𝘊𝘏𝘈𝘗𝘐𝘛𝘙𝘌 𝘋𝘐𝘟-𝘏𝘜𝘐𝘛 - un froid entre nous

IMMÉDIATEMENT, la tête de Dorcas se redressa, se détachant par la même occasion d'Elizabeth. Ses yeux volèrent dans la pièce qu'elle n'avait pas pris la peine de regarder en rentrant, et une exclamation de surprise sortit de ses lèvres.

"Eli- Que s'est-il passé?", fit Remus d'un calme légendaire s'approchant lentement des deux filles. Il était évidant qu'Elizabeth se laissait entrainer par sa panique, puisque sa main ne cessait de faire des aller-retours entre ses cheveux -qu'elle n'avait de cesse de coiffer en arrière- et sa cuisse -dans laquelle ses ongles se plantaient sans merci-. Délicatement, Remus posa sa main sur l'épaule de Dorcas pour tenter de la faire s'éloigner ne serait-ce qu'un peu d'Elizabeth -pas qu'il avait peur de ce qu'elle pouvait faire, non, mais c'était plut^t qu'il savait qu'il avait plus de chances de résister à un outburst d'Elizabeth que Dorcas-, mais elle ne bougea pas, faisant comme si elle ne sentait pas la pression grandissante sur son épaule.

"Je- je n'en ai aucune idée!", commença Elizabeth, ses mains se posant cette fois à la base de son cou, les sanglots de peur qu'elle retenait lui hurlant la gorge. "Je suis juste revenue et- et ma tête, et Sirius!", sa voix était aussi haletante que si elle avait couru un marathon.

Jamais rien de tel n'était jamais arrivé avant, et elle mourait de peur. Elle avait peur de son problème qui s'aggravait au fur et à mesure que le temps passait, elle avait peur de se blesser, et, plus que tout, elle avait peur de blesser ses amis, mais elle n'arrivait juste pas à leur dire de partir. Si la peur de les faire souffrir la rongeait, la peur d'être seule gagnait.

"J'ai juste- j'ai juste claqué la porte -j'étais énervée-, et ensuite- des flocons, partout! Et-", Dorcas se défit de l'emprise de Remus pour attraper le bras d'Elizabeth et l'amener vers un autre lit, voyant que le sien était couvert de glace-.

Les lits avaient été magiquement épargnés, grâce notamment aux gigantesques rideaux rouges les surplombants. La main de Dorcas vint alors caresser délicatement les cheveux bruns d'Elizabeth, et elle lança un regard en coin à Remus pour lui indiquer de dire quelque chose. Elle savait qu'il avait -malgré ses tendances de mauvais garçon- un talent pour calmer Elizabeth, et elle était juste bien trop submergée- non, bouleversée par l'état critique de sa meilleure amie pour savoir quoi faire.

"Ecoute moi, Elizabeth.", débuta Remus, s'agenouillant devant elle. Il posa sa main sur l'un des genoux d'Elizabeth, la forçant à baisser les yeux vers lui. Elle avait ses sourcils froncés, preuve de sa frustration. Elle voulait comprendre, elle voulait aller bien, elle voulait ne plus avoir peur d'elle, pour une fois. "Je vais devoir m'absenter quelques instants.", Dorcas s'affolant, secouant la tête de gauche à droite, mais Remus l'ignora. "Je vais aller chercher Minnie, d'accord? Elle saura quoi faire. Compris?

-Oui.", répondit-elle d'une petite voix, la voix calme et bienveillante de Remus commençant à la rassurer.

"Ça va bien se passer, je te le promets. Essaie de respirer normalement, veux-tu? Comme ça :", il inspira bruyamment par le nez, montant ses mains en même temps, puis expira par la bouche en baissant ses mains. Il recommença plusieurs fois, plus qu'Elizabeth n'aurait pu compter. Même si le froid congelait sa langue pour la rendre sèche, il continua, ce jusqu'à ce qu'il remarque que le rythme cardiaque d'Elizabeth s'était calmé. Finalement, il embrassa la joue d'Elizabeth : "Je me dépêche. Reçu?", elle hocha la tête, cette fois-ci.

