𝘊𝘏𝘈𝘗𝘐𝘛𝘙𝘌 𝘐𝘕𝘛𝘌𝘙𝘔𝘌𝘋𝘐𝘈𝘐𝘙𝘌 - dancing queen



[ce chapitre n'aura pas de grandes répercussions sur l'histoire, il traitera seulement de l'anniversaire de Sirius Black, le trois novembre 1976.]

LES ANNIVERSAIRES de Sirius Black à Poudlard avaient toujours été spectaculaires, si bien que toute l'école savait précisément quel jour il était né. Cependant, ce jour-ci, lorsque Sirius se réveilla dans un dortoir vide, il sentit que son anniversaire n'allait pas être comme les précédents.

Il s'était fait à être réveillé bien trop tôt par ses colocataires, à se faire presque étouffer par leur étreinte, et à être enseveli par une avalanche de cadeau face auxquels il n'avait aucune idée de comment réagir si ce n'était rougir de plaisir et sourire comme un idiot.

Mais cet anniversaire ci, rien n'y faisait. Aucun cadeau n'était posé ni sur, ni sous son lit, et aucun de ses amis n'était à ses côtés.

Quiconque dans les mêmes conditions aurait tout de suite vu l'hypothèse évidente que ses amis ne préparent une surprise, mais pas Sirius. Non, Sirius, les yeux baissés de tristesse, imagina qu'ils avaient tout simplement oublié, comme il en avait l'habitude chez lui.

Il ne pouvait pas tellement en vouloir à ses amis, après tout : tant avait changé si vite! Lily s'était jointe au groupe, à la grande joie de James, et Remus et Peter étaient sûrement trop occupés à parler à Elizabeth, qui semblait être leur nouvelle personne préférée. Le pire était que, dans le cas inverse, Sirius n'était pas sûr d'avoir eu une réaction différente.

Et puis, quelle idée de naître en novembre ! C'était bien trop proche de la rentrée et de Noël pour être un mois important, et il n'était pas rare que els anniversaires de novembre soient les plus oubliés!

Alors, Sirius se leva, s'habilla, comme si c'était un jour de week-end normal et anodin, et descendit dans la salle commune avec les mains dans les poches et la tête baissée. Une lueur d'espoir le traversa lorsqu'il aperçut James, prêt du portrait de la Grosse Dame, mais, n'ayant pas le temps de le rattraper, Sirius laissa tomber, son espoir disparaissant en même temps.

Sirius ne savait pas quoi faire. Il ne voulait pas descendre à la Grande Salle, craignant que sa peine s'aggrave si personne ne lui souhaitait son anniversaire, mais il ne pouvait pas non plus rester là, debout comme un somnambule, entouré de petits Gryffondors le regardant comme si il était fou.

Alors, Sirius laissa ses pieds le guider il ne savait où. Il se sentit monter des marches, se coller au mur en s'arrêtant pour éviter des gens, puis repartir dans sa marche. Il se sentit toquer à une porte et, entendant un petit "Oui?" somnolant, il comprit qu'il s'était rendu au dortoir des filles. Il se sentit alors encore davantage misérable : ses meilleurs amis l'avaient laissé tombé au point où il allait se réfugier auprès de personnes qu'il ne connaissait réellement que depuis le début de l'année scolaire!

"Je peux rentrer?", demanda-t-il en un murmure, si bas qu'il était presque impossible de l'entendre. Il avait espoir d'avoir parlé assez bas pour qu'on ne l'entende pas, trop peureux pour affronter quelqu'un. Il ne savait même pas pourquoi il était là. Au moins, il pouvait espérer tomber sur Elizabeth ou Dorcas qui, elles, avaient une raison de ne pas connaître la date précise de son anniversaire.

"Mh mh.", répondit la voix.

Sirius, plus petit que jamais, passa la porte pour trouver Elizabeth, à moitié cachée sous sa couverture.

"Ça va?", demanda le garçon. Il avait remarqué que, depuis le lendemain de la lune rouge, Elizabeth était... différente. Elle faisait un peu plus attention à ce qu'elle disait, se perdait souvent dans ses pensées, et disparaissait souvent on-ne savait-où, enfin, quand elle ne passait pas des nuits entières dans la salle commune à lire des livres qui semblaient interminables.

James l'avait remarqué aussi -Remus, ayant parfois le même comportement, avait trouvé ça normal-, et, bientôt, Sirius et James avaient commencé à alterner des gardes pour rester auprès d'Elizabeth jusqu'à ce qu'ils s'endorment à côté ou sur elle. Jamais ils n'avaient compris comment mais Elizabeth semblait s'assurer que, après chaque nuit qu'ils passaient à ses côtés, ils ne se réveillent dans leur dortoir, enroulé dans leur couverture.

