𝐍𝐨𝐯𝐞𝐦𝐛𝐫𝐞𝐫 𝟏𝟗𝟗𝟓 [𝐉-𝟔𝟖]

Lorsque Dixie entre dans l'infirmerie, Madame Pomfresh n'est pas là, alors, la brune accompagne George jusqu'à un lit et l'aide à s'allonger avant de prendre un linge mouillé qu'elle dépose sur son front pour essuyer les traces de sang tout comme sa mère le lui faisait lorsqu'elle avait de la fièvre et elle s'installe sur le matelas. Globule se réfugie dans le cou du rouquin et il la caresse de sa main valide.

Le jeune homme finit par se redresser un peu pour regarder son amie, il a bien vu la façon dont Dean l'a regardée, il a eu l'air jaloux et le rouquin ressent un pincement au cœur. Dixie, remarquant qu'il l'observe, lui sourit.

— Tu avais raison, dit-elle. Je comprends pourquoi tu aimes tant le Quidditch, tu es très doué.

— En général, je suis plus concentré, maronne George. Mais là, j'ai vraiment fait n'importe quoi.

— Moi, j'ai trouvé que tu t'es très bien débrouillé, assure-t-elle. Tu es vraiment très doué, George. Qu'est-ce qui t'a déconcentré?

— Fred m'a raconté des bêtises, soupire le rouquin. Et ça m'a énervé. J'ai agi bêtement et voilà sur le résultat.

— Oh, je vois, je vais aller voir si je trouve Madame Pomfresh, Globule va rester avec toi, dit Dixie.

La brune lui sourit de nouveau puis elle part à la recherche de la vieille femme qu'elle trouve en pleine conversation avec le directeur. En voyant Dixie, celui-ci s'empresse de partir, laissant la brune dans l'embarras et elle se demande pourquoi il l'a fui comme ça. Soupirant, elle explique la situation à l'infirmière et l'accompagne jusqu'à George. En voyant Globule, la vieille dame lève les yeux au ciel.

— Cette créature vient me voler tous mes bonbons, Mlle Wayland, râle-t-elle, il va falloir que vous l'empêchiez de recommencer.

Dixie remarque le petit sourire en coin de l'infirmière qui donne une tape à Globule sur la tête. La jeune fille hoche la tête puis s'installe sur le lit à côté pendant que George est soigné. De temps en temps, elle croise le regard de la femme et se demande pourquoi elle la regarde de cette manière et si Dumbledore lui a dit quelque chose.


— Mlle Wayland?

— Hum, quoi? demande Dixie en sortant de ses pensées.

— Je vais vous donner un petit sirop, dit Madame Pomfresh.


—Pourquoi? Je ne suis pas malade! s'exclame la brune.

— Non, mais vous finirez par l'être si vous ne dormez pas, réplique la dame. Les cernes sous vos yeux, la négligence peuvent être très dangereux, mais venez avec moi pendant que Monsieur Weasley reçoit la visite de tout ce monde.


Dixie se retourne et voit la famille de George qui attend devant la porte avec Harry et Hermione. Elle suit l'infirmière à contrecœur au fond de la pièce. George observe Dixie et reste silencieux, c'est vrai qu'elle a l'air fatiguée, ça fait longtemps qu'ils n'ont pas pu discuter rien qu'à deux et il s'en veut de ne pas avoir fait plus attention à elle.

— Non mais vraiment, je ... commence Dixie.

Dixie écarquille les yeux lorsque la cuillère remplie de sirop est fourrée dans sa bouche et elle avale malgré elle alors que Madame Pomfresh la force à s'allonger. Elle tente de protester parce qu'elle n'est pas dans sa chambre et risque de mettre le feu. La situation a l'air sérieuse et inquiète beaucoup George.

— Tu as des soucis pour dormir? demande-t-il en haussant la voix pour qu'elle l'entende.

— Non, c'est juste que je travaille beaucoup, mais ..., commence la brune.

George tente de la voir alors que sa famille lui cache la vue et soupire alors que Ginny le prend dans ses bras, inquiète. Dixie tombe rapidement dans le sommeil et sa tête retombe sur le côté bien qu'elle cherche à ne pas sombrer.

— Tu vas bien? demande Ginny.

— Mais oui ça va, c'était vraiment naze, j'ai agi comme un idiot, lâche-t-il.

— C'est clair, bon, tu comptes lui dire qu'elle te plaît? souffle Fred.

George manque de s'étouffer et s'appuie sur ses oreillers en soufflant, il sent les regards de sa fratrie sur lui et il lève les yeux au ciel.