Ne perdant pas davantage de temps, le garçon attrapa rapidement un plaid pour le lancer sur Dorcas, qui s'enroula dedans, avant de se tourner vers la porte. Alors, la frayeur qu'il avait caché durant tout ce temps sembla prendre possession de son visage, lui donnant une horrible envie de vomir. Ses mains tremblaient contre son corps, et il n'avait, comme d'habitude, aucune idée de si c'était de part le froid ou la peur. Néanmoins, il fit de son mieux pour ne pas lâcher prise et s'effondre en pleurs lorsqu'il descendit les escaliers, trois marches par trois marches, jusqu'à atteindre la salle commune. Il défila devant le reste de ses amis sans leur adresser un seul regard.

"Lunard? Oi, Lunard, qu'est-ce qu'il se passe?", l'appela James en voyant l'un de ses meilleurs amis fuir en courant. L'air détendu de James changea bien vite, se transformant définitivement lorsqu'il décela une once de la panique que ressentait Remus. "Elizabeth.", murmura-t-il, ses yeux s'écarquillant en deux billes noisette.

James, plus réactif que le reste de ses amis, sauta hors du canapé pour courir dans le sens inverse de Remus, se dirigeant vers le dortoir d'Elizabeth et des autres filles comme un fou furieux. Un inquiet Peter était à ses pieds, suivi de près par Marlène et Lily, tandis que Sirius les avait quitté pour accompagner Remus poussant les autres élèves sur son passage.

Le regard de James était plongé vers le sol, le coeur battant à tout rompre face à la crainte d'entrevoir ne serait-ce qu'une goutte de sang. Jamais dans sa vie n'avait-il vu Remus dans un tel état, sauf peut-être lorsque Peter, James et Sirius avaient découvert sa condition. Et cela n'annonçait rien de bon, au contraire.

Non, caché derrière ses lunettes, James ne voyait aucune trace de sang. Cependant, des traces d'eau qui faillirent le faire tomber mainte et mainte fois tâchaient le sol, et, étant donné les jurons que grognaient ses compagnons, derrière lui, eux aussi les avaient remarquées.

Néanmoins, pas un ne cessa sa course, pas avant de voir la neige qui débordait de l'encadrement de la porte du dortoir pour déboucher sur la courte allée donnant sur les escaliers. James freina brusquement, les sourcils froncés, forçant Peter à rentrer dans son dos, avant d'entendre Dorcas crier :

"Elizabeth, stop!

-J'essaie!, cria une autre voix, rauque, et plus paniquée qu'énervée. C'est en étendant cette voix que James ouvrit la porte juste assez pour pouvoir passer, entrant pour la première fois dans le dortoir que la fille de laquelle il était fou amoureux depuis aussi longtemps qu'il ne pouvait se rappeler partageait avec Elizabeth, Dorcas et Marlène. Première fois parce que, jusqu'alors, il s'était fait rappeler à l'ordre lorsqu'il avait tenté de s'en approcher. Mais l'Ordre ne tenait plus lorsque l'un de ses proches était en danger.

James plongea dans la profonde neige ses nouvelles chaussures, celles qu'il avait pris soin, jusque là, de garder de la boue, de la pluie et de Sirius. Des flocons de neige gros comme un ongle tombaient du plafond, la fraicheur émanant d'Elizabeth qui avait propagé la pièce les gardant en vie assez longtemps pour qu'ils viennent alimenter la couche de neige qui couvrait le sol.

Malgré tout, la neige n'était pas le véritable spectacle -si on pouvait appeler cela un spectacle- de la pièce. Ce rôle était, malheureusement, tenu par Elizabeth Lila Luck, la jeune fille aux joues rouges qui paniquait comme jamais elle n'avait paniqué. La courte période de calme offerte par Remus avait quitté les lieux sur ses pas, puisque la respiration d'Elizabeth était de nouveau hâtive.