Enfin, Elizabeth gardait malgré tout son humeur joueuse malgré la fatigue et les secrets, si bien que personne ne pouvait lui faire de remarque directe.

"Mh Mh.", répéta Elizabeth, baissant la couverture pour se frotter les yeux. "Sirius?

-Oui.", confirma-t-il sans bouger de l'entrée. Il continua, d'une voix qui se voulait amusée mais qui sortit plutôt couinante : "Je ne sais pas où sont les autres."

Elizabeth se redressa lentement, ses cheveux dans tous les sens, et regarda -même si elle ne pouvait pas vraiment le voir car elle n'avait pas encore enfilé ses lunettes- Sirius. Elle semblait épuisée, plus qu'avant, et Sirius s'en voulait de l'avoir réveillée d'un sommeil dont elle avait tant besoin. Même si c'était son anniversaire.

"Ne reste pas comme ça devant la porte. Rentre.", ordonna-t-elle d'une voix rauque. Sirius obéit. "Ils te préparent une surprise.", dit-elle simplement avant de retomber sur son lit, ses bras tombant autour d'elle.

Sirius se redressa, rougissant du bout de ses oreilles tandis qu'un sourire prit place sur son visage. Ce fut sans remarquer son état qu'Elizabeth grogna en se frappant le visage.

"Oh merde. Ne leur dis pas que je te l'ai dit, ils vont me tuer.

-Ça dépend.", Sirius semblait avoir retrouvé vie, et ici, la 'vie' signifiait le sarcasme. "Qu'est-ce que tu m'offres en échange?

-Tu veux venir dormir?", proposa-t-elle nonchalamment en se plaçant au bord de son lit, tapotant la place à côté d'elle.

"Faut pas me le dire deux fois."

Ni une, ni deux, Sirius se déchaussa et ôta sa cravate avant de venir s'allonger dans le lit d'Elizabeth, ne faisant pas attention à la fraicheur qui s'en dégageait. Il se sentait d'humeur à diriger le monde et, si diriger le monde commençait par partager le lit d'une de ses amies les plus proches, il n'allait pas s'en plaindre. Sirius savait que, désormais, l'excitation était telle qu'il ne pourrait jamais se rendormir. Il avait des milliers de questions quant à la surprise qu'on lui préparait. Cependant, il savait qu'il aurait sûrement besoin d'un peu de repos avant de tout endurer.

"Sirius?

-Oui?

-Joyeux anniversaire.", lui souhaita Elizabeth en se tournant dos à lui. Sirius, allongé sur le dos, sourit en regardant les étoiles brillantes sur le plafond au dessus de lui. "Si tu leur dis que je t'ai dit pour la surprise, t'es mort.

-Voyons, pas de menace le jour de mon anniversaire!"








Quand Dorcas redescendit dans la salle commune en se retenant de rire, tous ses amis se demandèrent ce qu'Elizabeth pouvait bien être en train de faire.

"Tout ce que je peux dire, c'est que Sirius a déjà eu un beau cadeau d'anniversaire.", déclara-t-elle après avoir été suppliée par James, tandis que les autres filles et Remus étaient directement montés voir ce qu'il se passait.

James devint muet, ses yeux s'écarquillants tandis qu'il sembla être sur le point d'éclater de rire à son tour. Peter, lui, mit une seconde à comprendre, avant de pouffer puis de rire si fort que toutes les créatures de la forêt interdite furent sûrement réveillées.

"Wow, nos cadeaux vaudront bien peu à côté de ça!", s'exclama Peter en frappant le bras de James d'une façon comique. James hocha la tête, fixant les escaliers afin d'être le premier à voir la tête du reste de ses amis après avoir vu ce qu'il se tramait dans le dortoir des filles.

Il n'était pas peu dire d'affirmer que James fut déçu en voyant les visages ennuyés, quoiqu'un peu amusés, de ses amis arriver. Aussitôt, il se tourna vers Dorcas, comme pour lui demander si elle ne leur avait pas raconté des mensonges, mais elle lui fit seulement un clin d'oeil, le laissant encore plus dans l'incompréhension.

James releva les yeux vers ses amis, découvrant enfin la silhouette de Sirius parmi eux. Aussitôt, il ricana bien trop fort et s'écria avec un clin docile accentué :

"Eh Sirius, bien dormi?"

