Chapitre 13

Décembre 1942,

Deux mois entiers se sont écoulés et Sirius n'est toujours pas rentré. Il n'arrête pas de lui assurer que c'est bientôt terminé et Walburga le croit. Elle sait qu'il a raison au fond, elle est sûre qu'elle va bientôt le revoir. Sa grossesse commence à se voir si elle porte des robes serrées, mais elle se contente de robes amples ce qui lui permet de camoufler son ventre qui bombe légèrement. Elle angoisse à l'idée que son ventre finisse par être énorme et que ses parents découvrent son secret, surtout que le mariage est tout proche.

La jeune fille caresse son ventre et fixe le plafond, elle a écrit à Sirius de grand matin pour finir par lui révéler qu'elle est enceinte. Elle n'a pas eu le courage de le faire avant et elle se demande quelle va être sa réaction. Ils sont jeunes, surtout elle, mais jamais elle n'abandonnera un enfant de Sirius.

Elle soupire et se relève alors que Prunella entre doucement et lui apporte un verre de lait. La petite elfe regarde sa maîtresse et elle lui sourit, tapotant doucement son bras. Jamais elle n'aurait osé le faire avant, mais Walburga se comportait comme une égale avec elle.


— Maîtresse Walburga, dit la créature, votre père vous demande. Il dit que c'est très important.


— Merci Prunella, répond la brune.


Walburga se relève et soupire, ce n'est jamais bon signe quand son père la demande. Elle jette un œil dehors, la neige recouvre tout et elle sourit, elle adore la neige. La jeune fille replace ses cheveux correctement puis elle sort de sa chambre et se dirige dans le bureau de son père avant de frapper.


— Père, vous vouliez me ..., commence-t-elle.


Walburga se fige en voyant ses parents, ses frères, les parents de Sirius, Orion et deux hommes qu'elle ne connaît pas. Son cœur retombe dans sa poitrine, ses jambes se mettent à trembler et elle a un mouvement de recul, mais Kreattur referme la porte et elle est prisonnière.


— Qu'est-ce qui se passe? demande la jeune fille.


Une pensée la traverse, Sirius est mort. Mais elle la chasse bien vite. Ils se fichent de Sirius, ils ne seraient pas réunis ici et elle le saurait s'il était arrivé quelque chose à son petit ami. Walburga écarquille les yeux en voyant son père poser une boîte sur son bureau. La boîte qui contient sa correspondance avec Sirius.


— Comment oses-tu, commence son père. Tu es la honte de la famille. Tu as trahi les tiens !


— Papa, je peux tout vous expliquer ...


Elle est coupée par l'énorme gifle que lui donne sa mère et elle porte la main à sa joue. Elle entrouvre les lèvres en sentant les larmes couler le long de ses joues et elle est incapable de parler, d'émettre le moindre son.


— Tu crois pouvoir t'enfuir? crie-t-il, me faire ça à moi? Tu ne me laisses pas le choix, tu vas être envoyée à la grotte.


Walburga chancelle, elle secoue la tête alors qu'elle pleure. La grotte est un endroit affreux, Orion lui a expliqué. C'est ici que sont envoyés les membres des familles de Mangemorts qui ne veulent pas adhérer à la magie noire. On les brise jusqu'à ce qu'ils deviennent des Mangemorts.


— Maintenant, nous allons nous occuper de toi, termine Pollux. Ces messieurs vont te débarrasser de cette chose.


Elle ne comprend pas de quoi il parle. La brune se recule alors que les deux colosses s'approchent et elle se débat en hurlant alors qu'ils la saisissent par les bras. Pollux se lève de son bureau et elle regarde sa mère, ses frères, Orion, et même les parents de Sirius, mais aucun ne bouge, aucun ne montre de pitié. L'homme s'avance vers sa fille et se penche vers son visage.


— Tu ne croyais quand même pas que je n'allais pas découvrir tes sorties? dit-il. Ce médecin a su se montrer très bavard quand il a senti la mort s'approcher.


— Qu'avez-vous fait ? s'écrit Walburga.


Elle n'obtient pas de réponse et la porte s'ouvre, l'entraînant loin. Elle hurle, pleure, supplie et se débat, mais rien n'y fait, on la traîne dans une pièce et ses cris meurent lorsque la porte claque. Un silence s'abat alors sur la maison, parfois entrecoupé de hurlements qui réussissent à traverser les murs puis tout redevient calme.

