chapitre 6
Décembre 1941,
Noël est arrivé bien vite aux yeux de Walburga. La jeune fille a passé des jours très longs à Poudlard. Elle n'a fait que penser à Sirius et ça a été difficile pour elle de se comporter comme il se doit. Heureusement, au château, elle a plus de liberté, et même si Orion a été sur son dos, personne n'a fait de commentaires sauf des sourires idiots collés au visage parfois.
La jeune fille est rentrée la veille. Elle a voulu rester plus longtemps à l'école afin de faire ses devoirs et être tranquille une fois au manoir. Walburga se laisse préparer par Amara, la remplaçante de Lizbeth et cette fois, elle n'est pas devenue amie avec elle. Elle ne lui adresse pas la parole comme ça, elle est sûre que la servante ne finira pas comme son amie.
— Vous êtes magnifique Lady Walburga, dit Amara.
La brune se relève, s'approche du miroir à pied et inspecte sa tenue. Une robe noire, des chaussures noires, une coiffure extravagante, un maquillage sombre et surtout, ce nouveau collier ridicule offert par Orion. Encore plus moche et lourd que le précédent.
— Les invités ne devraient plus tarder à arriver, enchaîne la rouquine.
Walburga hoche la tête tandis que Prunella entre dans la chambre et écrabouille son nez sur le plancher alors qu'elle se baisse. La jeune fille attend qu'Amara quitte la pièce pour s'affaisser un peu et elle sourit à l'elfe de maison.
— Maîtresse Walburga est très jolie, dit la créature. Je viens vous conduire en bas. Lord Black vous attend.
— Joyeux Noël Prunella, sourit la brune. Allons-y, je suis prête.
La jeune fille suit l'elfe et relève sa robe pour descendre les escaliers. Elle suit les voix qui proviennent du salon et plaque un sourire sur son visage avant de faire face aux invités. Sourire qui se fige lorsqu'elle découvre Sirius. Son cœur s'emballe directement et elle tente de garder contenance.
— Walburga, siffle sa mère. Y a-t-il un problème?
— Non, mère, pardonnez-moi, dit-elle. Je ne m'attendais simplement pas à recevoir les Freylior. Je suis désolée. Bonjour et joyeux Noël.
Walburga se courbe et se redresse ensuite, essayant de ne pas regarder Sirius bien qu'elle rêve de courir dans ses bras. La jeune fille porte son regard sur son cousin qui s'approche et lui baise la main avec un sourire charmeur.
— Vous êtes à couper le souffle, dit Orion.
— Vous êtes très élégant, répond la brune. Que se passe-t-il? Pourquoi les Freylior sont-ils ici?
— Patience, dit-il. Votre père fera sûrement part de tout ça au dessert.
— Tout ça?
Orion la foudroie du regard et la brune se tait. Elle n'a pas à répondre et elle s'installe à table. Ses frères s'installent face à elle et Sirius à sa droite. Orion prend sa gauche et elle se sent oppressée. Les employés s'empressent de servir et de disparaître.
— Comment se passe l'école? demanda sa tante.
— Très bien, répond Walburga. J'apprends beaucoup et ..
— Tu n'auras pas besoin d'apprendre, la coupe son père. Le seigneur des Ténèbres se moque de l'apprentissage. L'important est que tu saches utiliser la magie noire.
Walburga hoche la tête, retenant ses paroles qu'elle risque de regretter et elle sent une main prendre la sienne sous la table. La jeune fille se détend alors et entrelace ses doigts à ceux de Sirius. La jeune fille redoute ce repas. Elle craint qu'ils découvrent la vérité sur sa relation avec le blond. Et une peur s'empare d'elle. Est-ce justement la raison de sa présence ici? Vont-ils le tuer? Son visage pâlit et sa mère le remarque directement. Elle claque des doigts vers sa fille pour qu'elle capte son attention.
— Que se passe-t-il? demande la femme. On dirait un fantôme. Va te passer le visage sous l'eau tout de suite.
— Puis-je l'accompagner? dit Sirius. J'aimerais pouvoir me soulager, mais je ne sais guère où sont vos toilettes.
Il sent le regard de ses parents et il sait qu'il en subira les conséquences, mais il est inquiet et quand on lui donne l'autorisation, il se lève à la suite de Walburga. Ils grimpent les escaliers en silence et une fois que la porte de la salle de bains se referme, il l'attire à lui pour l'embrasser avec fougue.