Sirius, les sourcils froncés, se tourna vers Dorcas pour comprendre pourquoi son meilleur ami avait dit ça, mais celle-ci prit juste un air innocent en haussant les épaules. Il soupira, comprenant la supercherie, puis décida de profiter de la situation.

"Ce fut probablement l'une des meilleures siestes de ma vie, merci de demander Cornedrue. Un peu froide à mon goût, mais tout de même parfaite.

-Quoi?", fit James en ricanant, confus, ses yeux se posant en alternance sur chacun de ses amis. Sirius l'aurait probablement charrié plus longtemps si Elizabeth, enfin prête, n'était pas arrivée en bas des escaliers à ce moment précis.

"Je tiens à tous vous remercier profondément de m'avoir réveillée.", commença-t-elle en baillant, se frottant les yeux de sa main non-occupée. "Après tout, le sommeil n'est absolument pas une nécessité à l'humain.

-Tu peux toujours retourner te coucher.", remarqua Remus avec un sourire amusé. Il jeta un coup d'oeil au café qu'il avait posé sur la table après l'avoir remonté de la Grande Salle. Elizabeth soupira et s'approcha de lui, avant de s'avachir sur la place restante du canapé, posant ses jambes sur Remus tandis que ses mains attrapaient la tasse. Lily regarda la scène d'un oeil désapprobateur.

"Tu sais que c'est mal pour le corps de ne pas assez dormir?", Elizabeth hocha la tête en avalant sa gorgée.

"Bien sûr que je le sais! C'est pas ma faute si Remus me fournit en café.", s'exclama-t-elle tandis que Remus levait les yeux au ciel, posant ses mains sur les jambes d'Elizabeth. Pour lui, il était normal qu'elle traverse une telle période. Elle semblait être obsédée par quelque chose , si obsédée qu'elle passait ses nuits à travailler dessus, et il savait qu'il faisait souvent la même chose. Il ne pouvait donc pas la blâmer.

Cependant, en posant ses yeux sur le visage d'Elizabeth, ses traits devinrent soucieux. Elle avait le teint blême, maladif. Peut-être avait-il, pour une fois, tord. Peut-être était-il temps d'agir.

Ses pensées furent coupées par la voix semi-réveillée d'Elizabeth qui se fit entendre de nouveau :

"Et puis, de toute façon, maintenant que je suis réveillée, autant profiter de la journée!"

Les yeux d'Elizabeth divaguèrent innocemment vers Sirius en prononçant ce dernier mot, faisant sourire le garçon. Automatiquement, elle détourna le regard, de peur que les autres ne comprennent qu'elle avait maladroitement lâché le morceau quant à une certaine surprise qu'ils lui préparaient.

"Dis moi Elizabeth...", fit James avec un petit sourire forcé en s'asseyant tranquillement à côté d'elle, comme si de rien n'était. Elizabeth lança de nouveau un regard à Sirius, qui semblait se mordre la langue pour s'empêcher de rire. James se pencha davantage vers l'oreille d'Elizabeth, avant d'y chuchoter assez bas pour que Sirius ne l'entende pas : "Tu n'as rien dit à tu-sais-qui à propos de tu-sais-quoi, hein?"

Elizabeth se retourna lentement vers James, les yeux écarquillés. Elle ricana, ôtant ses jambes de par-dessus celles de Remus pour les poser par terre. Elizabeth, en général, pouvait mentir assez facilement quand il ne s'agissait pas de Dorcas ou Remus. Elle ne savait pas si James était rentré dans cette liste ou si c'était parce qu'elle n'était pas encore totalement réveillée, mais elle savait s'avance qu'aucun mensonge ne pourrait sortir de ses lèvres sans être automatiquement découvert.

"Eli-

-Euh, jaiunrendezvousavecdumbledorejedoisyallersalut!

-Eli!", s'écria James en la voyant partir presque en courant vers le portait de la Grosse Dame, le rire de Sirius résonnant dans la salle commune. James se leva avec un petit sourire amusé sur les lèvres, et commença à courir après elle, à la grande incompréhension du reste du groupe. "Elizabeth reviens ici!

-Jamais!", répondit-elle en éclatant de rire, se retournant rapidement pour que sa voix atteigne correctement les oreilles de James. Un mouvement de la Grosse Dame plus tard, elle avait disparu de la Salle Commune, vite suivie par James, laissant à Sirius le second souvenir le plus marquant de ses dix-sept ans.





