7 - Deux allumettes en feu.

   ── C'est ta lumière qui m'a séduite.

Pdv interne :

Deux semaines se sont écoulées depuis qu'on a commencé à parler lui et moi, donc cela fait trois semaines que je connais son existence. J'en parle souvent avec mon amie Hana au téléphone, et on s'était décidée toutes les deux qu'il serait plus sage d'apprendre mutuellement à mieux se connaître avant de tenter quoi que ce soit. Mais maintenant que cela est fait, je peux affirmer que mon cœur est bien sien, et qu'il n'y a aucun monde où je tente quoi que ce soit, de peur de ruiner la relation qu'on construit jour après jour.

─ Alors là tu te dégonfles pas maintenant !! Me reproche-t-elle à l'autre bout du fil.

─ Mais laisse-moi tranquille, enfin ! Maintenant que j'ai un crush, c'est impossible pour moi d'aller au combat. Je lui assure d'un ton catégorique, fermée pour de bon au débat.

─ Soldate je t'ai connu plus courageuse.

─ Que veux-tu, j'ai le droit de me dégonfler de temps en temps non ?

─ Mouais... Marmonne-t-elle, très réticente à mes paroles. Je te rappelle que les vacances durent pas quinze mois, tout sera bientôt fini alors réfléchis bien.

Je sens que la conversation finit par toucher à sa fin, et puisque ça fait déjà quarante grosses minutes qu'on discute au téléphone, je mets fin à l'appel. Néanmoins je ne lâche pas pour autant mon mobile. Directement après je décale sur insta pour répondre à Armin.

J'ai réussi à chopper son username, mais malheureusement pour Hana il n'a aucune photo de lui sur son compte. En tout cas, j'ai bien fait de le lui demander puisqu'on parle quasiment tous les soirs, de tout et de rien. Assez littéralement d'ailleurs, nos conversations sont globalement des échanges de publications saupoudrés de photos de Spike et de son chat, nommé Fluffy.

─ Bon il est presque quinze heures... Ça va être l'heure d'y aller. Je marmonne en me levant de mon lit, et en descendant dans le salon.

Mon père est en train de s'occuper de son nouvel aquarium, tandis que ma mère elle regarde sa série du moment avec un paquet de gâteau à la fraise à côté. Et en voyant ces petites sucreries dont elle se goinfre, une idée me vient.

─ Dis maman t'as pas acheté des fraises dernièrement ?

─ Hmm si pourquoi ?

Euhh...

J'hésite pendant un court moment, est-ce que je lui avoue tout, ou je garde l'existence du blond secrète ?

─ (Y/n) ?

─ En fait j'ai rencontré un garçon de mon âge à l'endroit où je vais souvent, t'sais. Et du coup on a sympathisé. Je me confesse sans trop en dire. Ça me fait penser, de nouveaux voisins ont emménagé récemment ou pas ?

S'il y a bien une chose sur laquelle je doute encore, c'est l'habitation d'Armin. Il m'a dit que sa maison se situait à côté, sauf qu'aucun de mes parents ne m'a touché un mot sur un potentiel déménagement dans le voisinage.

─ Ben oui tu savais pas ? Je te l'ai dit non ?

─ Q-quoi ? Mais tu m'as rien dit du tout ! Je l'accuse, pantoise face à ces révélations.

Moi qui croyais depuis tout ce temps qu'il était louche à habiter apparemment "dans le coin"... Alors qu'il vit réellement pas loin de chez moi...

─ Ah bon ? Je croyais pourtant. Me dit-elle avec cet air de nonchalance qui m'irrite tant.

Je râle et tape du pied, puis j'embarque une barquette de fraise dans mon sac sous le coup de la frustration.

─ Je prends des fraises, je reviens ce soir. Je leur informe simplement et je pars aussitôt.

Depuis la fois où on a oublié Spike ce jour d'averses, je ne l'ai plus emmené avec moi, de peur de le laisser de côté face à Armin. Ou qu'Armin me laisse de côté pour Spike. Un des deux au final. Heureusement, mon chat est un imbécile heureux donc j'imagine qu'il ne me porte aucune rancune (après tout, ça reste un chat).