Un large sourire illuminant son visage, Sirius se met à rire et relève les yeux vers John, tenant la lettre de Walburga entre ses mains. Il n'a jamais été aussi heureux et son meilleur ami attend la suite, qu'il annonce ce qui le fait sourire à ce point.


— Je vais être papa!


Les deux jeunes hommes se prennent par les épaules, leurs rires se mêlant au vent tandis que Walburga laisse ses larmes couler. Comment annoncer la nouvelle à Sirius ? Comment lui dire ce qui est arrivé ? A-t-il déjà eu la lettre ? Elle espère que non, qu'elle n'est pas arrivée à destination pourtant, le jeune homme la tient entre ses mains.


— Je vais être papa ! répète-t-il. Je vais...


Un coup de feu retentit alors, coupant les rires dans un sifflement à vriller les oreilles. La poussière aveuglante s'efface peu à peu, révélant alors un sourire figé sur un visage heureux. Walburga se relève d'un bond, une douleur à la poitrine et elle tombe à genoux, cherchant de l'air.


— Maîtresse Walburga, s'inquiète Prunella, que vous arrive-t-il?


— Je .. je ne sais pas, dit-elle. Je ..


La jeune fille reste à genoux, troublée alors qu'à des kilomètres de là, Sirius sourit au ciel. Et les inquiétudes de Walburga n'ont plus lieu d'être. Le jeune homme ne connaîtra jamais le triste sort qui est arrivé à leur bébé. Les larmes dévalent sur ses joues alors qu'elle essaie de se relever.

Prunella l'aide comme elle peut et écarquille ses deux gros yeux ronds. Walburga baisse les yeux et remarque le sang par terre. Elle relève sa robe alors qu'elle saigne et elle attrape de quoi essuyer. Cette douleur-là n'est rien à comparer à ce qu'elle ressent dans le cœur.


— Allonge-toi, dit Prunella. Je vais revenir avec des médicaments.


La petite elfe traverse la chambre et Walburga l'interpelle avant qu'elle ne la referme. Elle sourit à la créature et l'observe, elle est mignonne et elle refuse de la laisser là, quand Sirius reviendra, elle emmènera Prunella.


— Merci Prunella, dit-elle. Tu es la seule qui me comprenne. Je te promets qu'un jour, tu seras libre.


L'elfe de maison rougit et sourit avant de refermer la porte. La jeune fille recommence à pleurer et elle s'appuie contre le mur, fermant les yeux. Elle s'endort et ne se réveille que tard. Elle fronce les sourcils, ne voyant pas les médicaments et elle se relève en grognant. Elle aurait préféré que Prunella les laisse ici plutôt que de les reprendre en voyant qu'elle s'était endormie.

Walburga soupire et elle ouvre la porte de sa chambre. La brune n'a pas envie de voir sa famille, mais elle ne veut pas se montrer encore plus faible, si elle doit les affronter, alors elle le fera. Elle descend les escaliers doucement, essayant de ne pas être trop vive et elle souffle une fois en bas.

Tout est beaucoup trop calme et ça l'angoisse. Walburga entre dans le salon et elle ferme les yeux. Lisbeth est morte il y a des mois alors pourquoi le cadavre est toujours au même endroit? Pourquoi cette vision la surprend maintenant? La jeune fille inspire doucement et ouvre les yeux.

La même scène se répète et elle a un sanglot qui perce sa gorge. Lizbeth est morte et ce n'est pas elle, étendue sur le sol, mais c'est tout autant douloureux. Walburga sent ses jambes lâcher et elle tombe sur le sol dans un cri d'agonie. Elle hurle et frappe le parquet.


— Pourquoi vous me faites ça? hurle-t-elle. Je vous déteste! Vous m'entendez? Je vous hais!


La jeune fille hurle à s'en briser la voix et elle rampe vers le petit corps allongé. Elle déteste cette vie, elle a l'impression d'agoniser alors qu'elle serre contre elle Prunella. Ils veulent la briser et ça fonctionne, ils lui prennent tout. Lizbeth, son bébé et maintenant Prunella. Il ne lui reste plus que Sirius.

Sirius dont elle ignore le sort. Sirius qui gît depuis des heures dans la neige, son corps pratiquement recouvert de poudreuse. Sirius qui sourit, tenant encore sa lettre dans la main.

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