12 - Oxymore neurologique.

   — C'est le destin qui nous distribue
   les cartes, mais c'est nous qui les
   jouons.

Pdv interne :

J'ai passé la journée d'hier à la maison, et je compte faire de même aujourd'hui. Comme une loque je reste allongée sur mon lit, affalée sur mes oreillers. Je n'ai rien qui me motive, aucune émotion positive ne prend place en moi actuellement. Je ressens une sensation indistincte, quelque chose de pas clair et d'indéfini. Ce qui est certain par contre, c'est qu'elle est purement négative cette sensation. Je dirais que c'est un mélange d'énervement envers Bachira, mais injustifié donc dévalorisé, avec du dégoût de soi-même et une pincée de tristesse.

Quand je repense au vingt ans du lycée et à Bachira qui m'a lâché, ça me met en colère, mais ce n'est pas de sa faute à lui. Il a le droit d'avoir d'autres amis. Je suis juste soulée dans le vide. De surcroît, ça me rend mélancolique à son égard, et je ne peux m'empêcher de me dire que je suis moins bien que ses autres copains.

Toute cette belle mixture fait que mon corps, de mes racines capillaires aux ongles de mes orteils, reste cloué à ce putain de lit. Il est sept heures trente et je suis déjà réveillée, la journée commence mal pour quelqu'un qui avait prévu de faire une grasse matinée.

- Toi aussi t'es réveillée ? Je demande d'une faible voix à Giselle.

Elle ne parle pas, mais dans ma tête elle m'a clairement répondu oui.

Je soupire et je fixe le mur, pendant au moins trois minutes. Après je me rendors, avant de me re-réveiller à huit heures tapante par une sonnerie machinale. Ça vient de la sonnette, à mon avis ça doit être Bachira qui passe me chercher pour qu'on aille en cours ensemble.

Dommage, c'est raté.

- Hm ? Non désolé, aujourd'hui elle ne se sent pas très bien, elle ne va pas aller en cours.

J'arrive à capter quelques paroles venant de mon père, et une ou deux bribes venant de Bachira. Puis, j'entends le claquement de la porte, et, le son de la poignée qui la ferme pour de bon. Mes yeux se referment, et en un instant je replonge à pleine balle dans les bras de Morphée.

✩   ✩   ✩

Les heures passent, même les jours. On est vendredi, ça va faire quatre jours en comptant aujourd'hui que je n'ai pas posé un pied dehors. Mes journées se résument à mon matelas. Dormir, manger, lire ou autre, je fais tout dessus.

Certain de mes camarades de classe m'ont envoyé des messages auxquels je n'ai toujours pas répondu. Pareil pour Bachira. Ça peut paraître mesquin ou véreux, mais dans mon cœur c'est jouissif. C'est égoïste c'est sûr, néanmoins j'aime qu'on s'inquiète pour moi. C'est un moyen de certitude de savoir que des gens tiennent à moi, l'inquiétude.

Je ne réponds pas, premièrement car je n'en n'ai pas l'envie, et deuxièmement car mon avarice veut qu'ils s'inquiètent encore plus. Ça fait maintenant quatre jours que je n'ai pas vu mon ami brun, et malgré ça il continue de venir toquer chez moi tous les matins, alors que je l'évite. Et c'est là qu'encore une fois, une contradiction prend place dans mes sentiments. Parce que me comporter de cette manière avec Bachira, ça me procure un lourd sentiment de honte qui me pèse. Je suis balancée entre la jouissance et l'embarras, c'est affreux. Et, comme quasiment toutes les fois d'avant, le centre de toutes ces émotions contraires sources d'oxymore neurologiques, c'est mon sauveur.

- Merde... Au final peu importe comment je me sens, ça revient toujours à lui... Je râle désespérée. Je m'étais pourtant décidée à ce qu'il ne soit plus ma corde...

Énervée, je me décide à bouger, à sortir de sous ma couette.

- Papa et Maman sont au travail aujourd'hui, j'ai toute la maison pour moi. Bon, j'ai qu'à descendre. Je conclus l'esprit tranquille.

Il est dix heures et je baigne dans la solitude, cette journée s'annonce prometteuse finalement. J'allume la télé et je me prépare un petit déjeuner, mon ventre gargouille mais le fait de savoir que je vais manger à ma faim me ravi. Quand soudain ça frappe à la porte.

- Euh... Je regarde rapidement autour de moi, il n'y a personne pour aller ouvrir à ma place, je suis obligée d'y aller. Merde, je suis encore en pyjama- Tant pis, au pire c'est pas grave. Je capitule, stressée.

Je me lève de mon canapé et je pars ouvrir cette satanée porte. Je pensais ouvrir à un livreur, mais non, j'ai ouvert à Bachira.

- Bachira !? Qu'est-ce que tu fais là ??? Je l'interroge réellement surprise de sa venue. T'as pas cours ??

Avant de me répondre il m'observe de haut en bas, ce qui me gène un peu.

- J'ai un prof absent du coup je me suis dit que j'allais passer te voir, en espérant tomber sur toi et non sur ta mère ou ton père. Me dit le brun d'un air un peu réticent.

Là tout de suite, le sentiment de honte prend le pas sur la jouissance. Son visage fermé me fait comprendre qu'il y a une distance entre nous, sûrement à cause de l'écart que j'ai moi-même imposé.

- Je suis désolée de pas avoir répondu à tes messages, je me sentais pas bien ces derniers jours, mais maintenant ça va mieux. Je réplique d'un ton bien solennel.

- L'important ce n'est pas moi comment je me sens, c'est comment toi tu te sens. Je suis content de savoir que ton mal t'a quitté.

Je lui souris sincèrement. Il m'a manqué tout de même.

- (Y/n), il faut que je te dise quelque chose. Rajoute-t-il en cassant le silence, toujours sur le pas de la porte.

Il est très sérieux, et venant de lui ça m'inquiète. Mon cœur commence à battre plus vite, et la nervosité me rejoint bien assez vite.

- Euh oui ?

- Je vais repartir du lycée pour continuer mon projet de foot. J'ai vraiment hâte de le reprendre, et de pouvoir continuer à m'entraîner au foot. Lâche simplement Bachira. Ça durera sûrement plusieurs mois. Voilà, je voulais juste te prévenir.

- Tu pars quand ? Je m'enquiers de demander, angoissée à l'idée de vivre sans lui à mes côtés.

- Demain matin.

À ce moment précis, quand ses mots ont atteint mes tympans, j'ai senti mon cœur chuter.

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J'AI JURÉ LES COMMENTATEURS DE CETTE FF SI JE POUVAIS TOUS VOUS ÉPOUSER JE LE FERAI.
J'ai jamais eu des personnes aussi drôles et gentilles sur mes ffs c'est un bonheur de vous avoir <3

Double update rien que pour vous :)
(Et aussi parce que ce chap se termine mal, je m'en excuse-)

Merci beaucoup pour les 6k vues, à ce rythme on sera bientôt au 10k 🤧

~ Maë ♡ ~

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