Comme à mon habitude, je traverse les champs et enjambe les hautes herbes, bravant les broussailles et les maquis. Le soleil tape, les oiseaux fredonnent, et le ciel couvre cette chaleur abominable qui me fait suer comme un porc avant l'heure. J'arrive à bon port après une petite dizaine de minutes, tenant un rythme très tranquille.

─ ATTENDS ! Me crie dessus Armin alors que je suis à peine à son niveau.

─ Euh salut ? Je lui fais, légèrement confuse.

Le blond est recroquevillé sur lui-même en position accroupie, dos à moi. On dirait qu'il trafique quelque chose mais la surprise m'empêche de réagir correctement. Qui plus est face à sa protestation, je n'ose pas faire un pas de plus non plus.

─ Tout va bien ? Je me risque à demander.

─ Oui ne t'en fais pas ! Je suis juste en train de finir un truc... Marmonne-t-il, et je peux jurer entendre des bruits de scotch.

─ Qu'est-ce que...

Je n'ai pas le temps de me poser plus de questions qu'il se relève et me fait face, un cadeau en main. Ma bouche reste entre-ouverte, et aucun son ne daigne sortir.

─ Ta-da !! C'est un cadeau pour toi, puisque ça fait officiellement trois semaines depuis qu'on se connait !

Comment ne pas l'aimer...

Armin fallait pas... Je murmure en me rapprochant, ne sachant pas réellement comment répliquer face à ce geste.

─ Ne t'inquiètes pas, c'est vraiment pas grand chose. Il me rassure en me tendant le paquet.

Je le prends doucement, et je remarque à quel point il est nul pour emballer. C'est un petit cadeau, pourtant il y a du scotch partout et des endroits sont même déchirés. Un rire discret s'échappe de ma part en voyant le désastre.

─ Je me sens mal parce que j'ai pas de cadeau...

─ T'en fais pas vraiment, c'est rien du tout, on avait rien décidé donc t'as pas à t'en vouloir ! Me dit-il en me faisant un grand sourire. Allez, ouvre-le.

Avant de déchirer le papier et de découvrir ce qu'il s'y trouve, je prends un instant pour apprécier la personne qu'est Armin. Peu importe ce qui s'y trouve, que ce soit une lettre ou un morceau de gâteau, le fait qu'il ait pensé à célébrer notre rencontre me réchauffe simplement le cœur. Mais surtout, je me rends compte que je suis totalement piquée.

À la seconde où mon regard se pose sur lui, mon cœur sait. Il sait que je l'aime et que sa présence retourne mon estomac dans tous les sens. Néanmoins c'est un sentiment puissant que je dois taire, je suis terrorisée à l'idée de foutre en l'air notre relation bien établie au cours de ces dernières semaines. Tant que les chances que cet amour soit réciproque ne sont pas à cent pour cent, Hana peut toujours crever pour que je fasse un semblant de déclaration.

Enfin, je fais fi de mes songes qui commencent à m'embrumer l'esprit, et je déballe ce foutu paquet.

─ Armin c'est trop mimi, fallait vraiment pas ! Je m'exclame en voyant ce magnifique collier de coquillages.

─ Je l'ai fait avec ceux que j'avais récupéré sur une plage l'été dernier quand j'étais parti en Grèce. J'espère qu'il te plaît.

─ Évidemment !

Et sans plus attendre, je me jette dans ses bras. Les miens viennent entourer son cou tandis que ma tête se loge au niveau de son épaule. Je l'enlace avec beaucoup de force, peut-être même un peu trop... Pour éviter de l'étouffer, je m'écarte, et dépose un chaste baiser sur une de ses joues.

─ Merci beaucoup Armin, sincèrement ça me touche. Je lui souffle, mes lèvres pouvant pratiquement toucher mes oreilles.

─ Attends je vais te le mettre si tu veux.

