sol parce que les autres élèves devaient acquérir les bases avant de passer aux choses "sérieuses" (Elizabeth avait été déçue de voir que ces choses sérieuses avait été des petits slaloms autour de poteaux en pierre).
Si la Elizabeth de première année n'était pas une chose, c'était bien patiente (c'était d'ailleurs quelque chose sur quoi elle travaillait encore). Et donc, pour faire court, elle finissait sur les nerfs régulièrement (à peu près pour trois quart des cours).
Comme beaucoup d'élèves, Elizabeth avait tendance à se désintéresser de quelque chose lorsque cette chose devenait trop simple pour elle. Alors, influencée par Dorcas, elle avait loupé les derniers cours de vol de sa première année, et n'avait pas pu montrer ses talents aux petits jeux organisés par le professeur au tout dernier cours. Elle n'avait cependant rien à regretter, puisqu'elle n'avait jamais appris qu'ils avaient eu lieu -pas étonnant, quand Dorcas était alors sa seule amie-.
Elizabeth avait donc une fâcheuse manie de repousser tout travail de ces matières, celles qu'elle aimait le moins, encore et encore. Cette situation avait de nombreuses fois provoqué des remontrances de Remus, d'ailleurs.
Quand elle aimait une matière, cependant, le problème était bien différent. Elle se concentrait énormément dessus, au point même d'oublier d'autres matières moins importantes à ses yeux, gagnant d'autres remontrances de Remus. Métamorphose était l'une de ces matières, et, si elle n'était pas aussi forte que James Potter, elle était tout de même l'une des élèves les plus douées du professeur McGonagall. C'était une matière durant laquelle elle pouvait se relâcher, se détendre un petit peu, puisqu'elle savait qu'elle arriverait à tout comprendre même sans faire le maximum.
Alors, quand Elizabeth rentra dans l'immense salle de Métamorphose après son heure hebdomadaire d'Arithmomancie -si on lui avait demandé pourquoi elle continuait cette matière, elle n'aurait pas su quoi répondre : maintenant qu'elle savait les bases, elle n'était plus tant intéressée, notamment parce que c'était simplement une forme plus compliquée de Divination-, un petit sourire avait fait place sur son visage tandis que ses muscles semblèrent se détendre. Ce n'était pas le genre de détente qu'elle cherchait en Divination -autrement appelé sommeil-, mais de la détente apportée avec un soupçon d'excitation, de la joie de découvrir ce sur quoi la classe allait travailler ce jour ci.
Elizabeth avait même l'air éveillée comme jamais, sa simple présence illuminant presque la pièce tout entière, l'emballant dans un manteau de soleil malgré le temps qui se refroidissait vite après le pic de chaleur de quelques jours plus tôt. Une joyeuse petite hausse de température sembla se faire ressentir, tout ça grâce à la présence froide d'Elizabeth Luck, Flocon.
Peu semblaient s'être rendu compte de ce changement d'atmosphère, habitués ou trop occupés pour y faire attention. Certains s'en rendaient même compte pour la première fois, appréciant cette douceur chaude apportée à la salle. Cependant, celle-ci fit frissonner James Potter.
Elizabeth ne se rendait pas compte de son propre "pouvoir" : elle avançait joyeusement vers le milieu de la salle, son humeur légère se faisait ressentir par ses pas volatiles. Finalement, arrivée en face de "McGonagall", elle sourit malicieusement.
"Bonjour Minnie, qu'apprenons-nous aujourd'hui ?", demanda-t-elle en sortant sa baguette de sa poche. Un petit mouvement, et une chaise en bois fit son chemin vers elle. Dorcas, qui venait d'entrer en compagnie de Marlène -qui semblait aller assez bien sachant qu'elle se trouvait à l'infirmerie le matin même-, leva les yeux au ciel en la voyant prétentieusement attraper la chaise en plein vol pour s'assoir dessus, les jambes entourant le dossier.