— Je ne sais même pas si je l'aime vraiment. Comment savoir si c'est le cas? C'est ridicule et de toute façon, je ne serai plus là l'année prochaine alors à quoi bon? grogne le rouquin.

Il n'a pas tout à fait tort, mais tout le monde semble exaspéré par son comportement. George discute avec le petit groupe venu à son chevet, la discussion tournant autour de son absence lors des premiers matchs, car même si les os sont remis, il lui faut du repos.

Il est un peu assommé par toutes ces personnes autour de lui et bien qu'ils soient de sa famille ou amis proches, il aurait bien aimé rester seul avec Dixie. Globule relève la tête de son cou et tourne ses yeux vers sa maîtresse. Elle sait trop bien ce qui se passe quand elle est endormie et elle saute sur le ventre du garçon pour prendre son envol.

Elle se colle contre Dixie pour essayer de l'aider tandis que la brune rêve d'une vieille maison sombre, un serpent bien trop long et gros, roupille près d'une cheminée et elle frissonne. Elle tente de partir, mais en se retournant, elle rentre dans quelque chose et se recule. Voldemort se tient face à elle et la brune sent le serpent qui s'enroule autour de ses jambes.

— Qu'est-ce qui se passe? demande George ne voyant Globule s'affoler.

Dixie est paralysée, elle n'arrive pas à hurler alors que Voldemort s'approche et pose sa main sur son visage. Le lit se met à trembler et Globule sursaute puis donne un coup d'aile à Dixie pour la réveiller. Madame Pomfresh s'approche en fronçant les sourcils et utilise sa baguette pour réveiller la brune, mais sans succès.

George se redresse alors et regarde, les yeux écarquillés, le lit se mettre à bouger encore plus, l'infirmière secoue la jeune fille et le rouquin se lève d'un bond et s'approche à toute vitesse.

— Vous, dit l'infirmière à Ron, allez chercher le directeur, dépêchez-vous! Mlle Wayland, réveillez-vous!

George s'agenouille auprès de la brune et pose sa main sur la sienne en la serrant doucement, signalant sa présence et il se penche vers elle.

— Dixie, c'est George, souffle-t-il, il faut que tu te réveilles.


Dixie entend une voix provenant de loin, mais la peur la paralyse. George lui lève la tête avec sa main blessée et grogne de douleur, mais il continue de lui parler, elle est brûlante et il ressent la chaleur sur sa peau.

— Dixie, réveille-toi! Je sais que tu m'entends, ça va aller, mais s'il te plaît, réveille-toi, s'écrit-il de plus en plus inquiet et perdu.

— George, éloigne-toi, crient les autres Weasley.

George n'écoute pas, il reste au chevet de son amie, ne voulant pas l'abandonner dans une telle situation. Soudain, le corps de Dixie s'embrase, Madame Pomfresh hurle et se recule pour éviter de se brûler et Globule gémit de tristesse. C'est ce qu'elle ressent chaque fois que Dixie fait un cauchemar parce qu'elle a toujours peur qu'elle meure.

Voldemort regarde Dixie d'un regard terrifiant et son sourire l'est encore plus. La jeune fille laisse couler ses larmes tandis que le serpent s'enroule de plus en plus autour d'elle. Elle entend la voix de George de nouveau, du moins, il lui semble que c'est la sienne et quelque chose en elle lutte, elle veut le retrouver. Ginny attrape George et essaie de le tirer en arrière.

Ron court comme un fou dans les couloirs et Miss Teigne se met à le pourchasser. Il finit par trouver le directeur et il est tellement essoufflé qu'il n'arrive pas à parler. Madame Pomfresh essaie de tirer George à son tour et il fait tout son possible pour résister, il voit avec effroi les flammes qui s'élèvent et il crie plusieurs fois le prénom de Dixie alors que Fred se met aussi à le tirer en arrière.

Une fois à l'extérieur, l'infirmière referme la porte, mais George a le temps de voir Dixie s'élever dans les airs, ce qui lui glace le sang. Plus rien n'a de sens, tout ce qu'il sait, c'est que Dixie a besoin de lui et qu'il a besoin d'elle, c'est comme une force qui le pousse vers elle, il sait qu'ils ont besoin l'un de l'autre alors il cogne contre la grande porte de toutes ses forces.

— Laissez-moi entrer! Dixie!Dixie! s'égosille George.

Il est tellement inquiet, le feu, les cauchemars dont elle a vaguement parlé, tout doit être lié, quelque chose en lui le pousse à le croire, mais il ne s'attendait pas à ce que ce soit si violent. Quelque chose le pousse à croire que c'est lié à Voldemort. C'est ancré dans ses tripes. Le directeur surgit derrière les Weasley et les pousse avant d'entrer dans l'infirmerie.

