꧁ Chapitre 3 ꧂
𝐌𝐮𝐬𝐢𝐪𝐮𝐞𝐬 𝐞́𝐜𝐨𝐮𝐭𝐞́𝐞𝐬 :
- 𝐌𝐫/𝐌𝐦𝐞 𝑑𝑒 𝐿𝑜𝑖𝑐 𝑁𝑜𝑡𝑡𝑒𝑡
- 𝐁𝐨𝐮𝐥𝐞𝐯𝐚𝐫𝐝 𝐨𝐟 𝐁𝐫𝐨𝐤𝐞𝐧 𝐃𝐫𝐞𝐚𝐦𝐬 𝑑𝑒 𝐺𝑟𝑒𝑒𝑛 𝐷𝑎𝑦
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𝐎𝐜𝐬 𝐞𝐦𝐩𝐫𝐮𝐧𝐭𝐞́𝐬 :
- 𝐉𝐨𝐧𝐚𝐬 𝐋𝐨𝐰𝐫𝐲 𝑑𝑒 CHINCHIN_THE_BEST
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Lyam courait. Il filait dans les rues, entre les passants. Entre les proies. Il se déplaçait plus vite que le vent. Plus vite que les vagues, plus vite que le temps. Il bondissait comme une flèche, par-dessus les barrières, les clôtures, les stands du marchés, les gens, les obstacles, un par un, sans jamais s'arrêter.
Mais soudain, il s'arrêta. Où il était ? Aucune idée. Il n'était plus. Il voulait mourir. Disparaître. Oublier. Il voulait oublier la douleur qui hurlait silencieusement dans sa poitrine.
L'enfant se prit la tête entre les mains. Il se laissa tomber au sol, sclérosé sur lui-même, incapable de respirer convenablement pendant que les sanglots l'étranglaient.
Tout tournait autour de lui, il se détestait.
Tout basculait, il s'exècrait.
Tout chutait, il voulait oublier.
Tout lui échappait, il voulait recommencer.
Lyam ouvrit alors les yeux, transpirant.
Dans la chambre, il était seul. Il faisait encore le collège buissonnier. Il tendit les bras pour récupérer ses articulations, mais ses doigts heurtèrent une bouteille. L'enfant se pencha par-dessus la balustrade et observa le liquide ambrée bouger avec allégresse dans le verre légèrement opaque. L'alcool. Voilà la meilleure façon d'oublier. Mais parfois, même dans les ténèbres des vapes oniriques, ses démons le rattrapaient.
Il renifla et s'essuya les yeux, dont s'écoulait des larmes presque sans discontinuer. Le Fayard se releva.
Il bondit du lit et se rattrapa parfaitement, avant de se trainer jusqu'à la salle de bain, pour constater les dégâts. 1o ans. Il avait 1o ans. Lyam grimaça. Il avait une salle gueule. Des cernes marquaient ses yeux rouges alors que ses cheveux blancs étaient ternes, osseux. Son ton semblait cireux et, malgré ses muscles, il était maigre. L'enfant qu'était Lyam se nettoya le visage et retourna dans la chambre pour récupérer son téléphone. Il n'était que 13h.
À 16h, tous les Fayards, la fratrie en tout cas, avaient rendez-vous à la place Ste-Marie, pour le test de Talia. Elle avait 6 ans. Elle devait passer sa première mission en solo afin de s'affirmer Limier. Quant à Ézéchiel, du haut de ses 14 ans, il se préparait au test final, celui qui ferait de lui un homme, un sanglant, un fils légitime qui se serait hissé à se titre. Mais Lyam s'inquiétait pour son petit grand frère. Il était si sensible... En plus cet abruti avait rencontré une gamine, Mathilde, qui avait réussi à le détourner des autres et qu'il chérissait d'une manière si niaise que chacun de ses frère et sœurs vomissaient des arcs-en-ciel à chaque fois.
Lyam ouvrit la fenêtre et s'y pencha, pour voir les passants errés à leurs activités. Et lui ? Il devrait être au collège... Mais il haissait l'ambiance. Puis, pour apprendre des choses qu'il connaissait déjà ? Non, merci. La dernière fois, il s'était battu avec un autre connard qui avait insulté son grand-frère. Ézéchiel avait le défaut impardonnable de ne pas être hétérosexuel. Malgré tous ses défauts, Morgan avait la qualité de ne pas discriminer cette différence, voire de l'encourager. Malheureusement, tout le monde n'était pas aussi ouvert d'esprit que lui.
Le second fils des Fayards avait donc été viré du collège pour 3 jours. Les 3 jours s'étaient transformé en 3 semaines.
Il se passa une main dans les cheveux, collés par la fièvre, et tourna les talons, pour sortir. En chemin, il enfila un t-shirt, un pull, son manteau et ses chaussures. Il ne croisa pas Angélique ce qui, il fallait l'avouer, ne le dérangeait pas. Lyam traversa le bar, ne daignant pas répondre aux salutations des pochetrons, et sortit à grands pas, la lame de katana cliquetiquant dans son dos, les mains dans les poches.