— Tu m'as tant manqué, dit-il. Que se passe-t-il mon amour?
— Tu m'as manqué aussi, j'ai cru mourir loin de toi, souffle la brune. Pourquoi es-tu ici?
— Je ne sais pas, mes parents m'ont dit que c'était une surprise, explique le blond. Eh, tout va bien, personne ne sait rien pour nous.
Walburga hoche la tête puis replonge sur ses lèvres, les dévorant avec passion. Elle soupire, laissant ses mains passer sous sa chemise et elle caresse son torse. Depuis leur nuit d'amour, ils ne se sont revus que de très rares fois et jamais longtemps.
— Tu es malade? demande le jeune homme.
— C'est juste que je ... J'ai peur, souffle la brune. S'ils savent pour nous alors ils .. ils vont te faire du mal.
— Walburga, dit-il sérieusement en lui prenant le visage. Je te promets d'être toujours là. Même dans trente ans, d'accord? Personne ne va me faire de mal.
— Tu me le promets? demande-elle.
— Je t'en fais la promesse, répond le blond.
La brune l'embrasse alors avec un peu de brusquerie, comme pour se convaincre qu'il est bien là et il répond à son appel, caressant doucement sa langue et il pourrait rester comme ça pour l'éternité pourtant, le temps est compté.
— Ils vont se demander où nous sommes, souffle-t-il. Pars la première. Je t'aime, je t'aime tellement.
Sirius glisse un petit paquet dans la main de la jeune fille et elle sort dans le couloir, faisant un arrêt par sa chambre afin de cacher le cadeau puis, elle redescend dans le salon et prend place à table.
— Vous sentez-vous mieux? demande Claire Freylior.
— Oui, je vous remercie, répond la brune. Me passer de l'eau sur le visage m'a fait du bien.
Walburga reprend son repas et ne relève pas la tête lorsque Sirius débarque de nouveau. Elle participe par obligation à la discussion durant tout le temps que dure le repas puis, Frank Freylior se retourne vers son fils.
— Joue donc du piano, dit-il. J'ai dit à Pollux que tu savais te servir de tes mains fiston.
Sirius se crispe et relève la tête. Les yeux de son père n'ont rien de sympathique. Il ne lui demande pas, c'est un ordre et le jeune homme sourit, se tournant vers le père de Walburga.
— Ce serait un honneur que de pouvoir jouer pour vous, répond-il.
Walburga se relève et suit sa famille dans le grand salon. Le piano attire tout de suite l'œil et la brune prend place dans un des fauteuils. Sirius s'installe et il laisse ses mains planer au-dessus du piano un moment avant de laisser son talent exploser.
La jeune fille le dévisage alors que la musique la percute de plein fouet. Elle sent son cœur battre plus vite et elle essaye de rester le plus neutre possible, mais cette mélodie lui donne envie de pleurer et de danser en même temps.
Sirius relève les yeux et croise les siens, il laisse un léger sourire fleurir sur son visage aussi discrètement qu'il est possible et il termine son morceau, les notes disparaissant dans la pièce. Irma applaudit alors et se relève.
— Mon cher Sirius, vous avez un réel talent, dit-elle. C'est indéniable. Walburga joue comme un pied. Jamais je n'ai pu lui apprendre.
— Alors il n'a qu'à essayer, tonne Pollux. Il lui donnera des leçons, qu'en dis-tu Frank?
Sirius regarde son paternel, l'homme n'ose rien dire devant le terrible Pollux Black, mais il sait exactement ce qu'il voudrait dire. Il voudrait refuser et Sirius risque de se prendre une correction en rentrant, le priant de ne pas toucher à la jeune Black.
— Eh bien, je serais ravi que mon fils aide Lady Black, dit Frank.
L'affaire conclue, Pollux se lève et fait retentir son verre comme s'il y avait une grande foule à rappeler à l'ordre et Walburga se force à ne pas lever les yeux au ciel. Elle va pouvoir passer du temps avec Sirius et c'est tout ce qui compte.
— Nous avons de très bonnes nouvelles, dit Pollux. L'heure est venue les enfants. Il a été décidé par le maître lui-même qu'il était temps pour Walburga et Sirius de nous rejoindre. Vous serez marqués à la prochaine lune de sang.
