chapitre 12
Tria dévale les escaliers, ses cahiers en main alors qu'elle se précipite à la bibliothèque et elle pose tout sur la table, si fort que Remus sursaute, à moitié endormi. Il relève la tête et en voyant Tria, il se redresse et lui sourit. Depuis sa sortie de l'hôpital, un mois plus tôt, il est heureux.
Il ne fait plus attention aux murmures et il reste auprès de la brune. Sirius et Steviah sont les amants maudits comme James aime les appeler. Ils ne sont plus là tout comme ils le sont. Personne ne sait ce qui leur arrive mais ils ne parlent pas et font comme si tout va bien même si ce n'est pas le cas et Tria ne questionne pas. Elle sait que si Steviah ne lui parle plus, si elle ne vient plus à l'école, c'est qu'elle a une bonne raison.
— Bonjour Monsieur Remus, désolée pour le retard, dit-elle. Les escaliers se sont bloqués et ensuite, je me suis perdue et ensuite, j'ai vu un papillon et donc voilà. Je suis en retard.
— Salut, répond Remus. T'en fais pas, ce n'est pas grave. De toute façon, je n'ai pas trop envie de réviser. Tu veux aller faire un tour? Ta mère a dit que le docteur pense que ça peut te faire du bien, l'air du dehors. Ici, il y a trop de poussière et ce n'est pas très bon pour toi.
— Par Merlin, ça pue le pathétique par ici, lance Marlene. Attends chaton, avant de m'abandonner avec cet énergumène à lunettes, tu peux dire le mot magique?
Remus soupire alors que James roule des yeux. Depuis qu'ils ont découvert que Tria appelait ce que les garçons ont entre les jambes, un kiki, ça a le don d'horripiler James et la blonde ne se gêne pas pour le charrier.
— Kiki, dit Tria.
— Pitié, qu'on me rende sourd, braille James. Ce n'est pas un kiki! C'est un pénaaaaaïeuh.
James relève la tête vers la bibliothécaire après qu'elle lui ait asséné un coup de livre sur la tête et il se renfrogne alors que Marlene se met à rire. Remus soupire de nouveau et il laisse ses affaires avant d'entraîner Tria hors de la pièce. La petite brune sautille à ses côtés, son bras pris dans le sien et elle sourit.
— Pourquoi James n'aime pas ce mot? demande Tria. C'est bien un kiki ce que vous avez.
— Eh bien, commence Remus en rougissant, disons que c'est un mot qu'utilisent les .. enfants et .. enfin, on ne dit pas ça quand on est adolescents.
— Oh, et qu'est-ce qu'il faut que je dise alors? Zizi? demande Tria de nouveau.
— Tu sais quoi? N'appelle pas, ne dis aucun mot qui désigne ... ça, rit Remus.
— Pourquoi? Il faut bien que je sache parce que le kiki, il faut bien que je le vois un jour pour faire des bébés. James dit baiser, mais je n'aime pas ce mot. Faire l'amour, c'est plus joli.
Remus s'étouffe avant de s'arrêter et il fronce les sourcils, se plaçant face à la jeune fille. Tria le regarde avec de grands yeux ouverts et il pose ses mains sur les épaules de la brune, plongeant ses yeux dans les siens.
— Comment ça, James dit? Qu'est-ce qu'il t'a raconté encore? souffle Remus exaspéré.
— Oh, pas grand-chose, répond Tria. Il a dit que t'avais envie de jouer avec ton kiki avec moi et après, il a dit plein de mots pas très polis. Et ensuite il .. Eh! Où tu vas?
— Attends-moi!
Remus repart en sens inverse puis il traverse la bibliothèque avant d'attraper James et le secoue vivement, les joues rouges alors que le garçon à lunettes écarquille les yeux, surpris. Le rire de Marlene résonne entre eux.
— Non mais ça va pas?! s'exclame Remus. Mais pourquoi t'as dit que je voulais jouer avec mon .. truc avec elle? Qu'est-ce que t'es allé lui raconter plein de choses sexuelles?
— Quoi, j'essaie de faire avancer les choses entre vous, marmonne James blasé. Faut bien la décoincer un peu sinon comme tu comptes faire pour coucher avec elle?
— Je ne pense pas qu'à ça, contrairement à toi! lâche Remus. Bon, et qu'est-ce qu'elle a dit quand tu lui as dit ça ?
— Je rêve ou finalement t'as envie de savoir si elle a envie de s'amuser avec toi? se moque l'autre garçon. Bon, bah, pas grand-chose. Elle a juste rigolé parce que j'ai dessiné des pénis sur son parchemin.
— T'es vraiment qu'un abruti! grogne Remus en repartant.
Tria est agenouillée par terre, observant une araignée lorsque Remus revient et elle se relève avant de lui sourire. Gêné, il ne sait même plus comment agir et il n'arrête pas de penser aux paroles de James. Est-ce que Tria aurait envie de lui? Il grogne avant de fourrer les mains dans ses poches et la brune le suit.
— Tria, écoute, dit-il, peu importe ce que James a dit, ne l'écoute pas. Il raconte n'importe quoi parce qu'il aime bien t'embêter.
— Oh mais ça ne m'embête pas, dit Tria. Moi, je trouve ça plutôt gentil de m'expliquer. Les cours d'anatomie, ce n'est pas très amusant.
