Elle verra tout l'amour

Encore plus de bruit.

Encore plus de cris.

Encore plus d'alcool.

La tête dans les nuages et des étoiles dans les yeux,

Je ne sais plus vraiment comment marcher.

Je prends l'initiative de souffler un peu,

Et me laisse glisser dos au mur.

Je finis mon verre, observant les autres danser.

Puis, je le repose.

Trop chaud.

Il doit faire plus frais à l'extérieur.






Je ne sais pas où tu es.

Assise à même le sol, j'observe un ver à soie ramper près de moi.

Tu es sûrement là, quelque part.

Après tout, tu as toi aussi été invitée à la soirée.

Je lève le nez vers le ciel nocturne. Aucun nuages.

Je ne sais plus trop où j'en suis.

Tu t'es réconciliée avec Tanaka.

Alors, ça semble bien aller pour toi.

Et moi, dans tout ça ?

Moi, je pleure en regardant le soleil de minuit.



Il fait froid maintenant.

Je ferais mieux de rentrer.




Ma veste sur les épaules,

Mon téléphone en poche,

Je suis prête à partir.

Je dirais demain, à Nishinoya, que je suis partie de chez lui plus tôt.

Parce que je suis fatiguée.

Fatiguée de faire semblant d'aller bien...





Merde, j'ai paumé mon sac.






J'emprunte le couloir des chambres,

Tandis qu'On the floor de J-Lo et Pitbull résonne dans les enceintes.

Il n'y a pas d'étage dans cette maison.

Il ne doit pas être bien loin.




J'ouvre une porte,

Et je cache mal un sursaut.

Te voilà,

Allongée dos à un lit banal,

Silencieuse,

Les yeux bombés par la fatigue,

Ou par les pleurs.

Tu tournes ton visage dans ma direction.

Précipitamment, je m'accroche à la poignée en rougissant.

« Oh, pardon, je te laisse. » bégayai-je.

Mais tandis que je me retourne, une voix retentit. Une voix cassée que je ne te connais pas.

« Attends. Restes. »







Je me fige sur place. Et me retourne presque au ralenti. Tu ne m'as pas lâché du regard. Et je vois la détresse dans tes yeux.

Je m'avance vers le lit, et prend place sur le bord.

« Tu veux en parler ? »

Je ne sais pas ce qui te tracasse.

Je ne suis pas ta meilleure amie.

Pourtant, tu hoches la tête. Comme si je te connaissais par cœur.

Et tu commences à te livrer. Comme si tu avais toujours fait ça.

Comme si j'étais ta confidente.

Et j'aime bien cette sensation.

Je me suis allongée à tes côtés. Et je bois toutes tes paroles.

Je pourrais t'écouter pendant des heures.



Apparemment, Tanaka et toi vous êtes disputés.

Vous vous êtes pris la tête à peine retrouvés.

Il a demandé à ce que tu lui rendes son blouson.

Et ça t'as fait pleurer.

Je me sens bien.

Je sais que c'est mal.

Je sais que je devrais traiter cet idiot de tous les noms.

Te rassurer avec des conseils d'amie.

Au lieu de ça,

Je te souris.

« Au moins, tu n'auras plus à porter sa veste dégueulasse.»


Tu me regardes. Pas de travers, cependant.

À l'inverse, un rictus se forme sur tes lèvres pales.

« T'es marrante, Yachi. »

Mon coeur loupe un battement.

Tout s'écroule autour de moi.

Et en même temps, j'ai l'impression de planer.

Je rougis,

Et me mets à rire.

Je sens tes mirettes me dévisager.

Identiques à une carresse sur ma peau.

« T'es bourrée ? » me demandes-tu.

Quand j'ouvre à nouveau les miennes, nos nez se frôlent.

Je ferme à moitié les yeux,

Et me perds dans les tiens.

« Non. Et toi ? »

Tes pupilles dévient sur mes lèvres entrouvertes.

Et ton sourire de ce soir-là restera à jamais gravé dans ma mémoire.

« Moi non plus. » chuchotes-tu avant de m'embrasser.

☀︎︎

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