chapitre 5
Jour présent,
Perdue dans ses pensées, Walburga n'entend pas la porte de la chambre s'ouvrir ni les pas lourds d'Orion avant qu'il ne se laisse tomber sur le lit, saoul. La brune serre la mâchoire, il ne se cache même plus. Il rentre avec le cou couvert de marques de rouge à lèvres, et avoir repensé à Sirius rend Walburga plus humaine.
Et c'est alors que la colère bout dans son sang. Orion n'est qu'un bon à rien. Un sale type qui ne serait rien sans elle qui gère la maison, éduque Regulus, et elle lui attrape les pieds qu'elle jette sur le lit un peu brusquement, arrachant un grognement à son mari.
— Doucement, grogne-t-il.
— Et, tu es allé doucement avec cette catin? lâche la brune froidement. Retire ta chemise.
Sa voix est glaciale, son visage impassible et elle le laisse enlever son haut alors qu'elle lui retire son bas et qu'elle va chercher de quoi nettoyer son cou. Walburga a une boule dans la gorge. Son humanité n'apparaît que très rarement, mais elle finit toujours par disparaître. Retournant dans la chambre, elle trouve Orion assis et elle s'en approche, prête à frotter son cou, mais il lui attrape le poignet et l'attire sur lui, essayant de l'embrasser. La femme tente de le repousser et grimace, il sent l'alcool à plein nez.
— T'es jolie aujourd'hui, dit-il, enlève donc cette robe que je te montre à quel point j'y suis allé fort et brutalement avec cette traînée.
Orion a toujours eu peur d'elle. Du moins, il l'a toujours crainte et a fini par être soumis à elle. Cependant, lorsqu'il est saoul, l'ancien Orion ressurgit, se croyant le roi du monde et, affaibli par son passé, la brune ne réussit pas à se dégager.
— Aller, dit-il, détends-toi et laisse-toi faire.
— Lâche-moi, dit-elle.
Orion lui attrape le col de sa robe, qu'il déchire, révélant sa poitrine et Walburga se réveille. Elle sent cette colère contenue et elle le repousse avant de le gifler brutalement. Il porte une main à sa joue puis se relève en titubant. Walburga le sait, la faiblesse doit être éradiquée et penser à Sirius ne fait que la rendre plus faible.
La gifle qu'elle se prend l'envoie au sol et elle relève la tête, haletante alors qu'Orion lui attrape les cheveux et il grimpe sur elle, maintenant ses mains. Walburga subit toujours après qu'il ait vidé plusieurs bouteilles, mais heureusement, il ne s'en souvient jamais et reste alors soumis et craintif de sa femme.
— Mère? appelle Regulus en frappant à la porte. Tout va bien? Je .. j'ai entendu du bruit et ..
— Retourne jouer du piano, crache la brune en gardant une voix froide. C'est un ordre.
Derrière la porte, Regulus baisse la tête et il reste planté en silence devant. Il ferme les yeux, essayant de trouver quoi dire, mais les mots ne viennent pas. Alors qu'il commence à tourner les talons, un bruit de lutte retentit de nouveau et il hésite.
Walburga se débat, Orion est plus lourd qu'elle et il la soulève par les cheveux avant de la jeter sur le lit et de retirer son caleçon. De nouveau, il l'attrape pour qu'elle ne bouge pas et passe la main sous sa robe. Elle pense alors qu'elle va de nouveau vivre ce cauchemar, mais Orion pousse un grognement alors que son corps frappe le sol.
La brune se redresse, observe son mari alors que Regulus, le souffle court, regarde avec effroi son père qui s'apprêtait à faire du mal à sa mère. Et alors que Walburga ne trahit aucune expression, Regulus se laisse aller à une détresse alors que sa mère se relève.
— Vous a-t-il fait du mal? demande le brun.
Pour toute réponse, une gifle s'écrase sur sa joue, tellement forte que ses cheveux lui couvrent le visage et il porte la main à sa joue, relevant les yeux vers sa mère, la bouche entrouverte. Elle le foudroie du regard et il se recule légèrement.
— Ce que ton père et moi faisons ne te regarde pas, Regulus, cache-t-elle. Comment oses-tu frapper l'homme qui t'a élevé?
