c'est 𝗲𝗹𝗹𝗲𝘂𝘅
Eddie — c'est des boucles noires en cascades le long de ses épaules. Ses lèvres aussi rouges que les poivrons après son temps avec Marina, c'est la douce sensation d'être léger dans son corps à chaque seconde passées.
C'est les jeans tailles basses sur les hanches, la nicotine recraché dans la gorge de l'autre et les chaînes qui tintent contre sa cuisse.
Eddie, c'est elle. C'est il aussi.
Marina — c'est du verni bleu et écaillé ; c'est des sourcils et des cheveux rasés pour "une remise à zéro mon con". C'est l'odeur du sel et du gloss à la fraise et le jus de melon qui coule sur le menton. C'est les épaules carrées rentrées dans des tee-shirt larges, tout juste façonnées pour les mains cadavériques du guitariste.
Marina, c'est iel. Que iel.
Tous les deux crient "Gloire à Satan", c'est ce que la ville dit d'elleux, tandis que des baisers sont échangés en plein Halloween, sur la place de la mairie.
Les mauvais regards ne les dérangent pas ; bientôt la mauvaise herbe sera déracinée de ces terres maudites.
Elleux, c'est des mains baladeuses, en pleine rue ou à la plage, qu'il vente ou qu'il neige.
Tous les deux ensemble, c'est l'été aujourd'hui — la peau chaude et le volume de l'enceinte au plus haut.
Marina est allongé sur le carrelage frais. Eddie sur le lit, à chanter tout ce qui passe "you will be my world".
L'autre qui lui répond : "you will be my girl".
Les yeux noisettes rencontrent les perles ; la pastèque coule entre les lèvres. Ça salit les draps et les jointures.
Mais c'est pas grave, iels s'en foutent.
À l'été prochain, iels partiront enfin. Eddie partira dans le sud, Marina dans le nord.
Et le temps passe autant que les feuilles tombant des arbres. Que l'écorce qui s'écorche. Que les pelles qui creusent dans la terre humide.
Comme un nouvel enterrement.
C'est le temps qui fait passer les orages au verglas sur les routes, des gouttes aux flocons, des larmes au papier.
"Elle passa en revue toutes les réponses qui s'offraient à elle,mais aucune ne lui parut judicieuse" lui conte son bouquin ; mais la tête plongée dans des pensées, Marina ne comprend plus les mots.
Iel comprend juste les voix.
"Marina !"
C'est les retrouvailles après quatre ans. C'est le bonheur qui renaît en leurs cœur comme des bourgeons au printemps, c'est des mots d'amour sur leurs pétales rosées.
" - Eddie...
- Oui ?
- Si un jour je meurs et qu'on m'ouvre le cœur . . .
- . . . On pourra lire en lettres d'or, je t'aime encore."
C'est un pouce rongé par l'anxiété qui creuse sur une fossette, c'est la joie enterrée au plus profond de soi qui ressort.
" - Tu m'as manqué.
- Toi aussi.
- Ne me quitte pas. Ne me quitte plus.
- Je ne veux pas. Je ne veux plus."
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