Ses mains avaient trouvé refuge derrière sa nuque, tirant frénétiquement une petite mèche de cheveux qui s'y trouvait. Il était impossible de savoir si ce geste était fait dans le but de s'empêcher de pleurer, ou s'empêcher de paniquer. Si la première réponse était la bonne, alors sa technique semblait marcher : aucune larme n'avait pris place ni sur ses joues, ni dans ses yeux. Si la seconde réponse était celle qui était correcte, cependant, alors la technique n'avait aucun effet. La panique se montrait sur son corps par tous ses traits, que ce soit ses sourcils froncés ou le battement incessant de son pied contre le sol, bruit étouffé par la neige.

James se sentit impuissant. Il fit un nouveau pas en avant, ouvrant sa bouche dans l'espoir d'en sortir quelques mots visant à aider Elizabeth, mais ce fut assez pour permettre à cette dernière de remarquer la présence du reste de ses amis. Elizabeth laissa échapper un couinement de détresse : elle paniquait déjà de blesser Dorcas, si tout le monde se ramenait, les risques d'un ou d'une blessé(e) augmentaient! Les flocons commencèrent à tomber bien plus vite, brouillant la vue de tous comme l'aurait fait une tempête de neige, les empêchant de la voir.

"Sortez!", aboya Dorcas en direction du groupe. "C'est pas un show!"

Personne ne lui obéit.

Lily, inconsciemment, leva sa paume vers le plafond, sa main ouverte, pour y voir s'y déposer quelques flocons qui disparurent au contact de sa peau chaude. Cela eu don de la détacher de la situation complètement, et elle ne put se retenir de lâcher un petit rire enfantin qui cessa bien vite lorsqu'elle reçut un regard noir de James, Dorcas et Marlène. Pas de Peter, cependant. Non, Peter était bien trop occupé à fixer Elizabeth avec de grands yeux remplis de pitié. Il trouvait cela horrible de la voir elle, la fille qui semblait toujours dévouée à l'aider, et de ne pas pouvoir lui retourner l'aide qu'elle lui avait donné.

"Que s'est-il passé?", demanda James d'une voix qui se voulait douce, mais que la panique fit monter dans les aigus. Il était juste si perdu -et Merlin savait que James Potter détestait plus que tout d'être perdu-, si paniqué!

Elizabeth en avait marre qu'on lui pose cette question à laquelle elle n'avait même pas de réponse: d'ailleurs Remus, maintenant James? Ils ne pouvaient juste pas comprendre d'un poil ce qu'elle ressentait. Elle avait l'impression d'être une bombe à qui une pichenette suffirait pour la faire exploser, un verre rempli à rebord dont la moindre goutte le ferait déborder, un marteau sur une table de glace qui craquait déjà. Et ce n'était même pas encore la Lune Rouge! Oh, Elizabeth ne voulait même pas imaginer ce qui allait arriver à la Lune Rouge, cette lune qui agissait tant sur sa condition.

Sa respiration s'accéléra encore davantage, tant qu'on aurait dit qu'elle s'étouffait avec de l'air, et elle se renferma davantage sur elle-même, ses genoux resserrés contre sa poitrine. Elle avait de plus en plus de mal à respirer sans vomir ou sangloter.

"Eli!", cria presque James, les flocons le frappant de plein fouet. L'horreur, la peur, sa voix reflétait ses plus profondes émotions.

-Ne lui crie pas dessus!", rétorqua Dorcas en criant plus fort, rapprochant Elizabeth d'elle pour l'envelopper de la couverture que Remus lui avait donnée.

"Tu cries encore plus fort que moi!', s'indigna James, avant de secouer la tête pour reprendre ses esprits. "C'est pas ça le problème!