Sirius adorait les soirées. Celui qui avait détesté les soirées toute son enfance, parce qu'elles signifiaient parler avec des Sang-Purs et cracher sur les moldus tout en acclamant Voldemort, les adorait dorénavant, surtout parce que qui disait soirée disait bonne musique, bons mets, et bonnes boissons. Mais plus que tout, il adorait les soirées qui étaient à son honneur.

Alors, quand il arriva dans la Salle Commune des Gryffondors après avoir passé la journée dehors sans recevoir la surprise qu'il attendait tant et qu'il découvrit des dizaines de personnes lui sautant dessus pour lui souhaiter un joyeux anniversaire, Sirius fut au comble de sa joie.

L'année précédente, il avait eu droit à une petite fête à La Tête de Sanglier, où il lui avait été permis de boire du Whisky pur-feu pour la "première fois" (si on ne comptait pas les soirées qu'ils avaient passées, lui et les autres maraudeurs, à se raconter leurs pires secrets en sirotant une bouteille, ou encore les soirées de Poudlard où ses amis et lui avaient été invités, ou bien les soirées pyjamas qu'il avait chez James durant la totalité des vacances d'été). Encore un an plus tôt, sa journée de l'année avait été remplie de pranks qu'il avait mis au point, et les professeurs s'étaient alors mis d'accord pour ne pas le sanctionner. Enfin, chaque année, quelque chose avait été mis au point juste pour lui, et jamais il n'aurait pu être davantage reconnaissant d'avoir été dotés de tels amis.

"J'arrive pas à croire que tu lui aies dit qu'on préparait une surprise.", soupira James en frappant l'arrière de la tête d'Elizabeth, qui n'avait pu s'empêcher de sourire de toutes ses dents en voyant la joie apparaitre sur le visage de Sirius. Aussitôt, son sourire disparut, et elle se retourna vers James, prête à lui crier dessus, mais fut arrêtée par Sirius qui la bloqua en tendant son bras tandis que James fuyait.

"Sirius!", s'indigna-t-elle en faisant face au garçon. "Il m'a frappée!

-Je sais.

-Et il est parti en courant!", continua-t-elle, sa voix se brisant légèrement vers la fin de sa phrase comme pour accentuer son désarroi. Sa main se leva pour montrer James, qui était allé parler avec Juliet Paul, une de ses coéquipières de Quidditch. Enfin, il était plutôt allé se cacher derrière elle, sûr qu'Elizabeth n'oserait pas venir se venger si il faisait profil bas.

"Tu pourras te venger demain!", couina Sirius en posant ses mains sur les épaules d'Elizabeth. "Vous vous êtes disputés toute la journée, vous pouvez bien faire la paix pour une soirée.", il fit une pause, et tenta de faire les yeux doux. "Ma soirée."

Elizabeth fit la moue. James avait pour don de l'énerver à presque chaque interaction qu'ils avaient, et voilà qu'elle n'avait même plus le droit de répondre? Elle osait espérer que Sirius ferait le même discours à James afin de s'assurer qu'il ne la cherche pas, mais elle se doutait qu'il serait bien trop occupé à s'amuser pour ça. Et il avait totalement le droit de s'amuser!, se résonna-t-elle finalement. C'était sa soirée, comme il l'avait si bien dit! Alors, elle soupira, et Sirius sut qu'il avait réussi à la convaincre.

"T'as gagné. Je ne me disputerai pas avec James ce soir. Mais demain...!

-Je t'aiderai à lui tendre un piège, si tu veux. Demain.", Elizabeth sourit et lui tendit le doigt pour sceller leur accord. Sirius fixa sa main, interloqué. Il avait déjà vu quelques élèves, des née-moldus, faire ce geste, mais jamais il n'avait compris quel en était le but. Il leva les yeux vers elle, haussant un sourcil, lui demandant sans un mot ce qu'il devait faire. Elizabeth rigola légèrement, cachant son sourire derrière sa main pour ne pas que Sirius pense qu'elle se moquait de lui.

"Ça s'appelle une pinky promise. C'est une façon d'assurer que notre promesse sera respectée!", aussitôt, Sirius parut inquiet. Il se gratta la nuque, avant de la questionner :

"C'est un serment inviolable?"

Cette fois, Elizabeth ne put s'empêcher de rire ouvertement. Elle posa sa main sur l'épaule de Sirius pour le rassurer, le déconcertant encore plus.

"Loin de là. C'est bien plus innocent- enfantin, même. J'en fait depuis que je suis gamine.

