17 - Ce n'est qu'un oui.

   — Parce que c'était l'enfer avant toi.

Pdv interne :

Moi :
Coucou ! J'aurais adoré venir mais malheureusement j'ai déjà quelque chose de prévu avec ma famille. Je suis vraiment désolée.

Ça c'est ce que j'ai répondu à Bachira la semaine dernière. Oui j'ai menti, mais c'est pour lui faire la surprise, je suis sûre que sa joie sera décuplée si il ne s'attend pas à me voir.

- Bon ma puce tu fais bien attention à toi, reste bien avec Bachira et tu nous appelles quand c'est fini qu'on vienne te chercher. Me murmure doucement ma mère devant l'immense stade.

- Comment veux-tu qu'elle reste avec Bachira si il joue sur le terrain ? Lui demande mon père confus.

- Ah- c'est vrai- Et bien euh restes avec... Attends mais tu seras toute seule ?

- Tu n'as pas besoin de t'inquiéter maman, tout ira bien. Je réplique en riant. Bonne balade à vous deux, et ne vous en faites pas je ferai attention. En plus je rejoins Reina là-bas, je ne serai pas seule.

Je leur fais un câlin, et cette étreinte me fait du bien. Ça doit être une des rares fois de ma vie où je me retrouve dans les bras de mes deux parents de cette manière là.

- À tout à l'heure ! Je m'écrie et je quitte le parking pour entrer dans ce stade gigantesque.

Je peux déjà entendre les hurlements d'hystérie, étrangement ça me procure une dose d'adrénaline. Usuellement ça aurait été du stress pur et dur, mais aujourd'hui c'est différent. Tout est différent pour être honnête, la manière dont je vais retrouver Bachira va définir beaucoup de choses.

Nos retrouvailles, dans ma tête elles ont déjà eut lieu un nombre incalculable de fois. Je me suis fait tous les scénarios possibles, et au bout du compte, j'ai l'amère impression que si ça ne se passe pas comme je l'aimerais, je vais rester dans ma souffrance de cœur brisé.

Je finis par rentrer dans le stade après avoir fait la queue pendant une vingtaine de minutes. Les lumières artificielles du stade m'aveuglent, et les cris m'assourdissent. En plus de ça je suis complètement perdue. Un vrai bonheur.

- C'est par où...? Merde faut que je retrouve Reina ! Je commence à m'impatienter.

Je pars en direction d'un couloir où il n'y a pas grand monde pour pouvoir circuler plus facilement. Mais après réflexion, je ne suis pas certaine d'avoir vraiment le droit de l'utiliser ce couloir...

- Bah ! S'étonne quelqu'un dans mon dos.

Je me retourne, intriguée, et c'est cette couleur lavande qui m'agresse la vue au premier regard.

- Reo ??

Pourquoi c'est toujours lui ?

- Qu'est-ce que tu fous là ? Je croyais que tu venais pas. Il remarque confus. Et pourquoi tu te balades ici, c'est interdit aux visiteurs. Poursuit-il de plus belle, les sourcils froncés.

- Ah... Zut.

- ...

- Et pour répondre à ta question, je reprends face à son silence, j'ai menti à Bachira pour lui faire la surprise.

- Mais c'est débile. Il me sort d'une manière très spontanée, ce qui m'irrite encore plus. Tu sais que t'aurais pu ne même pas voir Bachira ? T'aurais été dans les gradins solo, il t'aurait même pas aperçu et ta surprise tu te la mettais dans le cul.

- Eh beh, tes mots sont bien crus ma foi. Je lui dis, légèrement contrariée.

- T'as de la chance d'être tombée sur moi, on va aller aux vestiaires comme ça tu pourras le voir ton amoureux.

Je peux sentir mes joues chauffer en surface, et je pince discrètement ma lèvre inférieure.

- J'aurais plus tendance à appeler ça le destin que la chance, mais bon. J'ose balancer avec dédain.

- Eh- je te trouve bien arrogante tout à coup. Continue le violet en soufflant du nez.

- Hm c'est un peu l'hôpital qui se fout de la charité non ?

Il hausse les sourcils, et prend un air outré.

- Tu veux y aller aux vestiaires ou pas ??

- Oui oui pardon, je retire ce que j'ai dit. Je m'empresse de répondre en m'inclinant vers lui.

Reo soupire et me fait signe de le suivre. Il est déjà en tenue de sport complète, avec le maillot expressément conçu pour ce match. Je me prépare psychologiquement à revoir Bachira, et bien assez vite nous nous retrouvons devant la porte des fameux vestiaires.

Et là, les mots que j'ai tant attendu parviennent à mes oreilles.

- Tu es prête à le revoir ?

