Chapitre 12

Octobre 1942,

Walburga peint dans le jardin, la jeune fille n'est pas au meilleur de sa forme. Sirius lui manque. Ça fait deux mois, mais elle a l'impression que ça fait une éternité. Comme promis, il lui écrit chaque jour et le hibou apporte le courrier chez John. Elle y va tous les jours, elle s'échappe par la fenêtre et court jusqu'à chez le jeune homme, prend la clé sous le tapis et les lettres l'attendent. Elle les cache dans sa chambre pour que ses parents ou même ses frères ne puissent pas les trouver et surtout pas Kreattur.

La brune grimace un peu alors qu'une nausée la saisit. Le stress la rend malade depuis plusieurs jours parce qu'elle fait beaucoup de cauchemars sur la guerre moldue. Elle plaque sa main sur ses lèvres et déglutit avant d'inspirer profondément.


— Maîtresse Walburga devrait aller s'allonger un moment, dit timidement Prunella.


— Ne t'en fais pas, répond-elle. Je te remercie de ton inquiétude, mais tout va bien. Veux-tu bien prévenir père et mère que .. je ne sais pas, dis-leur que je ne suis pas très bien et que je suis partie chercher des plantes en ville.


— Je ne suis pas très douée pour le mensonge, s'excuse l'elfe.


Walburga se contente de lui faire un clin d'œil et elle range ses affaires avant d'aller rapidement faire une toilette et elle sort de chez elle. Aller du côté des sorciers n'est pas très compliqué, c'est passer chez les moldus qui l'est parce qu'il faut faire attention à ce que personne ne puisse la voir traverser le mur. Heureusement, les rues sont presque désertes et Walburga passe sans mal dans le coin des non-mages.

Elle marche alors en direction de l'appartement, elle connaît le chemin par cœur et elle salue quelques personnes qu'elle croise. Cette vie lui plaît, être un moldu est intéressant et contrairement à ce que disent ses parents, elle ne voit rien de mal à en être un.

La jeune fille s'arrête devant la porte et elle ramasse la clé avant d'ouvrir la porte et fait attention à ne pas marcher sur le courrier par terre. Attrapant le tout, elle dépose celui de John, du courrier arrivé par voie moldue, sur la table de la cuisine et elle remarque celle de Sirius, posée sur la table.


«Ma tendre Walburga, quand tu auras cette lettre entre les mains, elle viendra d'arriver dans la matinée. J'espère que tout va bien pour toi, je crains toujours que tes parents découvrent tes sorties secrètes et je guette ton courrier dès lors que le mien vient à toi. Il fait bon et l'odeur de l'été m'aide un peu à garder le sourire. La blessure de John n'est pas très grave, il va rester avec moi même si je lui ai répété qu'il ne devrait pas. Tu me manques tant et j'espère que tu tiens bon. Je suis sûr que tout sera bientôt fini, je le sens au plus profond de moi. Et il me tarde de rentrer, te prendre dans mes bras et de me marier avec la plus belle fille au monde.

John te passe le bonjour, il dit qu'il en a marre de me voir me retrancher durant de longues minutes pour t'écrire et qu'il participe donc ardemment aux lettres en y mettant son nez. Nous avons réussi à déjouer l'une des attaques, nous prenons du terrain et je ne veux pas m'avancer, mais je pense que nous allons remporter cette guerre et j'espère que ça permettra un monde meilleur. Tu ne quittes pas mes pensées, j'aime penser à ton doux sourire, ton rire et ta dernière lettre m'a vraiment fait du bien, littéralement, je veux dire. Je n'ai pas l'habitude de ce genre de courrier et ça m'a surpris que nous commencions à faire cela, mais sache que j'ai réussi à tout imaginer et c'est pourquoi, c'est à mon tour. Es-tu assise? J'aimerais que tu fermes les yeux et que tu imagines mes mains qui entourent ton visage, mes lèvres qui se posent sur les tiennes alors que je murmure ton prénom. 

Je te laisse venir sur moi et mes mains descendent dans ton dos, sur tes fesses et je sens déjà mon pantalon se serrer. Je m'excuse de ne pas être très doué pour écrire ce genre de scènes, mais j'aimerais que tu prennes plaisir comme tu m'en as procuré. Maintenant, imagine que je te retire ta robe et que j'embrasse tes seins, l'un après l'autre alors que ma main glisse sur ta culotte. [...] J'aimerais te voir, savoir si tu as apprécié mes mots, mais tu es dans mon esprit et j'ai hâte de recevoir ta prochaine lettre. Je n'ai plus beaucoup de temps, Henry et John me narguent parce que je n'ai encore gagné aucune partie de cartes. S'il te plaît, fais attention à toi mon amour. Je t'aime, et je te reviendrai sous peu, sois-en sûre. Tu es ma première pensée le matin et ma dernière au coucher. Je t'aime dans tous les univers, Wallie. Je t'embrasse, Sirius.»


Walburga rougit en sentant l'orgasme monter et elle halète, reprenant son souffle. Elle a l'impression d'avoir les joues en feu, mais elle sourit. Ce genre de lettres, ça a commencé quelques jours après son départ et c'est leur moyen de supporter la distance. La jeune fille se racle la gorge et elle se relève afin de se nettoyer les mains, puis elle prend la lettre et la range dans sa poche avant de prendre du papier et de rédiger une réponse à son petit ami.


