CHAPITRE 8
L'Organisation Kage
écrit par Milacri
8
« Tu as des cheveux incroyablement beau, Nérimen ! Ils sont si longs et soyeux. » S'émerveilla Saya qui coiffait son amie.
Nérimen rigola doucement, ravie de ce compliment. Elle recevait quotidiennement des remarques sur la beauté de sa chevelure.
« J'aurais aimé être brune comme toi, avec les cheveux lisses en plus. »Soupira Saya, en ébouriffant ses bouclés dorés.
« Tu as de très beaux cheveux Saya, ne dis pas ça. J'adorerai les avoir moi ! » Sourit-elle, en se retournant pour l'enlacer.
Les garçons arrivèrent derrière elle, impatient d'ajouté leurs grains de sel à la discussion. Ray bondit entre les deux pour les séparer, avant de lancer un regard noir à la blonde.
« Je suis d'accord avec elle, t'as des cheveux trop beaux. » Dit-il en passant timidement sa main dans cette dernière avant d'ajouter : « Tu sais quoi, je propose que tu ne te coupes jamais les cheveux. »
Il sourit, fier de sa proposition. Visiblement, il n'était pas le seul puisque tout le petit groupe acquiesça en entendant sa proposition. Nérimen rigola doucement, trouvant tout cela ridicule, pourtant, elle ne coupa plus ses cheveux après ça.
Il se brisa en mille morceaux. Cela ne changea rien aux sentiments de Nerimen : cela n'apaisait ni sa rage, ni ne l'alimentait. Peut-être un mélange des deux finalement.
L'infirmière Angelina observa le bijoux au sol, détruit. Elle ne bougeait pas, clouée sur sa chaise. Une énergie singulière animait la pièce, elle émanait de la jeune femme.
Katy le savait pertinemment, aucune parole ne pourrait la consoler. Quelque chose avait changée en elle au point qu'elle se sentait mal à l'aise en sa présence.
« Je les hais. »
Déboussolée, Angela leva la tête vers elle. Elle ne s'attendait pas à ce que la jeune femme lui adresse la parole. Elle se tourna vers elle, en fixant ses bandages. Le cœur d'Angela se sera dans sa poitrine en la voyant si mal en point : elle avait définitivement perdue son œil.
Nerimen, Gracie et Ugo étaient ses frères et sœurs. Elle les avaient recueillis lorsque personne ne voulait leur donner une chance de s'en sortir. Cette amour maternel qu'elle avait envers eux était inexplicable. C'était comme ça, elle devait prendre soin d'eux. Angela voyait beaucoup son petit frère, Isaac en Nerimen. Le voilà disparu et Nerimen brisée. Sa famille s'envolait peu à peu en éclat.
« Je vais les détruire, Angela. » Cria presque Nerimen, le visage abominable. Une animosité naissante prit naissance sur son visage si calme habituellement.
Angela sentait la pression montait des crans. Nerimen tremblait de tout son être en fixant le mur face à elle.
« Comment ont-ils osés me faire ça. Angela, je les aimais. » Sa voix craqua lorsqu'elle prononça ces mots.
Une montagne de larmes s'échappa de son œil, Nerimen s'effondra en larmes comme si elle s'en était retenue depuis des heures. Sa chaleur corporelle augmenta lorsqu'elle se mit a faire de grand geste, à pleuré si fort qu'on l'entendait du couloir. Elle ressasser tout ce qui s'était passé à Angela.
« Je comprends pas... Je, Je les aimais, Angela. On a grandit ensemble. » Elle suffoquait. « Ils sont ma raison de vivre, c'est pour eux que je suis encore en vie. Je voulais les retrouver. »
Elle se sentit abandonnée, trahie et jetée. Jamais, même dans ses rêves les plus étranges, elle n'aurait pensé se faire attaquer par Saya. Comment avait-il pu la laisser faire ça. Étaient-ils même toujours en contact ? Pourquoi détestait-elle Nerimen a ce point.
Angela ne bougeait toujours pas. Quelque années plus tard lorsqu'elle y repensait, elle regrettait amèrement de ne pas avoir réagit à ce moment-là. Peut-être que finalement, cela aurait pu changer beaucoup de choses.
« Je vais les tuer. Je vais leur faire regretter. Je les déteste ! » Hurla-t-elle a en tombée de son lit. Son cri aigu résonna forcément dans tout le bâtiment.
Dans un excès de colère, elle bondit de son lit vers le bureau d'Angelina. Elle attrapa le premier objet tranchant qu'elle trouva, un ciseaux.
Angelina se leva brusquement de sa chaise, terrifiée de ce qu'elle serait capable de faire. Nérimen empoigna sa chevelure et la découpa sauvagement. Cette longue chevelure brune adorée de ses amies finit à même le sol. Elle qui comme une idiote s'était promis de la laisser tel qu'elle pour leurs retrouvailles.