-Oh, donc c'est assez récent.", conclut Sirius avec un sourire. Elizabeth leva les yeux au ciel, frappant l'épaule qu'elle avait préalablement serrée.

"Tu sais quoi? Je vais aller discuter avec quelqu'un d'autre.

-Quoi? Et notre pinky promise?

-Pas de pinky promise aujourd'hui!", fit-elle en haussant les épaules, commençant à s'éloigner.

"T'as pas le droit de partir juste comme ça!

-C'est pourtant ce que je fais.", déclara-t-elle en s'en allant en marchant à l'envers, gardant ses yeux sur Sirius. "Je m'en vais, tu ne peux plus me retenir.

-Elizabeth, c'est mon anniversaire!

-Oh! Qu'est-ce que tu dis? Je suis trop loin, je ne t'entends plus!

-Eli!

-Joyeux anniversaire Sirius!", elle commença à se glisser dans la foule, avant d'en sortir pour rajouter : "Et ne t'inquiète pas, je ne parlerai pas à James de la soirée!

-Quoi? Ce n'est pas-

-J'ai posé ton cadeau dans ta chambre!"

Sirius se tut d'un coup, intéressé. Son expression montrait clairement qu'il attendait davantage de détails, détails qu'il ne reçut pas, puisqu'Elizabeth s'en alla, se dirigeant vers un groupe de personnes qu'elle connaissait.

Sirius sentait deux parties de lui-même se disputer. D'abord, il souhaitait rester, passer une grande partie de la nuit, et peut-être même de la matinée, à fêter son anniversaire, à danser avec les gens, chanter à en perdre la voix avant que tout le monde ne commence à aller se coucher, ne laissant que lui et ses meilleurs amis. Il jouerait alors à un jeux tel Action ou Vérité, ou un autre jeux qui ne demanderait pas trop d'effort puisqu'ils seraient tous épuisés mentalement et physiquement par les festivités. Il apprendrait des choses sur les autres, des choses sur lui-même, il y aurait probablement quelques baisers volés par le jeu, quelques sous-vêtements dévoilés au monde, et il retournerait alors dans sa chambre, le sourire aux lèvres (si l'alcool ne lui avait pas donné une forte envie de vomir), s'endormirait comme un bébé pour se réveiller avec un horrible mal de tête et entouré par le ronflement de ses amis.

Ou bien il pouvait céder à sa curiosité, monter tout de suite dans sa chambre, découvrir le cadeau d'Elizabeth et passer une partie de sa soirée à tenter de comprendre ce qu'était et à quoi servait ce qu'elle lui avait offert (puisque, vu son air malin, Sirius était sûr que le cadeau qu'elle lui avait offert était de ce genre), ou bien à l'utiliser jusqu'à en avoir marre et redescendre la remercier.

Souvent, bien trop à son goût, Sirius se laissait en proie à sa grande curiosité. Mais pas ce soir. Enfin, si, mais pas totalement. Sirius décida de faire patienter sa patience au maximum, et d'attendre minuit -voir avant- avant d'ouvrir le cadeau d'Elizabeth. Ainsi, il pourrait profiter de sa soirée et du cadeau avant de tomber dans un profond sommeil.

Que la fête commence.





À minuit moins dix, Sirius commença à s'impatienter. Voilà vingt minutes déjà qu'il avait commencé à s'ennuyer, puisque Remus avait commencé à danser il-ne-savait-quoi avec Elizabeth, que James tentait de s'immiscer dans leur danse, tentant de forcer Elizabeth à lui adresser la parole pour la première fois depuis des heures (ce qui faisait rire aux larmes un Remus alcoolisé), que Peter s'était blotti dans un coin de la pièce pour parler avec Marlène et Lily, que Dorcas était introuvable et que le reste des invités n'étaient pas assez interessants à son gout.

Sirius finit d'une traite son il-ne-savait-combientième vers de Whiskey pur feu dilué avec du jus de Branchiflore (un Serdaigle lui avait fait découvert ce mélange : avec ça, l'alcool passait tout seul!), et s'éloigna de la table qui était, au début de la soirée, pleine de nourriture et de boissons diverses et variées.

Sirius s'approcha alors d'Elizabeth, Remus et James, avant de tapoter l'épaule d'Elizabeth.

"Je vais aller l'ouvrir."

Aussitôt, Elizabeth se détacha de Remus, un sourire se dressant sur ses lèvres rougies par une boisson inconnue -et alcoolisée- qu'elle avait consommée.