Elizabeth devait avouer éprouver une certaine jouer dans l'expression des gens autour d'elle lorsqu'elle montrait ses connaissances. C'était quelque chose qu'elle avait découvert en deuxième année, après des mots particulièrement méchants de Lestrange. Elle avait passé une demi-journée enfermée dans son dortoir, forçant Dorcas à lui parler au travers de la porte puisqu'elle refusait de l'ouvrir -et que son sortilège de fermeture de porte était assez efficace-. Le lendemain, lors de sa première heure de cours, elle s'était rendue en salle de Métamorphose, et il n'avait fallu qu'un quart d'heure avant que McGonagall ne lui demande de jeter Réparifagex, et deux minutes avant qu'Elizabeth ne le méprise parfaitement. Quelques secondes, enfin, étaient tout ce qu'elle avait eu à attendre avant qu'une vague d'applaudissements et de chuchotements impressionnés ne retentissent. Alors, pour la première fois depuis des heures, Elizabeth avait souri, et pour la première fois depuis presque deux ans, Elizabeth avait ressenti de la fierté, celle qui procure un frisson de haut en bas puis de bas en haut.
Elizabeth avait alors fait son possible, depuis lors, pour montrer ses aptitudes, d'une manière qui non seulement pousserait les autres à être impressionnés, mais aussi à donner le meilleur d'eux-mêmes pour y arriver à leur tour.
Tous les meubles de la salle avaient été poussés contre les murs, rétrécis ou non, et il était simple de comprendre que c'était le dur labeur d'élèves en retenue la veille, puisque les chaises et tables semblaient ne tenir les uns sur les autres que par chance. Il était presque sûr de deviner que le tout allait tomber une fois que les activités manuelles allaient réellement commencer.
La plupart des élèves attendaient les instructions, les bras croisés sur leur ventre et discutant avec leur voisin, ce qui fit qu'Elizabeth se retrouva comme étant la seule personne assise, attirant naturellement les regards vers elle. Elle ne semblait pas les remarquer, cependant, ses cheveux l'empêchant de regarder autour d'elle comme pour qu'elle se focalise sur le chat posé sur un bureau, en face d'elle.
Elle posa ses yeux bleus dessus, et pencha délicatement la tête sur le côté, immédiatement imitée par le chat. Elizabeth lâcha un petit rire en voyant ce spectacle, ce qui en provoqua un semblable chez le chat -un chat pouvait donc sourire ?-. À la grande peine d'Elizabeth, le chat arrêta vite son cirque, et descendit de son bureau en un saut, se transformant en humain des pattes jusqu'à la tête.
Il était incroyable de se dire que la grande femme sous les yeux d'Elizabeth n'était qu'un chat quelques secondes auparavant. Pire, de se dire qu'il s'amusait avec Elizabeth quelques secondes auparavant. Si ceci s'était passé à n'importe quel autre endroit, il aurait été impensable de seulement penser que ce chat au pelage noir comme le charbon s'était transformé en la femme à l'air maternel malgré son allure stricte au milieu de la salle. Mais ils n'étaient pas à n'importe quel endroit. C'était Poudlard, et tout était possible.
Certains élèves sursautèrent face à l'apparition du professeur McGonagall, comme si elle ne faisait pas le même tour chaque semaine. Elizabeth n'en sourit que plus grandement.
"Les sortilèges informulés, Elizabeth.", la femme détourna enfila ses yeux de ceux d'Elizabeth pour les diriger vers la chaise qui soutenait cette dernière, et un rictus se plaça sur ses lèvres sèches. "Cependant, il me semble que vous maîtrisez déjà ce sujet. Suis-je dans l'erreur ?
-Oh, vous savez, il est toujours possible d'appr-"
Elizabeth ne put finir sa phrase. Voyez-vous, elle n'était pas seule à aimer montrer ses pouvoirs aux autres. Il y avait des milliers, si ce n'était des millions, de personnes comme elle. Et elle n'avait pas calculé le fait que la personne la plus suffisante qu'elle connaissait était présente dans la même salle. Après tout, en temps normal, il était bien trop obnubilé par une certaine rousse pour remarquer Elizabeth. Mais pas ce jour-ci. Peut-être pas le suivant non plus, mais c'était encore à voir.