Le geste de Nérimen peut paraître pathétique à vos yeux, mais pour elle c'était symbolique. Elle venait de couper ce lien qui l'unissait à eux. Elle resta au sol, abattue, couvrant le sol de ses chaudes larmes et de ses cheveux. Au fond d'elle, elle continuait d'espérer se réveiller. Elle avait mal, atrocement mal.
Que quelqu'un lui vienne en aide, s'il vous plaît.
[...]
« Je suis désolé pour ton oeil Nérimen. Si t'as besoin de quoi que ce soit, je suis là pour toi. Tu sais, je t'aime bien au fond. » tu Bafouilla Ugo, en observant la salle sans croiser le regard de Nérimen.
Gracie hocha la tête, totalement d'accord avec son ami Ugo. Ils se tenait à côte à côte en se faisant petits : en réalité , ils s'en voulaient terriblement. Si seulement ils avaient réagit avant, elle n'aurait pas perdue son oeil et ne serait sûrement pas autant traumatisée de sa retrouvaille avec Saya.
Maya entra dans la salle, en panique. Elle chercha immédiatement du regard la brune et la trouva. Elle sauta vers elle, en la serrant si fort entre ses bras. La rousse eut l'impression de serrer un cadavre entre ses bras. Elle attrapa son visage entre ses mains, la forçant à la regarder. Nérimen ne daigna même pas le faire et continuer de fixer le sol. Elle se contentait également de tourner son poignet gauche sur lui-même, un geste qu'elle avait l'habitude de faire lorsqu'elle était stressée ou angoissée.
« Nérimen, tu sais que je serai toujours de ton côté. » Elle marqua un instant, comme si elle cherchait ses mots. « Mais tu penses que c'est une bonne idée de quitté l'Unité maintenant ? » Soupira-t-elle doucement, en recoiffant délicatement la brune.
Sa nouvelle coupe surprit ses compagnons mais ils ne firent aucun commentaires. C'était plutôt les propos de Maya qui les surprirent. Ugo et Gracie levèrent instinctivement la tête vers les deux jeunes femmes, l'air grave.
« Comment ça, Nérimen, tu vas quitter l'Unité ?» Chuchota Gracie, en regardant s'il n'y avait aucune oreille indésirable dans le couloir.
« Non c'est impossible. » Coupa Ugo. « On ne peut pas quitter l'Unité. Tu vas te faire tuer. »
Il fixa Nerimen. Elle leva doucement la tête vers lui, et il se raidit. Il ne retrouvait pas cette lueur habituelle dans son regard. Une force singulière émanait de la jeune femme qui força l'admiration chez le jeune homme.
« Personne ne peut me tuer, Ugo. »
Ses compagnons se turent. Ils le savaient. Ils l'avaient compris. Aucun mot, aucune promesse ne pourra la retenir. Elle avait fait son choix, ça c'était certain. Mais était-ce le meilleur à faire ?
En y repensant, j'aurai préféré qu'elle ne s'aventure pas dans le douloureux chemin de la revanche. Je t'assure Nérimen que tu n'y gagnera rien.
Angelina arriva, chargées de plusieurs sacs sur son dos. Elle aperçut ses protégés dans les couloirs menant à l'infirmerie. Nérimen était là, c'était justement elle qu'elle cherchait.
La femme s'approcha d'eux rapidement et remarqua leurs comportements changés. Lorsqu'ils l'aperçurent, ils s'arrêtèrent de parler.
Angelina soupira doucement arrivée à la hauteur de Maya et Nérimen. Elle posa devant cette dernière les deux sacs qu'elle transportait.
Tous les regards se levèrent vers elle, mêmes celui de Nérimen. Angelina croisa les bras.
« Prends les avec toi, c'est le minimum pour survivre quelque jours. »
Ugo fronça les sourcils et s'énerva. Il se leva précipitamment, en se tournant vers sa deuxième mère.
« Mais Angelina, tu peux pas la laisser partir ! » S'exclama Ugo avant que Gracie ne lui fasse signe de baisser d'un ton.
« Ugo » Elle s'approcha de lui, en empoigna délicatement son visage. « Tu sais qu'elle peut autre aussi têtu que toi. Je sais qu'elle partira, qu'on l'en empêche ou pas. » Elle caressa doucement ses jouer à l'aide de ses pouces.
La femme tourna la tête vers Nérimen, en croisant ses yeux noisettes. Même la brune semblait troubler par son geste. Angelina se contenta de lui offrir un sourire.
« La seule chose qu'on peut faire, c'est la soutenir. » Angelina lâcha le visage d'Ugo en lui ébouriffant les cheveux.« Je compte sur vous pour garder le secret. »
Sans un instant d'hésitation, Ugo, Gracie et Maya hochèrent instinctivement la tête. Jamais ils n'hésiteraient à aider leur amie. Même si elle ne les considéraient pas comme tel.
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