-Oh donc tu dis qu'Elizabeth est un problème?"

Elizabeth avait pensé que se concentrer sur la discussion endiablée entre ses deux amis pourrait la distraire de sa misère, mais ça semblait empirer. Elle leva les yeux vers James, ses lunettes ayant glissé sur le bout de son nez, ce qui faisait qu'elle ne le voyait qu'à moitié, attendant une réponse de sa part, pour voir qu'il la regardait déjà. Il n'eut pas besoin de répondre.

"Je vais attendre Remus et Sirius au portrait!", finit par dire Marlène, un bras protégeant son visage de la neige.





Marlène fit de retour bien vite, seulement quelques minutes plus tard, talonnée par le professeur McGonagall, Remus et Sirius. Le professeur était encore totalement habillée -il était tout de même assez tôt dans la soirée-, et Elizabeth sembla se calmer en l'apercevant, comme si elle assumait que tout allait s'arranger maintenant qu'elle était présente.

Il fallait dire que, même avant l'arrivée du quatuor, Elizabeth s'était quelque peu détendue. James s'était lancé dans un marathon de blague relatées au froid (il n'avait pas encore atteint le niveau "Remus" en réconfort), ce qui avait eu don de presque faire rire Elizabeth, Dorcas avait rapporté d'énormes couvertures pour tout le monde avant de commencer à pousser la neige sur le côté pour lancer des petits Incendio dessus (qui n'avaient aucun effet), et, finalement, Peter avait pris la place de Dorcas aux côtés d'Elizabeth, et l'avait faite s'allonger sur ses jambes. Lily, elle, avait commencé à examiner la neige et Elizabeth elle-même, de loin, comme pour essayer de comprendre comment ce désastre avait bien pu débuter.

Tout cela avait, en effet, réussi à calmer la tempête de neige ainsi que le rythme cardiaque d'Elizabeth, même si il était toujours plus rapide que la moyenne. Enfin, c'était déjà bien mieux qu'après le départ de Remus.

D'un petit cercle de sa baguette magique, le professeur McGonagall fit disparaitre la neige -Dorcas resta blasée devant cette action, n'arrivant pas à se dire que ses efforts n'avaient aboutis à rien-, satisfaite en observant que les flocons tombant encore au sol fondaient désormais à son contact.

Le professeur semblait être dans la trentaine, même si elle était âgée par des cheveux blancs du au stresse de l'enseignement qui ornaient d'ores et déjà ses cheveux blonds pour les éclaircir. Elle faisait face au groupe, et ils n'eurent plus aucun doute -bien qu'ils n'en aient jamais vraiment eu) que c'était la directrice de maison la plus imposante de Poudlard. À côté d'elle, Slughorn, Chourave et Flitwick ne faisaient clairement pas le poids. Cependant, malgré son caractère et son apparence, le professeur McGonagall était des plus affectionnées envers ses élèves. C'était probablement pour ça qu'Elizabeth avait été calmée en la voyant : elle savait qu'elle était entre de bonnes mains. Après tout, c'était l'un de ses professeurs préférés, et le professeur préféré de James et Sirius.

"Je vais vous demander à tous de sortir de ce dortoir, et fermer les yeux sur le fait que quatre d'entre vous ne devraient même pas être là.", tout le monde, sauf Elizabeth, bien-sûr, commença à se diriger vers la porte (même si il fallut que Peter tire James et Sirius). "Sauf vous, Miss Meadows et Monsieur Lupin. J'imagine que votre présence ne dérangera pas Elizabeth.", cette dernière acquiesça, trop concentrée sur sa respiration pour répondre avec des mots. Et puis, comment aurait-elle pu objecter? L'un d'entre eux avait beau ne pas savoir son histoire en sa totalité, elle leur donnait à tous deux une confiance extrême. Il était temps de tout raconter de nouveau.

"Mais Minnie-

-Non, Monsieur Potter.