Je n'ai qu'à dire « oui », et ce qui sépare son corps du mien tombe. Je n'ai qu'à dire « oui », et la flamme de mon cœur se rallume. Je n'ai qu'à dire « oui », et le rêve d'un amour réciproque se rapproche un peu plus près de mon semblant de réalité.

Ce n'est qu'un « oui », pourtant ma bouche refuse de prononcer ces trois lettres. Ma langue est collée à mon palais, impossible de dire quoique ce soit. Mon souffle tambourine dans ma cage thoracique, et je capte bien assez vite les signaux que mon anatomie me renvoie.

Le fameux retour de la crise d'angoisse...

- (Y/n) ? (Y/n) ça va ? Me demande Reo inquiet.

Je fais un bref « non » de la tête, les larmes aux yeux.

De nouveau les troubles respiratoires et les frissons incessants me rejoignent. Je froisse mon vêtements au niveau de ma pompe à sang, espérant faire cesser le malheur. À côté de moi, le violet ne sait pas quoi faire. Je le vois exécuter des mouvements aléatoires, et il finit par ouvrir le seul obstacle qui m'empêche d'atteindre mon brun, dans un élan désespéré d'aide.

Un grand bruit retenti, c'est le son de la porte qui se heurte violemment au mur. Heureusement il n'y a personne derrière. Des cris de surprise fusent, et j'entends même des exclamations à mon égard.

- Je crois qu'elle a un souci ! S'écrie Reo paniqué.

- Ah mais c'est la copine de Meguru ! Enchaîne le garçon nommé Isagi si je me souviens bien.

- (Y/n) ?? Lâche Bachira, confus au plus haut point.

- On peut savoir ce qu'elle fait ici ? L'intérieur du stade est interdit aux visiteurs. Râle un grand gaillard avec de longs cils et un air très sérieux.

- Laisse, Rin. Ajoute l'endormi, inquiet lui aussi.

Bachira accourt vers moi, tandis que c'est la discorde dans les vestiaires, et il claque ses deux mains fermement contre mes joues.

- Je sais pas ce que tu fais là parce que tu m'avais dit que tu ne viendrais pas, mais sache que je suis très heureux. Me fait savoir Bachira d'un air très solennel. Regarde moi droit dans les yeux (Y/n).

Le son de ma respiration est la seule chose qui résonne dans cette pièce. Tout le monde s'est tut, ils attendent tous de savoir ce qui va se passer après, quel geste incertain sera le prochain. La tension est à son comble, l'ambiance est tendue comme un string et je peux sentir l'agitation interne de chacun.

Je fais abstraction du reste des vestiaires, et je plonge mes pupilles noires dans les siennes. Ses iris dorées subliment le (c/y) des miennes, appliquant leur doux reflet à ma couleur qui ne paraît on ne peut plus fade à mes yeux.

- Regarde-moi, et respire (Y/n). Il m'ordonne d'un calme olympien, et j'essaie du mieux que je peux de l'écouter. Voilà c'est ça, respire, prends ton temps surtout.

J'inspire longuement, et j'expire de la même manière. En voyant que je commence à retrouver mon calme et que la circulation de l'air dans ma trachée est plus fluide, un immense sourire prend place sur son visage. Ce sourire qui ravive la chaleur dans mon cœur.

- Merci d'être là. Il me murmure et ses mains qui sont plaquées à mes joues viennent se scotcher à mon dos pour me faire une embrassade.

- C'est normal... Je réplique tout aussi bas, esquissant un synsourire, mon menton posé au creu de son cou.

On reste dans cette position confortable durant quelques secondes avant qu'un des garçons ne se racle la gorge et qu'on se sépare. Je ris nerveusement, trop gênée pour agir d'une autre manière. Et de nulle part, la porte s'ouvre de nouveau, d'une façon encore plus violente que mon entrée désastreuse.

Je lâche un cri de stupeur et de surprise, et je tombe nez à nez à un adulte avec la tête d'un œuf.

- C'est qui elle ?

- La copine de Bachira. Intervient Reo en soufflant.

Ça peut paraître bête, mais à force d'entendre les autres le répéter sans cesse, je commence par me faire à cette idée, et intérieurement je me considère déjà presque comme telle.

- C'est une immense perte de temps, mais chacun à sa vie privé je suppose. Tant que le foot passe avant.

Les paroles sèches et insensibles de l'homme cassent immédiatement mes rêves, je redescends sur terre instantanément. J'ai espéré pendant rien qu'un moment être la seule chose qui comptait aux yeux de Bachira, outre le foot et ses autres occupations, et maintenant je me sens juste ridicule au possible.

- Bon allez on perd pas de temps, le match va commencer !! Il beugle, très sérieux et ordonné.

