7 - Aléas du cœur.

   ── L'espace d'une vie est le même,
   qu'on le passe en chantant ou en pleurant.

Pdv interne :

- IL MAAAARQUE !! LE NUMÉRO 4 FAIT SES PREUVES EN RATTRAPANT LE SCORE !! Hurle le présentateur télé dans mes tympans.

Je suis concentrée sur mon écran, zieutant les moindres faits et gestes de Chigiri sur le terrain. Son jeu m'obnubile tellement que je fais abstraction de tout ce qui m'entoure, à en oublier que je me trouve dans le métro.

- Excusez-moi... Je crois entendre de manière floue.

Je décroche de mon téléphone, et se trouve devant moi une pauvre dame âgée qui peine à rester debout. Je retire mon casque qui trônait sur mes oreilles, le laissant glisser sur mon cou.

- Oui ?

- Ça vous dérange de vous pousser un peu pour que je puisse m'asseoir ? J'ai mal aux jambes... Me dit-elle doucement, l'air désolé.

Je m'en veux immédiatement de ne pas avoir remarqué son mal être, la malheureuse est restée debout pendant que moi j'étais tranquillement assise, pénarde.

- Je suis désolée madame, prenez ma place ! Je m'écrie, la culpabilité commençant à ronger mon sang.

Je me lève et m'incline en signe de pardon, ce à quoi elle me sourit. Je soupire, déjà fatiguée de cette journée, et je reprends mon téléphone en main. Mon casque retourne faire office de couvre chef, et avant de que la vidéo de rediffusion des matches des U-20 ne reprenne son cours, je crois percevoir des beuglements venant d'un garçon. Je tourne légèrement la tête, et un lycéen aux cheveux roses pâles, en train de passer un coup de fil, commence à crier dans le wagon. Il me semble entendre parler de pieds, mais au final je n'y porte pas plus d'attention, étant trop impatiente de regarder la suite du match.

Je m'accroche à la barre métallique du wagon par dépit, avalant difficilement ma salive qui avait pris le goût de la répugnance en posant mes doigts sur ce ramassis de microbes.

- Quel tir incroyable de sa part ! Vous savez quoi Isao, plus le temps passe plus le Blue Lock m'épate !

Sa chevelure fuchsia traverse le terrain à toute vitesse, ma bouche reste béante face à la rapidité qui l'habite. Je découvre une nouvelle facette de lui que je n'aurais sûrement jamais eu l'occasion de voir si je n'avais pas appris par Sanae qu'il faisait du foot. Je suis ébahie devant son talent, il joue extrêmement bien pour son âge.

Et étonnement, je me retrouve à rougir à l'idée de sortir avec un garçon comme lui. Je pensais avoir pris une cible facile, un lycéen lambda, mais j'ai échoué avec succès. Dès lors une nouvelle peur s'installe en moi, celle de ne pas être à la hauteur. Moi qui à la base souhaitait juste rendre Taiyo jaloux à s'en mordre les doigts, je me rends compte que ce but premier commence à dévier. L'envie de plaire à Chigiri débute son ascension dans l'ordre de mes priorités, et je sens que bientôt il sera plus important à mes yeux de lui plaire plutôt que de rendre mon abruti d'ex envieux.

- Misère... Je grogne tout bas, réalisant que ce faux petit ami va causer ma perte.

Et sur ces douces pensées de désespoir face aux aléas de mon cœur, je finis de regarder le match et me dirige vers mon lycée où mon merveilleux cours de philosophie m'attend. Assez vite, je me retrouve assise, scotchée à ma chaise, luttant pour rester attentive.

- Ça fait que dix minutes que vous êtes là, et vous dormez presque tous. Si vous ne vous réveillez pas de vous-mêmes, une interro surprise s'en chargera croyez-moi. Reprend Monsieur Akito, déjà exténué de notre comportement plus qu'inactif.

Mine de rien, ses menaces font effet puisque les trois quarts des élèves qui sont avachis sur leur table se redressent.

