𝘊𝘏𝘈𝘗𝘐𝘛𝘙𝘌 𝘚𝘌𝘐𝘡𝘌 - roller-coaster
ELIZABETH n'avait pas pu voir la journée passer lorsque le repas du soir arriva finalement, comme un point final sur une phrase bien trop complexe Il fallait dire qu'avec tant de remue-ménage, elle avait de quoi être épuisée! Assise à la longue table des Gryffondors dans la Grande Salle, elle somnolait, presque endormie sur sa main, faisant tourner une cuillère dans le bol de porridge que Dorcas lui avait préalablement servi. Le ventre d'Elizabeth avait beau crier famine, elle n'arrivait pas à se résoudre à toucher son plat, de peur que son envie de vomir reprenne et qu'elle ne recrache tout.
Remarquant son comportement, Sirius, alors placé à côté d'elle, lui vola sa cuillère de la main et lui en fit manger une bouchée, la faisant réaliser que ce n'était pas si horrible que cela. Elle en mangea deux autres bouchées avant de se pencher pour poser sa tête sur l'épaule de Sirius. D'abord, celui-ci fronça les sourcils, pris de surprise, avant de continuer de manger, ignorant la sensation de fraicheur qui s'imprégnait dans ses habits. Il s'y était habitué, à la longue, et la sentir devenait presque rassurant. Même lorsqu'elle tourna légèrement la tête pour l'enfoncer dans son uniforme afin que la lumière des milliers de bougies rayonnant dans la salle ne l'atteignent plus (c'était assez drôle d'avoir une telle luminosité à l'intérieur quand on savait que dehors, le temps impacté par la lune rouge approchante, le brouillard couvrait tout Poudlard), il ne dit rien. Il pouvait comprendre qu'elle ait besoin de repos, surtout quand il savait comment s'était passé la journée d'Elizabeth.
En effet, après l'incident de la matinée, Dorcas avait très vite volé Elizabeth à James -le laissant marmonner de désaccord- et, à la place de l'emmener à l'infirmerie où elle aurait passé une grande partie de l'après-midi si ce n'était la journée (Pom-Pom avait tendance à garder les élèves bien trop longtemps que ce dont ils avaient besoin, au profit de ceux qui se rendaient volontairement malades pour sécher les cours), elle jugea bon de l'accompagner jusqu'à leur dortoir pour s'occuper d'elle comme on s'occuperait de son amie après une bonne cuite. En moins de deux, le goût acide laissé par les remontées d'Elizabeth avait disparu.
Ce ne fut qu'une question de minutes avant que Dorcas, volatile comme elle était, ne force Elizabeth à sortir, assurant qu'une 'boisson en ville avec Colin, Lily et Marlène était la meilleure chose à faire pour aller mieux'. Après tout, Colin les avait toutes les quatre invitées (Erwin était censé être de la partie, lui aussi, mais il avait refusé avant même qu'on ne lui propose). Bien sûr, tout s'était finalement très bien passé (sans compter la migraine et les éternuements qui avaient secoués Elizabeth), et Colin, en parfait gentleman, s'était assuré tout du long qu'Elizabeth passait le meilleur moment possible. Enfin, tout s'était 'très bien passé' jusqu'à ce que les maraudeurs ne décident de venir aux Trois Balais sur un coup de tête, avec comme seule intention d'embêter le plus possible le groupe.
Alors effectivement, Elizabeth avait de bonnes raisons d'être épuisée, et se migraine était de retour, et ses yeux pleuraient tous seuls, et ses oreilles sifflaient, et ses mains tremblaient, et elle n'avait envie que d'une seule et unique chose : s'échapper d'ici pour aller dans son lit douillet, et aller visiter l'infirmerie le lendemain pour son virus. Mais non, on l'avait forcée à venir assister au repas de la Grande Salle, alors qu'elle savait très bien que les garçons savaient où étaient les cuisines et qu'ils auraient très bien pu avoir pitié d'elle et lui amener à manger directement à son lit. Elle se sentait juste coincée dans une salle immense qui lui paraissait bien trop petite, avec des centaines d'élèves qui paraissaient crier plus fort les uns que les autres.
"Hum, Eli-Elizabeth?", l'appela timidement quelqu'un de derrière elle, tandis que la discussion de ses amis s'arrêta d'un coup. Elizabeth fut soulagée qu'on lui parle : se concentrer sur une seule personne avait beau être compliqué, c'était toujours mieux que d'être submergée par toutes ces autres voix. "On pourrait parler?