Alors, Elizabeth sentit sa chaise se faire attirer vers la droite de la salle, ses mots se coupant en un hoquet de surprise qui fit pouffer Dorcas, dorénavant placée à l'opposé de la salle. Sachant qu'elle ne pouvait rien faire de peur de tomber de sa chaise Elizabeth ne s'accrocha que plus fort au dossier de la chaise, et tenta de chercher qui avait décidé de l'embêter.
Elle ne fut que très peu surprise de tomber sur les Maraudeurs, tous la regardant avec un air amusé et les yeux pétillants de malice. Elizabeth haussa d'abord un sourcil en regardant Peter, avant que celui-ci ne lève les mains en l'air pour dire qu'il était innocent. Elle hocha simplement la tête avant de changer de cible (elle avait rendez-vous avec Peter le soir même pour l'aider en magie, il était improbable que ce soit lui qui ait réussi à pratiquer un sortilège informulé).
Remus, lui, fut bien plus direct que Peter puisque, aussitôt visé par les yeux inquisiteurs d'Elizabeth, il prit un air ennuyé et tira quelqu'un d'autre par la manche pour le placer devant elle. Aussitôt, Elizabeth soupira, replaçant ses lunettes qui s'étaient décalées par son voyage.
"Potter. Pourquoi ne suis-je même pas étonnée ?
-Parce que tu sais que je suis le sorcier le plus fort que tu connaisses ?", répondit-il en se penchant vers elle, posant ses mains sur ses hanches. Elizabeth pouffa en repoussant son visage.
"Impossible. Ça voudrait dire que j'ai quelque chose à faire de ton existence.", fit-elle en cachant son sourire.
Remus, lui, ne cacha rien. Certes, au début, il tenta de se retenir en rigolant dans son poing, mais il ne put se contenir davantage quand James voulut renvoyer la chaise valser un peu plus loin en la poussant, ne résultant qu'à faire tanguer Elizabeth qui serait tombée si Sirius ne l'avait pas rattrapée au dernier moment.
"C'est une tentative de meurtre, Potter ?", demanda-t-elle en se levant de sa chaise -elle avait été assez bousculée pour la journée !-.
"Non. Si j'avais tenté, j'aurais réussi."
Il était évident qu'aucun des deux n'était sérieux : ça pouvait se voir rien que dans la façon dont ils bougeaient, presque comme une valse donnant à l'autre l'occasion de mener la danse. Et pourtant, dans ce moment qui semblait être si privé, si personnel, il ne fallut qu'un coup d'oeil d'Elizabeth vers Remus pour que leur valse se transforme en une danse à trois, puis à quatre, puis à... Ils n'eurent jamais le temps d'arriver à cinq, coupés par la claquement de mains de McGonagall, ramenant l'attention sur elle à la place de sur le groupe d'élèves qui semblaient tous sur le point d'éclater de rire.
Minerva était amusée par l'amitié qu'elle voyait se créer devant ses yeux. Il fallait dire que James Potter et Elizabeth Luck n'étaient pas des élèves qu'elle aurait vu s'entendre mais, maintenant qu'elle y pensait, tout était possible avec James.
Non, elle était bien plus surprise, par contre, de voir que James n'avait pas encore remarqué la belle rousse aux joues rouges à cause de l'effort, qui venait d'arriver dans la salle de cours, cinq minutes en retard.
L'étrange ambiance, si très appréciable, ne fut que de courte durée, puisque dès que la magnifique Lily s'avança vers le milieu de la salle, un parchemin en main -probablement quelques notes qu'elle avait pris d'un livre et qu'elle souhaitait montrer à McGonagall pour en vérifier l'authenticité-, le bruit reconnaissable des petits talons de ses souliers attira l'attention de James.