J'acquiesce, et il vient derrière moi pour accrocher le collier. Je dégage ma nuque de mes cheveux, et patiente. Encore une fois je ne perçois que de la délicatesse dans ses mouvements, à croire que je suis faite de porcelaine et qu'à tout moment je pourrais me briser.

─ C'est bon ! S'écrie-t-il en revenant vers moi, et c'est là que je note ses pommettes rosies.

Et pour être honnête, je suis presque convaincue que les miennes le sont aussi. Au final on est juste deux allumettes en train de prendre feu, nos visages brûlant de timidité.

─ Ah si ! J'y pense mais j'ai ramené une barquette de fraises, tu m'avais dit que c'était ton péché mignon alors voilà.

En entendant mes mots j'ai l'impression de le voir exulter une joie sans pareil, comme si je venais de lui offrir toute la richesse du monde.

─ MERCI ! Mes parents n'en achètent jamais mais j'en suis fou amoureux !

Je ris et dégaine les fruits pour qu'il puisse se servir à volonté. Très vite la conversation dérive et on se retrouve à discuter de bien des choses. Et très vite, les fraises finissent dans le ventre d'Armin sans que je ne puisse en voir la couleur.

─ Je te promets qu'on ne l'a plus vu après cet événement. Me dit-il en riant à gorge déployée. Et... Je ne m'en rends qu'après avoir fini mon histoire mais j'ai gobé toutes tes fraises. J'espère que tu ne m'en veux pas.

─ Hahaha t'en fais pas il m'en reste chez moi. Si tu veux je pourrais rajouter ça sur les listes de course de mes parents pour t'en rapporter.

─ Le problème c'est que je vais tout avaler en deux minutes comme un glouton. Il m'indique en soupirant, suivit d'un gloussement de ma part.

─ Ok ok, non pour les fraises alors.

─ D'ailleurs (Y/n) j'y pense, mais ça te dit qu'on se retrouve après manger ? Apparemment il y aura peut-être des étoiles filantes, donc si ça te tente on pourrait observer les étoiles ?

Je reste déconcertée pendant un court instant avant de valider avec hâte sa proposition. Et franchement, rien de plus romantique qu'une sortie sous la voie lactée. Malheureusement même si nos rendez-vous sont parfois ambiguës, notre relation elle est, à ce stade, purement amicale.

J'aimerais tellement pouvoir me blottir dans ses bras et poser mes oreilles sur son torse pour écouter ses battements. J'aimerais pouvoir l'entendre parler de dinosaures, de ses activités favorites et de ce qui le préoccupe. J'aimerais pouvoir lui dire toutes ces choses que mon cœur ressent mais que ma tête refuse d'admettre. Peut-être qu'Hana a raison finalement. Peut-être devrais-je prendre le risque de me confesser quitte à tout perdre. Mais cet amour naissant qui m'embrase me pèse. J'ai beau tenter d'étouffer ce feu en moi, rien ne l'apaise.

Je suis amoureuse de lui, de ses beaux cheveux, de sa sublime gentillesse, de sa timidité, de sa curiosité intellectuelle, et de tout ce qui l'accompagne.

Mais la peur du rejet me prend par les tripes et m'empêche d'agir. La moindre idée que cet entichement ne soit pas réciproque me terrifie et m'interdit tout acte. Je n'ai plus qu'à espérer qu'il me fasse un signe de sa flamme à mon égard, sinon j'ai l'effroi de ne jamais trouver le courage de lui dire.

──────── 𓆱 ────────

────── 𓋼 ──────

À chaque fois je dis rdv dimanche et je poste le lundi 😭 mais vous savez le mois de juin y'a toujours plein d'anniv donc chaque samedi je suis occupée et j'ai la tête dans le cul tout le dimanche </3

Anyway, ce chapitre est le plus long de la ff avec presque 2000 mots !
Et j'espère que vous avez écouté la chanson en haut de chap parce qu'elle est incroyable 🫵🏻

Je posterai le prochain chapitre jeudi, et le dernier samedi :)

Take care y'all 💗

~ Maë ♡ ~

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