- Je disais donc, il enchaîne en soupirant, que le fait de détacher un objet et de l'exposer dans sa vision subjective oblige le spectateur à prendre le temps de le regarder et de s'interroger sur le sens de ce qu'il voit. C'est comme cela que l'artiste nous permet de re-voir les choses comme pour la première fois. Il conclut en écrivant des mots clés au tableau, que je ne prends pas la peine de noter. Qui a un exemple ?

Je tourne la tête vers la droite, moi qui ai mon pupitre plaqué à la fenêtre du côté gauche de la salle. Une seule personne lève la main, et je vois que ça fatigue notre professeur.

- Bon, Yuko. Pour changer. Rajoute-t-il avec ennui.

- Les souliers de Van-Gogh ?

- Très bien !

Mon esprit commence à divaguer en rencontrant la morosité que représentent les cours de première heure. Du coup, je me remets à penser à Chigiri. À lui et à son jeu qui me subjugue, à sa belle chevelure et au fait qu'il soit la mascarade d'une romance déjà éteinte.

Et c'est là que le temps me paraît être sarcastique. Les minutes qui passaient si lentement quand l'ennui était maître de moi, passent désormais à une vitesse terrifiante. Je suis complètement revigorée face à mes idées les plus folles, réunissant toutes Chigiri. Pendant que le professeur énonce le cours, je suis en train de me faire les plus beaux films d'amour, même Hollywood n'a jamais vu ça.

- Bon Daiki tu changes de place. Lâche Monsieur Akito. J'en ai marre que tu parles sans arrêt avec Sanae donc tu vas à côté de (y/n).

L'entente de mon prénom me fait revenir parmi les vivants, tandis que le gris souffle pour venir s'assoir à mes côtés.

- Pourquoi tu souffles bâtard ? Je lui demande vexée.

- Nan c'est le prof qui me soule, crois-moi je suis content d'être à côté de toi mais ce connard fait une fixette sur moi.

Étant donné que je n'ai rien écouté, je suis incapable de vérifier la véracité de ses propos. Mais vu que c'est mon ami, je le fais quand même.

- J'avoue qu'il s'acharne quand même beaucoup sur toi, ça craint.

- Daiki si tu joues encore à la pipelette c'est à mon bureau que tu vas venir t'assoir. Enchaîne le prof.

Je le vois fulminer juste à ma droite, je sens qu'il bouillonne de colère. Mais il ne peut rien dire, sinon il passe à la casserole.

- D'ailleurs mec, c'est bon ou pas pour les tableaux ? Ça commence à faire quelques jours que j'étais censée aller les voir.

Sachant qu'au moindre son qui sortira de sa bouche il se fera défoncer, Daiki opte pour l'option papier. Il m'écrit sa réponse sur son cahier, qu'il fait glisser sur mon pupitre juste après.

« Matsuyama est rétablie, elle revient cette après-midi au lycée. Tu pourras aller voir les peintures après les cours. »

En lisant ce message, un sourire apparaît sur mon visage. Daiki avait mis les peintures me représentant dans une pièce, et l'avait fermée à clé. Il est ensuite parti mettre la fameuse clé dans la boîte aux lettres du lycée assignée à Madame Matsuyama. Sauf que celle-ci est tombée malade et au final on a pas pu récupérer les clés. Ça fait plusieurs jours que je trépigne d'impatience à l'idée de voir les résultats, ma hâte n'est que plus grande.

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Je vous assomme avec mes cours de philo, pardon 🥹
(Y'en aura d'autres par la suite haha, mais ce sera pas sur l'art)

D'ailleurs qui a vu la ref que j'ai calé ? 🤭
Y'a un court passage qui fait référence à d'autres de mes ff, kiss à ceux qui l'auront trouvé !!

+ J'avais pas oublié les tableaux vous en faites pas, on va enfin les voir !

À samedi <3

~ Maë ♡ ~

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