꧁ Chapitre 1 ꧂
𝐌𝐮𝐬𝐢𝐪𝐮𝐞𝐬 𝐞́𝐜𝐨𝐮𝐭𝐞́𝐞𝐬 :
- 𝐑𝐞𝐝 𝐑𝐢𝐠𝐡𝐭 𝐇𝐚𝐧𝐝 (2011 𝐫𝐞𝐦𝐚𝐬𝐭𝐞𝐫𝐞𝐝 𝐯𝐞𝐫𝐬𝐢𝐨𝐧) 𝑑𝑒 𝑁𝑖𝑐𝑘 𝐶𝑎𝑣𝑒 𝑎𝑛𝑑 𝑇ℎ𝑒 𝐵𝑎𝑑 𝑆𝑒𝑒𝑑𝑠
- 𝐈'𝐦 𝐚 𝐦𝐚𝐧 𝑑𝑒 𝐵𝑙𝑎𝑐𝑘 𝑆𝑡𝑟𝑜𝑏𝑒
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Néolus. Jour ? Mardi. Heure ? 9h12. Mois ? Novembre. Année ? ...On s'en branle. Bienvenue dans les coulisses de la scène sur laquelle scintillent les beaux quartiers de Néolus et son complexe scientifique absolument fantastique. Bienvenue dans les quartiers dégueulasses aux caniveaux pleins de boue, de fange et de sang. Bienvenue dans les bas-fonds. Ici règne la loi du plus fort. Du plus dangereux. Et de celui qui dégaine le plus vite. Alors vous vous doutez bien qu'on y enseigne l'art du meurtre, du vol et tout ce qui avec depuis le plus jeune âge, pas vrai ? Et bien vous avez raison. Et je vous propose de vous pencher sur ce gamin.
En apparence il n'a rien de particulier. Des cheveux brun sombre, des yeux verts, une figure entre la rondeur de l'enfance et l'ovale de l'adolescence, un peu plus d'un mètre, des vêtements déchirés par endroit et l'éclat d'une lame qui se balade dans sa poche. Il se balade innocemment, les mains libres en cas de danger. Libre ? Non, vous faites erreur. Il tient bien quelque chose dans son poing gauche. Ne croyez pas qu'il est gaucher. Pour ces gens là, paralyser leur main maîtresse est une erreur fatale.
Regardez plutôt comment il marche, regardez l'innocence mais aussi la prédation dans chacun de ses pas... Regardez le collier à son cou. Regardez cette lanière de cuir à la médaille en acier blanc. Regardez sa forme en F caractéristique. Cet enfant n'est pas aussi inoffensif que ceux que vous trouverez par chez vous. Cet enfant est un prince qui se balade dans son royaume.
Voyez comment il bouscule un gamin de sa taille à peu près, aux cheveux blancs et aux yeux rouges. Leurs regards ne se sont pas croisés et rien, rien vous dis-je, dans leur attitude, n'aurait pu trahir la moindre connivence, ni même la conscience de l'existence de l'autre. Vous remarquez le même collier autour du coup du second ? Bien, félicitations. Vous venez d'être témoin d'un échange d'informations d'une discrétion épatante.
Mais prenons un peu d'altitude voulez-vous ? Vous êtes ici sur la place Ste-Marie, une des 3 places les plus fréquentées des Bas-fonds. Pourvues de 2 bars qui se tirent la bourres et à l'intersection de 4 artères, elle est vite devenue un des centres d'entraînements favoris des jeunes malfrats dans le genre de nos deux amis vu plus tôt. Le risque y est grand mais la fuite est aisément possible, un équilibre rare dans ce milieu. En plus de cela, on peut trouver tous les pochetrons en train de discuter sur les chaises des bars ou au centre, sur un des bancs du mini-parc/rond-point végétalisé.
D'ailleurs, les deux petits que nous avons croisé ne sont pas les seuls dans leur genre. Prenons par exemple la gamine qui arrive par la rue Nord, la rue Drail, un très jeune enfant dans les bras. Ou alors la jeunette qui s'est assise sur ce banc pour lire. Ou bien encore celle-ci qui semble plus intéressé par son amie rongeur que par son environnement.
...
Attendez une seconde...
Oh. Oh, mesdames, messieurs, je vous annonce qu'il va bientôt y avoir du grabuge ! Il suffit de jeter un œil à la position stratégique que chacun occupe ! Car oui, mesdames et messieurs... Sous vos yeux, les héritiers des Bas-fonds... J'ai nommé... la fratrie Fayard ! Mais chut, faites silence... le spectacle va commencer.
<~°•☆•°~>
Talia sentit la chaleur de Cassandra s'éloigner et lâcha un grognement insatisfait. Elle voulait les bras de sa sœur ! L'hiver était froid... Mais celle-ci ne semblait pas vouloir lui offrir son étreinte. À la place, elle lui fourra un biberon. L'anneau de plastique autour de la tétine présentait un beau rouge carmin. Talia ouvrit grands ses yeux rouges, avant d'émettre un babillage enthousiaste. Rouge, hein ? Pas de problème.
Cassandra s'éloigna de quelques pas, de sa démarche déjà chaloupée. Talia têta en attendant que sa sœur disparaisse pour de bon. Quand ce fût le cas, elle émit un soupir, ferma les yeux... Et balança son biberon, tâchant le sol de lait. Elle ouvrit grand la bouche... Et hurla.