— Non! Lâche Sirius.
Walburga se fige, les yeux écarquillés de peur. Non pas pour l'affreuse nouvelle qui la terrifie, mais par la négation de Sirius. Frank s'étouffe à moitié avec son champagne et part dans un immense éclat de rire.
— Mon fils est un blagueur né, rit-il. N'est-ce pas fiston?
La peur la terrasse tellement que Walburga chancelle sur ses jambes et elle s'approche, agrippant le piano et elle regarde ses parents. Il faut qu'elle sauve la situation. Pour Sirius. Elle ne peut pas le perdre. Pas comme ça.
— C'est un honneur, père, dit-elle afin de détourner la conversation. C'est un réel privilège que de pouvoir rejoindre l'élite.
Elle se tient bien droite et le temps d'un court instant, Sirius voit la vraie Walburga, celle qu'elle doit être et il frissonne. S'il ne la connaissait pas, il penserait vraiment qu'elle est sincère.
— Parfait, lance Pollux. Dans trois mois, donc, vous serez des nôtres.
La fin de journée se termine et alors que Walburga salue leurs invités, elle frôle la main de Sirius. La jeune fille les regarde disparaître dans la nuit et capte une conversation entre ses parents. Voulant aller le plus vite possible ouvrir le cadeau de son petit ami, elle marche vers les escaliers lorsqu'elle entend son père prononcer le nom de Sirius.
— Penses-tu qu'il sera assez viable? demande Irma. Il me semble trop faible pour plaire au Seigneur des Ténèbres.
— Un homme peut être forgé, répond Pollux. S'il est trop faible, nous lui donnerons une raison de nous rejoindre et dans le cas contraire, on s'en débarrassera.
Walburga sent la terreur la saisir, elle doit prévenir Sirius, elle ne peut pas le perdre. La brune sursaute lorsqu'Orion débarque et la découvre en train d'espionner. Le jeune homme s'apprête à dire quelque chose lorsque Irma les appelle.
— Mère, dit-elle en s'approchant.
— Nous avons un très beau présent pour toi, déclare Irma.
Walburga fronce les sourcils alors que les yeux de sa famille convergent vers Orion. Son cousin sourit alors qu'il s'approche et il prend la main de la jeune fille qui se crispe un peu.
— Nous allons nous marier, lâche-t-il.
Un petit rire s'échappe des lèvres de la brune, croyant à une très mauvaise blague, mais en voyant l'air pincé d'Orion, elle se fige et déglutit avec peine. Ce n'est donc pas une blague et elle oublie vite lorsqu'elle le voit sortir une bague étincelante, toute aussi grosse que ces maudits colliers qu'il lui a offerts.
— Ma chère Walburga, dit-il, je me fais l'honneur de vous avoir pour épouse. Une fois que vous aurez rejoint nos rangs, nous nous unirons afin que l'héritage familial perdure.
La jeune fille serre la mâchoire, elle n'a jamais entendu plus pathétique comme demande et elle regarde son cousin lui passer la bague au doigt. Son père attend qu'elle parle, qu'elle dise quelque chose, mais elle en est incapable et elle prend la fuite. Elle s'enfuit dans sa chambre, le cœur battant la chamade et elle secoue la tête. Elle ne veut pas de cette vie, elle veut fuir.
Il faut qu'elle voit Sirius, qu'elle lui dise qu'ils doivent partir, mais aussitôt que ce doux rêve la fait espérer, il est détruit par la vérité. Elle ne peut pas. Ils la retrouveraient et feraient du mal à Sirius.
Non, Walburga aime trop ce garçon et elle sait qu'elle doit obéir, Walburga doit épouser Orion. Mais peut-être que s'ils rejoignent Voldemort, ils pourront être ensemble et elle ne se mariera pas avec Orion. La jeune fille chasse ses larmes et elle sort le cadeau de Sirius avant de s'asseoir sur son lit. Elle délie le ruban rouge et y trouve un magnifique collier. Jaune, minimaliste et tellement beau.
«Jaune, comme la lumière du soleil ou brillant comme une étoile, comme tu préfères Walburga parce que c'est toi qui rayonne. Joyeux Noël mon amour. Ce collier m'engage à t'aimer pour l'éternité et aussi pour que ta nuque évite de supporter ces affreux bijoux.
Sirius.»
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