-Pourquoi ont-ils le droit de rester et pas nous?", continua-t-il malgré l'interdiction, sa tête à l'embrasure de la porte. Il ne comprenait pas pourquoi Remus et Dorcas auraient le droit de rester et lui non, surtout si il avait été témoin de toute l'affaire. À sa plus grande surprise, Remus fut celui qui répondit.

"Ce ne sont pas tes affaires, James. Laisse tomber, pour une fois."

James ne voulait pas laisser tomber. Il voulut répliquer une nouvelle fois, mais la porte se ferma brusquement sur lui, lui faisant perdre ses lunettes et tomber dans les bras de Sirius. Après avoir ramassé ses lunettes, il voulut se plaindre à Sirius, mais ce dernier le fit taire en posant un doigt contre sa bouche.

James fronça les sourcils, se demandant pourquoi l'avait-on fait taire de cette façon, avant de voir Sirius se coller à la porte pour écouter la discussion qui avait lieu derrière. Si il ressentit un poids dans son coeur à l'idée de s'immiscer dans la vie privée de quelqu'un, qui plus est d'Elizabeth, il se rassura bien vite. D'abord, on leur avait dit de sortir de la pièce, et non pas de retourner dans la salle commune, ils avaient donc tout droit d'être ici. Ensuite, personne d'autre n'était avec eux, il n'y avait donc aucun témoin de ce qu'ils faisaient (pas une seconde ne lui vint l'idée que les autres qui étaient, eux, bel et bien descendus, pouvaient remarquer leur absence).Finalement, si cette discussion était si importante et si top-secrète que Remus avait voulu faire paraitre, un sortilège aurait sûrement été lancé de sorte à ce que personne ne puisse l'entendre depuis derrière la porte.

Le poids s'alourdit dans le coeur de James lorsqu'il entendit les hoquets d'Elizabeth alors qu'elle s'excusait, encore et encore, d'être la cause d'un tel désastre, comme si elle venait de tuer quelqu'un. Si James avait regardé vers Sirius, il aurait remarqué que celui-ci s'était légèrement écarté de la porte, doutant de si c'était une bonne idée ou non de continuer à écouter cette discussion. Cependant, en voyant James toujours collé à la porte, et sans se douter des doutes qui avaient traversé son esprit, il se replaça.

"Voyons voyons, Elizabeth. Ne vous mettez pas dans des états pareils!", pouffa Minerva, et les garçons pouvaient totalement imaginer qu'elle frappait délicatement le dos d'Elizabeth qui murmurait -encore- des pardons incessants. "Cessez donc de vous excusez !

-Pensez-vous que ça ait un rapport avec la lune rouge qui approche, professeure?", l'interrogea Remus, mais quelque chose dans sa voix montrait qu'il connaissait déjà la réponse, et qu'il voulait juste s'assurer que McGonagall la connaissait aussi.

Sirius et James se lancèrent un regard alerté, depuis derrière la porte. Ils savaient très bien que les loup-garous étaient affectés par la lune rouge. De ce qu'ils savaient, cependant, Elizabeth n'avait rien d'un loup-garou, si ce n'était la férocité lors de ses duels. Cela signifiait-il qu'elle était autre chose, une autre créature surnaturelle?

"L'année dernière, Eli est devenue de plus en plus froide au fur et à mesure que la lune rouge arrivait.

-Oh, je m'en souviens! J'ai même attrapé un rhume à force de m'asseoir à côté d'elle!", rigola Dorcas. Elle finit par reprendre son sérieux assez vite.

Derrière la porte, James comme Sirius devenaient de plus en plus gênés, mais aucun ne savait comment l'annoncer à l'autre. Ils avaient l'impression de s'inviter- non, ils s'invitaient dans le secret d'Elizabeth, et ce sans sa permission. Ils avaient beau être curieux et intéressés par ce qui pouvait bien arriver à leur amie, cela ne changeait pas le fait que ce n'était pas juste.