Ce fut d'abord un simple regard presque désintéressé, mais celui ci se transforma bien vite en ce regard entiché qu'on lui connaissait.
"Eh Evans, j'te trouve ravissante aujourd'hui!"
Et l'ambiance éclata finalement en morceaux. Remus secoua la tête en pouffa, tandis que Peter leva les yeux au ciel et que Sirius tapota le dos de James. Elizabeth, elle-même, vit un sourire attendri se former sur sa bouche. Elle se pencha doucement vers l'oreille de Remus en tendant sa main, comme pour qu'il frappe dedans :
"Deux gallions qu'ils sont ensemble avant notre dernière année.
-Je ne peux pas parier contre ça."
Elizabeth haussa les épaules, et commença à rétracter sa main, quand quelqu'un frappa dedans. Alarmée, elle leva les yeux vers James lui-même. Avec un sourire arrogant, il répondit :
"Avant la Saint Valentin.
-Bet."
Avec un clin d'oeil, la brune se leva enfin de sa chaise pour la remettre à sa place, se concentrant -enfin- sur sa professeur qui n'attendait que cela pour commencer sa leçon. Elizabeth se pressa de prendre place entre Lily et Dorcas, lançant un fin sourire à Marlène.
Il était étrange pour elle -et pour chacune d'entre elles, même- de sa dire qu'il leur avait fallu Six ans à vivre dans le même château, pire, dans la même chambre, pour enfin commencer à se parler.
Enfin, après tout ce vacarme, le silence vint, agrémenté seulement de la voix stricte de Minerva qui expliquait ce qui allait constituer son cours. D'abord, tous furent surpris de voir qu'ils allaient pouvoir travailler en duos -en temps normal, c'était davantage quelque chose qu'ils faisaient en Sortilège, ou même en Défense Contre les Forces du Mal-. Enfin, la surprise générale augmenta d'autant plus lorsque la professeur McGonagall annonça qu'ils allaient travailler les sortilèges de désarmement.
Personne, cependant, ne trouva la force de la contredire, ou même de questionner son choix : personne, d'ailleurs, ne l'avait jamais fait. Ce fut jusqu'à ce qu'un garçon de Serdaigle qu'Elizabeth ne reconnut pas tout de suite hausse la voix.
"Le sortilège de désarmement? N'est-ce pas quelque chose que l'on apprend, je ne sais pas moi, en deuxième année?"
Les yeux perçants de la professeur se dirigèrent tout de suite vers lui, le dévisageant comme elle n'avait jamais dévisagé un élève. Durant le silence frappant instauré par ses mots, on put entendre un bruit sec, qui s'avéra être le son de la main de la soeur de l'élève rentrant en collision avec le dos de la tête du Serdaigle.
"C'est simple, Monsieur Shadows.", commença McGonagall, serrant ses mains ensemble. "Il est vrai que ce sortilège est l'un des plus simples du monde magique. Cependant, il est aussi l'un des plus utiles que vous rencontrerez, et il pourra vous sortir de bien des impasses. Cependant, pour cela, une bonne utilisation du sortilège de désarmement est obligatoire. Je ne doute point que votre maîtrise est parfaite, bien sûr, et c'est pourquoi nous allons aujourd'hui le pratiquer en tant que sortilège informulé, des plus importants donc pour prendre votre ennemi par surprise. Compris?", le garçon ne cilla pas, et hocha la tête. Minerva haussa un sourcil, mais se racla la gorge et demanda : "Une autre question avant de débuter?"
Et le silence revint.
Dorcas était une adversaire redoutable. Elle était rusée, rapide, et même agile. Cependant, la raison pour laquelle la baguette d'Elizabeth volait dans les airs n'était pas une maîtrise impeccable des sortilèges informulés, bien au contraire. Non, Dorcas s'amusait à tourmenter sa meilleure amie : à chaque fois qu'Elizabeth se baissait pour ramasser sa baguette, elle chuchotait un Expelliarmus qui la faisait la lâcher une nouvelle fois. Grognant après s'être faite désarmée pour ce qui semblait être la centième fois, Elizabeth se maudissait pour avoir laissé à Dorcas le temps de "se remettre" après avoir expulsé sa baguette en première, lors de leur première confrontation.