"C'est déjà l'heure des cadeaux?", questionna James, sur le qui-vive. Sa voix attira l'attention de Peter, au loin, qui, lui, sembla passer le message aux filles à ses côtés. Aussitôt, Marlène et Lily se redressèrent pour foncer vers leur dortoir, où leur cadeau pour Sirius devait probablement joncher sur le sol, ou bien être caché dans on-ne-savait-quel tiroir.

Sirius avait d'ores et déjà reçu quelques cadeaux. Ils avaient été divers et variés, de grande valeur comme peu chères, comestibles ou non, et pourtant, tous avaient été anodins aux yeux de Sirius. Lui attendait les cadeaux de ses amis les plus proches puisqu'il savait que, même si c'était la chose la plus simple au monde, il serait comblé du simple fait qu'ils aient pris le temps de lui trouver quelque chose.

"Le premier en haut offre son cadeau à Sirius avant les autres!", fit Elizabeth en se tournant vers James, dont l'excitation surgit tout de suite dans les yeux. Sans même faire signe à Elizabeth qu'il était d'accord, il débuta à courir vers les escaliers de son dortoir, poursuivi par les jurons d'Elizabeth : "J'ai pas dit qu'on pouvait partir!", grogna-t-elle en courant après lui.

Cependant, une nouvelle variable s'ajouta à l'équation lorsque Remus, probablement le plus soûl de tous, fit un bond vers les escaliers avant de courir à pleine allure, poussant James vers le mur pour le dépasser. Choqué, James s'arrêta un instant se tournant vers Elizabeth comme pour lui demander si il avait bien vu ce qu'il avait vu, mais son moment d'hésitation fut assez pour permettre à la brune de le doubler, lui tirant en même temps sur la chemise pour qu'il se remette à courir.

"Allez Potter, on doit le rattraper!", ordonna-t-elle en explosant de rire, sa main toujours accrochée à sa chemise pour le faire avancer.

"Tu m'étrangles Eli!", se plaint James, même s'il se remit à courir. Bien vite, le poing d'Elizabeth tirant son haut devint désagréable, et il soupira avant de poser sa main sur celle d'Elizabeth, la dénouant du tissu sans pour autant stopper sa course. Rapidement, la main de James avait remplacé sa chemise, et si Elizabeth lui lança un regard dégoûté pour l'embêter, il leva simplement les yeux au ciel et la doubla pour la tirer vers l'avant, tentant encore de rattraper Remus même si il devait déjà avoir atteint le dortoir, étant donné la vitesse de ses pas.

Derrière eux, Sirius attendit patiemment que Peter ne le rejoigne, portant une grande partie de ce que Sirius avait déjà reçu, avant de monter tranquillement les marches, un petit sourire satisfait, ne pensant qu'aux multiples cadeaux qu'il allait recevoir. Il se dit que jamais il n'avait passé un si bon anniversaire. Il se disait cela tous les ans depuis sa première année à Poudlard.





Sirius était assis sur son lit, regardant les cadeaux emballés qui étaient posés au sol, devant lui. Tous ses meilleurs amis étaient là -sauf Dorcas, qui n'avait toujours pas réapparu, comme Lily ne cessait de faire la remarque-.

Remus attendait patiemment sur le lit de Sirius, son cadeau entre ses jambes, ne sachant pas comment le lui donner sans en faire trop ou pas assez. Elizabeth était sur le lit de Remus, emmitouflée dans l'un de ses pulls -elle s'était repérée à l'odeur, ramassant l'un des pulls qui trainaient au sol. Qui aurait cru que les seuls pulls pliés et empilés correctement étaient ceux de James?- et à ses pieds s'était assise Marlène, qui se laissait tripoter les cheveux, sur le point de s'endormir. Lily était proche de la porte lui jetant sans cesse des petits coups d'oeil, comme si elle attendait que quelqu'un entre. Peter et James s'étaient placés de parte-et-d'autre de la salle et se lançaient une plume en sucre, n'évitant que de peu le crâne d'Elizabeth qui râlait à chaque fois.

"Bon, tu comptes ouvrir bientôt?", finit par demander Marlène avant de bailler bruyamment. "Sinon je vais m'endormir.

-Dis pas ça, t'entendre dire que tu as sommeil me donne sommeil.", maugréa Elizabeth en séparant ses mains des cheveux de Marlène pour s'allonger sur le lit de Remus.

"Moi ça va.", assura Remus en haussant les épaules.

"Tu m'étonnes que ça va, y'a trois minutes t'étais en train de courir dans les escaliers.