-Dégage Severus, elle ne veut rien avoir à faire avec toi.", cracha James, regardant Severus droit dans les yeux. Elizabeth se souvint alors des mots de Marlène 'l'année dernière, ils étaient bien pires avec Severus'. Et bien, elle ne voulait même pas savoir ce que c'était, si le regard noir de James était un pas en avant. Malgré tout, elle redressa rapidement sa tête vers Severus, les yeux remplis de questions, sans remarquer qu'il lui lançait le même regard. Il se gratta la nuque, gêné, tout en lui proposant de sortir de la Grande Salle d'un signe de tête.
Il fallait dire que c'était une véritable surprise, pour Elizabeth comme pour les autres, de le voir. Il semblait s'être passé une éternité depuis la dernière fois qu'ils avaient sympathisé, et ni l'un ni l'autre n'avait tenté de reprendre contact. Elizabeth devait même avoué que l'idée de la réconciliation de Severus et Lily lui était jusqu'alors totalement sortie de la tête, tellement un nombre incalculable de choses lui était arrivé. Cependant, l'idée semblait fleurir de nouveau ce jour-ci. De plus, il n'était pas incorrect de dire que tout ce qui pouvait éloigner Elizabeth de cette salle bruyante était bon à prendre.
"Je pense être capable de pouvoir déterminer avec qui je veux avoir des choses à faire, Potter." fit-le froidement en se levant, adressant une fine pression sur le bras de Sirius -qui la regardait avec inquiétude, se demandant ce qu'il se passait- pour le rassurer. Elle lança un petit sourire à Severus, avant de regarder rapidement Lily, qui était figée, fixant Elizabeth pour recevoir une sorte d'explication. Lorsqu'Elizabeth lui adressa un clin d'oeil cependant, elle comprit que ses intentions n'avaient pas changé, et sourit en coin en buvant son jus de citrouille.
"Visiblement non.", fit Sirius, s'étant 'réveillé' suite au geste d'Elizabeth pour automatiquement prendre le parti de James. Surtout quand le thème était Severus Rogue. "Rassieds toi si tu ne veux pas le regretter, beauté.
-C'est une menace?", demanda Elizabeth en se brusquant, la fatigue amplifiant sa susceptibilité. Une lueur de défi, et surtout de douceur brillait dans ses yeux, imaginant déjà que son ami la menaçait alors qu'elle n'allait faire que parler à Severus. Aussitôt, Sirius se redressa, son visage s'adoucissant le plus possible. Il pouvait comprendre la réaction d'Elizabeth, plus peut-être que n'importe qui d'autre, puisqu'il avait déjà été dans une situation quelque peu similaire.
"Non!", cria-t-il presque, faisant sursauter ses amis. Il toussa dans son poing, et se reprit : "Non, je ne veux juste pas qu'il te fasse du mal, Eli.
-Oh, tu n'as pas à avoir peur pour ça, crois moi.", s'immisça Peter en pinçant les lèvres, les souvenirs de leur rendez-vous en tête. SI la situation n'avait pas été tant tendue, il n'y avait nul doute qu'Elizabeth aurait éclaté de rire en voyant la table se retourner brusquement vers Peter, ce dernier s'étouffant dans la boisson qu'il avait commencé à siroter tout de suite après avoir pris la parole. Elizabeth profita malgré tout de la situation pour faire un petit signe de tête à Severus de se diriger vers la porte, avant d'elle-même débuter à partir.
"Elizabeth Luck!", l'appela Dorcas d'une voix ferme. Pendant un instant, Elizabeth eut peur qu'elle aussi ne l'interdise de partir. Seulement, Dorcas savait bien pourquoi Elizabeth avait parlé à Severus en premier lieu, tout comme Marlène et Lily le savaient (ce qui expliquait le fait qu'elles soient restées muettes depuis l'arrivée de Severus). "Je t'interdis de me laisser seule avec eux!"
Mais c'était trop tard. En ce qui sembla être un coup de vent, Elizabeth et Severus étaient dehors. Les réactions autour de la table, même si elles avaient été par le même évènement, furent toutes différentes. Remus, lui pinça violemment les lèvres -comme il l'avait fait depuis l'arrivée de Severus pour s'empêcher de faire une remarque, comme il l'avait promis à Elizabeth-, et Peter, moins hostile à Severus que les autres, ne fit que taper du pied sous la table, faisant résonner un son répétitif insupportable.