Il errait dans les rues, dans son royaume, comme un chien sauvage, les crocs encore dégoulinants de sa dernière proie. Mais soudain, alors qu'il était obnubilé par ses chaussures, il percuta un passant.
Le choc fût sourd et brutal. Et inhabituel. D'habitude, tout le monde évitait les Fayards, dont le collier marquait la supériorité. Hors, cet homme n'avait pas daigné bougé. Sentant la rage et la frustration s'éveiller sous sa peau, il redressa les yeux, prêt à décapiter l'individu sans vergogne. Mais quelque chose l'en empêcha.
Il y avait peu de chance que ce soit la blouse blanche, immaculée, sans un plis. Peu de chance aussi que ce soit la chevelure blonde en bataille. Non. En fait, c'était le probablement ce regard, et ce sourire. Lyam sentit un frisson lui parcourirent la colonne. Cet homme, qui qu'il soit, n'avait pas peur de lui.
《 T'es qui toi, putain ? maugréa Lyam, plus pour lui-même que pour l'autre
Le sourire de l'adulte lui donnait envie de s'enfuir, ce qui jamais, ne lui était arrivé auparavant. L'inconnu le transperça de son regard ambré et répondit, avec une voix enjôleuse :
- Mon nom est Lowry ! Jonas Lowry. Tu as peut-être entendu parler de moi ?
- ...Nan.
La réponse semblait décevoir l'autre, même s'il ne lâcha pas son sourire psychotique pour autant. Vint son tour de demander :
- Et toi ?
Lyam plissa les yeux. C'était qui ce gugusse qui ne connaissait pas les Limiers ?! L'enfant redressa le menton pour cingler :
- Lyam Fayard, connard. Et si j'étais toi je dérangerais immédiatement de mon chemin.
Il y eut un petit silence, qui permit à Lyam de voir que tout le monde autour d'eux s'était arrêté. Jonas ouvrit deux grands yeux et tappa dans ses mains comme un enfant :
- Alors tu es le fils de Morgan !
Cette fois, l'albinos était clairement sur ses gardes. Comment se faisait-il que cet homme connaisse personnellement le nom de son père ? Et ose le prononcer ?
- Tu as du cran, gamin, continue comme ça. On se reverra un jour... En attendant... Retourne à l'école, garnement ! 》
Et le voilà parti. Abasourdi, Lyam ne pensait pas à tenter de le filer. Il resta un moment les bras ballants, sceptique. Il en avait croisé des gens bizarres, mais lui... Il explosait tous les records. Lyam le garda pour lui, dans un coin de sa tête, et reprit son chemin, en tournant et retournant des questions dans sa tête. Était-ce un médecin ?
C'est alors qu'il se figea, béatifié. Il écarquilla les yeux en voyant où ses pas l'avaient mené. Devant lui, le portail du lycée se dressait, sans besoin de Cerbère pour le défendre. Lyam jura plusieurs fois. Ce Jonas avait réussi à se faire obéir de lui... Par quelle sorcellerie ?! Lyam n'obéissait à personne !
La frustration ne fût que plus grande alors qu'il tentait de contenir sa rage. Mais soudain, une voix qu'il haïssait résonna dans l'air :
《 Monsieur Fayard !
Merde.
Simon, le concierge du collège.
L'homme âgé s'avança jusque lui. Morgan lui avait bien dit de ne pas faire de différence entre ses enfants et les autres, aussi Lyam tentait de l'éviter au maximum. Mais là c'était raté.
- Cela fait 3 semaines que vous n'êtes pas revenus.
- Pas tout à fait, marmonna Lyam.
- Vous avez manqué 18 jours de cours.
- J'étais malade.
- Votre sœur m'a assuré que non.
- La parole de Cassandra ne vaut rien.
- Je parlais de Naya, Monsieur.
Lyam ferma les yeux en tiquant. Quelle balance celle-là. Mais son innocence éloignait sa parole de de tout soupçon. Elle était donc incontestable. L'enfant demanda, sans se retourner :
- Vous avez prévenu mon père ?
- Pas encore Monsieur.
- Et bien ne le faites pas, me voilà.
Il tourna les talons dans une glissade contrôlée et, les mains dans les poches, lui passa sous le nez, grommelant des insultes et des jurons contre ce foutu médecin à la con. Simon lança alors :
- Mais Monsieur, vous n'avez pas de cartable !
- J'improviserais ! 》
Il traversa la cours, la tête rentrée dans les épaules et entra dans le bâtiment de sa classe. Maintenant qu'il était là, autant faire bonne figure. Il connaissait son emploi du temps par coeur alors il n'eut strictement aucun mal à retrouver sa classe.