-Ouvre tes cadeaux à la place d'énoncer l'évident.", rigola Remus, tendant une boîte parfaitement emballée (il avait demandé à Peter de le faire, le garçon avait un talent pour emballer les cadeaux!).

Sirius ressemblait à un enfant. Ses yeux brillaient d'excitation, et sa bouche se battait avec son cerveau pour ne pas qu'il sourit comme un fou. Il était absolument et drastiquement heureux. Il avait l'impression d'être dans un autre monde, plein de joie et de rires et où la tristesse et la peur étaient strictement interdits.

Ce fut lorsqu'il posa sa main sur le cadeau que sa joie diminua. Il ne voulait pas être le lendemain. Il ne voulait pas que ses amis soient absents de sa journée, que ce soit à cause des cours ou des autres amis qu'ils pouvaient avoir. Il voulait être le centre de l'attention, encore et encore, si ça signifiait passer ses journées avec ses amis sans se soucier de rien. Et si ouvrir ce premier cadeau signifiait le début de la fin de cette journée? Il ne voulait pas que ça se finisse. Et pourtant c'était une obligation. Toutes les choses devaient finir, même si c'était de bonnes choses.

Sirius n'avait pas bougé depuis quelques secondes, et ce fut assez de temps pour qu'Elizabeth ne remarque son état. Quand Sirius revint à son état normal, Elizabeth était derrière lui, la tête posée sur son épaule pour lui rafraichir les idées.

"Ne réfléchis pas trop, garde ça pour demain.", lui chuchota-t-elle. "Ce soir, laisse toi aller."

Sirius hocha la tête et commença à déballer.

Remus, qui avait jusque là parut impatient à l'idée que Sirius n'ouvre son cadeau, sembla commencer à paniquer. Il fallait dire que, même si les années avaient passées, l'argent de poche se faisait encore rare, si bien qu'il avait dû, encore une fois, économiser et faire avec ce qu'il avait. Alors, la boîte qu'il avait posée sur les genoux de Sirius était simplement remplie d'un pull de seconde main où il avait brodé plusieurs animaux -Elizabeth décela un cerf, un énorme chien, un loup et une souris ou un rat (jamais n'était-elle parvenue à faire la différence)- ; ainsi qu'un énorme paquet de friandises -avec énormément de chocolat- qui lui avait coûté deux mois d'économies.

Sirius lui sauta dessus. Ce fut un mouvement rapide, symbole de l'affection à son comble, une réaction irréfléchie et presque innée qui força Elizabeth à descendre du lit pour ne pas déranger (James tapota amicalement le sol à côté de lui pour l'inviter à venir s'assoir mais elle refusa d'un petit signe de la main).Remus comprit aussitôt que Sirius avait aimé, adoré même son cadeau, et sentit ses joues rougir tandis qu'il serrait son meilleur ami en retour, enfouissant sa tête dans sa poitrine pour cacher aux autres son soulagement et sa rougeur.

Bientôt, Sirius se décolla de Remus, les traces d'un sourire sur les lèvres.

"Merci- merci beaucoup. Je-

-Pas de problèmes.", répondit Remus avant de tousser dans son poing. Il se tourna ensuite précipitamment vers Elizabeth. "C'est à ton tour, si je ne m'abuse?

-Tu sais quoi? Je préfère le garder pour la fin.", déclara-t-elle avec un sourire amusé. Elle se redressa et s'approcha de James pour lui faire un signe de la tête. "Vas-y avant moi, Potter. Toi qui le voulait tant."

Elle lui tendit la main pour l'aider à se relever afin qu'il aille offrir son cadeau à Sirius mais James, prit de fatigue et encore pompette de l'alcool qu'il avait ingéré, ne comprit pas, et déposa dans la main d'Elizabeth la plume en sucre qu'il échangeait avec Peter. Elle fronça les sourcils d'abord, avant de rigoler légèrement. Comme Remus quelques temps plus tôt, James se sentit rougir, comprenant qu'il avait fait une idiotie.

"Je voulais t'aider à te relever, andouille.", expliqua-t-elle en plaçant la plume derrière son oreille.

"Je... je savais ça, bien-sûr! C'est juste que- j'ai décidé, moi aussi, de donner mon cadeau à Sirius après tout le monde!", se rattrapa-t-il, se levant pour reprendre la plume qu'Elizabeth avait utilisée pour bloquer ses cheveux. Étrangement, sa salive devint bien plus compliquée à avaler lorsqu'il sentit les doux cheveux d'Elizabeth caresser sa main, et il fut pris d'une irréfutable envie de les repousser derrière son oreille. Mais il se retint, et heureusement.