Je baisse la tête et fais la moue. Ils sont tous en train de s'enjailler, de se motiver, et de hurler. Ils se bousculent entre eux et se compactent en se collant les uns aux autres. Et moi je me retrouve à être le vilain canard noir de la troupe, bien que je fasse parti involontairement de cet amas. On pourrait presque dire que je suis sous un halo de lumière, que le monde n'illumine que moi, car je suis la seule à ressortir, à me démarquer de cette chiravari par ma langueur passagère. Que malgré la noirceur de mon humeur qui vient de chuter drastiquement, je suis toujours le personnage principale de cette histoire. Mais la vérité est tout autre. C'est un halo de ténèbres et non de clarté. Je ne suis pas le personnage qui ressort de cette scène, je suis le personnage qui sort tout simplement du cadre. Et intérieurement je sais que lorsque les joueurs, excluant Bachira, posent leur oeillères sur moi, c'est le mot “intruse” qui s'impose.

- ALLEZ BLUE LOCK !!! Hurlent plein d'entrain quelques garçons du troupeau.

Et aussitôt, la masse à l'intérieur des vestiaires bascule vers l'extérieur. Je les observe tous partir un à un, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que moi, Isagi, et Bachira.

- Tu viens Bachira ?

- J'arrive dans deux secondes ! Il lui dit en lui faisant un signe de la main.

À ses mots, le brun s'en va en souriant.

- (Y/n), pendant ce match je veux que tu ne regardes que moi. Me fait-il savoir d'un air très sérieux, avec une touche de folie.

Quand il me dit ça, je reprends espoir et j'arrête de broyer du noir.

- Compte sur moi. Je lui assure avec confiance.

Il s'apprête à quitter cette pièce à son tour, mais je ne peux m'empêcher de le retenir quelques secondes de plus.

- Attends Bachira ! Je l'arrête et je me rapproche de lui, il se retourne. Bon courage, peu importe le résultat tu resteras toujours le meilleur sur le terrain.

Il saisit délicatement ma main et dépose un doux baiser dessus, mon cœur bat un peu plus vite.

- À tout à l'heure. Me chuchote-t-il avec un clin d'œil en prime.

Je souffle du nez, et une fois qu'il n'y a plus personne excepté moi-même, je m'en vais rejoindre Reina dans le stade. Ça n'a pas été de tout repos de la retrouver, mais j'ai réussi, même si le match a déjà commencé.

- T'étais où bordel ?? J'ai cru que j'allais me retrouver toute seule j'ai commencé à paniquer !! Elle me gronde en me voyant.

- Désolée, j'ai croisé un des joueurs et je me suis attardée sur sa présence. Je m'excuse essoufflée en m'asseyant à ma place.

- Bon ça va... Regarde un peu autour de nous, quasiment tout le monde est pour l'équipe du Japon... Elle me dit en soupirant.

- Fallait s'y attendre aussi. Mais quand Blue Lock marquera, ils vont tous retourner leur veste ! Je lui affirme pleine d'enthousiasme.

Les hurlements sont vraiment incessants autour de nous, dès qu'on veut parler, les aboiements de nos voisins nous en empêchent. Le temps passe alors qu'on est tous prisé par le match. Et comme me l'a demandé Bachira, je ne regarde que lui. C'est le centre de toute mon attention.

- Mes chers téléspectateurs et spectateurs, la deuxième mi-temps va commencer !! Je rappelle l'état des scores, il y a 2-1 pour l'équipe nationale du Japon ! Ces jeunots en ont pour plaire ! Et nous voyons qu'en face Blue Lock n'est pas encore bien réveillé, malgré son sublime but, cette équipe n'est pas à la hauteur ! S'écrie un des commentateurs.

- C'est bien vrai Kise, mais attendons voir ces prochaines 45 minutes, peut-être que l'issu du match va changer ! Le suit le deuxième.

- (Y/n)...

- Oui ?

- Tu penses qu'on va gagner ? Elle me questionne, l'air un peu désespérée face à l'engouement tourné vers les U20.

- Bien sur que oui ! De toute manière je n'ai pas le droit une seule seconde d'imaginer le contraire. Je rétorque sérieusement.

- Oh tant d'assiduité dans tes paroles ! Elle s'exclame surprise.

Mine de rien, penser à la défaite reviendrait à ne pas faire confiance à Bachira et ses coéquipiers. Mais je crois en eux, surtout en lui, et rien que pour cette raison je suis persuadée que la victoire n'est pas si loin que ce que l'on ne pense.

✩   ✩   ✩

- C'EST INCROYABLE, BLUE LOCK S'APPRÊTE À NOUS FAIRE PART DE SA DÉTERMINATION !!

Il ne reste plus qu'une quinzaine de minutes, et le score est le même. Néanmoins, il va changer je le sens.

