Bien que Dixie soit venue le matin même, George prend les devants, et quand la vieille infirmière arrive devant eux, il se racle la gorge et prend la main de la brune délicatement pour la montrer à la femme qui ne semble même pas se souvenir de la jeune fille.

— Mon amie s'est brûlée la main, dit-il, vous pouvez faire quelque chose pour la soulager?

— Comment vous êtes vous fait cela? demande-t-elle.

Dixie fronce les sourcils, mais, se doute qu'elle a plein d'élèves à s'occuper et bien qu'elle déteste mentir, elle hausse les épaules parce qu'elle n'ose pas dire la vérité, ça pourrait la mettre en danger et la faire passer pour une psychopathe.

— J'ai voulu m'amuser avec une bougie, explique-t-elle.

George hausse un sourcil et observe Dixie, il se doute bien qu'elle n'a pas fait ça avec une bougie, mais il ne dit rien et madame Pomfresh s'éloigne pour revenir avec une vieille pâte verte dans un petit pot puis demande à Dixie de s'asseoir. Elle lui applique sur la main et la bande de nouveau.

— Vous devriez faire attention lorsque vous jouez avec le feu miss, ce n'est que superficiel, mais vous pourriez très bien perdre l'usage de votre main, dit-elle.

Dixie baisse la tête, elle n'aime pas être réprimandée surtout quand elle n'y est pour rien, mais elle prend peur, si ça continue, elle va même peut-être perdre un pied ou un bras. George se bouche le nez alors que l'odeur de la pâte l'atteint et il ne se gêne pas pour en faire la remarque, ce qui fait rire Dixie alors que Globule se plaque l'aile sur le visage.

— Quelle horreur, s'écrit le rouquin, ça sent au moins aussi mauvais que les cornichons!

— Cessez donc de vous plaindre, monsieur Weasley, ce n'est qu'une solution contre les brûlures, vous en faites beaucoup trop, ça ne sent rien, marmonne madame Pomfresh.

Dixie ne peut s'empêcher de rire en voyant George se faire remonter les bretelles et elle observe la vieille femme retourner auprès d'un élève. Le rouquin s'assied et observe le bandage pensivement. La veille, elle a mis le feu à son assiette et sa main se retrouve maintenant brûlée.

Il n'est pas stupide, il comprend très bien que Dixie est dangereuse pour elle-même, mais aussi peut-être pour les autres et qu'elle doit apprendre à se contrôler et George espère que Dumbledore va pouvoir l'aider.

Et c'est sûrement pour ça qu'elle a une chambre individuelle, pour éviter de blesser les autres par maladresse. Globule saute sur le lit et approche du bandage avant de tomber, les quatre fers en l'air comme si elle tombait raide morte. Le jeune homme se met à rire et se laisse à son tour tomber sur le lit, imitant l'animal.

— Pff, elle est pire que ce dramaturge moldu, Shakespeare, soupire Dixie.

— Moi, je suis bien d'accord avec toi petite Globule, dit George.

La jeune fille observe George et Globule avec un sourire, elle n'est pas du tout jalouse de voir que sa boule de poils a trouvé un nouveau partenaire de jeu. Elle est plutôt contente en fait. Globule se jette sur le ventre du rouquin et commence à sautiller ce qui le fait rire.

— Je te l'avais dit, lance Dixie, une vraie pot de colle. Elle va te suivre même aux toilettes... Merci George, pour tout ce que tu fais depuis hier. C'est ... C'est vraiment gentil et ça me touche.

Le concerné relève la tête avant de finalement se redresser et regarde Dixie. Pour lui, c'est normal, il n'y a pas de quoi le remercier, mais il lui sourit gentiment et remarque qu'elle a de grands cils épais et noirs, tout comme ses cheveux et ses yeux.

— Ce n'est rien, dit-il en se rallongeant avec une main derrière la tête.

— Moi, ça me fait quelque chose, je ... avec tous mes voyages, je n'ai jamais eu l'occasion d'avoir des amis. Je ne sais pas très bien comment ça fonctionne alors ça me tient à cœur de te remercier.

Dixie a bien une maison, mais elle n'y restait que trois mois par an et ses voisins sont de vieux moldus alors elle n'a jamais été avec des gens de son âge.

— Je suis ravi d'être ton ami, ma chère, déclame-t-il en se rasseyant. Comment va ta main?

— Ma main va bien, ce n'est rien, je t'assure. En plus, ce qu'elle m'a mis dessus commence à faire effet, je ne ressens pratiquement plus rien.

Elle se relève, voulant couper court à cette conversation pour éviter que George lui pose d'autres questions. Elle n'a pas envie de le voir changer de regard sur elle, mais George le sait qu'elle est différente de toutes les autres filles et il aime ça et il est même ravi d'être le premier ami de la brunette. Dixie regarde le bandage à sa main alors que Globule tire sur un bout de fil comme pour délivrer sa maîtresse.

— Alors, dit Dixie, c'est quoi la suite du programme?

La jeune fille regarde sa chauve-souris et elle lui tend sa paume pour qu'elle vienne se loger à l'intérieur. La boule de poils s'enroule et pose son aile sur son visage en s'endormant. Dixie la met délicatement dans sa poche et George se relève et s'étire.

— Je peux te montrer la bibliothèque de l'école, et après, je t'emmènerai au terrain de Quidditch, il faut absolument que tu le vois! s'exclame-t-il.

Dixie voit ses yeux se mettre à briller et comprend qu'il aime le Quidditch, mais George, lui, remarque que les yeux de la jeune fille brillent à l'évocation de la bibliothèque. Elle adore les livres et vit mille aventures quand elle se plonge dans l'un d'eux. Parfois même, elle se déguise et fait comme une pièce de théâtre en déclamant les textes alors que Globule la regarde, curieuse.

Elle l'a souvent fait devant ses parents et ils riaient en se joignant à elle. Le visage de Dixie s'assombrit, elle ressent un pincement au cœur. Ses parents sont morts et ils ne reviendront pas. Il ne reste que quelques semaines avant son anniversaire et elle sera seule et ensuite, ce sera noël.

Elle va devoir se faire à l'idée, désormais elle sera toujours seule avec Globule et elle se demande à qui elle va pouvoir raconter qu'elle a un ami beaucoup plus grand qu'elle, à qui va-t-elle pouvoir raconter les histoires qu'elle écrit, et qui sera là pour l'aider quand elle hurlera la nuit durant ses cauchemars? Personne, il n'y aura plus jamais personne.