«Mon cher Sirius,

Comme à chaque fois, ta lettre m'a rendue tellement heureuse. J'ai toujours peur qu'il n'y en ait pas quand j'arrive, mais tu réponds toujours présent. Mes amitiés à John, j'espère qu'il ne te charrie pas trop sur ta médiocrité en cartes. Ne t'en fais pas, je te remonterai le moral. Tu me manques atrocement, tu n'imagines pas à quel point.

Je sais que tu m'as dit que tu es dans mon cœur quand tu es loin, mais tu me manques malgré tout, j'ai l'impression que ma vie s'est mise en pause jusqu'à ce que tu me reviennes. Concernant ton petit moment de plaisir, je suis ravie de savoir que mes mots ont réussi à te procurer du bien, mais sache que les tiens m'ont rendu la pareille, j'en tremble encore en t'écrivant.

J'espère que tu as assez de nourriture, lorsque je vois les camions en ville, ils n'ont pas l'air très chargés. Je réussis à mentir à mes parents, ils ne se doutent de rien et ne t'en fais pas, pour le moment, ma marque reste inactive, je n'ai pas été appelée. Parfois, je me dis qu'il faut que je fasse comme toi, mais mes parents le verraient. Je vais attendre. J'y ai réfléchi. Quand tu viendras me chercher, tu me la retireras, comme toi, et comme ça, ils mettront encore plus de temps à nous retrouver, en espérant qu'ils ne nous trouvent jamais.

Le mariage avec Orion approche, et même si je sais que ce n'est que temporaire, je le redoute quand même. Pardonne-moi pour cette courte lettre, mais je ne peux pas m'absenter trop longtemps. Prends soin de toi mon amour,

Je t'aime et t'embrasse,

Walburga.»


La jeune fille la ferme et se lève afin de rejoindre le petit hibou qui attend sagement à la fenêtre. C'est encore un bébé et elle ne sait pas comment Sirius s'est débrouillé pour le dresser, mais elle ne s'en plaint pas. Elle le caresse puis lui attache la lettre avant de le regarder s'envoler. Elle sourit, la main sur son cœur et elle se précipite aux toilettes pour vomir. Cette peur la rend malade, elle sait que ce n'est pas bon pour elle, mais elle ne peut pas s'en empêcher.

Se sentant mal, elle sort de chez John et hésite avant d'entrer dans le cabinet d'un docteur moldu. Il faut bien qu'elle apprenne si elle veut vivre parmi eux. Walburga attend dans la salle d'attente pratiquement vide et lorsqu'arrive son tour, elle entre dans le bureau et s'assoit.

Elle est nerveuse et sa voix est un peu tremblante alors qu'elle répond aux questions de l'homme puis, elle s'allonge sur la table d'examen et le laisse l'ausculter. Fixant le plafond, elle repense à la lettre de Sirius et rougit lorsque le médecin lui adresse la parole.


— Excusez-moi? dit-elle.


— Puis-je vous retirer votre sous-vêtement? demande l'homme. J'aimerais avoir la confirmation d'une grossesse.


Walburga le dévisage un long moment, immobile et elle sent sa poitrine se comprimer. L'homme semble inquiet parce qu'il lui tapote la main. Elle finit par hocher la tête, mais tout le long de l'examen, elle se répète que ce n'est pas possible, c'est inimaginable.


— Eh bien, dit le médecin, c'est bien ça. Vous êtes enceinte.


La brune secoue la tête, c'est impossible. C'est vrai qu'elle n'a pas eu ses menstruations, mais c'est à cause du stress, ce n'est pas à cause d'une grossesse. Son ventre n'est même pas rond. Comprenant sa détresse, l'homme lui tapote de nouveau la main et il lui sourit gentiment.


— Parfois, le corps réagit en fonction de l'esprit, vous m'avez dit souffrir de beaucoup de stress et avoir tout mis sur le compte des angoisses, dit-il.


Enceinte. Le mot tourne en boucle dans son esprit. Elle va se faire tuer, comment peut-elle cacher ça à ses parents? Son ventre va forcément grossir. Walburga se relève, chancelante et elle regarde le médecin, la lèvre tremblante.


— Qu'est-ce que je dois faire? demande-t-elle. Je n'ai pas terminé l'école. Je suis en vacances, mais ... Mais comment vais-je faire?


— Vous pouvez mettre un terme à votre grossesse, dit-il. Il y a encore une possibilité, mais bientôt, vous ne pourrez plus. Et si vous décidez de le garder, il faudra venir régulièrement vérifier que tout va bien.


— Avortement? Quoi? Non, s'exclame Walburga. Je veux le garder.


Elle pose sa main sur son ventre, comme pour le protéger. Ça lui a échappé, mais elle se rend compte que c'est la vérité. Elle veut le garder. C'est un morceau d'elle et de Sirius, il est hors de question qu'elle tue leur bébé. Et elle a l'espoir qu'il revienne bientôt, que sa grossesse ne se voit pas et qu'ils s'enfuient pour construire leur famille.

— Je veux garder mon bébé, dit-elle.

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