Ce qui semblait être un jeu des plus poilants pour Dorcas n'en était rien pour Elizabeth, qui ruminait un peu plus à chaque fois qu'elle entendait son arme toucher le sol, quelques mètres plus loin. Elle en avait marre de traverser toute la salle, encore et encore. La fatigue et la colère se mélangeaient en elle, formant un mélange homogène des plus terrifiants qui ne pouvait mener qu'à mal. Finalement, feignant d'haleter en se penchant sur elle-même, elle attrapa sa baguette en un clin d'oeil, la leva, et...
"Silencio!", s'exclama-t-elle. Pour la première fois depuis au moins quarante minutes, Elizabeth sourit de soulagement, respirant bruyamment, comme si la rage qui s'était construite en elle allait se transformer en carbone et quitter son corps.
Son cri attira l'attention de la classe, et, même si certains utilisèrent ce moment pour désarmer leur adversaire, tous finirent par se tourner vers Elizabeth et Dorcas -qui avait perdu son rire moqueur et semblait ennuyée-. Autre chose, cependant, attira l'attention de Sirius Black, étonnant quand on savait que les drames l'attiraient plus que toute autre chose. Un petit flocon de neige, entre le blanc et le bleu, descendant doucement de nulle part pour de poser sur son nez. Il ouvrit la bouche pour le faire remarquer, mais Remus fut bien plus rapide, et l'en empêcha en plaquant sa main sur les lèvres de son ami aux cheveux noirs. Il ne dit pas un mot, et Sirius comprit pourtant qu'il était préférable de ne rien dire, alors il hocha la tête, et Remus retira sa main.
"Miss Luck,", quand McGonagall appelait Elizabeth par son nom de famille, elle savait qu'elle était dans un sale pétrin, "et Miss Meadowes. Je ne suis même plus surprise."
Elizabeth failli lâcher un petit rire. Il fallait dire qu'elle et Dorcas, quand mises ensemble pour lancer des projets, ça tournait toujours mal. La dernière fois, elles avaient failli faire éclater une potion en lançant des ingrédients au hasard dans le chaudron l'une de l'autre. Seule Dorcas avait été envoyée dans le bureau de McGonagall, bien sûr -Slughorn adorait Elizabeth-, mais Dorcas, bonne amie qu'elle était, avait refusé de payer seule le prix de leur bêtise et avait dénoncé Elizabeth.
"Vous deux, changez de partenaire.", elle fit un mouvement de baguette, et Dorcas put parler de nouveau. "Non, changez tous de partenaire. Remerciez ces deux demoiselles pour ceci."
Un grognement ennuyé résonna dans la salle. Seul Peter semblait soulagé de ne plus avoir à affronter James, qui, bien entendu, maitrisait presque parfaitement ce sortilège informulé et le désarmait toutes les cinq minutes (quand il n'essayait pas d'attirer l'attention de Lily sur lui et sa force magique). Peter se demandait même si James ne l'avait pas choisi que pour se vanter : après tout, tout le monde savait qu'il était une horreur en duel.
Dorcas fixait Elizabeth d'un air se voulant méchant, mais dont un petit sourire en coin protestait la crédibilité. Un petit tour de baguette et un sortilège murmuré, et sa vengeance était achevée : Elizabeth avait basculé et était tombée au sol, à l'hilarité de tous. Dorcas attendit que les rires faiblissent avant de se diriger vers sa meilleure amie, coupant le trajet de Remus, et sourit d'un sourire complet.
"Tu veux de l'aide?", elle lui tendit la main. Elizabeth l'ignora, et se poussa debout à l'aide de ses bras.
"Je te déteste.
-Un oeil pour un oeil.", elle accompagna ses mots d'un clin d'ail qui fit finalement rire Elizabeth. "Tu sais avec qui te mettre ? De mon côté, je pense à Lil-
-Elle est déjà avec quelqu'un."