Après une inspiration rapide, il se força à toquer. Pourtant, Lyam n'attendit pas de réponses. Il entra en lançant un "b'jour", à la cantonnade. Sa professeur, une femme plutôt joli aux longs cheveux blond-cendrés, lui lança :
《 Lyam, tu es en retard.
Lyam, qui avançait dans les rangs, se retourna vers elle vivement :
- Non ?! Merci, j'avais vraiment pas fais gaffe.》
Il reprit sa progression avec un soupir exaspéré alors que ses camarades, débiles, éclataient de rire. Le jeune tueur se laissa tomber sur sa chaise, en lâchant un grognement mécontent.
Une pochette plastique glissa jusqu'à lui. Il jeta un regard en coin au paquet, relativement léger, mais surtout à la jeune fille qui le lui tendait. Elle avait 13 ans, une peau de chocolat clair et de jolis cheveux noirs charbonneux qui ondulaient de la plus belle des manière.
Il s'agissait de Gina Fincher, la seule qui n'était pas effrayé pu agressive à son égard.
Alors que la professeur reprit son cours, elle chuchota :
《 Je ne t'ai mis que ce que, je pense, tu ne connais pas ou tu ne maîtrises pas parfaitement. Tu trouveras aussi une liste des notions travaillées. Demande si tu as besoin des feuilles.
- Merci Gina.
- Pas de quoi.
Il y eut un silence entre-eux, alors que Lyam feuilletait les polycopiés avec une désinvolture apparente. Mais la jeune fille lâcha soudain, comme si de rien :
- Tu vas finir par te cramer les ailes, à force de jouer avec le feu.
- Alors je renaîtrais de mes cendres.
- Lyam, je te parle sérieusement.
- Une gamine de 13 ans ne peut pas parler sérieusement.
- Tu en as 3 de moins !
- Je suis bien plus mature.
Gina roula des yeux, avec un fin sourire et reprit, profitant de leur position en fond de salle pour que les chuchotis n'atteignent pas la professeur :
- Qu'est-ce qui se passera si ton père l'apprend ?
- Je m'en fous de mon père.
- Lyam, il arrivera un moment où tu ne pourras plus accuser les coups.
- Non, après je les rendrais.
- Lyam ! s'agaça Gina, Sois réaliste ! Tu fais n'importe quoi ! Tu es un génie alors évite de foutre ta vie en l'air par orgueil !
- Ce n'est pas de l'orgueil ! cracha l'autre en tourna la tête
- Si c'en est ! fit Gina en l'imitant
- Non c'en est pas ! insista Lyam en rapprochant son visage du sien
- Si c'...
Elle marqua un temps d'arrêt. Oups. Lyam tenta la fuite, mais elle lui chopa la mâchoire et le rapprocha à 4 centimètres de son visage, avant de le jeter en arrière, manquant de le faire tomber :
- Punaise, Lyam, tu as recommencé !
Lyam se passa la main dans les cheveux. Bizarrement, se faire engueuler par Gina le gênait toujours, alors que d'habitude il n'en avait fortement rien à branler. Mais que voulez-vous ? L'amour.
Non, il n'était pas dans le déni, le déni c'est pour les cons.
- C'est bon lâche-moi...
- Lyam !
- Fous-moi la paix, j'te dis !
Gina marqua un temps d'arrêt, alors que la professeur distribuait de nouveaux polycopiés. Elle bondit sur l'occasion qui se présentait à elle, lorsque que l'adulte fût retournée, pour enfoncer sa main dans la poche de Lyam et en sortir son couteau. Il jura en tentant de le récupérer. Mais Gina était agile. Elle immobilisa Lyam et lui posa sur la gorge avec un air infiniment satisfait :
- Arrête de te pourrir la santé. Sinon je te jure que je t'égorge et après je tue chacun des membres de ta famille.
- T'en est pas cap, couina Lyam, qui sentait sa chaleur corporelle grimper
- T'en est vraiment certain ?
Elle haussa un sourcil, alors qu'un sourire narquois vint fleurir au coin de ses lèvres, laissant voir de magnifiques commissures. Lyam s'agrippa au bord de la chaise, devant l'aura prédatrice de son "amie". À son tour, il eut un sourire, ce qui était assez exceptionnel comme événement. Il attrapa la lame du poignard et l'utilisa pour attirer la belle Gina à lui. Elle tomba sur son torse et il souffla :
- Je parierais ma propre vie.》
Il sentit Gina déglutirent pendant que lui récupérait sa lame. Elle se redressa, s'épousseta et fit mine de rien, reprenant son stylo avec un sérieux qui sonnait faux.
Lyam décida alors quelque chose, du haut de ses 1o ans. Cette femme porterait ses enfants.
Entre temps, pas besoin de préciser qu'il avait complètement oublié la rencontre avec le scientifique bizarre.
Ce fût probablement la plus grosse erreur de sa vie.
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