"Oh, si je n'avais pas promis à Sirius de ne pas me disputer avec toi...!", menaça-t-elle, avant de plaquer sa main sur son visage pour le pousser légèrement en arrière, le faisant éclater de rire.

"D'accord d'accord j'ai compris, je vais lui donner son cadeau!"

Elizabeth regarda tous les autres aller offrir leur cadeau à Sirius, et se délecta de l'expression de ce dernier à chaque fois qu'il découvrait ce que ses amis lui avaient offert. Il y avait de tout, des habits moldus à la nourriture en passant par du vernis noir et un livre intitulé "Comment prendre soin du pelage d'un chien pour les nuls". Petit à petit, l'excitation d'Elizabeth grandissait en elle, comme un monstre qui attendait de sortir. Elle ne doutait pas que le cadeau qu'elle allait offrir à Sirius allait lui plaire, même si elle n'avait pas tout acheté elle-même, mais elle avait peur que, comparé à ce que les autres avaient offerts, son cadeau ne semble moindre.

"Elizabeth.", fit Sirius lorsqu'il ouvrit le carton, ne permettant qu'à lui seul de voir son contenu.

"Oui?", répondit-elle d'une petite voix, ôtant ses jambes de celles de James qui, comme tout le monde sauf Sirius lui-même et Remus, s'était assis juste aux pieds du lit de Sirius.

Sirius ne répondit pas, posant simplement la boîte à côté de lui (laissant à Remus la possibilité de voir ce qu'elle contenait, ce qu'il fit avant de sourire de toutes ses dents). Il s'approcha lentement d'elle, se baissant pour être à son niveau. Elizabeth commença à froncer les sourcils, anxieuse de la suite des évènements. Ses yeux se dirigèrent vers le reste de ses amis, qui paraissaient aussi perdus qu'elle. C'était le truc avec Sirius : il pouvait être imprévisible.

Lorsque Sirius s'approcha encore plus d'Elizabeth pour n'être qu'à quelque centimètres de son visage, elle ne put faire autre chose que reculer légèrement en pinçant les lèvres. Quel genre de remerciement pouvait-ce bien être?

"Sirius?", appela Remus de derrière lui.

Sirius ne répondit pas et, d'un coup, il attrapa les joues d'Elizabeth de deux doigts afin de lui tourner le visage et de lui embrasser la joue. Éclatant de rire, Elizabeth répliqua en posant ses mains sur son torse pour le pousser en arrière, avant d'essuyer la trace de bave qu'il y avait laissée avec la manche du pull de Remus.

"T'as gagné, je ne te ferai plus jamais de cadeau!", assura-t-elle en grognant, frottant encore et encore sa joue, la rendant encore plus rouge qu'elle ne l'était habituellement.

"Impossible. Tu m'aimes trop pour ça.", répondit-il nonchalamment en déballant le contenu de la boîte. Elizabeth ne le contredit même pas.

Quand Sirius posa sur son lit un lecteur de vinyls, tous comprirent d'où la joie de Sirius provenait. James, plus que tous, le savait, puisqu'il se souvenait de l'admiration que Sirius avait eu quand il avait vu pour la première fois le lecteur qu'il avait chez lui.

"Je crois que t'as réussi à faire mieux que moi.", lui dit-il tout bas, la faisant sourire.

"Comme si c'était pas évident.

-Prends pas la grosse tête, Elizabeth 'Lila'. Au prochain anniversaire, mon cadeau sera le meilleur.

-Rêve toujours."

James ne put répliquer, puisque sa voix fut coupée par le bruit de la musique provenant du lecteur, que Sirius avait mis en route grâce à la magie.

"C'est quoi?", demanda Remus en fronçant les sourcils, attrapant l'emballage du vinyle.

"Dancing queen de ABBA.", déclara fièrement Elizabeth. Elle se tourna ensuite vers Sirius. "Écoute bien les paroles."


Et juste comme ça, tous se retrouvèrent à danser et, au bout de la troisième écoute, chanter les paroles de la musique, avant de tomber de fatigue après six écoutes. Le fin de soirée se transforma bien vite en soirée pyjama et, en deux-en-trois mouvements, James et Sirius s'étaient mis dans le lit de James pour laisser celui de Sirius à Marlène et Lily, tandis qu'Elizabeth partagea celui de Remus avec Remus lui-même, comme elle l'avait déjà fait tant de fois.

Ils se réveillèrent, le lendemain, avec un mal de crâne énorme mais de grands sourires sur leurs visages et des paroles plein la tête.

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