Les deux filles se tournèrent pour voir que Lily s'était mise avec une jeune élève de Serdaigle, la soeur jumelle -même si ils ne se ressemblaient en presque rien- du garçon qui avait infortuné McGonagall. Dorcas soupira en se grattant le front, tournant sur elle même pour faire le tour de la salle. Une paillette brilla soudainement dans ses yeux, et elle sourit malicieusement à Elizabeth.
"Qu'est ce que-
-Marlène!", beugla Dorcas en courant vers l'interpellé.
Aussitôt, Elizabeth s'agita et se mit à courir après Dorcas, tentant de la rattraper et de se mettre, elle, avec Marlène.
"Non Marlène, n'écoute pas Dork! Elle ne va te causer que des ennuis!", essaya-t-elle. Mais c'était trop tard, elles étaient déjà ensemble.
Elizabeth demeura alors seule, grommelante. Elle en vint presque à regretter d'avoir donné une leçon à Dorcas, cette leçon qui lui avait causé de changer de partenaire. Après y avoir réfléchi une seconde de plus, non, elle ne regrettait pas. L'image de Dorcas tentant de jurer était encore fraiche dans l'esprit d'Elizabeth, et elle ne pouvait s'empêcher de rire en imaginant la scène.
Oeillant le reste de la classe, les yeux d'Elizabeth tombèrent finalement sur les maraudeurs, qui se disputaient afin de savoir qui allait se mettre avec qui. Le pauvre Peter se tenait un peu sur le côté, se frottant le bras. Sautillant, Elizabeth s'approcha d'eux, et tapota le dos de Sirius qui était le plus proche d'elle. Tout de suite, il sourit grandement, gagnant un air d'enfant adorable assez opposé au reste de son physique. Elizabeth se sentit un petit peu coupable de ce qu'elle allait annoncer, sachant déjà ce que Sirius devait penser, mais elle avait déjà pris sa décision.
"Plus besoin de se disputer les gars, l'ange de la paix vient d'arriver. J'ose espérer que t'es venue pour moi, Flocon?", il passa son bras autour des épaules d'Elizabeth, mais lorsqu'elle secoua la tête négativement, il fit brusquement un pas de côté. "Lunard alors? Je n'y crois pas, moi qui pensait être devenu ton meilleur ami !", le surnom employé rendait Elizabeth confuse, mais les signes de tête de Sirius envers la personne visée l'aidaient beaucoup.
"Toujours pas."
Tous les regards se tournèrent alors vers James, qui était lui-même ébahi. Il sembla avaler difficilement sa salive, perdant ses mots pendant quelques instants, avant de reprendre sa célèbre confiance en lui. "Bien-sûr qu'elle vient pour moi, voyons. Un cours de Divination ensemble, et elle est déjà folle du grand Ja-
-Peter!", réussit-elle à le couper, posant sa petite main gelée sur sa bouche. En voyant James ouvrir grands les yeux, elle retira précipitamment sa main, et continua comme si de rien n'était : "Je viens chercher Pete.", le blond leva la tête, la surprise remplissant ses yeux avec un soupçon de joie et de fierté. Il se pointa du doigt, posant la question silencieuse à laquelle Elizabeth répondit d'un hochement de tête et d'un petit sourire. "Faut bien que je te prépare pour le rendez-vous de ce soir. Rem t'a donné tous les détails?"
Sirius et James haussèrent les sourcils d'un même geste, avant de se regarder l'un l'autre. Lorsqu'ils découvrirent la même incompréhension l'un chez l'autre, ils se tournèrent vers le reste de leurs amis. Peter. Elle voulait se mettre avec Peter! Le trio restant semblait avoir une discussion silencieuse, conjuguée par des regards et ponctuée par des mouvements de tête.