Il lève sa baguette et le feu disparaît alors que le corps de Dixie retombe en silence sur le matelas. Le vieil homme ne montre rien, mais il a peur que Voldemort ait réussi à l'atteindre. Il place sa baguette sur la tempe de la jeune fille et plonge dans son cauchemar. Quand elle le voit, la brune sent l'espoir la gagner ainsi que le soulagement et tout est confus. Cris et éclairs de lumière puis elle se réveille en sursaut.

— Qu'est-ce qui s'est passé? s'affole-t-elle. Je .. Il ..

— Qu'est-ce qu'il t'a dit? la coupe Dumbledore.

— Rien, rien du tout, répond-elle, mais que s'est-il passé?

Elle ne comprend pas, ce cauchemar est différent, il est bien plus réel que tous les autres et elle a vraiment peur, ses yeux ont les pupilles dilatées et elle tremble de tout son corps.

— Dixie, il faut que tu essaies de résister lors de ces cauchemars. Je sais qu'ils font peur, mais il faut que tu arrives à bloquer ton esprit, dit le directeur.

La porte ouverte, Globule vole jusqu'à sa maîtresse et se jette sur elle, Dixie la réceptionne et remarque le regard de Dumbledore avant qu'il ne parte, il semble avoir peur et elle frissonne, se sentant prise d'une étrange sensation. Qu'entend-il par contrôler? Les cauchemars peuvent être contrôlés? Ou bien est-ce plus que des cauchemars? Dixie le regarde sortir et George se précipite vers son amie puis lui attrape le visage pour l'inspecter.

— Tu n'as rien? C'était quoi ça? demande-t-il affolé.

La brune rougit, comment expliquer cela? Surtout qu'il n'y a pas que George, mais tous les autres derrière lui. La jeune fille est un peu étourdie par l'empressement du rouquin et elle fronce les sourcils en apercevant la brûlure sur son bras.

— George! s'exclame-t-elle, je ... Je suis désolée! Tu es brûlé! Il faut que tu te soignes, recouche-toi.

Ne voulant pas expliquer ce qui lui arrive, elle essaie d'attirer l'attention sur le jeune homme. George secoue la tête et demande aux autres de partir, voyant qu'elle semble perturbée, et une fois que tout le monde est dehors, il la regarde qui se lève et l'attrape, il n'a pas le temps d'émettre une protestation qu'il s'affale sur le lit et il se redresse un peu.

— Ce n'est rien, t'en fais pas, je sens presque rien, assure-t-il.

Malgré tout, il baisse les yeux vers son bras et grimace. Sous l'adrénaline, il n'a pas vraiment senti la douleur, mais ce n'est pas très beau à voir et ça commence à picoter.

— C'était quoi tout ça? répète-t-il.

George a besoin de savoir d'où vient cette magie qui lui a paru très puissante et incontrôlable pour une élève de cinquième année. Dixie ne lui répond rien, ne voulant pas qu'il sache qu'elle est une abomination qui mérite une place à Azkaban pour la sécurité de tout le monde. Depuis la mort de ses parents, tout s'effondre et elle ne comprend plus rien.

Le traumatisme de les avoir vus se faire tuer est peut-être la cause que ses cauchemars empirent, mais quel rapport avec le feu qui la suit depuis toujours? Elle est perdue et plus les jours passent, plus le mystère semble s'épaissir.

— Je suis tellement désolée, dit-elle, je lui avais dit que je ne pouvais pas dormir ... Pardon, je suis désolée.

Dixie a une brûlure au cou, mais ça reste superficiel. Elle sent les larmes monter, c'est un monstre, voilà ce qu'elle est, elle a fait du mal au seul ami qu'elle a depuis le tout début. Les larmes se mettent à couler et elle détourne le regard. George a un pincement au cœur lorsqu'il voit qu'elle pleure. Il tend sa main dans sa direction et essuie ses larmes avec son pouce.

— Tout va bien, Dixie, dit-il doucement. Je te le promets.


— Je suis désolée, répète-t-elle en prenant la fuite.

— Dixie, attend! cri le rouquin.


George fronce les sourcils alors qu'elle s'éloigne en courant et il soupire. Il tente alors de se lever, mais est arrêté par l'infirmière et il lève les yeux au ciel, mais se rallonge, ne pouvant pas penser à autre chose qu'à Dixie, elle a l'air tellement triste et apeurée.

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