À côté, Sirius se massa les tempes, se retenant de se lancer à leur poursuite, Lily mangeait normalement -malgré une petite rougeur adorable sur son visage satisfait-, Dorcas leva les yeux au ciel, seulement ennuyée par l'absence de sa meilleure amie à la table. Marlène, elle, observait le visage de chacun, tentant de déterminer qui pouvait bien se mettre à courir pour rattraper Elizabeth en premier. Son dévolu se jeta sur James qui, de rage, avait repoussé vers le centre de la table son assiette à moitié vide.
Son choix s'avéra être bon, puisqu'au bout de dix minutes comptées à la seconde près, minutes remplies de fanfares de "Ils devraient déjà avoir terminé, là!", de "S'il lui a joué un mauvais tour, je jure qu'il n'aura plus à se soucier de l'état de ses cheveux parce qu'il n'en aura plus.", ainsi que de gesticulations et d'expirations bien trop appuyées pour être naturelles, James Potter se redressant, frappant ses mains contre la table, pour partir d'un pas déterminé vers la porte. Ses amis n'eurent d'autre choix que de le suivre, souhaitant éviter le plus de casse possible.
Malheureusement pour eux, Elizabeth avait envisagé une réaction de la porte de la part de ses amis, et elle avait pris les devants en forçant Severus à marcher vite, aucun des deux ne prononçant encore le traitre mot. Ce silence était des plus pesants et, bientôt, Elizabeth regretta de ne pas avoir suivi les conseils de ses proches, et d'avoir refusé l'offre de Severus. Elle pensa de ce silence qu'il était plus bruyant encore que le chaos dans la grande salle, avec comme seule différence que ce type de bruit n'aggravait pas sa migraine.
Cinq minutes leur suffirent, et, bientôt, Severus ouvrit discrètement une salle, s'assura que personne n'était à l'intérieur et fit finalement signe à Elizabeth de le suivre à l'intérieur. Il referma enfin et précautionneusement la porte avec un sortilège, en murmura un autre pour s'assurer que quiconque passant devant la salle ne puisse les entendre, puis zigzagua parmi les tables pour s'assoir sur l'une d'entre elles, face à Elizabeth.
Celle-ci le regardait innocemment, presque avec tendresse, attendant patiemment qu'il ne parle sans pour autant devoir le forcer. Elle remarqua qu'il avait l'air angoissé, exprimant cette émotion en descendant sans cesse de la table pour faire quelques pas puis de se réinstaller avant de recommencer, et cela durant ce qui lui sembla être des heures. Sa tête commençant à tourner de nouveau fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase pour Elizabeth, et elle l'arrêta dans sa petite routine en tendant son bras. Il s'assit.
Son visage disgracieux prit alors l'air le plus sérieux qu'Elizabeth ne lui avait jamais vu -et c'était beaucoup étant donné que le garçon semblait ne presque jamais perdre son sérieux-, au point de la faire frissonner de gêne. Pour se rassurer, elle imagina le désastre que ça serait de le laisser seul avec des enfants. Cependant, l'idée lui quitta l'esprit lorsque Severus se décida à ouvrir la bouche, posant sa tête dans ses mains entremêlées.
"Je ne te comprends pas.
-Pardon?", fit Elizabeth, se retenant d'éclater de rire. Quelle surprise, Severus était encore plus dramatique que Sirius et James!
"Je me repasse cette question encore et encore depuis le cours de potion -celui au cours duquel tu t'es assises à côté de moi-, et je n'arrive toujours pas à comprendre.", frustré, il fit une pause en regardant Elizabeth, comme si c'était évident qu'elle ait compris et qu'il lui laissait la parole. Gênée, ses yeux se baladèrent dans la salle tandis qu'elle pinçait les lèvres. Certes, elle avait une petite idée de ce dont il voulait parler, mais elle fit comme si de rien n'était pour le forcer à continuer, fronçant les sourcils.
"Quelle question, Severus?
-Elizabeth-", soupira-t-il, et elle eut la désagréable impression qu'il était ennuyé d'elle, mais elle mit cela de côté. "Pourquoi tu t'es mise à côté de moi? Pourquoi tu m'as parlé comme on parle à un ami, si c'était pour ne plus m'adresser la parole?"