Il fallait dire que Sirius Black et James Potter n'avaient pas l'habitude d'être en dehors des discussions : ou ils y participaient, ou ils en étaient le sujet. Cette discussion silencieuse était donc comme un supplice pour eux. Sirius tenta d'arracher à Elizabeth quelques mots, donnant des petites tapes presque timides sur son coude, mais elle ne lui lança qu'un petit coup d'oeil avec un froncement de sourcil, sous-entendant presque qu'il la dérangeait. Sirius avait bien trop souvent eu à faire à ce genre de comportement, si bien que celui-ci provenant de son amie réveilla quelque chose en lui, un élan de colère ne durant qu'un brève seconde, cette même colère qu'il ressentait au 12 square Grimmault.
"C'est comme ça que tu veux la jouer, Flocon ?", lacha-t-il d'un air supérieur, regrettant chaque mot qu'il prononçait avant même qu'ils ne sortent de sa bouche. Il lui laissa quelques secondes afin qu'elle réponde, mais elle ne fit que le fixer, incompréhension se lisant sur son visage rose. "Moi qui pensait que cette nuit avec moi et Li-", il fut coupé par une baguette devant son nez, l'empêchant de finir de prononcer le nom. Elizabeth n'aurait rien dit si elle avait été la seule à être mentionnée. Bon Dieu, elle aurait même ri en voyant l'expression des autres élèves. Mais, rien qu'en voyant le visage effrayé de Lily, Elizabeth savait qu'elle devait empêcher Sirius de continuer.
"Par Merlin Black, ne t'a-t-on jamais appris à la boucler ou je dois te lancer un Silencio?"
Sirius pouvait sentir le froid de la baguette d'Elizabeth lui caresser le bout du nez assez légèrement qu'une plume le ferait, et pourtant, il n'aurait jamais osé rire. Il n'osa même pas répondre, avalant difficilement sa salive en louchant sur le bout de bois entre ses yeux. En temps normal, il aurait regardé Elizabeth droit dans les yeux, le torse bondé, mais quelque chose ; l'énergie qui émanait d'Elizabeth quand elle protégeait ses amis était si forte qu'elle obligeait Sirius à se faire invisible.
Le silence dura quelques secondes, avant que McGonagall ne reprenne ses esprits :
"Luck, Black ! Ce genre d'attitude ne sera toléré dans ma classe ! Moins dix points pour Gryffondor, et-
-Mais-", tenta Sirius, ahuri.
"Et vous serez en retenue vendredi soir, la semaine prochaine. Autre chose à dire ?"
De nouveau, le silence résonna dans toute la salle, avant que James Potter, fixant McGonagall dans les yeux, ne lève sa baguette vers le ciel en murmurant un sortilège. Quelques secondes d'appréhension plus tard, de petits flocons commencèrent à tomber du plafond, couvrant vite la salle d'une légère couche de neige. McGonagall le regarda en inspirant profondément, avant de redresser ses lunettes. Aucune surprise n'avait pris place sur son visage : après tout, elle avait déjà vu bien pire de la part du garçon.
"Vous me laissez déçue, mais pas surprise. Potter, vous rejoindrez Eliza- vous rejoindrez Luck et Black en retenue. Heureux ?
-Je dirais même que je suis enchanté, Minnie."
Bon nombre de personnes, y compris Minerva elle-même, auraient pu stopper la chute de neige qui tombait sur les élèves, mais personne ne le fit. Trois quart d'heure de cours étaient déjà passés, et les Gryffondors et Serdaigles n'auraient jamais pu se concentrer de nouveau après de tels évènements. Et pour cause : des boules de neige commençaient déjà à voler dans tous les sens, s'écrasant contre les murs et vitres, et il n'y avait aucun doute que, d'ici la fin de l'heure, ce seraient des boules ensorcelées qui voleraient.
Des rires résonnaient partout dans la salle, semblables au chant assonant des oiseaux. Elizabeth, comme tous les autres, souriait, les flocons tombant sur le bout de son nez avant d'y rester quelques secondes (voir minutes) de plus que la normale, puis de fondre. Contrairement aux autres élèves, elle ne ressentait pas le besoin de serrer sa cape de sorcier autour d'elle.