- Isagi fait la passe à Rin qui trace le milieu de terrain. Kento vient l'arrêter, Rin tente le tout pour le tout et envoie le ballon à Chigiri qui se fait tacler d'entrée par Oliver d'une façon très propre dans la surface de réparation !! La voix du commentateur Kise commence à s'enflammer, parlant plus vite et plus fort.

- Allez... Je murmure à moi-même, concentrée sur le jeu, me rongeant les ongles de stress.

- Nous pouvons voir que deux joueurs se jettent sur la balle pour reprendre le contrôle du match !

- Oooh et c'est Bachira qui arrive à récupérer la balle, et il tire directement dans la cage et... IL MAAAAARQUE !!! Braille l'autre commentateur.

- QUELLE REPRISE DE VOLÉE MAGNIFIQUE, C'EST FOU CE QUI SE PASSE CE SOIR ISAO, UN AUTRE PRODIGE FAIT SURFACE APRÈS LE PREMIER BUT DE KUNIGAMI !!

Mon cœur est à deux doigts d'exploser, je me lève, tremblotante, et intérieurement mes émotions sont dignes d'un feu d'artifice.

- AAAAAAH ON A MARQUÉ !!!! ON A MARQUÉ REINA !! Je lui crie dessus en sautant partout.

Elle se lève aussi et se met à sauter de joie avec moi. Tout le stade se chauffe, l'ambiance du moment est magique.

- DEUX CONTRE DEUX, BLUE LOCK REVIENT SE METTRE À ÉGALITÉ !!!

- J'AI ENVIE DE PLEURER PUTAIN !! Me beugle mon amie.

- MOI JE PLEURE DÉJÀ !!! Je lui réponds en riant, des larmes de bonheur coulant sur mes joues.

À partir de ce moment précis, il est impossible de considérer la perte de ce match. Et j'ai eu raison, puisque ce match, on l'a gagné. Grâce au somptueux dernier but d'Isagi, qui a fait fermer la gueule de tous les supporters des U20.

L'extase que nous possédons en cette fin de soirée est indescriptible, je suis tellement heureuse que je pense ne plus avoir de voix d'ici demain matin. Et puis Bachira me vient à l'esprit, et sous l'euphorie, mon envie d'aller le voir et de faire une potentielle connerie est à son apogée.

- Attends moi là Reina, je dois aller faire quelque chose.

Je dévale alors les escaliers à toute allure, droit vers le terrain, où Isagi est en train de vociférer. Je pousse et bouscule plusieurs personnes, trop pressée pour prendre le temps de faire attention aux autres, jusqu'à arriver aux barrières. Celles qui retiennent les supporters d'aller sur le gazon et de foutre la merde. Et je vois les agents de sécurité présents, donc je sais que descendre va m'être impossible, alors je gueule, en priant pour que mon appel atteigne ses tympans.

- BACHIRAAAAAA !!

- EH ! S'écrie un mec à côté de moi à qui j'ai fait peur.

Je le fixe, au bord du désespoir. Et comme si j'étais bénie, il tourne la tête dans ma direction et m'aperçoit.

- Bachira !!

En comprenant qu'il se dirige vers moi, les barrières ne me font plus vraiment peur. Je visualise la fois où on a escaladé le portail du lycée ensemble, et je réitère l'expérience en passant par dessus ces rambardes. Mon saut périlleux alerte un des agents, mais avant qu'il ne m'attrape, Bachira me réceptionne. Je tombe dans ses bras, et nous sommes de nouveau réunis.

- (Y/n) on a gagné !! Il s'exclame, son sourire touchant ses oreilles.

Mes lèvres aussi sont tout autant étirées que les siennes, je dois sûrement passer pour une imbécile heureuse à sourire de la sorte, ou une débile amoureuse.

En détaillant chaque partie du visage de Bachira, le désir qui m'a consumé ce soir pluvieux où j'ai dû lui faire mes adieux me revient. Sauf que cette fois-ci, même si mon cerveau me rappelle à la raison, et que mes insécurités sont toujours là, mon euphorie est trop forte.

Et c'est soir-là que j'ai franchi le pas.

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MERCI POUR LES 10K VUES KFKZKFKZIZ <333
Je suis trop heureuse, considérez ce chapitre de presque 3000 mots comme un remerciement 🫂

Je finis un peu méchamment le chapitre désolée 🤭 d'ailleurs il reste plus que deux chaps, ÇA ME FEND LE COEUR :')

Aussi demain dans mon lycée y'a une vente de rose pour la Saint-Valentin (étant donné qu'on est en vacances dès demain soir) à mon avis je vais en recevoir zéro 💀
Du coup j'en ai précommandé pour moi-même ! (Si personne vous aime, aimez-vous vous-même 😽)

À dimanche les zozos !

~ Maë ♡ ~

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