James fut le premier à agir. Il posa sa main sur l'épaule de Sirius pour le tirer, l'éloigner de la porte. Au début, Sirius fut réticent, avant de se laisser faire, les sourcils froncés. lorsqu'ils furent en bas des escaliers Sirius hocha la tête.

"On n'aurait pas dû écouter-

-Effectivement.

-Mais ça devenait intéressant!", rajouta-t-il en couinant. "Elle était sur le point de tout expliquer! Blimey Cornedrue, on aurait pu apprendre le secret d'Eli!", Sirius reçut une claque à l'arrière de la tête.

"C'est Eli, Sirius. On sait l'un comme l'autre qu'on aurait fini par partir avant qu'elle ne le dise. Après tout, c'est elle qui, d'après tes dires, refusait de creuser dans l'affaire "Remus" lancée par Lily, juste parce qu'elle avait assez confiance en lui pour qu'il lui dise si quelque chose n'allait pas.

-C'est vrai.

-Alors laissons la faire la même chose. Il nous reste des décennies à vivre avec elle, avec un peu de chance, elle nous racontera tout quand elle sera prête."





Malgré les beaux mots dit à Sirius, James n'avait pas hésité à taquiner Elizabeth, à l'harceler amicalement pour savoir ce qu'il s'était passé. Sirius, lui, avait suivi le conseil de James, et lui lançait en conséquent un regard mauvais à chaque fois qu'il abordait le sujet. Jamais Sirius n'avait-il tant de fois insulté James d'"hypocrite". Cependant, la seule réponse qu'Elizabeth avait aux lèvres était la réponse 'officielle' quant à la naissance de l'incident : elle avait lancé un sort qui avait mal tourné. Même si ils savaient que ce n'était pas vrai, généralement, Sirius et James ne cherchaient pas à creuser dans l'affaire. James avait raison, après tout, il leur restait des décennies.

Malgré tout, l'incident fut bien vite connu de tous suite à du bouche-à-oreille et, bientôt, nombreux furent les Serpentards, ennemis jurés des Gryffondors depuis la nuit des temps, qui recommencèrent à appeler Elizabeth 'Flocon'. Cette fois, contrairement à lors de leur première année, Doras ne fut plus la seule à défendre Elizabeth. James -qui avait, bien entendu, lui même arrêté d'utiliser ce surnom-, Sirius, Peter, Remus, Lily, Marlène, Clément et ses amis Poufsouffles, Colin Jordan, Rowan Shadows (et parfois même Erwin Shadows), et même les professeurs s'étaient alliés à Dorcas, et de nombreux points avaient été enlevés à chaque fois que le mot 'flocon' était prononcé (cela devint bien difficile à vivre lorsque, deux jours après l'incident, il avait neigé).

Tous s'étaient rapprochés d'Elizabeth plus que jamais, et jamais Elizabeth ne s'était sentie autant protégée. Pas une fois elle n'avait osé se plaindre.

Certes, elle s'était montrée assez 'froide' au début, tentant de les éloigner d'elle afin de ne pas les blesser par accident, tandis que Sirius et James, coupables d'avoir écouté un début de discussion des plus informatifs, s'étaient montrés étonnement gênés, mais tout avait changé bien vite. Treize jours plus tard, il n'était pas rare de voir Elizabeth se faire tresser les cheveux par Sirius et inversement, ou voir James voler les lunettes d'Elizabeth pour les nettoyer.

Tout allait mieux dans le meilleur des mondes.

Jusqu'au vingt-sept octobre.

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(j'ai remis le message ici pour que tout le monde le voit) pour les anciens lecteurs : j'ai changé le nom du professeur de divination au chapitre six, tout simplement parce que je me suis rendu compte que c'était incorrect de mettre Sibylle Trelawney en tant que professeur quand elle est née dans la même décennie que les maraudeurs. désolé! ne vous inquiétez pas, vous la reverrez dans quelques chapitres ;)

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