Bercée par l'excitation enfantine qui prenait place en elle, elle repéra un tas de neige à quelques mètres d'elle, et ne put s'empêcher de sautiller rapidement sur elle-même, avant de se précipiter vers ce tas. Cependant, les bras de Remus attrapa le sien en un "Clap!" sec, l'empêchant d'avancer davantage.
"Eh! Je ne te permets p-", commença-t-elle, coupée par le roulement de yeux de son meilleur ami. Il l'attira davantage contre lui, et elle put remarquer qu'il tenait dans ses bras un de ses pulls, probablement attiré par un sortilège d'Accio. Elle sentit ses oreilles s'empourprer tandis que, presque collée contre son meilleur ami qui tentait désespérément de la faire lever les bras pour enfiler le pull, elle sentit le regard des maraudeurs sur elle (sans oublier ceux des nombreux admirateurs de Remus).
Malgré tout, la gêne disparut bien vite et, une fois habillée chaudement, elle remercia le garçon en embrassant sa joue. Elle se défit de son étreinte puis partit vers ses amis, vite suivie par Peter qui, même s'il avait d'abord tenté de rester sérieux et mature, ne put s'empêcher de lancer une boule de neige sur Elizabeth.
Il n'y avait bientôt plus que des enfants dans la salle. Même Minerva avait un éclat de jeunesse scintillant dans les yeux. C'était beau comme de la simple neige pouvait les amuser, et leur faire oublier la véritable guerre qui avait lieu en dehors des murs de Poudlard. Dorcas s'amusait à fourrer de la neige dans les habits de ses compagnons ; Elizabeth ensorcelait des bonhommes de neige pour qu'ils se mettent à marcher ; Peter avait arrêté de faire des boules pour observer les créations d'Elizabeth (et tenter de les reproduire) ; Marlène avait fait un ange de neige et Lily enfonçait ses mains dans la neige pour y laisser des traces.
D'ailleurs, les mains de Lily devenaient de plus en plus rouges à force de répéter cette action encore et encore, si bien que, vite, un éternuement sortit de sa bouche. Alertée, Elizabeth se retourna vers son amie avant de se presser à ses côtés.
"Tu te sens mal ! Oh bon Dieu, je suis sûre que t'as attrapé quelque chose, tiens-", elle s'entortilla dans le pull de Remus pour essayer de l'enlever, ses gestes pressants ne l'emmêlant que plus dedans.
"Eh Eli, ça va je t'assure- atchoum!", tenta de la rassurer la rousse.
"On a froid Lily-fleur ?", la voix de James atteint les oreilles des deux jeunes femmes. "Pas besoin de voler le haut d'Elizabeth, tu sais. Il est dit que la chaleur d'un corps est le meilleur remède contre les petits froids.
-Je suis sûr que personne ne dit-
-Ush Lunard.", chuchota James avec un clin d'œil. Il reprit ensuite avec confiance : "Alors Evans, qu'est-ce que t'en penses ? Tu veux partager ma chaleur corporelle ?"
Lily, comme unique réponse, claqua bruyamment sa langue contre son palet, avant de lever les yeux au ciel si expressément que tous crurent qu'ils allaient y rester coincés. Elle se concentra de nouveau sur Elizabeth, l'aidant à se rhabiller, insistant sur le fait qu'elle en avait bien plus besoin qu'elle. La brune accepta difficilement (Remus avait même dû se joindre à Lily pour la convaincre.)
Elizabeth ne tenta plus d'ôter le pull de la journée, même lorsque la température se vit augmenter.
[word count : 5084]
N/A : merci beaucoup pour toutes vos lectures, ça me surpasse! Je suis incroyablement touchée par vos votes, vos vues, et vos ajouts à des listes de lecture! N'hésitez pas à noter les points négatifs et positifs en commentaires, je ne peux que m'améliorer, et espérer ne pas laisser tomber vos attentes!
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top