De toute la force de ses petits poumons. Elle cria en pleurant, comme les bébés savent si bien le faire. En plus, Talia avait du coffre... Le réflexe instinctif de l'humain est de protéger sa progéniture. Il est donc normal pour toute l'activité de la place Ste-Marie de s'arrêter brutalement. Le bébé d'1 an et demi, reprit une grande inspiration et n'hurla que plus fort. Elle avait été entraîné pour ça. Après, elle aurait un gâteau ! Et rien n'était meilleur qu'un gâteau.
Une femme s'approcha de la petite, son panier à la main :
《- He, trésor, qu'est-ce qui ne va pas ma choupinette ?
Talia ne comprenait rien à ce que disait la dame. Leur casser les oreilles à tous était bien plus drôle ! Un homme lui ramassa le biberon et le lui tendit, mais ce n'était pas ça que la petite voulait ! Alors elle l'attrapa et lui jeta à la figure sans vergogne avec un cri encore plus aigu.
- Vous voyez bien que quelqu'un l'a oublié, supputa une autre femme, plus âgée que la première.
- Pauvre coeur... souffla un jeune homme blond comme les blés.
Les abandons étaient monnaie courante dans ce milieu-ci, d'où l'absence d'étonnement. Bientôt Talia parvint à attirer toute la rue autour d'elle, créant une masse, comme un troupeau de mouton.
- Elle a un collier ! remarqua une enfant en lâchant la main de ce qui devait être sa mère.
Elle s'accroupit près de la plus jeune et lui releva le menton avec délicatesse. Talia arrêta tout de suite de crier. Elle se mit à rire, ce rire de bébé. Au contraire, tous les autres avaient cessé de parler. Ils avaient vu. Vu et compris.
- C'est...
- Une Fayard.
Il y eut soudain un grand silence et celle qui avait servit d'appât récupéra son biberon pour recommencer à téter, sans pouvoir s'empêcher de leur jeter un regard curieux. Une voix claqua alors dans l'air :
- Cassez-vous bandes de connard.
Comme si Moïse avait claqué dans ses mains, la mer de populasse se fendit en deux. Au bout de ce couloir, une jeune fille, 7 ans tout au plus, tenait un cookie et l'agitait dans sa main. Talia ouvrit la bouche où pointait deux petites dents :
- 'Andra ! 'Ateau, 'âteau !
- Oui, Tal'. Gâteau. Bien joué puce.
Elle traversa la foule et se saisit de sa sœur qui se jeta sur la friandise comme une affamée. Les autres gens frémirent. Mais les Fayards n'en avaient pas fini... Cassandra s'exprimait simplement :
- Ne cherchez pas à vous enfuir, nous bloquons chacune des quatres allées.
Quelques regards suffirent aux prisonniers pour se rendre compte que c'était vrai. Chacun des membres de la fratrie était adossé à un mur, ou assit sur les pavés sales. Le message était clair dans leurs yeux à tous : Avance et je te découpe. Même chez la plus jeune qui avait tout juste 3 ans et qui peinait à se tenir sur ses petites jambes. Cassandra, ses longs cheveux blonds-blancs ondulant sur ses épaules, continua sans quitter sa petite sœur des yeux :
- Nous cherchons un dénommé Willy Tylor. Qu'il se signale, on a pas toute notre journée.
Ce ne fût pas long. Un homme, à la peau basanée et aux yeux bleu très clairs, se détacha du lot :
- C'est moi.
Cassandra lui décocha un regard curieux. Elle s'approcha de lui, la foule l'évitant comme la peste. Bientôt, elle fût à un pas de lui. Il semblait moins assuré, maintenant que toute l'attention de la jeune fille lui était dédiée. Elle siffla, soudain venimeuse et piquante :
- 3 mois que tu dois l'argent.
- Je sais, mais...
- 2 ooo €. Depuis 3 mois.
- Oui ! Mais ne vous inquiétez pas. J'ai une affaire... Ça va se régler. Bientôt.
- C'est la 3ème fois que tu dis ça.
- Je sais ! Bon sang, gamine, tu vas pas me casser les couilles pour 3 petits mois de retard ?
- 3 mois de retard ça peut signifier 9 mois d'attente. Pour, au final, un résultat décevant.
L'homme blémit. Il comprit : les Fayards ne le laisserait pas sortir de cette rue. Cassandra casa sa petite sœur sur sa hanche et sortit de la poche de son gilet une lame aiguisée. Elle joua rapidement avec, avant de demander :
- Tu as le fric sur toi ?
- N...Non...
- Chez toi ?
- Non plus.
- Donc tu n'as aucun moyen immédiat de rembourser les Sanglants ?
- ...Aucun.
Le poignard fila. Cassandra n'était pas du genre à faire dans la dentelle. Willy émit une sorte de gargouillement, sous le rire amusé de Talia qui tapa dans ses mains, et se laissa tomber sur les pavés. La propriétaire du couteau le récupéra et jeta, à la cantonade :
- Nettoyez-moi ça vous autres.》
Elle s'éloigna sans un mot de plus pour rejoindre sa fratrie. L'aîné lui donna une tape bienveillante sur l'épaule, fier d'elle. Le groupe de 6, âgés d'entre 1 et 9 ans s'éloigna la tête haute.
La fratrie des Fayards, fils et filles de Morgan Fayard, le grand mafieu, chef des Sanglants, étaient redoutés autant que leur père, connus pour manier la lame d'un poignard, le flingue et le katana comme leur propre main. Leurs noms ? Ézéchiel, Cassandra, les jumeaux Lyam et Naya, Azélie et Talia. Leur simple présence était synonyme de mort. Ce qui était étrange en soi... Après tout, ce ne sont que des enfants !
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