Le jeune homme ne répond rien, trop apeuré par les coups qui pourraient arriver. Pourtant, Walburga ne le frappe pas de nouveau et aide Orion à se remettre debout. L'homme, toujours nu, attrape son fils et le frappe au visage avant d'enfiler tant bien que mal son caleçon.
— Mère .., supplie Regulus.
— Nous ne supplions pas dans cette famille, répond-elle. Assume les conséquences de tes actes.
Regulus a une lueur de chagrin qui traverse ses yeux, remplacée par une terreur sourde quand son père lui attrape les cheveux pour le tirer hors de la chambre. Walburga regarde le couloir puis la porte de la chambre de son fils qui claque et tressaille aux premiers cris de douleur.
— Tu me déçois tellement, dit une voix dans son dos. Qu'es-tu devenu si ce n'est un monstre?
Le visage de la brune se brise automatiquement, la jeune Walburga revient un court instant et elle se retourne vers Sirius. Ça fait longtemps qu'elle ne l'a pas vu bien qu'il ne soit que le fruit de son esprit. Depuis un moment, elle oublie de plus en plus qui elle a été.
— Regarde-toi, enchaîne le blond. Tu n'es rien d'autre que la création de ta famille. Tu es tout ce que tu as toujours fui.
Les bruits dans la chambre d'à côté lui donnent des frissons et elle reste immobile, incapable de bouger ou de parler. Elle ferme les yeux, inspire profondément et lorsqu'elle les ouvre de nouveau, Sirius a disparu. Elle ne sait combien de temps elle reste comme ça, mais il fait un peu plus sombre lorsque Orion ressort de la chambre.
Il retourne dans leur chambre et ignore Walburga, se laissant tomber sur le lit et se met à ronfler. La brune serre la mâchoire et réussit à bouger. Elle descend dans la cuisine, prépare un thé avant d'y verser une potion. Elle remonte ensuite et entre dans la chambre de Regulus.
Le voyant dans cet état, elle déglutit avec peine et s'agenouille sur le sol, attrapant son enfant afin de le serrer contre elle et le berce doucement, déposant des baisers dans ses cheveux.
— Tout va bien mon bébé, dit-elle. Maman est là.
Walburga l'aide à se relever et l'allonge sur le lit avant de lui laisser boire le thé, puis elle va chercher de quoi lui nettoyer le visage tuméfié. Elle s'assoit sur le matelas, le visage doux, et lui sourit doucement.
— Tout va s'arranger, dit-elle. Tu verras. Bientôt, tu seras le bras droit du seigneur des Ténèbres.
— Maman, gémit Regulus.
La femme a le cœur qui se serre. Elle lui caresse la joue avec une tendresse pure et le regarde, les yeux emplis de larmes. C'est son bébé. Son petit garçon et elle l'aime profondément. Regulus a du mal à garder les yeux ouverts et il fronce un peu les sourcils.
— Qu'est-ce que tu m'as donné? demande-t-il.
— Une potion qui t'aidera, dit-elle.
— M'aider?
— Ça t'aidera à oublier, souffle-t-elle. Tu oublieras la tendresse que j'ai eue envers toi ce soir. C'est pour le mieux, crois-moi mon fils.
Le lendemain, Regulus aura oublié sa gentillesse, son aide et sa tendresse. Walburga préfère que ce soit ainsi. Les Black ne montrent pas leurs sentiments, Regulus est encore fragile. Il faut qu'il se forge et elle éloigne alors son amour afin qu'il puisse survivre.
— Ça va aussi soulager ta douleur, dit-elle. Dors maintenant.
La femme le regarde fermer les yeux alors qu'elle se met à fredonner une douce mélodie. Elle lui caresse les cheveux, observant son visage pâle se détendre à mesure qu'il sombre dans le sommeil et quand elle est sûre qu'il dort, elle dépose un baiser sur son front.
— Je t'aime, murmure-t-elle. Je suis désolée que tu portes un héritage tel que celui-ci. Mais tout ira bien, je te le promets.
Elle se redresse, redevenant cette femme froide et droite, et sort de la chambre avant d'aller dans la sienne et de se coucher pour la nuit. Heureusement, ces moments de faiblesses ne durent pas. Ils s'enferment dans son esprit, laissant le monstre qu'elle est prendre le dessus et elle sait que c'est le mieux à faire pour survivre.
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