— Mais qu'est-ce que tu sais au juste sur .. ça? demande Remus curieux.
— Je sais qu'on croit que je suis stupide, dit-elle. Mais j'apprends plus doucement, c'est tout. Je sais très bien que quand deux personnes sont amoureuses, elles font certaines choses, d'accord, je ne sais pas quoi exactement, mais ensuite, elles font des bébés.
Remus garde le silence et marche jusqu'au lac. Il s'installe dans l'herbe fraîche et regarde pensivement la surface de l'eau. Peut-être que c'est sa chance après tout. Certes, Tria agit parfois différemment, mais peut-être que justement, elle peut apprendre avec lui.
— Dis, commence Remus, est-ce que tu as un amoureux? Enfin, quelqu'un que tu aimes?
— Je crois, oui, répond la brune. Et toi?
Remus tourne la tête vers elle et il se pince les lèvres. «Pitié, faites que ce ne soit pas Peter», pense-t-il. Le brun a les mains moites et malgré l'air froid, il retire son écharpe et l'enroule sur celle de Tria pour qu'elle ne prenne pas froid.
— Ah oui? Tu ... tu as un am-amoureux? Bafouille-t-il.
— Il ne m'aime pas, je crois, dit-elle, mais moi, je l'aime. Parfois, ça m'arrive d'avoir envie de lui faire un bisou sur la bouche. Il est très gentil et puis il est amusant. En fait, je crois que je l'aime depuis très longtemps, mais que je suis pas quelqu'un qu'on aime parce qu'on croit que je suis bête.
— Tu es loin d'être bête, dit-il. Et tu n'es pas quelqu'un qu'on n'aime pas. Je suis sûr que ce type t'aime. Bon, tu vas prendre froid, on rentre.
Finalement, ce n'est pas le moment de révéler certaines choses. Remus, renfrogné, le cœur en miettes, se lève et Tria a du mal à le suivre, elle est obligée de trottiner. Gardant le silence, il remonte jusqu'aux dortoirs et Tria, essoufflée, le regarde.
— Monsieur Remus, tu fais la tête? demande Tria.
— Non, répond-il. J'ai des trucs à faire, désolé, j'avais oublié. On se voit plus tard.
Sans attendre, il s'en va et Tria fronce son petit nez avant de remonter dans sa chambre. Remus retrouve James et lorsqu'il le voit, le jeune homme hausse un sourcil.
— Ben, t'es déjà là? demande James.
— Ouais, marmonne Remus.
— Elle a dit quoi? Tu lui as demandé de sortir avec toi?
— Non.
— Pourquoi?
— Parce que. Elle est amoureuse de quelqu'un, dit Remus.
Marlene le frappe si fort sur la joue qu'il écarquille les yeux. Même James entrouvre la bouche avant de se mettre à rire comme un idiot. Remus porte la main à sa joue brûlante alors que Marlene soupire.
— Vous les mecs, vous êtes vraiment des abrutis, dit-elle. Vous avez été finis à la pisse. Tu crois vraiment que Tria aurait appelé son monstre de poupée Remusa, qu'elle parlerait constamment de toi si elle ne t'aimait pas? Merde, mais t'es aveugle? Tria est la meilleure de la classe en potions et je te signale qu'en révision, elle est nulle. C'est pour passer du temps avec toi espèce de vieil idiot.
— Ah bon? Mais non, elle est pas ..., tu crois? dit Remus. Mais et le type dont elle a parlé.. c'est .. moi?
— Ça alors, ton cerveau fonctionne, lâche Marlene. Bouge tes fesses toutes plates et va la voir. Allez!
Elle donne un coup dans la chaise de Remus et il se casse à moitié la figure. Le jeune homme a le cœur qui bat alors qu'il court dans le couloir. Si Marlene se trompe, il va se prendre la honte de sa vie. Le jeune homme frappe plusieurs fois à la porte de Tria, jusqu'à ce qu'elle l'ouvre.
— Tu es poursuivi? demande Tria. Tu es essoufflé. Tu as couru?
— Tria, je t'aime, lâche Remus entre deux inspirations.
— Bah, moi aussi, je t'aime bien, dit-elle.
— Non mais, je t'aime, répète le brun. Comme .. tes parents s'aiment ou que mes parents ... Enfin ... Je suis amoureux de ..
Il écarquille les yeux alors que Tria l'embrasse. Elle l'embrasse. Le jeune homme cligne des yeux, ce n'est qu'un baiser chaste qui ne dure que quelques secondes, mais quand même. La petite brune sourit et elle a les joues rosies par son sourire.
— Tu m'as embrassé, lâche-t-il.
— Tu ne voulais pas? demande Tria.
— Si mais je .. enfin, je ne pensais pas que tu allais m'embrasser, dit-il. Je pensais que c'était moi qui allais .. enfin, est-ce que je peux t'embrasser ?
Tria hoche la tête et Remus entre dans la chambre avant de refermer puis il la prend doucement dans ses bras avant de poser ses lèvres contre les siennes. Il n'est pas brusque et il l'embrasse simplement, lèvres contre lèvres jusqu'à ce qu'elle entrouvre les siennes. Ça se fait automatiquement et lorsqu'ils se séparent, Tria le regarde.
— Ça fait des chatouilles, dit-elle en riant.
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