Elizabeth était probablement encore plus perdue que Severus. Elle avait déjà fait cela avec beaucoup d'autres personnes, et pourtant, jamais personne ne lui en avait fait la remarque jusque là. Certes, Severus était différent de ces autres personnes, mais ses actions n'avaient pas différées de lui aux autres. Deux solutions vinrent alors à elle. Premièrement, Severus semblait être une personne quelque peu solitaire, et peut-être que toute interaction était importante pour lui (mais avec la description de Severus qu'elle avait eu de ses amis, c'était très peu probable). Secondement, Elizabeth savait que Severus était malin. Très, voire trop malin. Il avait sûrement bien vite compris pourquoi Elizabeth s'était approchée de lui en cours de Potion, et la voir ne pas revenir lui parler l'avait fait s'interroger.
Toute cette réflexion redonnait vie au mal de tête d'Elizabeth.
"Est-ce que c'était une blague?", il grinça des dents à l'idée. Ses yeux s'étaient plantés dans ceux bleus d'Elizabeth, sans s'en détacher une seule fois, et elle se sentit s'avachir sur elle-même, intimidée. "Tu m'as défendu, pourtant! Deux fois. Et je-
-Ce n'était pas une blague, Severus.", répondit-elle en se massant les tempes. " Quel genre de personne pourrait faire ce genre de blague?
-Oh je ne sais pas, peut-être le genre de personne avec qui tu traines.", Elizabeth décida d'ignorer sa réponse, de peur que cela, la fatigue et toutes les émotions désagréables qu'elle avait ressenti en si peu de temps passé avec Severus ne la fasse s'énerver.
"Pour être totalement honnête avec toi, je n'ai pas pensé à toi depuis... le dernier cours de Potion.", Severus sembla pris de cours par tant d'honnêteté. "J'ai été occupée, occupée par les devoirs, mais aussi par Marlène qui nous demande vingt fois par jour des idées pour le buffet d'Halloween de cette année -elle s'est inscrite dans le comité de préparation début octobre-, alors qu'on ne s'en souviendra plus une semaine après ! Il y a aussi Dorcas, qui ne cesse de foutre le désordre dans mes affaires pour voler mes magazines de mode moldue, Lily qui prévoit déjà de rendre visite à ma grand-mère -elle m'a forcée à la mentionner dans quelques lettres, et a même tenté de me voler son adresser juste pour pouvoir lui écrire toute seule!-, sans oublier les autres idiots qui font leurs idioties habituelles.", elle fit une pause pour reprendre son souffle après avoir tout dit d'une traite pour ne pas oublier un détail. "Et ça va sûrement empirer, étant donné que J- que Potter a réussi à faire de moi une remplaçante pour l'équipe de Quidditch de Gryffondor alors que je ne savais même pas qu'il y avait des remplaçants! Et puis, le professeur de Défense contre les forces du mal-
-Tu veux parler du Professeur Têtenbas.
-Oui, j'ai du mal avec les prénoms. Le professeur Têtenbas nous a donné comme travail de remplir soixante quatre centimètres de parchemin sur les Patronus. Oh! et je dois retourner voir Hagrid pour lui rendre le livre qu'il m'a prêté...", elle inspira profondément en fermant les yeux. "Je savais que la sixième année était réputée pour être "la meilleure ou la pire", mais je ne m'attendais pas à être tant partagée entre les deux!
-Et-
-Tout ça pour dire que non, je ne t'évitais pas, que je ne me moquais pas de toi non plus, et que je suis désolé si tout ça a tant ruminé dans ta tête que tu as dû venir me chercher personnellement, et je suis aussi désolée parce que je sais que le reste de l'année sera encore pire, et que plus le temps passera, moins j'aurais de temps pour Li- pour toi. Ça va mieux?"
Jusque là, Severus avait parvenu à suivre le flot de paroles d'Elizabeth de peur d'en perdre le fil si il avait une seconde d'inattention. Sa concentration était d'une telle ardeur qu'il ne bougeait pas d'un pouce, tentant de tout assimiler, de tout retenir. Les derniers mots prononcés par Elizabeth, cependant, le prirent au dépourvu, et il lâcha un sourire.
"Tu es chapeaufloue, non?
-Oui? Est-ce que ça a un rapport avec tout ce que je viens de te dire?
-Ton Poufsouffle ressort."
[word count : 2735]
Heyyy! Je ne vais pas vous déranger longtemps,
juste assez pour vous dire que j'ai tenté de faire un nouvelle couverture
pour flocon, et que je ne sais pas exactement quoi en penser... enfin bon! je vous la
mets ici, et dites moi si vous préférez celle-ci ou l'actuelle, merci beaucoup! je profite de ce
petit message pour vous remercier pour vos lectures, votes et commentaires, ça fais vraiment plaisir!
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